The Marvels : critique d'une presque bonne surprise du MCU

C'est quand même très fade, épisode TV sans relief, pas d'émotion, pas d'émerveillement... même le côté space adventure ne réveille pas le fan de SF. Les producteurs ont trop tirer sur la corde.

Ne pas se mettre The Martel en tête... surtout si c'est celui d'un Accusateur Kree. ;-)

Captain Marvel est en quelque sorte un "héros de trop" dans les comics, doublon de certains autres plus populaires. Et au cinéma aussi (Shazam inclus).
Qu'est-ce qu'on peut bien raconter avec ces héros très puissants et philosophes, pour faire un vrai film essentiel plus qu'un épisode facultatif ? La question n'appelle pas de réponse nette, d'autant que ces personnages tels qu'ils se définissent posent un éternel problème de point de vue culturel. Et même plusieurs.
Pour rappel (et information, pour ceux qui ne savent pas), fondamentalement les Captain Marvel ont toujours des gros problèmes d'identité multiples - ce que le premier film MCU de 2019 traitait bien, tout en se retournant aussi contre lui...
Les héroïnes Marvel majeures ne fonctionnent bien qu'au sein de groupes super-héroïques, sinon elles sont en solo soit rigolotes (Miss Hulk, Ms Marvel) soit un peu ennuyeuses, et leurs titres vivotent...
Et les héroïnes d'action prestigieuses du cinéma sont globalement moins féminines que empreintes de caractéristiques masculines.

Vous pouvez toujours citer James Cameron, mais pour "Aliens" et "Terminator 2"... Désolé mais ce sont des rôles masculins.
Dans l'un, Cameron recycle une partie de son script de "Rambo 2", Ripley devenant automatiquement plus masculine alors qu'elle doit collaborer avec des marines - même si elle y a aussi son complexe de mère.
Et dans l'autre, écrit très vite, il recycle (c'est une manie) le rôle de Kyle Reese : fou, énervé, parano, devant ensuite réapprendre à être un être humain... c'est tout ça que joue Linda Hamilton - même si elle y a aussi son complexe etc...
Autant citer plutôt le premier "Terminator", "Abyss" ou bien "True Lies". Là on y a de grands rôles de femmes totales, pas seulement définies par la colère et la brutalité. Mais ce ne sont pas des rôles principaux qui tapent.
Pareil pour "Kill Bill" (longtemps réduite à un mot - la mariée - et à une tenue de Bruce Lee avant de retrouver sa personnalité de femme et mère), pareil pour "Atomic Blonde" (en fait une brute machiste) etc etc... Si vous pensez que ça c'est féministe, vous n'y êtes pas encore. Tout au plus c'est symbolique.

Wonder Woman est toujours l'arbre qui cache la forêt, idéale par son statut historique d'amazone. Et depuis quelques années Carol Danvers a récupéré officieusement le titre de "Wonder Woman de chez Marvel". C'est à dire de seule guerrière (et même militaire) solo, avec des pouvoirs à la Superman - ou à la Thor, en l'occurrence.
Reprenant cette partition de "blondasse stoïque surpuissante", que Chris Hemsworth a fini par abandonner tellement ça devenait rasoir pour préférer les aventuriers dingos... Brie Larson a entamé le rôle avec trop de premier degré pour générer autant de charme que l'acteur australien.
Mais cinématographiquement, son premier volet avait pour cohérence d'émuler un film culte des années 90 (époque à laquelle se passe l'action), "Au-revoir à jamais". Jusqu'à recréer le Samuel L Jackson de ces années, dans une performance numérique pas trop complexe mais pourtant bluffante.
Un culte mais un bide pour le film de Renny Harlin, l'inverse total pour le film de Anna Boden et Ryan Fleck... partis depuis aux abonnés absents, sans même un seul nouveau film indépendant à leur actif.

