Films Marvel : on a classé les films, du meilleur au pire

La Rédaction | 11 novembre 2023
La Rédaction | 11 novembre 2023

Iron Man, Captain America, Thor, Avengers, Black Widow, Black Panther, Les Gardiens de la Galaxie, Ant-Man... Tous les films du MCU classés du pire au meilleur, par Ecran Large.

Le MCU (Marvel Cinematic Universe), c'est 32 films en 15 ans, sans compter les séries Disney+ qui ont commencé en 2021 (ni les milliards amassés au box-office). Autant dire qu'il y a à boire, à manger, et à gerber dans cette saga où Iron Man, Captain America, Black Widow, Hulk, Thor, Black Panther, Doctor Strange, Spider-Man, Ant-Man, Les Gardiens de la galaxie ou encore Captain Marvel ont affronté mille dangers (et notamment Thanos).

Pour s'y retrouver, l'équipe s'est réunie avec quelques litres d'alcool et diverses armes, pour arriver à un classement collectif des films, du pire au meilleur. Prière de ne pas partir en vrille, sortir les insultes et les fusils : c'est qu'un classement, évidemment subjectif, et aucunement solennel.

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Photo Iron Man, Black Panther, VisionL'équipe face aux commentaires "NON MAIS C KOI CE CLASSEMENT"

 

33 - THOR : LOVE AND THUNDER

Sortie : 2022 - Durée : 1h59

 

 

Ce qui se passe : Après Endgame, Thor est re-musclé mais déprimé. Il affronte Gorr, soi-disant Boucher des dieux, et retrouve Jane. Bonne nouvelle : elle a été choisie par le marteau de Thor, pour devenir la super-héroïne Mighty Thor. Mauvaise nouvelle : c'est parce qu'elle est en train de mourir d'un cancer. Après un ultime sacrifice, elle parvient à vaincre Gorr. Thor, lui, récupère Love, la fille de son ennemi, et devient super-papa.

Ce qui va : La baston sur la planète monochrome, qui ressemble à un mix entre Ratchet et Clank et Les Nibelungen. Eventuellement l'intro de Gorr, qui ressemble presque à un film, puisque Christian Bale y va à fond. Les blagues sur Jane Fonda et Jodie Foster, si on est de bonne humeur.

Ce qui ne va pas : Parce que c'est un rendez-vous totalement manqué à tous les niveaux. Thor en crise existentielle post-Thanos ? Quasiment mis sous le tapis, alors que c'était étalé sur son gros bide durant un film entier. Les Asgardiens de la galaxie ? Réduit à trois scènes nulles (Chris Pratt a rarement été aussi mauvais). Thor se retrouve donc à répéter la même trajectoire d'abruti musclé et minable à l'ego surdimensionné, qui apprend, encore, à être une personne à peu près fonctionnelle.

 

Thor : Love and Thunder : Photo , Natalie Portman, Chris HemsworthComment ne pas éclairer un costume, en une leçon


Le ratage est encore plus formidable du côté de Mighty Thor, puisque le retour de Natalie Portman (enfin utilisée comme autre chose qu'un pot de fleur avec des cheveux et un Oscar) est manqué. La naissance, l'évolution et le sacrifice de cette super-héroïne sont ruinés par une avalanche d'ellipses, blagues et raccourcis, si bien qu'il n'y a pas une miette d'émotion.

Thor : Love and Thunder n'est alors plus qu'une suite de scènes écrites et montées en dépit du bon goût et du bon sens, avec un problème de rythme qui donne l'amère sensation que tout le monde s'en bat les steaks. Valkyrie ne sert à rien, Gorr est un énième méchant générique, et l'abus de blagues nulles (foutues chèvres) donne envie de taper très fort sur la tête de Taika Waititi. Tout va cent fois trop vite, et pourtant le temps défile si lentement que Thor 4 semble durer 2h30. Même en cherchant un simple et bête spectacle coloré, cool et con, gros risque d'ennui et exaspération.

Notre critique de Thor 4 : Love and Thunder

 

32 - Ant-Man et la guêpe : quantumania

Sortie : 2023 - Durée : 2h14

 

 

Ce qui se passe : Alors qu'il cherche à rattraper le temps perdu suite au Blip, Scott Lang se retrouve aspiré avec sa fille et le reste de sa nouvelle famille à la Fast & Furious dans le monde quantique. Là-bas, en plus de faire face à des fonds d'écran Windows très laids, il rencontre Kang le Conquérant, histoire de faire croire que l'Homme-fourmi peut avoir une vraie utilité dans le MCU. 

Ce qui va : S'il a la lourde tâche d'entamer la Phase 5, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania a le mérite de ne pas prendre de détours inutiles. Certes, le film se contente d'un énième MacGuffin à la noix pour justifier son intrigue, mais il préfère ne pas trop s'attarder sur ses ressorts narratifs éculés pour lancer rapidement les hostilités. Et sur la première demi-heure, on pourrait presque se laisser convaincre.

 

Ant-Man et la Guêpe : Quantumania : photo, Jonathan Majors, Paul RuddMini-monde pour mini-enjeux

 

Ce qui ne va pas : A peu près tout le reste. C'est bien simple : Ant-Man 3 condense le pire de Marvel, que ce soit en termes de dramaturgie, de tonalité (l'humour n'est jamais correctement dosé) et de mythologie. Quand on voit le traitement pachydermique de Kang, et le pêtage de câble cynique autour de M.O.D.O.K., on se dit que le MCU a touché le fond, n'a plus envie de raconter quelque chose, ou même de respecter ses icônes issues des comics.

Le foutage de gueule est total, d'autant que le film est particulièrement laid, la faute à une mauvaise gestion des fonds verts et du StageCraft (la technologie à base d'écran LED popularisée par The Mandalorian). Pourtant, Peyton Reed avait justement réalisé des épisodes de la série Star Wars, mais ne tire ici de l'outil que des aplats sans âme, pour une mise en scène sans envies.

Notre critique d'Ant-Man et la Guêpe : Quantumania

 

31 - THOR : LE MONDE DES TÉNÈBRES 

Sortie : 2013 - Durée : 1h52

 

photo, Chris HemsworthChris Hemsworth, pose #1 avec légère variation 

 

Ce qui se passe : De méchants elfes veulent répandre les ténèbres sur tout le monde. La pauvre Jane est possédée par un machin maléfique nommé Éther. Thor perd sa mère (pour de vrai) et son frère (pour de faux). Thor traverse plein de portails pour taper le méchant elfe. Thor refuse le trône d'Asgard. L'Éther, alias Pierre de la réalité, est remis au Collectionneur.

Ce qui va : Le climax avec les portails offre quelques images amusantes. La masse musculaire de Chris Hemsworth est un peu moins terrifiante. La direction artistique est globalement plus aboutie et ambitieuse que dans le premier film, avec l'envie d'en faire quelque chose qui ressemble moins aux Power Rangers.

 

Thor : Le Monde des ténèbres : photoLe visage d'un spectateur devant Thor 2

 

Ce qui ne va pas : Thor : Le monde des ténèbres a la particularité d'être à peu près totalement oubliable. Entre le cocktail étrange d'un Kenneth Branagh qui mixe du Shakespeare de bas étage et de l'humour bas du front dans Thor et l'impulsion eighties-kitsch de Thor : Ragnarok par Taika Waititi, la suite réalisée par Alan Taylor fait figure d'escale bien pâle, existant plus par obligation contractuelle que par une quelconque nécessité.

Si elle devait se distinguer d'une manière ou d'une autre, ça serait grâce à sa manière de désamorcer la moindre microscopique idée visuelle ou narrative. Thor se téléporte au milieu de la bataille et saute au ralenti pour créer une onde de choc ? Appuyons ça avec le plan le plus académique possible.  Jane possède un pouvoir important pour l'intrigue ? Profitons-en pour en faire un MacGuffin humain. Thor : Le Monde des ténèbres est en pilotage automatique... et confirme le fil rouge de la saga Thor : l'absence totale et assumée de tout enjeu dramatique.

Notre critique de Thor : Le monde des ténèbres

 

30 - ANT-MAN ET LA GUÊPE 

Sortie : 2018 - Durée : 1h58

 

Ant-Man et la Guêpe : photo, Evangeline Lilly, Paul Rudd"Bon, on a deux heures pour faire les guignols"

 

Ce qui se passe : Alors que Scott Lang alias Ant-Man est assigné à résidence, Hank Pym et Hope van Dyne, alias la Guêpe, le recrutent pour tenter de retrouver Janet van Dyne bloquée depuis des années dans la dimension subatomique. Mais comme ça aurait été un peu facile comme scénario, les voilà poursuivis par des méchants humains, la super-vilaine Fantôme et le FBI, histoire de leur mettre des bâtons dans les roues.

Malgré tout, ils réussissent quand même à sortir Janet de la dimension subatomique et toute la petite famille est heureuse de se retrouver. Scott et Hope se mettent ensemble mais pendant que Scott fait un test dans le tunnel quantique, il reste bloqué car Janet, Hope et Hank ont été snapés par Thanos. Car oui, a priori, la petite troupe ne savait pas que les autres Avengers étaient en train de se battre contre le grand méchant de l'univers.

 

Ant-Man et la Guêpe : photo, Hannah John-KamenUne antagoniste légèrement ambigue

 

Ce qui va : À l'exception de quelques jeux de perspectives et d'échelles amusants et des scènes d'action corporate très corrects, le film n'a pas grand chose à apporter. Seul gros point positif : la Guêpe (Evangeline Lilly), une super-héroïne émouvante, attachante et bien caractérisée, l'une des seules du MCU. Le personnage de Ghost n'est pas si mal non plus. Au-delà, on pouvait aussi espérer qu'Ant-Man et la Guêpe cache quelques indices sur le déroulé de Endgame avec la dimension quantique et même si ce n'est pas le cas, la mésaventure de Ant-Man dans le grand final à un impact direct sur la grande confrontation contre Thanos.

Ce qui ne va pas : Globalement l'intrigue de ce deuxième volet des aventures de l'homme-fourmi n'a rien de très original ni de très entraînant. Si Ghost est bien présentée et a un joli background, elle n'est jamais une vraie menace pour les héros, tout comme les personnages incarnés par Laurence Fishburne et Walton Goggins.

À côté de cela, l'humour du film ne fonctionne jamais avec ses blagues terriblement datées et profondément lourdingues. De plus, avec les innombrables possibilités mises à sa dispotion, le film n'use jamais assez des jeux d'échelles qu'il pourrait créer, préférant se complaire dans une mise en scène très basique. Quel dommage.

Notre critique d'Ant-Man et la Guêpe

 

29 - BLACK WIDOW

Sortie : 2021 - Durée : 2h14

 

 

Ce qui se passe : Vous n'en pouviez plus de ne pas savoir ce que faisait Natasha Romanoff après Civil War et avant le chaos Thanos ? Exilée, elle est retombée sur sa fausse famille d'espions, et notamment sa sœur d'armes Yelena Belova. Ensemble, elles se sont attaquées au programme Black Widow, qui transformait leurs copines en super-espionnes grâce à un sérum les réduisant en esclavage.

Après quelques pirouettes et une révélation sur Taskmaster, Natasha s'est ainsi réconciliée avec son passé, a libéré tout le monde, a tué le grand méchant russe, et s'est motivée pour réunir son autre famille : les Avengers.

