Les Gardiens de la Galaxie : critique dans les étoiles

Stéphane Argentin | 30 octobre 2022 - MAJ : 31/10/2022 10:44
Stéphane Argentin | 30 octobre 2022 - MAJ : 31/10/2022 10:44

Parmi l'avalanche de Marvel qui déferle sur les écrans depuis des années, force est de constater qu'une large majorité est au mieux regardabls, au pire indigente. Mais avec Les Gardiens de la GalaxieJames Gunn rejoint avec maestria les Sam Raimi, Bryan Singer, Matthew Vaughn et autres Joss Whedon au royaume des vraies et brillantes réussites. Et bien plus encore...

COMICS AVENGERS

Si l'on jette un coup d'œil dans le rétrovieur des années 2013 et 2014, on trouve Iron Man 3, Wolverine 2, Thor 2, Captain America 2, The Amazing Spider-Man 2. Armure, griffes, marteau, bouclier, toile d'araignée... c'est bien simple, dans leurs dernières moutures cinés, les « pouvoirs » de tous ces super-héros sont peu ou prou interchangeables au sein de longs-métrages que l'on jurerait tous sortis du même moule avec intrigues et personnages à l'épaisseur inversement proportionnelle à la débauche d'effets spéciaux et de pyrotechnie déployée à l'écran, le tout saupoudré de touches d'humour plus ou moins inspirées.

 

photo, Chris Pratt, Zoe SaldanaUn Chris, une boule

 

Soit des transpositions dépourvues d'une identité propre. Les premières incursions à grand spectacle avaient pourtant si bien débuté entre les mains de Sam Raimi et Bryan Singer avant de sombrer dans les travers susnommés, annonciateurs des adaptations à venir, avec le Spider-Man 3 et X-Men : L'Affrontement final.

Il faudra ensuite patienter jusqu'en 2011 pour renouer avec des adaptations réussies avec le X-Men de Matthew Vaughn, qui s'était déjà brillamment illustré avec Kick ass, et 2012 avec les Avengers de Joss Whedon.

 

Photo Chris PrattChris Pratt a bien changé depuis Parks and Recreation

 

DEGAINER LE GUNN

James Gunn emboîte le pas de ses éminents prédécesseurs, car c'est à un formidable grand huit rétro-futuriste auquel il nous convie avec cette première incursion 100% spatiale d'une adaptation de comics Marvel aux protagonistes dépourvus de super pouvoirs si ce n'est ceux que leur confèrent la technologique (armes, manipulations cyber-génétiques, etc...).

Ce qui laisse alors à James Gunn, coscénariste du film, toute latitude pour explorer les dits personnages et leur humanité. À commencer justement par le seul humain de la bande et pivot de l'intrigue : Peter Quill. Au cours de la séquence post-prologue, casque de walkman tout droit sorti des 80's rivé sur les oreilles, musique à fond (formidable B.O. du tout long), notre bonhomme déambule nonchalamment au cœur d'une gigantesque grotte, faisant fi des diverses créatures belligérantes alentours pour mettre la main sur ce qui officiera en tant que macguffin avant que ne débarquent des individus patibulaires dont notre héros va se débarrasser à l'aide d'une ou deux pirouettes tant linguistiques que physiques.

 

Photo Chris PrattAttention aux vilains

 

Le ton des deux heures à venir est donné : fun, rythmé, drôle et totalement décomplexé. À mesure que les autres protagonistes se dévoilent, à commencer par ceux qui vont venir se greffer à notre Peter Quill de départ pour former in fine une sorte de Communauté de l'Orbe, Les Gardiens de la Galaxie revêt peu à peu les atours d'un space opéra en forme de compilation hautement jouissive de tout un pan de la pop culture / pulp fiction 80's égrainé d'une multitude de références et autres clins d'œil pleinement digérée et assumée : Retour vers le futur, Indiana JonesFootloose (si si), Star wars, etc...