C'est aussi de là que viennent beaucoup de réalisateurs friands de "faire un Marvel", bref de venir s'amuser avec les bidules à gros sous, rajouter une ligne à leur CV et un peu d'expérience, pendant que leur travail le plus actif se fait avec les comédiens... Et on sait bien que les films les plus formalistes sont ceux où les comédiens ont le moins de liberté possible, ce n'est pas très compatible. Personne n'a dit qu'il fallait être dans la continuité du travail de Sam Raimi.
D'où un MCU qui y va de temps en temps "les mains dans les poches", et où il faut tamiser un peu pour dénicher des scènes bien excitantes, en toute bonne foi.
Mais avec des réalisatrices femmes, l'accent n'est peut-être pas mis autant sur la testostérone, et ça c'est confirmé ici aussi avec Cate Shortland, Chloé Zhao, Boden - beaucoup de scènes où on prend le temps de parler au lieu de courir dans tous les sens. Pas beaucoup d'iconisation (même les costumes n'ont aucune importance - et dire qu'on traite les femmes de fashionistas), rien qui véhicule des codes plutôt virilistes ou geeks, et ça a son importance pour la façon dont on perçoit ces films.
Nia da Costa ? Malheureusement elle a été "cueillie sur l'arbre" bien trop tôt (par Jordan Peele), et il est très dur de savoir si elle a de quelconques style ou thématiques personnelles dans sa réalisation... De quoi nous parle-t-elle donc, film après film ? De culpabilité passée, du besoin d'avancer en comptant sur les autres, avec la possibilité d'inclure des séquences animées incongrues en guise de ruptures de style (la séquence avec des marionnettes dans "Candyman", la fanfiction en 2D dans "The Marvels") ?

Tout ça reste bien mince, pas très original et pire... Elle n'a ici pas le temps de traiter son sujet. Parce-que ça voudrait dire beaucoup trop montrer Carol Danvers comme une personne irresponsable, devant à tout prix se racheter même si c'est très dur etc.
Or le film se piège lui-même, car ce personnage est une femme forte assumée, et ça serait un reniement de la voir devenir une perdante (comprendre "comme toutes les femmes").
Mais elle est également trop puissante, ce qui rend aléatoires ses difficultés à accomplir des exploits - on peut comprendre que c'est juste une question de confiance en soi... si seulement c'était bien construit dans la narration.
D'autant que ce genre d'individu qui génère des rafales d'énergie à la Super Saïan, c'est valable en dessins, ou en animation. En action réelle, ça a moins de crédibilité, on n'y est pas habitué du tout (c'est pourquoi les Jaegers du premier "Pacific Rim" fonctionnent mieux que ceux de la suite, pourtant logiquement plus rapides et perfectionnés... parce-que les premiers avaient du Poids, tout simplement).

Donc il faut bien être préparé avant de voir ce film au style aussi léger et féminin que celui de 2019, une drôlerie un peu pastel, sans rebondissements trop dramatiques, sans un seul méchant - que des gens qui font de mauvais choix, ainsi que deux peuples aliens qui font forcément penser à des peuples de l'Est en guerre continuelle... Ce qui n'est pas non plus traité à fond dans ce film, qui refuse toute radicalité pour éviter encore plus d'attaques misogynes ou polémistes, surtout au dans le contexte de sa sortie.
Et avec une belle antagoniste, choisie non pas pour changer le genre d'un personnage fictif complètement obscur, mais juste parce-que chacune voulaient travailler ensemble (les acteurs ne sont pas des poupées inertes, qu'on se le dise)... et qu'on peut éventuellement interpréter comme le double fictionnel de DaCosta.
Le tout célébrant la sororité... Quasiment un mélange entre "Drôles de dames" (avec Samuel L Jackson en débonnaire Bosley) et les anciens films "Star Trek", qui débarquaient avec tout un vocabulaire SF assommant, et des arcs narratifs uniquement connus sur petit écran par les fans...

Précisément... Ce n'est donc pas un film de super-héros, mais :
Une comédie d'aventure Avec des super-héros (quoique on aurait pu les remplacer par des magiciennes ou des extraterrestres, ça serait pareil)...
Et pas non plus la suite de "Captain Marvel", mais celle de la série "Ms Marvel"...
Ce qui veut dire pas beaucoup d'ampleur (un comble pour le grand écran), et une histoire de femmes qui ont besoin de modèles féminins pour mieux s'accomplir.
Carol avait Mar-vell, Monica Rambeau et Kamala Khan ont Carol, on peut même y ajouter Maria Rambeau, voilà... Et toutes ont eu des déceptions avec leur idole, mais vraiment pas trop longtemps. Rien que ne peut régler une pyjama party, des séances de calins (c'est sans testostérone qu'on vous dit), quelques combats sympathiquement chorégraphiés et le prétexte de la "permutation spatiale", héritée des comics avec Mar-vell et Rick Jones et qui sert métaphoriquement à "se mettre à la place de l'autre pour mieux le comprendre".