 

Black Widow : photo, Florence Pugh, Scarlett JohanssonBlack and White Widow

 

Ce qui va : Scarlett Johansson a toujours été l'une des meilleures actrices sous-employées du MCU, réduite à la +1 des héros depuis Iron Man 2. Ici, elle a enfin l'occasion d'exister plus longtemps que 3 minutes face à Florence Pugh qui rappelle encore une fois son talent. Ce duo est sans aucun doute la bonne idée de Black Widow (et peut-être même la seule). En tout cas, Yelena est évidemment revenu depuis dans le MCU grâce à la série Hawkeye et on espère qu'elle aura plus de place dans l'univers que sa soeur décédée.

Ce qui ne va pas : L'existence même de ce film, débarquant mille ans trop tard puisque le personnage est mort dans Endgame, et que le scénario ouvre une parenthèse-flashback sur un moment plus inintéressant que jamais après la guerre contre Thanos. Mais au-delà de cet aveu d'échec pour Disney, qui a mis des années avant de lancer un film de super-héroïne, Black Widow souffre de tous les problèmes classiques : scènes d'action insipides, découpage horrible des chorégraphies, direction artistique peu inspirée (toujours des rues, motos, appartements, jusqu'à un QG volant qui ressemble à l'héliporteur du SHIELD), et écriture lourdingue. La dernière ligne droite est un grand moment de vide hollywoodien, avec des twists surannés, des blagues exaspérantes et un sous-texte féministe tellement étalé qu'il en devient risible.

Notre critique de Black Widow

 

28 - BLACK PANTHER 

Sortie : 2018 - Durée : 2h15

 

Photo Chadwick BosemanBlack Panther, black mood

 

Ce qui se passe : T’Challa hérite du trône du Wakanda, ce qui fait de lui Black Panther, super-héros super fort, super protectionniste et isolationniste. Manque de pot, son lointain cousin aimerait bien tâter de la couronne, et faire un peu de politique extérieure. Bien conscient que les semi-étrangers sont à peine des humains et que le socialisme est la mort des peuples, T’Challa transforme ledit cousin en sushi à la viande, non sans avoir pris conscience de combien son père lui avait caché que parfois, la vie c’est moche.

Ce qui va : C’est comme le dentiste, c’est bien quand ça s’arrête. Sinon, l'adversaire Killmonger est l'un des moins tartes du MCU, avec un positionnement intéressant face au héros. Le scénario l'éjecte trop vite dans le climax, mais son rôle est globalement plus noble que la majorité des méchants de films de super-héros. Danai Gurira est aussi un atout de premier ordre, avec un charme et un humour détonants.

 

Black Panther : Photo Letitia WrightPetite Black Panther deviendra grande

 

Ce qui ne va pas : Ce scénario navrant pourrait ne pas totalement discréditer le film, si ce dernier daignait être un minimum spectaculaire. Malheureusement, Ryan Coogler semble ne pas vraiment avoir eu les mains libres, comme en témoignent les scènes d’action parmi les plus risibles depuis le grotesque Elektra, à mille lieues de la maestria technique toute en souplesse d’un Creed. Et ne nous lancez pas sur la pauvreté ahurissante des effets spéciaux du climax, clairement sacrifiés sur l'autel du rythme effréné des productions Marvel.

Désespérément programmatique et opportuniste dans sa manière d’agencer ses valeurs, Black Panther est tout ce que 13, Get OutTangerine ou Moonlight n’étaient pas : une œuvre composée n’importe comment, avec un mépris souverain pour son sujet et son public, portée par une campagne promotionnelle idéalement calibrée pour se parer des vertus de ses prédécesseurs. Sinon, il y a toujours Blade.

Notre critique de Black Panther

 

27 - L'INCROYABLE HULK 

Sortie : 2008 - Durée : 1h52

 

photo, Edward NortonEdward Norton concoctant l'ADN du bon film

 

Ce qui se passe : Le scientifique Bruce Banner cherche à trouver un antidote aux radiations gamma qui l'ont contaminé et le font devenir Hulk. Pendant sa recherche du remède, alors qu'il est poursuivi par les forces américaines qui veulent l'utiliser comme arme, Bruce va recroiser le chemin de Betty Ross, son éternel amour.

Ce qui va : Pas grand chose. On peut souligner la volonté de nous épargner l'origin story de Hulk et de rentrer directement dans le vif du sujet. Edward Norton fait plutôt le job dans la peau du mutant, et la présence de Tim Roth fait toujours plaisir.

Ce qui ne va pas : Techniquement, L'Incroyable Hulk est très irritant et manque considérablement de séquences emblématiques ou de moments lisibles. Au lieu de tenter une chorégraphie avec sa caméra, Louis Leterrier préfère se servir du montage pour guider ses scènes d'actions. En résultent des enchainements infâmes et brouillons pour un ensemble vraiment foireux.

 

L'Incroyable Hulk : photoQuand tu préfères le film d'Ang Lee

 

Il faut dire qu'il est difficile de filmer un scénario aussi vide et prévisible, réécrit pourtant dans l'urgence (en partie par Norton lui-même). Le récit reste trop en surface pour interpeller, les personnages sont très caricaturaux (le méchant interprété par Tim Roth en tête de ligne) et la romance centrale est niaise. Puis malheureusement, les effets spéciaux subissent méchamment les âfres du temps...

Il est même bon de rappeler que L'Incroyable Hulk est un échec assez fascinant. En tant que deuxième long-métrage du MCU, il a servi de crash-test. Son approche plus sombre, à l'opposé d'Iron Man, a poussé Marvel à calibrer par la suite son modèle d'écriture sur l'Homme de fer, plus que sur le Géant vert...

 

26 - THOR

Sortie : 2011 - Durée : 1h55

 

Photo Chris Hemsworth, Tom HiddlestonFrangins malgré eux

 

Ce qui se passe : Thor est beau, blond et musclé, mais arrogant, ingérable et imblairable. Son papa le vire d'Asgard, l'envoie sur Terre, et le prive de son marteau. Pendant que le SHIELD étudie Mjolnir (caméo Hawkeye), Thor tombe amoureux de Jane-la-belle-scientifique. Loki, adopté et donc énervé, envoie le Destructeur pour tuer son faux frère. Mais Thor, qui a appris une belle leçon de vie, peut finalement soulever son gros marteau pour sauver la situation. Et il repart sur Asgard.

Dans la scène post-générique, Nick Fury montre son joli cube cosmique (l'une des Pierres d'Infinité) à Selvig, et Loki rôde.

Ce qui va : Thor était le troisième héros du MCU (après Iron Man et Hulk, et avant Captain America), et c'était le premier non-humain, qui remettait en jeu la hiérarchie des pouvoirs. Le pari était donc risqué, puisque c'est tout un univers qu'il fallait présenter (d'où les allures de fantastiques cosplayeurs), mais pas trop (d'où le choix d'une ville déserte comme décor principal). Le choix de Kenneth Branagh, spécialiste des adaptations de Shakespeare (Henry V, Beaucoup de bruit pour rien, Othello, Hamlet), était à ce titre amusant.

 

Thor : photoLe jour où la Terre s'arrêta bis

 

Mais hormis les séquences sur Asgard, gentiment oubliables, et les scènes d'action, parfaitement oubliées, Thor tient debout grâce à deux choses : Chris Hemsworth, et l'humour. Pour sa première apparition en dieu du tonnerre, cette montagne de muscles et de charisme s'imposait sans mal comme un des joyaux de la couronne MCU. Et en assumant pleinement un second degré salvateur, le scénario apportait la légèreté nécessaire pour croire à ce cirque (mention spéciale à Kat Dennings).

Ce qui ne va pas : Entre Kenneth Branagh qui se fout de toute évidence de l'action, et le scénario peureux qui joue la prudence (un ennemi copie-conforme de GORT dans Le Jour où la Terre s'arrêta), Thor est loin d'assurer le spectacle. Le film ressemble donc plus à une petite parenthèse insignifiante, pas assez nulle pour être mémorable, mais pas assez amusante pour donner envie de la revoir. Ce qui est un peu triste vu qu'il a coûté 150 millions de dollars, soit un budget légèrement supérieur à Captain America et Iron Man.

Notre critique de Thor

 

25 - SPIDER-MAN : NO WAY HOME

Sortie : 2021 - Durée : 2h28

 

 

Ce qui se passe : Tout le monde connaît la double identité de Peter Parker et le pense responsable de la mort de Mysterio. Désolé de voir ses amis être rejetés de l'université de leur rêve à cause de lui, Peter demande au Doctor Strange de jeter un sort pour que tout le monde oublie que Spider-Man est Peter Parker. Sauf que le sort part en cacahuètes et ouvre les portes du Multivers. Tous les méchants qui connaissent ou ont connu l'identité de Spider-Man débarquent à New York pour le tuer. MAIS, deux autres Spider-Man débarquent à leur tour pour lui tisser un coup de main. 

Ce qui va : Le fan service. Même si la façon de mettre en scène les trois icônes est critiquable, le simple fait de les voir interagir à l'écran est suffisant pour toucher de nombreux fans, réaliser un de leur fantasme et leur offrir la nostalgie recherchée. Mais le vrai parti pris du film est sa conclusion solennelle, qui marque la fin de la trilogie et le début d'une nouvelle ère. Après une séquence émotion bien plus déchirante que la mort de Tante May ou le pathos autour des super-vilains en quête de rédemption, Peter se retrouve seul et oublié de tous pour entamer sa vraie quête initiatique

Ce qui ne va pas : Beaucoup trop de choses pour que Spider-Man : No Way Home fonctionne autant qu'il le voudrait. À commencer par son histoire longue et décousue qui s'apparente plus à un prétexte pour exhiber les méchants de Sam Raimi et Marc Webb (sauf le Bouffon Vert de Dane DeHaan parce qu'il faut pas déconner). Inévitablement, de nombreux personnages accessoires sont mis sur la touche faute de place à l'écran (Happy, le Lézard, Doctor Strange, Matt Murdock).

 

Spider-Man : No Way Home : photoGuess who's back ?

 

Il est aussi très frustrant que le film réunisse trois Spider-Man et six méchants emblématiques, mais sans réelles ambitions visuelles. Les décors sont fades et peu excitants, les scènes d'action sont surdécoupées (un reproche récurrent chez Marvel) et la réalisation statique et générique manque de vivacité, de mouvements et d'idées de mise en scène (en particulier pour la bataille finale). 

Notre critique de Spider-Man : No Way Home

 

24 - IRON MAN 2 

Sortie : 2010 - Durée : 2h04

 

Photo , Robert Downey Jr.Robert Downey Jr., l'homme derrière le chèque/la combinaison

 

Ce qui se passe : Tony Stark est désormais publiquement Iron Man. Il pourrait couler des jours heureux en achetant de petites entreprises pour en licencier les ouvriers, tout en empilant des kilomètres de collaboratrices lubriques, mais il doit faire face simultanément à un corps dont l’énergie décline et à un homme décidé à se venger du mal que lui a fait son père et fondateur de Stark Industries.

Ce qui va : Le concept de MCU est alors aussi nouveau que passablement abstrait, et ce nouveau chapitre contribue à lui donner plus évidemment corps avec l'introduction de nouveaux personnages (Black Widow et War Machine) et de nouvelles ramifications scénaristiques. Une promesse qui suffisait alors largement à faire du film un divertissement digne de curiosité, surtout après L'Incroyable Hulk qui est resté timidement en retrait.