Une approche qui permet par ailleurs à James Gunn de louvoyer très habilement au milieu de tous les poncifs du genre et les stéréotypes que de tels personnages traînent dans leur sillage pour mieux les désamorcer avec une nonchalance déconcertante au travers de situations aussi ébouriffantes qu'hilarantes. Et James Gunn de pratiquer l'art du bon mot avec une facilité désopilante sans pour autant perdre de vue que notre équipée spatiale constitue le moteur de l'intrigue et d'en effeuiller peu à peu les passés respectifs : d'où viennent-ils, pourquoi en sont-ils là, etc... ?

 

Photo Dave BautistaMonsieur muscle in space

 

D'aucuns regretteront sans doute que le cinéaste ait dû produire un spectacle « tout public » (absence de vulgarité et de sang par opposition à ses deux précédents longs-métrages : Horribilis et Super) mais ce diktat de studio ne nuit nullement au plaisir procuré par l'ensemble. Et James Gunn de nous livrer, tel le Star Wars de 1977, un spectacle délectable qui nous ouvre toutes grandes les portes d'un univers, d'un bestiaire et de personnages qui ne demandent qu'à être explorés plus avant au cours de suites que l'on attend désormais avec impatience. 

 

photo

Résumé

« Star-Lord, vous n'avez jamais entendu ce nom ? » demande Chris Pratt à ses opposants au tout début du film. Une chose est sûre, James Gunn, lui, vient d'inscrire son nom au firmament avec ses Gardiens de la galaxie, space opéra fun, rythmé, drôle et totalement décomplexé en forme de compilation hautement jouissive de tout un pan de la pop culture des années 80.

Autre avis Geoffrey Crété
Un modèle au sein du MCU, et un vrai beau numéro d'équilibriste entre l'humour et l'émotion, le spectacle spatial et le cirque régressif. Acteurs, direction artistique, rythme, écriture : à tous les niveaux, Les Gardiens de la Galaxie donne une impulsion cosmique excitante et tendre à Marvel.
Autre avis Simon Riaux
Exception notable dans l'écurie Marvellienne, James Gunn s'intéresse sincèrement à ses personnages. Mais il est encore très loin de parvenir à sortir cette grosse machinerie de ses rails trop huilés, ou de dépasser la limite de vitesse autorisée.
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Lecteurs

(3.9)

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commentaires
Ffx
01/11/2022 à 13:34

Pareil revu à l'occasion de cette rediff, je trouve qu'il y a quand même pas mal de moments gênants, alors qu'avant c'était un des meilleures Marvel pour moi.
Entre la fin cucul ou ils répètent 15 fois "famille, ami", Benicio del Toro qui cabotine à fond, les danses de Quill moyenne, les autres qui boivent trop au bar, l'épouillage de Quill en prison avec son pantalon, la bataille entre gonzesses, l'action obligatoire toutes les 10 minutes.... je ne le reverrai pas ce film, 2 visionnages me suffisent !

Kyle Reese
31/10/2022 à 12:00

Revu à l'occasion de cette diff et malgré les pubs alors que je l'ai chez moi en 4k ...
Bah ouais, il suffit que je tombe dessus et je ne peux m'empêcher de regarder jusqu'au bout. ^^

Et ensuite j'ai maté quelques minutes de Endgame qui suivait ,on voit bien qu'au niveau réal c'est pas du tout au même niveau. Gunn est vraiment bon et inspiré.

Faurefrc
31/10/2022 à 09:37

Un super film pop Corn qu’il est idiot de comparer à des œuvres telles que le parrain ou raging bull.

Drôle, bien fichu, rythmé et realisé… il possède surtout l’avantage de se voir comme un film à part et auto-suffisant, presque déconnecté du MCU.

ZakmacK
31/10/2022 à 09:27

Un des seul Marvel que je revois régulièrement avec plaisir. La mise en scène est vraiment cool, beaucoup plus léchée qu’il n’y parait au premier abord. James Gunn a du style et parvient à le maintenir dans l’énorme machine qu’est le mcu. C’est suffisamment rare pour être noté. Assez d’accord avec @antarioch1 sur le côté pas le même moule pour iron man 3. C’est mon préféré parce qu’il se démarque un peu des autres.