L'une des héroïnes est tellement décidée à aller plus loin plus haut qu'elle ne touche littéralement plus terre - Brie Larson alterne toujours entre une attitude très frondeuse et des grands yeux éberlués (avec un homme, ou un physique de top model, ça passe bien mieux, ne le niez pas).
L'autre est la caution "coincée" mais émotionnellement fragile - Teyonah Parris peut mieux faire.
La petite - craquante Iman Vellani - est l'optimisme incarné, et une grande fan...
Comme le film qui, en plus de parler de modèles féminins, aligne précipitamment un tas de références populaires - lolcats, comédie musicale, princesses Disney, pastiche du MCU, copié-collé des comics (générant des incohérences)... Tout ça aurait mérité un budget moitié moindre, mais là aussi il était impossible de sortir le MCU de l'impasse inflationniste.

Juste la continuation d'une histoire.
Juste une production qui continue à faire vivre des personnages que personne n'attend (tout au plus Ms Marvel a plus de dimensions).
La conclusion d'une année 2023 aussi spéciale que spatiale, où on aurait bien été en peine de critiquer les films de super-héros du MCU... Puisque tout ce qu'on a eu ce sont des aventuriers familiaux, une bande qui se prend pour les pirates de One Piece, et une virée entre filles. Pas beaucoup de super-héros en vérité.

Allez, on garde quelques enjeux sous le coude pour les Vengeurs ? O:-)

Comme attendu, c'est certainement ce que Marvel a fait de mieux ces 5 dernières années. Un scénario un peu léger mais bien travaillé, des actrices engagées et avec une complicité visible à l'écran, de supers idées de mise en scène qui sont alimentées et ré-alimentent le scénario en même temps et des scènes d'action qui ressemblent enfin à quelque chose. Le film a des défauts mais il a été fait par des gens qui ont travaillé et qui ont pensé. Une très bonne surprise et la durée du film ne doit pas y être étrangère non plus.

Cette version de captain Marvel est un désastre depuis le premier film. Rien à voir avec le personnage original et son univers. De la retape à la Disney et comme toutes les productions cinématographiques actuelles pour faire du fric. Pas de chance cette fois c'est raté. Mais quel gâchis de moyens quand la matière existe déjà.

Hello,
pour différentes raisons, tout le monde se doutait depuis de nombreux mois que ce serait une douche froide et que Marvel Studios ne couvrirait pas son budget.
Par contre, que Marvel se prenne une gigantesque claque face à 'Five Nights at Freddy's', un film d'exploitation à 20m$ transposant un jeu vidéo culte surtout connu des gamers, là par contre, ça va ricaner à Hollywood et ça va gueuler chez Disney.
Bien cordialement

Geoffrey Crété - Rédaction

@Alex21

Ici le gars qui dit n'importe quoi.
Qu'est-ce que vous ne comprenez pas dans l'article exactement ? Je suis très curieux et prêt à vous expliquer.

J'aime bien l'idée, enfin, que l'héroïne soit faillible, qu'elle ne soit héroïque que par ce qu'elle endure plus plutôt que parce qu'elle soit plus puissante (et endure moins) comme dans la plupart des films Marvel (je me rappelle que j'avais eu envie de regarder le film Avengers seulement après avoir vu Iron Man3, qui était nul, mais qui laissait entendre qu'il s'était passé quelque chose de traumatisant pour le héros dans Avengers... ce qui n'était pas du tout le cas).
Hélas ça semble très léger... à regarder quand-même quand ça passera à la télé peut-être ?

J'avais bien aimé le premier Captain Marvel (et nous ne sommes pas nombreux). Oui une fois éveillée elle est surpuissante et on ne peut pas faire le même coup 2 fois. Mais ça tombe bien, on ne veut pas regarder le même film plusieurs fois, ce que Marvel oublie régulièrement. Faute d'histoire originale il y aurait donc un dispositif original... ok.

Encore un naufrage pour Marvel, ça autant de rapport avec les comics que moi avec brad pitt.

On ne comprend absolument rien à l'article, même en relisant le gars raconte n'importe quoi...

Pour ce qui est du film, c'est un très bon film juste sous exploité à certains niveau mais qui ne vaut en aucuns cas toutes les critiques faites. Le film est juste différent dans l'ensemble de ce qui a été fait avant et les gens ont justement leur de ce changement...

En regardant un peu sur YouTube, je me rend compte que déjà 1 an en arrière les gens critiquaient déjà ce film alors qu'on ne savait pas grand chose dessus ... Il y a clairement une intention de nuire.