 

Iron Man 2 : photo, Scarlett Johansson, Robert Downey Jr.Natasha Romanoff mettra plus de 10 ans à se relever de cette introduction catastrophique

 

Ce qui ne va pas : C’était l’occasion pour Jon Favreau de montrer que lors du premier Iron Man, il ne s’était pas contenté de laisser Robert Downey Jr. improviser pour sauver un film qui a réussi contre toute logique. Sauf que finalement, Jon Favreau a préféré prouver qu’il mettait en scène avec un style digne d’un chatbot. Iron Man 2 n’est jamais honteux, toujours solide techniquement, et plutôt fluide, doté de thèmes pas inintéressants, mais c’est sa mollesse et son absence criante de dramaturgie qui en font un interminable machin tout mou.

On peine à distinguer une scène, une image, un personnage ou un dialogue mémorable. Pas une catastrophe donc, mais un produit désincarné dénué d’intérêt si ce n'est pour solidifier la base d'un univers en pleine extension.

 

23 - CAPTAIN MARVEL

Sortie : 2019 - Durée : 2h04

 

Captain Marvel : photoAprès 20 films et 11 ans : une super-héroïne

 

Ce qui se passe : Vers est une soldate amnésique, qui se bat pour la civilisation Kree contre les méchants Skrulls métamorphes. En réalité, toute sa vie est un mensonge : elle est humaine, elle s'appelle Carol Danvers, les vrais ennemis sont les Krees, et elle a gagné des pouvoirs suite à un crash, en étant en contact avec un noyau d'énergie (en fait, le Tesseract) inventé par une scientifique Kree nommée Mar-Vell.

A la fin, Carol affronte Ronan l'Accusateur, confie le Tesseract à Nick Fury, et lui laisse un beeper (on est en 1995 oui) à utiliser en cas d'urgence (au hasard : si Thanos). Elle repart pour régler d'autres affaires et justifier son absence du MCU jusqu'à Avengers : Endgame.

Ce qui va : Le film a d'amusants airs de buddy movie, et Samuel L. Jackson a pour la première fois un véritable rôle dans le MCU, avec un exploit technologique de rajeunissement numérique. Sans surprise ni effort, il apporte donc une bonne énergie au film, surtout face à une Captain Marvel écrite lourdement. C'est bien beau d'avoir enfin une héroïne au premier plan du MCU, et de lui épargner une romance comme motivation (même Wonder Woman n'y a pas échappé), mais ça ne suffit pas.

Le réalisé par Anna Boden et Ryan Fleck a aussi quelques moments à la hauteur du pari, principalement au début avec des environnements et babioles aliens qui tranchent avec les décors tristement banals de la suite. Car c'est bien beau de placer l'action en 1995, faire atterrir l'héroïne dans un vidéo-club et lui donner un t-shirt Nine Inch Nails, mais ça ne suffit pas.

 

Captain Marvel : photo, Brie LarsonScène archi-ratée

 

Ce qui ne va pas : Rarement les scènes d’action d’un épisode du MCU auront été aussi indigentes et en manque d’inspiration, comme en atteste la poursuite effroyablement molle sur le métro. Le constat est d’autant plus frappant que, de Top Gun à Independence DayCaptain Marvel veut rendre hommage à tout un pan de la pop culture. Et que le personnage est doté de pouvoirs extraordinaires, qui auraient pu donner lieu à des scènes visuellement excitantes.

C'est donc un rendez-vous manqué. Captain Marvel est un film d'une pauvreté affolante, qui aligne les décors vus milles fois, les bavardages interminables, les scènes découpées à la hache, et les fautes de goût (Just a Girl de Gwen Stefani sur une baston finale : c'est non). Mais le pire, c'est finalement Captain Marvel elle-même, dont le scénario ne sait jamais trop quoi faire. Peu importe le talent de Brie Larson, cette première aventure solo est bien tiède.

PS : revoyez la première bande-annonce, mille fois plus spectaculaire et intense que le film (et avec une musique beaucoup plus réussie).

Notre critique de Captain Marvel

 

22 - The Marvels

Sortie : 2023 - Durée : 1h45

 

 

Ce qui se passe : Après avoir défoncé l'empire Kree, Captain Marvel en paye le prix. Une révolutionnaire du nom de Dar-Benn se met en quête de récupérer un bracelet magique (le même que Miss Marvel) pour sauver sa planète natale. Dans la foulée, elle crée un vortex qui connecte les pouvoirs de Carol Danvers, Kamala Khan (Miss Marvel) et la Capitaine Monica Rambeau. À cause de transmutations, les voilà contraintes de collaborer pour sauver l'univers.

Ce qui va : On sait que The Marvels a eu une production mouvementée, ponctuée par des reports de sortie et des reshoots massifs. Mais pour une fois, la créature de Frankenstein redoutée a plutôt donné lieu à un film épuré et efficace. Sans doute conscient de la lassitude du genre super-héroïque, le long-métrage de Nia DaCosta va à l'essentiel. Forcément, les enjeux et la caractérisation de ses héroïnes sont réduits à peau de chagrin. En revanche, l'énergie globale du récit a le mérite de ne pas lasser, et même de retrouver le côté "aventure pulp du samedi soir" des comics. 

 

The Marvels : photo, Iman Vellani, Teyonah Parris, Brie LarsonAu moins, ça a le mérite de durer 1h45

 

La dynamique du trio donne même lieu à quelques jolis moments (surtout grâce à Iman Vellani, qui tire son épingle du jeu) et le montage, forcé de jongler entre ces trois corps en harmonie soudaine, se permet quelques élans chorégraphiques bien sentis. Le tout porté par la photographie chatoyante de Sean Bobbitt (12 Years a Slave, Shame...), qui compense la tristesse grisâtre du premier Captain Marvel... voire même d'une bonne partie du MCU.

Ce qui ne va pas : The Marvels est l'exemple typique du film diablement moyen. En privilégiant l'efficacité d'un scénario abscons, cette aventure ne va nulle part, et ne cherche jamais à façonner la moindre émotion. Coincé par sa nature bâtarde, et plombé par ses deux nouvelles héroïnes issues des séries Disney+, le long-métrage abandonne le passé de ses personnages, et compte sur la frénésie de ses péripéties pour sauver les meubles. Soit ce qu'un film de studio remanié par ses producteurs peut offrir de plus fade. Au moins, ça a le mérite de refléter plus que jamais les limites de la formule de Kevin Feige.

Notre critique de The Marvels

 

21 - AVENGERS 2 : L'ÈRE D'ULTRON 

Sortie : 2015 - Durée : 2h21

 

Avengers : L'Ère d'Ultron : photoAvengers Assemble dans les airs

 

Ce qui se passe : Les Avengers traquent HYDRA et trouvent le sceptre de Loki, avec la Pierre d'Infinité. Stark l'utilise pour créer Ultron, une intelligence artficielle qui va bien sûr devenir tarée. Ultron enrôle les jumeaux Maximoff, mais finalement ils sont pas si méchants. Les héros passent un moment champêtre dans une petite maison dans la prairie Barton. Vision est créé. Les Avengers affrontent Ultron et ses sbires en Sokovie. Quicksilver est tué. Hulk s'exile. Les Avengers accueillent de nouveaux membres. Fin.

Ce qui va : On peut reprocher beaucoup de choses à Joss Whedon (surtout à l'aune de ses comportements toxiques sur les plateaux), mais il faut bien admettre qu'il a su capter l'humanité du MCU comme personne d'autre. A ce titre, Avengers : L'Ère d'Ultron est par instants fascinant, notamment pour sa manière de sonder les troubles de ses personnages, jusqu'à cette pause champêtre aussi étrange que nécessaire. Et surtout, Avengers 2 est peut-être l'un des derniers opus de la saga qui filme des gens et des populations, en se raccordant à leur échelle dans les batailles titanesques du film. On sait pour quoi les Avengers se battent, ce que les Russo ont un peu trop oublié par la suite.

 

Avengers : L'Ère d'Ultron : photo"C'est dans celui-là qu'Iron Man se bat contre Hulk ?"

 

Ce qui ne va pas : Le numéro d'équilibriste du premier Avengers, qui organisait action, humour et héros, s'écroule dans cette suite baveuse. Plus de personnages certes, mais pas plus de frissons, d'énergie et d'excitation dans cette histoire poussive de méchant robot suprémaciste, qui peine à offrir de bons morceaux d'anthologie ou retrouver la dynamique d'équipe des Vengeurs.

Un peu tiraillé dans tous les sens, Avengers : L'Ère d'Ultron souffre clairement de son pari très risqué, quasi-impossible à remporter, de marcher dans les pas de la bonne surprise du premier opus. D'où un film pas bien satisfaisant, qui amorce les limites de la mécanique du MCU. A vouloir raconter une histoire tout en lui greffant des teasings, annonces de spin-offs et autres plans sur la comète, la mayonnaise peine à prendre, et la sensation d'un patchwork mal-agencé déçoit.

Notre critique d'Avengers : L'Ère d'Ultron

 

20 - AVENGERS : ENDGAME

Sortie : 2019 - Durée : 3h01

 

Avengers : Endgame : photo, Chris EvansDes personnages tristes donc tout est gris

 

Ce qui se passe : Après Infinity War, les Avengers vivants essayent de retrouver Thanos pour lui chiper les Pierres d'Infinité et faire revenir la population disparue. Pas de chance, lorsqu'ils le retrouvent, il les a détruites et il est trop tard pour sauver le monde. Cinq ans plus tard, les Avengers décident de monter un plan autour du voyage temporel grâce à une idée d'Ant-Man (il n'était pas mort mais bloqué dans la dimension subatomique). Objectif : récupérer toutes les Pierres avant Thanos dans le passé.

La mission est accomplie et permet plein de clins d'oeil aux anciens films, mais Black Widow meurt. De retour dans le présent, Hulk claque des doigts pour faire revenir la moitié du monde disparue à la fin d'Infinity War. Il réussit mais, pendant leur mission dans le temps, le Thanos du passé les a repérés et est arrivé dans le présent (2023 dans le film). Une bataille fait rage entre les Avengers vivants (et les Avengers de retour grâce au snap de Hulk) et l'équipage de Thanos.

Avec l'aide de Captain Marvel, les Avengers réussissent à voler les gemmes de Thanos. Iron Man se sacrifie en claquant des doigts avec les cinq Pierres d'Infinités et fait disparaitre Thanos et son armée. Quelques jours plus tard, le monde revient à la normale, les super-héros enterrent Tony Stark et Steve Rogers (alias Captain America) part dans le passé retrouver Peggy Carter.

 

Avengers : Endgame : photo, Elizabeth Olsen Une bataille absolument épique pour le grand final

 

Ce qui va : Le long-métrage était le moyen de tirer un trait sur de nombreux personnages et d'enfin passer le flambeau avec beauté et dramaturgie, il le fait avec une jolie sincérité avec plusieurs d'entre eux et notamment les majeurs comme Iron Man et Captain America, créant parfois des séquences très émouvantes. Le film jouit aussi de quelques moments amusants avec les trips temporels et d'une dose épique dantesque notamment grâce à son climax final dinguo qui a provoqué d'innombrables crises de priapismes chez certains fans.

Ce qui ne va pas : Globalement, le film dénote énormément avec le précédent opus des Avengers (Infinity War) et semble même en contradiction totale avec son atmosphère tragique et sombre. Ainsi, Avengers : Endgame, s'il est constitué de plusieurs moments dramatiques, reste en majorité (2/3 du métrage disons) une succession de situations metas et drôles loin de la noirceur attendue.