Arnaud (le vrai)
30/10/2022 à 21:18

On attend avec impatience le commentaire de Rayan pour nous expliquer que EL décidément met des notes de merde à tous les Marvel et … oh wait …

Gregdevil
30/10/2022 à 21:18

Un des meilleurs film du MCU. Et y'en a pas bc.
Gunn est un amoureux du genre comme Raimi avec Spider Man ou Jackson et ses LOTR.

Flo
18/02/2020 à 14:49

Ben voilà, 4ème film Marvel de l’année 2014, 4ème succès, 4 film qui ne se ressemblent en rien les uns les autres, du jamais vu (de quoi être jaloux pour certains).

Le truc en plus avec ces "Gardiens de la Galaxie" étant sa grande indépendance par rapport aux autres, en tant que film introductif à une saga ET à un genre particulier, le Cosmique. Ce qui semblait très bien calculé par Marvel Studios, on est en plein milieu de l’été, pas d’Agant du SHIELD, aucun personnages trop iconiques pour ne pas être sacrifiables (créés après les X-Men, ce sont souvent en quelque sorte des « petits ») donc zéro interdits pour James Gunn.

Plus fort qu’un Shane Black, escamotant lui aussi le logo Marvel vers l’après prologue et jouant à fond avec l’humour sarcastique, le cinéaste qu’on peut bien confirmer maintenant comme « auteur » a eu autant de moyens à la hauteur que de liberté à faire « son » cinéma comme ses prédécesseurs (frère Russo compris).
Fluidité et énergie de mise en scène, un peu trop speed au début pour la présentation générale (vol, fuite, baston, incarcération, fuite de prison, tout ça en seulement 30 minutes!) pour arriver au coeur du film porté par ses personnages fous.

Chris Pratt en Peter Quill/Star Lord mène la bande avec l’efficacité de son humour et de sa sensiblité, ainsi que le coté « terrien » de l’entreprise via une compile de références vintages correspondant au décennies 70 (premières heures de gloire de la série comics d’origine) et 80 – playlist, TMNT, poupée troll, pot de fleur chantant et dansant, et Star « Ford ».
Comparaison pas innocente vu que Harrison Ford a été ses années là les deux figures aventurières modernes de prédilection, dans le genre voyou casse cou, immature, rigolo mais viril, auquel il fait autant partie.
Du coté de l’adaptation, il est proche de la version pré (incarcéré au Kyln) et post "Annihilation";

Zoe Saldana en Gamora semblait un choix à la fois pas assez et trop évident, la faute à deux films: "Avatar" (pacifique sauvage, mais aussi alien colorée) et "Colombiana" (beauté très frêle, mais aussi tueuse obsédée). Elle finit ici par retenir le plus efficace de chaque, pour laisser en ressortir un des meilleurs rôle de sa carrière, et l’un de plus beau de l’univers Marvel, ne serait une exposition pas assez forte dans son évolution primale et son combat final avec Nébula.
Coté adaptation on est entre la version "Infinity Watch" et la reprise par les scénarites Dan Abnett et Andy Lanning;

Dave Bautista en Drax non plus n’était pas évident, à cause de ses quelques rôles précédents très moyens et son physique très épais. Mais en fait cela lui sert ici à jouer autant avec le Drax des comics originaux, bêta car imperméable au second degré, et la version moderne proche du berserker furieux. Le Wolverine de l’équipe, pas moins (surtout face à la version plus calme d’un Jackman). Et un intéressant jeu sur ses origines aliens (Ronan se fiche de sa famille tuée)… ou non (aurait-il déjà mangé du raton laveur bien de chez nous?);

Les stars très « chères » Vin Diesel et Bradley Cooper en très « chères » CGI de Groot et Rocket forment un bon duo de duettistes complémentaires – grand/petit, « muet »/disert etc… Mais si l’un, renouant avec la veine sensible du Géant de Fer en devient une créature « Miyazakienne », l’autre finit presque par être le symbole du film. En tant que freak parodiant les "Funny Animals", ces animaux parlant comiques de cartoons, Rocket en serait une version live, qui n’existerait qu’au prix de manipulations génétiques horribles. Un être pathétique et tordu, pouvant quand même être lié comme suite possible à la mini série dessinée par Mike Mignola;

C’est là que les 5 personnages rejoignent une idée de héros chers à James Gunn (ou aux frères Astier), que ce sont souvent les bras cassés, les tarés, qui peuvent souvent faire la différence par des moyens inattendus, au dernier moment. Même s’ils partent d’emblée perdant face à plus énorme qu’eux. Tout ici repose sur eux, rien de plus.