 

Avengers : Endgame : photo, Josh BrolinMême Thanos est dégouté de son rôle

 

En effet, si l'épique ne manque pas dans le final et que le suspense règne sur le destin des personnages, la partie des voyages temporels manque de tension et d'action, l'ensemble des missions se déroulant sans accrocs (exception d'une). Le fait que Thanos devienne d'ailleurs un simple antagoniste opportuniste qui fait son apparition dans le grand final sans le background du précédent opus (c'est le Thanos de l'époque des Gardiens de la Galaxie ici) y joue sûrement pour beaucoup.

Au-delà, les Avengers ont le droit à des traitements très inégaux (pauvre Black Widow), entre ceux mal écrits (Thor, Hulk), relégués en figurant de luxe (Hawkeye) et les deus ex machina (Captain Marvel, pourtant attendue au tournant depuis son film solo). Avec en plus un gros manque de rythme, plusieurs facilités scénaristiques et la mise en scène fade des Russo, on se dit que le film a quand même gâché l'occasion d'être un bon film (voire un grand) à cause de choix trop conciliants avec la fanbase et pas assez avec la cohérence.

Notre critique d'Avengers : Endgame

 

19 - CAPTAIN AMERICA : CIVIL WAR

Sortie : 2016 - Durée : 2h28

 

Photo Captain AmericaLe décor le moins excitant du monde

 

Ce qui se passe : La politique c’est compliqué, et ça empêche les Avengers de bien bosser, surtout que l’ONU en a marre que ça soit une organisation privée et veut les faire passer sous son contrôle. Iron Man est d’accord, Captain America non, du coup ça divise. En plus, le méchant Zemo manipule (ENCORE) le Soldat de l’Hiver, ce qui les divise un peu plus. Iron Man et ses potes décident donc de se battre contre Captain America et ceux qui le soutiennent, comme comme Zemo le prévoyait,

Ce qui va : Daniel Brühl a beau avoir été privé de design convaincant (et même de design tout court), son interprétation de Zemo est très convaincante, tandis que Robert Downey Jr. fait également un très bon job en changeant subtilement la tonalité de son personnage, qu’on sent pourtant infiniment lassé et distant. Captain America : Civil War peut d’ailleurs vraiment remercier ses deux acteurs, c’est à peu près le seul truc qui fait qu’on croit vraiment au déchirement tragique de l’équipe, alors que le scénario n’aide pas. Ah, et Black Panther est monstrueusement classe bordel.

 

Photo Tom Holland, Spider-ManLa première apparition du nouveau Spider-Man

 

Ce qui ne va pas : À peu près tous les « à côtés » du film. L’humour est horrible, enfin plus encore que d'habitude, l’histoire est complètement invraisemblable et grotesque (surtout dans sa partie « politique »), tandis que la réalisation et le montage torchent les bastons qui se devaient d'être mémorables (et c’est dommage parce que y’a plein d'idées classes).

Mais le pire reste la direction artistique du MCU, qui a toujours été son talon d’achille, avec une nouvelle plongée dans les abysses de la laideur photographique. Le comble sera atteint pendant la fameuse bataille grise sur le tarmac gris de l’aéroport gris (il est mort l’étalonneur ou quoi ?), filmée sans aucune sensibilité ou sens de la dramatisation à grands coups de plans moyens/large déprimants. Et alors la cohérence spatiale ou les rapports d’échelles, c’est même pas la peine de chercher. Tout ça n'était pas vraiment l'écrin idéal pour présenter au public le nouveau Spider-Man de Tom Holland et le Black Panther de Chadwick Boseman. 

Notre critique de Captain America : Civil War

 

18 - SPIDER-MAN : FAR FROM HOME

Sortie : 2019 - Durée : 2h10

 

Spider-Man: Far from Home : photo, Zendaya, Tom HollandLa belle alchimie de Zendaya et Tom Holland (si c'est lui sous le masque)

 

Ce qui se passe : Peter Parker est dévasté par la disparition de son mentor Tony Stark, alors il part en voyage scolaire en Europe avec le lycée. Mais son nouveau statut au sein des Avengers le rattrape en vol, et à Venise, Nick Fury lui lègue un cadeau de Stark (des lunettes équipées d'une IA) et lui confie une mission : stopper le carnage provoqué par les Elementaux qui ravage le monde. Le boss du SHIELD lui demande de faire équipe avec le mystérieux Mysterio (aka Quentin Beck). Ensemble, ils arrivent à stopper les Elementaux à Prague (après Venise).

Pensant avoir trouvé son nouveau mentor, qu'il voit comme le successeur de Tony Stark, Peter donne les lunettes à Mysterio... qui est en fait un imposteur. Après avoir compris la supercherie (Beck crée les Elementaux) et échappé de peu à la mort des mains de Beck, Peter Parker prévient Nick Fury à Londres, où une (fausse)-attaque a justement lieu. Mysterio essaye de tuer MJ qui connait sa véritable identité avec Peter Parker, mais Spider-Man réussit à la sauver, ainsi que ses camarades, et à dévoiler la supercherie. Mysterio meurt. MJ et Peter s'embrassent enfin. Mais Mysterio révèle au monde, dans une vidéo posthume, la véritable identité de Spidey et l'accuse de son meurtre.

 

Spider-Man : Far from Home : photo"Mon mensonge est gros comme ça"

 

Ce qui va : Avec un Peter Parker au lycée (et Tom Holland, crédible pour cet âge là), un ton humoristique bien géré, des personnages joliment développés (car déjà mis en place dans Homecoming) et des situations assez touchantes, le teen movie fonctionne à merveille et se révèle généreux. Au-delà, le casting fait des étincelles avec Holland donc mais aussi Zendaya (décidement future grande avec Euphoria) et Jake Gyllenhaal dans son rôle de Mysterio.

Son personnage permet à Spider-Man : Far from Home d'aborder assez ingénieusement l'idée des fake news, de l'illusion du nouveau ou de l'héroïsme dans un monde fait de faux-semblant. La métaphore avec l'univers du cinéma est particulièrement percutante. Les idées découlant du mirage et de l'illusoire sont d'ailleurs à l'origine de l'une des séquences les plus spectaculaires et inventives du MCU (et ça, ça fait du bien).

Ce qui ne va pas : Globalement, tout le reste et les intentions. Le film a beau être centré sur les aventures adolescentes de Spidey et ses camarades et déployer son histoire efficacement, il n'en reste pas moins très mineur et reprend de nombreux codes scénaristiques déjà vus ailleurs. Les séquences d'action (à l'exception de celle des mirages donc) sont basiques, le déroulé des péripéties est hyper classique et les révélations autour de certains personnages (Mysterio évidemment) n'avaient trompé personne.

Après les ravages dramatiques de Infinity War et Endgame, on comprend très rapidement que Spider-Man : Far From Home est surtout une petite pastille super-héroïque simple et légère pour conclure sur une note positive et joviale la Phase 3. Rien de plus, rien de moins.

Notre critique de Spider-Man : Far from Home

 

17 - DOCTOR STRANGE

Sortie : 2016 - Durée : 1h55

 

Photo Benedict Cumberbatch Benedict Cumberbatch alias Iron Cape

 

Ce qui se passe : Le Docteur Stephen Strange (Benedict Cumberbatch) est un talentueux neurochirurgien, jusqu'au jour où il est victime d'un tragique accident de voiture. Obligé de mettre son égo de côté après son accident, il apprend l'existence d'un monde caché dans une dimension alternative et en apprend les secrets. Depuis New York, le Doctor Strange joue alors les intermédiaires entre le monde réel et ces dimensions parallèles grâce ses pouvoirs et des artefacts.

Ce qui va : Techniquement et visuellement parlant, Doctor Strange est sans aucun doute un des films du MCU les plus impressionnants. Entre ses jeux de miroirs, sa manipulation de l'espace, ses effets d'optiques... le long-métrage s'amuse à distordre les lieux, les mouvements et le cinéma dans des séquences parfois ahurissantes comme cette course-poursuite entre Strange et Kaecilius sur les buildings et bâtiments d'un New York mouvant. De plus, l'histoire de Doctor Strange révèle qu'il est en possession d'une Pierre d'infinité, si convoitée par Thanos. Son importance cruciale dans Avengers : Infinity War est donc installée judicieusement.

 

Doctor Strange : photo, Scott AdkinsEngager Scott Adkins et ne pas lui donner une vraie scène de baston : criminel

 

Ce qui ne va pas : Si le film de super-héros impressionne visuellement, son récit s'avère en revanche d'un classicisme gênant et ennuyeux. Le déroulé de cette origin-story est des plus banals et n'arrive jamais à sortir du carcan habituel des origin story du MCU. L'écriture des personnages principaux est extrêmement poussive et l'ensemble du scénario paraît aussi artificiel que cette Tilda Swinton gymnocéphale.

Déjà le MCU essayait de jouer avec le fameux Multiverse et déjà il sous-exploitait honteusement le concept. Passé les effets kaléidoscopiques qui ont fait sa popularité, les rails de la narration empêchent le film d'explorer longuement les dimensions les plus fantasques. Tout juste peut-on se rassurer en se rappelant que ce pauvre Stephen Strange n'a pas fracturé les dimensions pour soigner les états d'âme d'un lycéen mal dans sa peau.

Notre critique de Doctor Strange

 

16 - Black PANTHER 2 : WAKANDA FOREVER

Sortie : 2022 - Durée : 2h42

 

 

Ce qui se passe : T'Challa, le souverain du Wakanda et le porteur du costume du Black Panther, est mort. Alors que Shuri, Ramonda, Nakia et les autres Wakandais s'efforcent de faire leur deuil, les héros découvrent l'existence de Talocan, une civilisation sous-marine restée cachée pendant des siècles, et son dirigeant, Namor, un mutant doté de pouvoirs surhumains qui se lance à la poursuite d'une jeune scientifique de génie, Riri Williams, qui sera le parfait McGuffin du film.

Ce qui va : La  mort de Chadwick Boseman a fait de Black Panther : Wakanda Forever un cas désespéré et sans précédent, mais la disparition du héros qu'il incarnait est finalement un des atouts du scénario. À travers la perte de T'Challa, le film reprend les questions de deuil, de tradition et d'héritage avec une approche méta pertinente : Killmonger ayant brûlé les herbes-coeur, le Wakanda et la reine Ramonda s'interrogent sur la nécessité d'avoir un nouveau protecteur à l'heure où la technologie de Shuri peut rivaliser avec des super-pouvoirs. 

L'émotion se ressent, et par rapport au premier volet, qui reposait essentiellement sur la figure de T'Challa, les autres peuvent enfin exister, en particulier les personnages féminins, qui partagent de jolis moments d'échange. 

 

Black Panther : Wakanda Forever : photoLa nouvelle Black Panther

 

Ce qui ne va pas : Le troisième acte, qui replonge dans tout ce qu'il y a de plus conventionnel et vient anéantir tout ce que le film a voulu raconter pendant plus de 1h30. Après l'intéressante réflexion sur la place des super-héros et leur intérêt dans un monde où n'importe qui peut le devenir, le costume de Black Panther est refourgué à la va-vite et tout le monde finit par obtenir sa super-armure avant l'immense combat final en CGI.  Au final, Black Panther : Wakanda Forever donne l'impression de vouloir partir dans deux directions différentes tout en continuant d'avancer schématiquement et ne réussit malheureusement pas à concilier l'émotion au spectacle qu'il propose.

Notre critique de Black Panther : Wakanda Forever

 

15 - IRON MAN

Sortie : 2008 - Durée : 2h06

 

Photo , Robert Downey Jr. La renaissance Downey Jr.

 

Ce qui se passe : Tony Stark est un milliardaire vendeur d’armes. Coup du karma, il est enlevé et blessé à la poitrine par des terroristes. Après avoir conçu une super-armure et s'être échappé, il prend conscience que vendre des armes c'est pas ouf et qu'il peut faire le bien tout en restant un playboy imblairable. Comme tout homme d'affaires/super-héros digne de ce nom, il affronte son diabolique collègue Stan, puis annonce à tout le monde qu'il est Iron Man. Mais Nick Fury débarque dans son salon pour le calmer : il n'est pas le seul super-héros et fait partie d'un plus grand univers (le MCU).

Ce qui va : Iron Man avait tout d'une mauvaise idée : Marvel était aux abois, Jon Favreau n'était (et n'est encore) qu'un honnête faiseur, Robert Downey Jr. sortait d’une traversée du désert impitoyable et la grève des scénaristes a contraint l’équipe à entamer le tournage sans grand chose de solide à filmer. A la place du naufrage attendu, le film a finalement transformé la face du divertissement grand public tel que nous le connaissons tant le résultat a finalement un charme incroyable. Robert Downey Jr., sans doute conscient qu’il n’aura pas d’autre opportunité de ressusciter, dépoussière un héros qui n’était plus en odeur de sainteté pour en faire un personnage cool dont il partage certains démons. 

 

photo Iron Man"Je déclare l'apogée de Iron Man, ouverte !"

 

Ce qui ne va pas : Parce que raser le crâne de Jeff Bridges ne suffit pas pour en faire un méchant digne de ce nom. L’acteur fera d’ailleurs savoir que le régime à base d’improvisation imposé par des conditions de production rocambolesque ne lui allait qu’à moitié. Toutefois, il deviendra le mètre-étalon des méchants fades et sans faveur de la recette Marvel, dont l’inanité apparaît au grand jour quand il est précipité sur le devant de la scène lors d’un troisième acte incroyablement bordélique et relâché. 

 

14 - THOR 3 : RAGNAROK 

Sortie : 2017 - Durée : 2h11

 

Photo Chris Hemsworth, Mark RuffaloReady... fight !

 

Ce qui se passe : Parce qu'il est devenu le héros le plus chiant du MCU, Thor se voit offrir Ragnarök, la destruction de son royaume et son image. Il passe dans la lessiveuse eighties de la planète Sakaar, où il reprend du poil de la bête, passe chez le coiffeur, rencontre un personnage féminin enfin digne de ce nom, et gagne des pouvoirs autres que son foutu marteau. Il revient chez lui pour enterrer son royaume et Cate Blanchett en roue libre. Il perd un œil pour parfaire son look, et part avec les siens en direction de la Terre. Sauf qu'il croise le vaisseau de Thanos. Dommage.

Ce qui va : Le grand gamin Taika Waititi arrive dans l'arène Marvel et s'amuse avec un plaisir manifeste à composer cette symphonie pop-rétro parfaitement calibrée pour 2018. Après deux premiers films aussi mous que mouais, Thor : Ragnarok agit comme un antidépresseur assumé, délirant et décomplexé, qui jette un pavé arc-en-ciel dans la marre tièdasse du super-héros électricien.

Un humour souvent efficace, une direction artistique souvent très séduisante, une énergie souvent fort entraînante, pour un film souvent très sympathique, régressif, et doté d'une bonne énergie. Bref, Ragnarok a marqué la renaissance d'un personnage fort plus appréciable depuis.

 

Thor : Ragnarok : photo, Chris Hemsworth, Tom HiddlestonLa réhabilitation de Thor, mais aussi de Loki

 

Ce qui ne va pas : Le grand numéro ne peut cacher la vacuité d'un machin qui ne raconte à peu près rien, et sort tout l'attirail hollywoodien (une musique cool, un décor cool, une réplique cool, un ralenti cool, une actrice cool en méchante cool) pour endormir les neurones. On pourra s'en amuser et apprécier que Marvel assume son statut avec cette parenthèse légère, mais on pourra aussi trouver qu'on nous sert un bel opium un peu trop calibré pour l'ambiance nostalgique de 2018.

Surtout que les enjeux du scénario eux ne sont pas légers du tout entre la destruction annoncée et concrétisée d'Asgard, le quasi-génocide de son peuple et les figures tragiques qui trimballent leur spleen dans le récit (le personnage de Valkyrie en tête de liste). Si Ragnarok est un film plus acidulé qu'à l'ordinaire, il frôle aussi l'excès de mauvais goût façon indigestion de Tagada et Dragibus. 

Notre critique de Thor : Ragnarok

 

13 - SPIDER-MAN : HOMECOMING

Sortie : 2017 - Durée : 2h13

 

Photo Tom Holland Spider-Man version ado 2017

 

Ce qui se passe : Alors qu'il a fait une entrée remarquée dans l'univers des Avengers avec Captain America : Civil War, le jeune Peter Parker découvre peu à peu ses pouvoirs. Dans son quartier, il se présente comme un super-héros serviable et lutte parfois contre la criminalité. Mais avec son mentor Iron Man et l'arrivée du méchant Vautour, le jeune Spide-Man va prendre une autre dimension.

Ce qui va : Ce nouvel opus des aventures de Spider-Man avec son nouvel interprète Tom Holland a plein d'atouts. Tout d'abord, le jeune comédien correspond parfaitement à l'image du Peter Parker adolescent, plus proche des comics, et se fond dans le costume de l'araignée de bien belle manière. Le choix de ne pas nous livrer une troisième origin story du super-héros sur grand écran permet au long-métrage de se lancer rapidement. En jouant sur les codes du teenage movie, Spider-Man : Homecoming offre également une légéreté attendrissante. Enfin, le film réussit à vraiment surprendre en milieu de film avec un retournement de situation très inattendu qui lui permet de redonner de l'enjeu au récit efficacement.

Ce qui ne va pas : Malgré un retournement de situation bienvenu en plein coeur du film, le scénario est très convenu et se concentre sur une structure globale trop classique. Les scènes d'actions peu nombreuses manquent soit d'originalité, le ferry rappelle bien trop le métro du Spider-Man 2 de Sam Raimi ; soit d'envergure, la séquence sur la plage est très fade visuellement et manque cruellement d'ampleur. Un manque d'impact visuel du, sans aucun doute, au style trop lisse du réalisateur Jon Watts.

Notre critique de Spider-Man : Homecoming

 

12 - LES ÉTERNELS 

Sortie : 2021 - Durée : 2h37

 

: les nouveaux Avengers

 

Ce qui se passe : Les Eternels sont des êtres cosmiques surpuissants et immortels, chargés de protéger les Terre des monstrueux Déviants. Réunis après des siècles pour reprendre la guerre, ils découvrent que leur boss, le Céleste Arishem, leur a menti sur leurs origines et leur rôle. Ils devaient en réalité veiller sur la Terre jusqu'à sa destruction, pour donner naissance à un nouveau Céleste. La bande se rebelle, et Arishem vient les choper pour les punir, et préparer le Jugement dernier de l'humanité.

Ce qui va : La sensation que Marvel ouvrait (enfin) de nouvelles portes, après un début de Phase 4 mou et grisâtre (merci Black Widow et Falcon et le soldat de l'hiver). D'abord grâce à une mythologie tournée vers le cosmos, avec des personnages tout nouveaux et des menaces bien plus grandes. Et ensuite avec une approche visuelle rafraîchissante, puisque Les Éternels est certainement le premier Marvel à autant filmer la Terre sous toutes les coutures, avec des horizons dégagés et des décors loin du béton des villes.

 

photoLes vrais Gardiens de la galaxie

 

Le regard de la réalisatrice oscarisée Chloé Zhao (The Rider, Nomadland) y est évidemment pour beaucoup. Malgré un lourd cahier des charges, elle s'attarde plus sur les visages de ses acteurs et actrices, filmant leurs yeux, leurs larmes et leurs silences. Avec comme gros défi de présenter dix nouveaux personnages d'un coup, Zhao retrouve parfois la petite magie des Gardiens de la galaxie, notamment dans les scènes en duos. Elle a également eu du flair côté casting, avec notamment Gemma Chan (recastée après son rôle nul dans Captain Marvel), Angelina Jolie et Richard Madden. De quoi créer une belle émotion, souvent inattendue, et d'autant plus intéressante que le film enchaîne les ellipses.

Ce qui ne va pas : Les Éternels ne révolutionne rien, et à ce stade, la machine de guerre Marvel est indéboulonnable. L'intrigue est donc un best of du MCU (famille disfonctionnelle, trahison et autres révélations sur les hautes instances), les scènes d'action sont encore une fois molles (mais évitent le surdécoupage des pires Marvel), et un personnage comme l'insupportable Kingo relève d'un total hors-sujet dans l'aventure. Sans oublier l'interminable épilogue, qui est un couloir de teasing légèrement bordélique.

Notre critique des Éternels

 

11 - Shang-Chi et la légende des Dix Anneaux

Sortie : 2021 - Durée : 2h12

 

 

Ce qui se passe : Xu Wenwu, un guerrier devenu immortel et surpuissant grâce à ses dix anneaux magiques forme son fils, Shang-Chi, à devenir un redoutable assassin. Sous la pression, celui-ci finit par déserter l'organisation criminelle et part refaire sa vie à San Francisco où il rencontre sa meilleure amie Katy. Son père le retrouve dix ans plus tard et tente de le convaincre de détruire un village mythique où il pense que sa femme décédée (et donc la mère de Shang-Chi) est retenue prisonnière. 

Ce qui va : Shang-Chi est censé être un maître Kung-Fu, mais étant donné la piètre qualité des combats dans le MCU, il y avait de quoi être sceptique. Une fois n'est pas coutume, les scènes d'action de Shang-Chi et la légende des Dix Anneaux sont parfaitement lisisbles (!), le montage ne surdécoupant pas l'action pour apprécier les chorégraphies plus élégentes et complexes de ses acteurs et artistes martiaux : Simu Liu, Tony Leung, Michelle Yeoh, Meng'er Zhang et Fala Chen.

Ainsi, la rencontre entre Xu Wenwu et Ying Li s'est imposée comme une des plus belles parenthèses cinématographiques du MCU. Après les décors gris et bétonnés de San Francisco, le film migre également vers un univers printanier et fantastique peuplé de créatures légendaires, dans une démarche presque jusqu'au-boutiste difficilement condamnable. 

 

photo, Awkwafina, Simu LiuUn peu d'émotions dans ce monde de brut

 

Ce qui ne va pas : Shang-Chi a réussi à tisser une relation très touchante entre son héros et son amie Katy, qui sort du carcan du side-kick rigolo qui aurait pu entraver son personnage. C'est malheureusement Ben Kingsley qui hérite du rôle de bouffon de service, avec des répliques plus gênantes les unes que les autres, parfois en complet décalage avec le ton plus grave et dramatique que l'histoire essaie d'installer.

Pire, le film ne peut pas s'empêcher de s'auto-justifier par rapport à Iron Man 3, que Shang-Chi traîne comme un boulet sans savoir quoi en faire. Enfin, cette proposition originale redevient fatalement l'énième rouage d'un immense ensemble homogène, devant obligatoirement s'aligner sur le reste du MCU. 