Car les personnages secondaires sont hélas un peu plus « pauvres » dans ce film.
Lee Pace y joue un Ronan des débuts des comics, fanatique mais ici trop corrompu pour évoluer plus loin. Au moins est-il physiquement plus impressionnant qu’un Christopher Eccleston en vilain classique;

En parlant du « Docteur », Karen Gillian en Nébula est elle aussi trop au deuxième plan, à moins de lire son comic préquel et d’attendre la suite;

Djimon Hounsou en Korath n’est qu’un simple lieutenant; John C. Reilly en Corpsman Dey n’est pas cité en tant que Roman, le « Abin Sur » de Marvel, pas de bon augure pour un film Nova
Idem pour Peter Serafinowicz en Denarian Saal, peut-être parent de Garthan, ou Glenn Close, guest rapide en Nova Prime.

Quant à Benicio Del Toro en Collectionneur, il ne sert pas plus que son homologue « rapiat » comics, si ce n’est à semer plus de confusion avec l’exposition des gemmes du pouvoir, des artefacts qui sont tout comme, des Célestes etc… "Démerdez-vous avec ça, les Russo !"

Au moins Thanos a droit à de belles apparitions, laissant à part le coté « Palpatine » qui n’apparaît vraiment qu’à la fin de tout. Limite cavalière comme introduction.

Cela pour dire qu’en laissant la bride à James Gunn pour communiquer le plus possible sur l’originalité du film, Marvel réussit encore à nous donner tout ce qu’on y attend comme fan du(es) genre(s) avec un pur Space Opéra, sans morceaux de Western et de Péplum dedans (l’échec de "John Carter"), ni paradoxalement de … super héros (ville terrienne, masque, super pouvoir… comme "Green Lantern", dont ce film aurait pu être une bonne suite au film de 2011).

Plus un aboutissement des 9 précédents films Marvel Studios précédents que « bouture », pour preuve les indices pour la suite n’y concernent que les personnages, pas l’univers en général.

Et on aura bien été là pour confirmer, toujours avec Plaisir.

Marc
17/02/2020 à 10:12

Film qui montre, selon moi, qu'on ne peut pas non plus toujours tout généraliser avec les films Marvel.
On en parle d'un seul bloc, alors qu'ils sont plus hétérogènes qu'il n'y paraît.
Parmi les 23 films, je retiens Avengers I, Infinity War, Gardiens de la Galaxie, iron Man I, Captain america Winter soldier et; dans une moindre mesure, Avengers Endgame, Thor Ragnarok et Black Panther.
On a ici soit de grands, soit de bons films de super héros...

Pour le reste, je suis d'accord, c'est moyen , tout juste correct, oubliables, voir mauvais pour 7-8 d'entre eux..

Elvis
17/02/2020 à 08:12

Surestime a mort.
Je préfère horribilis .
Heu et puis à la fin, le méchant qui se fait distraire par de la danse !! Ben oui parce que dans l univers il n y a que les humains qui dansent , et oui les autres races elles n ont pas découvert la danse !!
Serieux ? On fini un méchant avec ça ??

Babar77
16/02/2020 à 23:21

Nul. Comme la plupart de ces trucs marvels/ DC/ fast and furious abrutissants dans lesquels on vous sert un patchwork de personnages tous aussi grotesques les uns que les autres... Un raton laveur qui parle avec des guns... un bonhomme arbre qui dit sans cesse la même chose.
Fast and furious et une voiture qui saute de batiments en batiments... ha ha ha... et les jeunes qui bouffent leur pop corn à 5 euros en prenant ça pour modèle genre "la famille"hahaha
Une fois dans un magasin j'ai même vu des dinosaures en métal dans un épisode de Transformers. Ils vous feront tout avaler ha ha ha

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