Notre critique de Shang-Chi

 

10 - Doctor Strange in the Multiverse of Madness

Sortie : 2022 - Durée : 2h07

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photo, Elizabeth OlsenParce que bon, c'est aussi son film

 

Ce qui se passe : Après avoir entrouvert le Multivers pour aider Spider-Man, Doctor Strange rencontre America Chavez, une jeune super-héroïne capable de voyager entre les dimensions. Pourchassée par d’étranges monstres, l’adolescente est aidée par le Maître des Arts Mystiques, avant que ce dernier ne réalise que Wanda Maximoff, toujours endeuillée par la perte des enfants qu’elle s’est créée, est celle qui cherche à s’accaparer les pouvoirs de Chavez.

Ce qui va : A priori, voir l’illustre Sam Raimi (Evil Dead, la trilogie Spider-Man) servir la soupe à Marvel, ça fait mal au derche. Pourtant, derrière sa dimension de « premier Marvel horrifique », Doctor Strange in the Multiverse of Madness est porté par de vraies envies de mise en scène et de scénographie. Plans débullés, travellings démoniaques et saillies (un peu) gore, le film récite son petit abécédaire raimien pour mieux l’adapter à la formule fourre-tout du studio.

 

 

En résultent pour une fois des caméos intelligemment exploités, surtout avec une cruauté rare dans le MCU, qui interroge via la reproductibilité de ses personnages leur valeur et leur mortalité. Mais surtout, Doctor Strange 2 a pour lui le savoir-faire d’un artisan qui sait gérer le rythme et le tempo de son récit, jusqu’à explicitement organiser un combat autour de notes de musique.

Ce qui ne va pas : Même s’il combat la machine de l’intérieur, Sam Raimi ne peut pas pleinement sortir Marvel de son moule bêtement uniformisé. On ne reprochera pas à l’auteur de s’accrocher, et de donner à l’ensemble une énergie pulp bienvenue, mais reste que Doctor Strange 2 paraît par instants assez inconséquent par rapport à ses enjeux. Qu’il s’agisse de sa gestion d’un Multivers réduit à quelques panoramas alternatifs ou du traitement fait à cette pauvre Rachel McAdams, le film rate beaucoup de ses idées, perdues dans un univers partagé de plus en plus problématique..

Notre critique de Doctor Strange in the Multiverse of Madness

 

9 - IRON MAN 3 

Sortie : 2013 - Durée : 2h11

 

Robert Downey JRL'épisode de la discorde, qui divise beaucoup le public

 

Ce qui se passe : Tony Stark a un gros souci et il s’appelle le Mandarin, un terroriste qui détruit à peu près tout son univers. Livré à lui-même, il va devoir comprendre qu’un héros n’a pas besoin d’une armure pour briller.

Ce qui va : La plus grande qualité du film, c’est bel et bien son réalisateur Shane Black (scénariste de génie de L'Arme fatale, et réalisateur de Kiss Kiss Bang Bang). N’en ayant clairement rien à faire du MCU et du grand plan de domination de Marvel, il instaure, bien avant James Gunn avec Les Gardiens de la Galaxie, le second degré virulent à l’égard même de la démarche globale. Iron Man 3 est un film qui se moque des super-héros et de ce que le MCU est en train de devenir. Tout comme il se moque de son personnage et de la figure du méchant, traité avec un je-m’en-foutisme particulièrement jouissif. Résultat : une déconstruction anthologique de la figure héroïque et un vrai buddy-movie à l’ancienne, avec des dialogues en or.

 

Iron Man 3 : photoLa plus classe des armures de la saga (on le signe)

 

Pour autant, il est aussi l'un des rares réalisateurs à mettre du coeur et de l'humain dans la machine. Tony Stark est sujet à des crises de panique, et Black s'amuse à mettre en scène le personnage et son réceptacle de métal comme des alter-egos qui doivent apprendre à coexister. Osé et malin.

Ce qui va pas : Forcément, Iron Man 3 (avec son Mandarin sacrilège) ne plaît pas à grand monde et est régulièrement conspué. Trop bizarre, cette approche punk en forme de doigt d’honneur énerve autant qu’elle déçoit certains fans, surtout face au potentiel énorme de l’histoire et les conséquences sur son héros. D'un autre côté, les aficionados de Shane Black sont bien obligés de constater la latitude limitée de l'auteur, qui se dépatouille comme il peut avec des méchants et des personnages secondaires assez mal écrits ou vite sacrifiés. Trop en avance sur son temps ou résolument trop décalé par rapport à la norme, Iron Man 3 n’aura pas su convaincre les spectateurs qui avaient vu dans Avengers la concrétisation d’un rêve d’enfant. A revoir obligatoirement aujourd’hui avec un peu plus de recul. 

 

8 - ANT-MAN

Sortie : 2015 - Durée : 1h57

 

 

photo, Paul RuddPaul Rudd quand il a eu le rôle

 

Ce qui se passe : Sans le dire au SHIELD, le Hank Pym a créé la particule Pym, capable de miniaturiser êtres vivants et objets. Des années plus tard, le cambrioleur Scott Lang dérobe sans le savoir une combinaison dotée de cette technologie.

Enrôlé par Hank et sa fille Hope, il affronte Cross, le méchant boss de Pym Tech. A la fin, Ant-Man flirte avec le fameux Royaume quantique, où Janet Van Dyne alias la Guêpe, a été perdue des années plus tôt. Et à la toute fin, Hope se voit offrir une combinaison de Guêpe pour prendre le relais de maman.

Ce qui va : Film mineur aux yeux de beaucoup, Ant-Man a une sale image, notamment à cause du départ d'Edgar Wright, qui devait le réaliser (il a travaillé durant 8 ans sur le projet, a notamment choisi les acteurs, et reste finalement crédité comme co-scénariste avec son acolyte Joe Cornish). C'est pourtant l'un des films les plus discrètement malins et honnêtes du MCU, à prendre comme une parenthèse amusante, décomplexée et qui assume sa légèreté. Jusque là cantonné au second plan à Hollywood, Paul Rudd y gagne enfin une place de premier ordre, où sa drôlerie et son charme ont tout l'espace pour se développer.

 

Photo Paul RuddLe climax, excellent

 

Le réalisateur Peyton Reed (qui a gardé pas mal d'idées d'Edgar Wright) assemble une poignée de moments excellents, comme cet affrontement dans une malette sur Disintegration de The Cure, ce combat absurde au bord de la piscine, et surtout ce climax bien plus malin que prévu. Avec ce décalage entre la bataille sur le train miniature et ce plan large sur la table, il rappelle que Marvel n'est bien qu'une histoire de jouets qu'on a délibérément choisi de prendre (un peu) au sérieux, et qui au fond a surtout sa place dans une chambre d'enfant; puisqu'il est question de rêves de gosse.

Ce qui ne va pas : Le côté modeste et en marge des poids lourds du MCU, qui en fait un film peu mémorable pour beaucoup de monde, surtout comparé aux aventures les plus spectaculaires et visuellement ébourriffantes. Celui qui n'apprécie que modérément l'humour Marvel n'a pas été ravi non plus par le numéro de Paul Rudd et ses acolytes. Et bien sûr, le joker de la version d'Edgar Wright qui aurait pu être un-super-film-c'est-sûr-non, n'aide pas.

Notre critique d'Ant-Man 

 

7 - CAPTAIN AMERICA 2 : LE SOLDAT DE L'HIVER

Sortie : 2014 - Durée : 2h16

 

Photo , Captain America : Le soldat de l'hiverLe fameux soldat-ami-bro

 

Ce qui se passe : Après la destruction de New-York dans Avengers, Captain America essaye de s’adapter au monde moderne, mais c’est pas facile, surtout quand il apprend que son super pote Bucky n’est pas vraiment mort mais se fait manipuler par des nazis franchement balèzes en informatique. En fait, tout ce beau monde contrôle le SHIELD, et tue Nick Fury. Sauf qu'il n'est pas vraiment mort non plus.

Ce qui va : Si l’on oublie que la finalité de l’histoire est une fantasque histoire de taupes nazies au XXIe siècle, Captain America : Le Soldat de l'hiver se démarque curieusement par son approche thriller/enquête. Il s’en dégage une drôle de saveur politique assez bien vue par rapport à l’air du temps sur la paranoïa sécuritaire, ce qui rend la présence de Robert Redford au casting extrêmement pertinente. 

S'il est fort de café de raccorder ce Captain America 2 aux classiques du thriller des seventies comme Les Hommes du président, on ne saurait enlever aux frères Russo l'envie de prendre au sérieux les enjeux du récit, de sorte à en tirer quelques beaux moments de suspense. Et comme en plus, ça ne lésine pas sur les porte-avions volants et les bras bioniques, ça en fait l'un des opus les plus satisfaisants du MCU, porté par un bon duo entre Black Widow et Cap, que Chris Evans campe avec brio.

 

Photo Chris Evans, Scarlett JohanssonViens, on fait un film un peu sérieux Nat'

 

Ce qui ne va pas : Comme d’habitude avec les frères Russo, les mouvements des combats ont beau être assez classes et fluides, la réalisation et le montage hyper rigides jurent complètement avec les chorégraphies. Le nombre de plans devient parfois complètement délirant pour filmer une simple action, et on se souviendra notamment longtemps de ce combat en ascenseur, pourtant court et anecdotique mais ô combien paresseux.

La photographie est également désespérément plate, en témoigne ce combat gris sur l’autoroute grise d’une ville grise, ou le combat final dans la station filmé à grand coups de plans moyens/larges. Et pour finir, on ne peut pas passer sous silence le "filain nazi tans l’ortinateur ach ach ach", un genre de docteur Folamour mais désespérément sérieux. Et franchement, absolument PERSONNE n’a reconnu Bucky depuis le début, vraiment ? Arrêtez, c’est grillé.

Notre critique de Captain America : Le Soldat de l'Hiver

 

6 - Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3

Sortie : 2023 - Durée : 2h30

 

 

 

Ce qui se passe : Adam Warlock débarque sur Knowhere pour défoncer les Gardiens, et blesse grièvement Rocket. Pour le sauver, l'équipe se lance à la poursuite du Maître de l'Evolution, le créateur de Rocket adepte de la torture d'animaux. Entre une infiltration de laboratoire et la visite d'une Contre-Terre, on a droit à des flash-backs aussi tristes que mignons sur Rocket et ses amis. Alors que le final se transforme en méga-arche de Noé, les Gardiens se séparent pour vivre leur vie, et Rocket fonde une nouvelle équipe.

Ce qui va : Avec cette conclusion de trilogie, Marvel prouve non seulement que la finalité d'arcs et de pans de son univers a du bon, mais aussi que James Gunn est peut-être le seul auteur qui est parvenu à maintenir une constance qualitative sur ses productions pour la firme. A vrai dire, Les Gardiens de la Galaxie : Volume 3 jouit clairement de sa cohérence thématique et émotionnelle avec les deux premiers opus. Le réalisateur n'oublie jamais ses personnages, et fait même de Rocket, l'un des héros les plus improbables du MCU, le coeur émotionnel du récit.

 

Les Gardiens de la Galaxie : Volume 3 : photoJames Gunn va nous manquer

 

La prouesse est d'autant plus forte qu'au-delà de son humour souvent fendard, ce troisième volet est de loin l'un des films les plus émouvants de la franchise Marvel. Gunn croit dur comme fer à ses protagonistes brisés par la vie et par diverses formes d'abus. Après Thanos et Ego, le Maître de l'Evolution synthétise les déboires d'une famille qui a appris à se reconstruire dans la douleur. Cette sortie par la grande porte se permet ainsi un écrin doux-amer assez courageux, voire surprenant pour le MCU.

Ce qui ne va pas : A vouloir boucler toutes les intrigues des précédents films (et ceux d'Infinity War et Endgame), Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3 a beaucoup à raconter. Beaucoup trop, sans doute, au point où certains personnages se voient sacrifiés dans l'énergie de la narration (à commencer par Groot et Drax). De même, la relation contrariée entre Star-Lord et Gamora passe au second plan. Mais surtout, Adam Warlock s'impose comme un rajout assez forcé, et mal géré. Le rythme de ce trop-plein en pâtit régulièrement, surtout comparé aux deux premiers films.

Notre critique des Gardiens de la galaxie 3

 

5 - AVENGERS 

Sortie : 2012 - Durée : 2h23

 

photo, Chris Evans, Scarlett Johansson, Jeremy Renner, Chris Hemsworth, Mark Ruffalo, Robert Downey Jr.10 ans plus tard, ils sont presque tous morts ou à la retraite

 

Ce qui se passe : Loki vole le Tesseract au SHIELD. Nick Fury lance alors l'initiative Avengers : il réunit Tony Stark, Steve Rogers, Natasha Romanoff, Bruce Banner, et Thor qui s'incruste. Les Avengers affrontent donc des tas de machins horribles à New York, car l'union fait leur force. Et, plus important encore, Thanos fait sa première grande apparition de grand vilain qui tire les ficelles dans la scène post-générique.

Ce qui va : Le créateur de Buffy contre les vampires a un talent évident pour créer une dynamique de groupe, écrire des personnages réunis dans une bande improbable, et manier l'humour et l'auto-dérision. Les Avengers sont comme une évidence pour le scénariste derrière Firefly, qui parvient avec une aisance réelle à présenter la bande, mettre en scène leurs conflits, et trouver ce souffle épique lorsque les super-héros affrontent ensemble le chaos.

C'est un beau numéro d'équilibriste, où chacun (ou presque) aura son moment de gloire, sa place, son identité, au sein d'une grande aventure équilibrée et harmonieuse. Que le film soit une première étape majeure du MCU, lui confère bien évidemment quelque chose de spécial et précieux. Qu'il offre un long et généreux climax de destruction, combats, explosions et collaborations, a certainement été un facteur majeur dans l'enthousiasme général. 

 

Hiddleston LokiLoki, quelqu'un de très fiable

 

Ce qui ne va pas : Il manque à Avengers un emballage de cinéma noble. La faute à une photographie et une direction artistique un peu plates, et un découpage plus fonctionnel qu'inspiré. Joss Whedon est plus doué pour écrire (la mise en situation qui présente Black Widow, et retourne avec malice les codes de la demoiselle fatale en détresse) que pour mettre en scène l'action, même si quelques moments restent mémorables (le fameux traveling autour des Avengers réunis dans Manhatthan).

Si bien qu'à la revoyure, il y a le sentiment d'un blockbuster de presque 2h30 très bien conçu et rythmé, mais finalement un peu avare en action et en spectacle au-delà du climax généreux. Loki étant un personnage qui divise beaucoup, entre ceux qui y voient le meilleur méchant du MCU et le plus ridicule, force est de constater que ce premier Avengers est moins un film articulé autour d'un ennemi charismatique, qu'un film sur la réunion des héros.

Notre critique d'Avengers

 

4 - CAPTAIN AMERICA : THE FIRST AVENGER 

Sortie : 2011 - Durée : 2h04

 

Photo Chris EvansL'american dream

 

Ce qui se passe : Steve Rogers est une crevette, mais une crevette qui veut faire la guerre pour arrêter les nazis. Transformé en super-soldat super-musclé et super-propagande par le gouvernement américain, il part à la recherche de son meilleur ami Buck Barnes, censé être mort, et découvre Red Skull, un nazi très méchant de HYDRA. 

Barnes est (encore) laissé pour mort, et Captain America se sacrifie en s'écrasant en Arctique pour sauver le monde et refroidir le Cube cosmique (le Tesseract). A la fin, il se réveille... 70 ans plus tard, avec les Avengers.

Ce qui va : Derrière le premier Captain America, il y a Joe Johnston, vieux briscard d’Hollywood passé dans les coulisses de Star Wars et Indiana Jones, et qui a notamment réalisé Chérie, j'ai rétréci les gosses, Les Aventures de Rocketeer, Jumanji, et Jurassic Park III. Autant dire qu'il y a un réel savoir-faire à l'œuvre, ce qui change tout dans le MCU.

 

Captain America : First Avenger : photo, Chris EvansLe casting de Captain America

 

Parfaitement à l’aise dans un divertissement rétro-futuriste au parfum d’Indiana Jones, il utilise tous les trucs qu’il a appris jusque là. D’où une très grande importance accordée à ses personnages, à commencer par Steve Rogers, un modèle d’écriture dans le genre, parfaitement incarné par Chris Evans. Ses pouvoirs ne dépendent pas tant de ses capacités surhumaines que de leur combinaison avec sa personnalité (voir la formidable poursuite dans le Bronx), et son rôle de porte-étandard américain apporte une dimension politique savoureuse à l'aventure.

Côté spectacle, c'est une quantité ahurissante d’images iconiques et de trouvailles, qui s’achève sur un climax mutant (un combat au sol, puis la prise d’une base, puis un dogfight surréaliste dans les airs). Un travail particulièrement solide donc, qui se conclut avec un très bel épilogue où l'émotion est remise au centre.

Il y a aussi Hayley Atwell, excellente en Peggy Carter, et Red Skull, l'un des méchants les plus réussis du MCU grâce à un design idéal (un mélange de masque en latex et de retouches numériques) et un Hugo Weaving évidemment excellent. Bref, il n'y a rien à jeter dans le premier Captain America.

 

Photo Hugo WeavingRed badass Skull

 

Ce qui ne va pas : Si le film ne manque pas de séquence spectaculaire (surtout dans sa deuxième partie), il prend son temps pour bâtir progressivement la caractérisation et la personnalité de son héros. D'où un rythme classique, très old school, et aux antipodes du fun électrique d’un Iron Man, alors le mètre étalon de la maison Marvel. C'est peut-être pour ça qu'il semble parfois un peu oublié.

Notre critique de Captain America 1

 

3 - AVENGERS 3 : INFINITY WAR 

Durée : 2018 - Durée : 2h29

 

Avengers : Infinity War : Photo Robert Downey Jr., Benedict Cumberbatch, Mark Ruffalo, Benedict WongQuand tu entends du bruit dehors, et que c'est pas le marchand de glace

 

Ce qui se passe : Après 10 ans et 18 films, Thanos passe enfin à l'attaque. En quête des dernières Pierres d'infinité pour pouvoir faire disparaître la moitié de la vie dans la galaxie, le Titan fou affronte les Avengers et leurs copains de tous les côtés, sur Terre comme dans l'espace.

Prêt à tout pour arriver à ses fins, Thanos sacrifie Gamora, sa fille adoptive. Il affronte Iron Man, Doctor Strange, Spider-Man et les Gardiens sur Titan, et récupère la Pierre du temps. Ses sbires attaquent le Wakanda, défendu par Captain America, Black Widow, Black Panther, et même Thor. Mais Thanos récupère la dernière Pierre sur Vision. Il tient alors ses promesses : la moitié de la vie disparaît en un claquement de doigt, emportant Black Panther, Spider-Man, Groot, Drax, ou encore Doctor Strange. Les Avengers ont perdu.

 

Avengers : Infinity War : Photo Scarlett Johansson, Chris Evans, Chadwick BosemanSe battre dans les champs du Wakanda

 

Ce qui va : Le MCU a souvent été attaqué sur sa formule répétitive et facile, avec un modèle repris à chaque film. Ici, l'univers saute enfin dans une nouvelle direction avec l'ambition d'offrir au public une aventure véritablement plus excitante et épique. La grande réunion programmée de tous les héros (ou presque) offre donc un spectacle généreux, quasiment sans temps mort sur près de 2h30 blindées de personnages, décors et affrontements.

Et plus que les super-héros, la vraie valeur d'Avengers : Infinity War s'appelle Thanos. Après des dizaines d'antagonistes oubliables et mal dégrossis, le MCU accueille un ennemi nuancé, qui a un peu d'espace pour prendre vie. Le Titan fou est technologiquement impressionnant (avec l'interprétation de Josh Brolin), et se paye l'une des scènes les plus fortes de l'univers étendu, lors de la mort de Gamora. Un moment charnière pour lui, le film et tout le MCU, qui annonce la (sombre) couleur de la suite des événements.

Car bien sûr, le gros coup de ce troisième Avengers est de faire disparaître la moitié des héros, dans une conclusion silencieuse et tragique unique en son genre. Une moment mémorable dans l'histoire du MCU, preuve ultime que Marvel Studios peut aussi utiliser la force incroyable de la marque pour tordre son univers.

 

Avengers : Infinity War : photo, Josh BrolinQuand t'as invoqué le noeud goerdien sans faire exprès

 

Ce qui ne va pas : De Captain America : Le soldat de l'hiver à Civil WarJoe et Anthony Russo ont prouvé les limites de leur mise en scène. Découpage approximatif de l'action, chorégraphies hachées au montage, CGI malheureux... l'harmonie n'est pas le maître-mot de leur apport au MCU. Et même si on pouvait espérer du mieux dans une aventure aussi palpitante, Infinity War confirme leur manque de talent.

Par ailleurs, le film a beau s'amuser avec les couleurs, de Titan à Nidavellir en passant par Vormir, il repose malgré lui sur des effets spéciaux toujours aussi approximatifs (Mark Ruffalo dans le Hulkbuster, les discussions sur Titan). Et dès qu'il s'agit de mettre en scène l'action, comme la baston contre Proxima Midnight au Wakanda, le manque de finesse est spectaculaire. Vu l'ampleur du film, c'est bien dommage de ne pas avoir du spectacle d'un plus haut niveau. Et si le manège fonctionne très bien et peut aisément emporter, la dynamique un peu trop limpide (Thanos cherche une Pierre, tape, la récupère, et rebelote) a pu être perçue comme trop paresseuse.

Notre critique d'Avengers : Infinity War

 

2 - LES GARDIENS DE LA GALAXIE VOL. 2 

Sortie : 2017 - Durée : 2h17

 

Photo Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista, Karen GillanUne famille en or

 

Ce qui se passe : Après s'être mis à dos les Souverains et leur prêtresse Ayesha (mais récupéré Nebula), Star-Lord découvre que son père est Ego, un dieu qui a le visage de Kurt Russell. Pendant que Groot, Rocket et Nebula affrontent Yondu et sa bande, envoyés par Ayesha, Quill, Drax et Gamora visitent la planète d'Ego, qui est en fait Ego lui-même.

Ce qui va : On serait tenté de dire tout, tant Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 est une réussite à plusieurs égards. Film centré sur ses personnages et leur évolution, sans pour autant oublier une bonne dose d’action, il permet à James Gunn de s’affranchir des lois du MCU en nous offrant un récit fichtrement émouvant sur la transmission, le rapport au père, le passage à l’âge adulte... Le comportement toxique de ses héros est brillamment mis en avant pour mieux le conditionner et le déconstruire, de sorte à questionner leur place de héros dans cet univers. Tout en se moquant gentiment des codes du genre et des attentes de son public, il parvient à en devenir un bel et pur objet de cinéma.

 

Photo Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2Pas pleurer

 

James Gunn se montre aussi plus affirmé sur le plan technique, comme l'atteste sa gestion plus folle et inventive des effets numériques, et un sens du cadre toujours efficace. Qu'on parle de ce faux plan-séquence introductif ou de cette évasion du vaisseau Ravageur, Les Gardiens de la galaxie 2 fourmille de trouvailles à la hauteur de son monde foisonnant.

Ce qui va pas : Il faut quand même être honnête, Les Gardiens 2 a quand même quelques problèmes. Un rythme mal géré par instants qui occasionne un ventre mou en milieu d’intrigue, une mise en place des enjeux assez laborieuse dans le premier acte, une morale family-friendly typique de Disney un peu trop tartinée par endroits, et un humour qui pourra apparaitre chez certains comme un peu poussif. Sans parler de quelques personnages importants relégués en toile de fond. Mais bon, ça reste quand même sacrément génial hein. 

Notre critique des Gardiens de la Galaxie Vol.2

 

1 - LES GARDIENS DE LA GALAXIE 

Sortie : 2014 - Durée : 2h02

 

Les Gardiens de la Galaxie : photoLa team des étoiles

 

Ce qui se passe : Chris Pratt enfant n’a vraiment pas de bol. Non seulement sa mère meurt d’un cancer, mais en plus il est enlevé par des extra-terrestres. Une fois devenu adulte, il s’en sort quand même pas trop mal, et se retrouve même à faire copain-copain avec une bande de malfrats de l’espace pour récupérer une pierre d’infini violette, qui devait revenir au méchant et non moins violet Thanos, mais qui finalement est quand même tombée entre les mains de Ronan, non moins méchant mais qui n’est pas violet.

Ce qui va : Les Gardiens de la Galaxie réussit étonnamment bien à décrire une bande de parias cabossés cachant de grosses fêlures derrière un humour faussement goguenard et vraiment pince-sans-rire, tout en tissant des liens crédibles entre eux. James Gunn l’a expliqué, ses Gardiens ne sont qu’une réunion de personnages se remettant durement d’expériences personnelles difficiles, au sommet desquels la rédaction placera surtout Drax, dont la femme et les enfants ont été génocidés par Thanos, et Rocket, seul et unique représentant de son espèce et donc condamné à ne jamais connaître de semblable, et encore moins l’amour.

 

Photo Zoe Saldana, Chris Pratt, Dave BautistaQuand t'arrives en 1ère place

 

La pierre d’infini est également très bien gérée. Il s’agit de la gemme de pouvoir, soit un concentré de puissance brute, et sa première apparition donne clairement le ton : on déconne pas avec. Et puis, le climax est un modèle d’efficacité narrative, ainsi qu'une preuve que la culture populaire et les super-héros – fussent-ils sous la houlette de Disney – peuvent eux aussi jouer la carte de l'émotion sans flancher. Il suffisait d'un peu de tendresse et de pas mal d'audace.

Ce qui ne va pas : Le brushing de l’espace de Benicio Del Toro, le sauvetage de Gamora franchement cheesy, un méchant convenu malgré un design très très classe, Yondu et sa flèche complètement broken, une direction artistique mi-figue mi-raisin, et Dave Bautista qui joue un peu comme un sagouin.

Notre critique des Gardiens de la Galaxie 

 

FAQ

Où regarder les films Marvel ?

La majorité des films Marvel est disponible sur la plateforme de streaming Disney+.

Quels sont les prochains films Marvel ?

Après Ant-Man et la Guêpe : Quantumania qui est sorti en février 2023, il y aura Les Gardiens de la galaxie Vol. 3 (3 mai 2013), Captain Marvel 2 alias The Marvels (prévu pour le 26 juillet 2023, mais repoussé à novembre), Captain America 4 : New World Order (3 mai 2024), Thunderbolts (26 juillet 2024), Blade (6 septembre 2024) et Deadpool 3 (8 novembre 2024). Ce sera la fin de la Phase 5. La Phase 6 commencera avec Fantastic Four (février 2025), puis enchaînera sur Avengers : The Kang Dynasty (mai 2025) et Avengers : Secret Wars (mai 2026).

QUEL EST LE PREMIER FILM MARVEL ?

Il y a eu un affreux film Captain America dans les années 90. Doctor Strange a eu un film oublié. Et les films Spider-Man et X-Men sont adaptés des comics Marvel. Mais le premier film du MCU est Iron Mansorti en 2008 quelques semaines seulement avant L'Incroyable Hulk

Quel est le plus gros succès de Marvel ?

Au-delà d'avoir pulvérisé tous les précédents records de Marvel, le film Avengers : Endgame a été un succès historique avec 2,799 milliards de dollars au box-office mondial, devenant momentanément le plus gros carton de tous les temps devant Avatar de James Cameron. Le dernier Avengers est depuis retourné sur la deuxième marche de podium, derrière Avatar (2,923 milliards).

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commentaires
ropib
14/11/2023 à 13:26

J'ai rarement été aussi en désaccord avec un de vos classements.
Tous les Avengers sont ici surévalués. Iron man 3 est du même niveau que Thor Love and Thunder et Antman Quantumania (en fait si Iron man définit une référence pour le début du MCU, c'est Iron Man 3 qui est devenu la nouvelle base j'ai l'impression) : non il n'y a aucun second-degré, non ça ne joue pas avec l'idée de super-héro... ce qui ne va pas ce n'est pas le Mandarin ni le vrai méchant (ça pourrait marcher) mais c'est qu'on a déjà les longueurs qui annoncent les prochains films, l'absence de rythme, les acteurs qui font des grimaces à défaut d'avoir quelque chose à jouer, un héro qui n'endure rien (et qui ne fait rien d'ailleurs, Jarvis fait tout), un humour raz-des-paquerettes et pourtant prétentieux, etc. Iron Man 3 est au bas de l'échelle. Iron Man 2 n'est pas génial mais bien meilleur... surtout si on invoque l'argument de la mollesse !
Docteur Strange 2 a montré de belles images, mais tellement rapidement... Non c'était complètement naze. Le problème c'est qu'à la base le plan de Wanda est complètement débile. Ce n'est pas la seule antagoniste à avoir un plan minable. Sur Black Panther on aurait bien aimé voir l'antagoniste un peu au pouvoir, histoire de rigoler : il allait faire quoi ? transformer un pays africain en USA raciste pro-noir au lieu de pro-blanc ? les habitants du Wakanda se seraient laissés faire ? à un moment avoir le pouvoir ce n'est pas juste un trône, c'est un exercice en relation avec des contingences, des contextes... et bon, le mec était américain quoi, ça aurait bon de rappeler que, non, les noir-américains ont beau avoir été déplacés de force, ils ne sont pas africains pour autant et la couleur de peau ne suffit pas à faire une appartenance sociale : ce n'est ni une nationalité, ni une classe sociale (même si les USA, raciste dans son histoire et son processus national, essaie de l'imposer), et c'était l'occasion de le montrer... mais c'est du Disney, à la rigueur ils montreraient l'inverse évidemment.
Iron Man 4 featuring Spiderman c'est très bas aussi...Les Spiderman se laissent regarder c'est vrai, mais que c'est insignifiant et oubliable ; le second est sans doute le pire. C'est dommage parce que les dialogues sont relativement bons, les acteurs sont excellents... juste ils n'ont pas le droit d'avoir du temps pour installer l'émotion. On a l'impression que les scènes cochent des cases sans idée que les cases ne sont pas des objectifs : dialogue émotionnel = coché, mais le dialogue n'arrive quand-même pas à nous émouvoir parce qu'il est balancé en 30 secondes.
L'Incroyable Hulk marque la recette de Marvel pour hacker le cerveau des critiques. C'est très convenu, très plat, très nouille, guère impressionnant. Le film Birdman décrit parfaitement la recette qui sera mélangée à celle d'Iron Man par la suite. Est-ce que c'est encore tenable ? Scarlette Johanson et Nathalie Portman se sont faite arnaquées notamment... Florence Pugh se laisse pas avoir pour l'instant. Mais j'pense que les bons acteurs ne se laisseront plus forcément prendre désormais... à voir. Par contre il faut que les critiques se réveillent. L'Incroyable Hulk était minable, du niveau de Iron Man 3, Ant-man 3, Thor 4...

AidenR
12/11/2023 à 16:15

Une erreur s'est glissée dans le numéro 20 : il y a 6 pierres d'infinité, pas 5.

You're welcome :)

Loliv
12/11/2023 à 12:35

Sympa ce classement assez réaliste je trouve. Néanmoins j'aurai remonter de quelques places IronMan 1 car , ok Jeff bridges est nul, mais c'est la magie qui commence. Bien fait pour Black Panther, enfin on reconnait que c 'est une bouse sans intérêt ce film. Les gardiens un peu surcôtés : Ok pour le 1, les 2 et 3 devraient prendre des claques.

Daddy Rich
12/11/2023 à 10:24

On arrive au terme de cycle de films de super héros... (Ouf!)
On va enfin pouvoir revenir au vrai cinéma!
Et parler de choses sérieuses!

Saga10
12/11/2023 à 09:39

Il a du vous en falloir de l'alcool pour classer tout le MCU vu la qualité générale de l'ensemble. C'est un peu comme devoir classer les épisodes de Walker Texas Ranger. Je trouve vraiment triste qu'un truc aussi générique et médiocre prenne autant de place dans le paysage cinématographique

C. Ingalls
12/11/2023 à 02:59

Ce classement me rassure, merci !
J'arrive à peu près au même résultat :
Les Gardiens de la Galaxie est ce que le MCU a pondu de mieux. Quelques grand moment quand même avec les Avengers ou le Soldat de l'Hiver, mais globalement, le reste c'est vraiment de la soupe...

Abibak
11/11/2023 à 20:49

Après end game, marvel aurait dû partir sur du cosmique / sf dans le genre de la saga annihilation... ( peut être trop proche de star wars pour disney ?)

Chris99
19/09/2023 à 00:55

Classement bien vu pour ma part les Marvel sont trop convenus pour être surprenants et fatiguent vite sauf les Gardiens de la Galaxy !

marvelfan
09/07/2023 à 18:01

franchement mettre black panther 2 plus haut dans le classement que le 1, c'est une honte. J'aurais mis captain marvel plus bas, et pour thor 4 dernier je suis totalement d'accord, ce film est une vraie merde. Civil war est trop bien par contre, mais doctor strange est beaucoup trop sous-coté.

andarioch1
19/05/2023 à 12:09

Gunn aux deux premières places me pose un problème.
D'abord parce que pour moi le meilleur Marvel reste le premier Avenger, avec son scénario merveilleusement dosé. Mais ça, c'est surtout une question de goût.
Ensuite parce que si je place le premier GOG dans mon top 5, le deuxième est franchement très en dessous. Les personnages débiles ça va un moment...
Ce qui m'amène naturellement au mal que Gunn a fait au MCU. Pas que chez Disney ils aient vraiment eu besoin de lui pour se tirer une balle dans le pied, ils font ça très bien tout seuls avec leurs recettes éculées. Mais les GOG ont initiés la mode des films de SH régressifs bas de plafond. Et il faut l'implication et le talent d'un Gunn pour que ça passe sinon ça donne Love and thunder.
Du coup, par ricochet, je suis assez inquiet pour DC, malgré les récentes déclarations de Gunn. Le sale gosse saura-t-il maintenir chez DC ce côté plus sombre qui fait que, finalement, comparer DCU et MCU est aussi pertinent que de mettre en concurrence Fincher et Zemekis?

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