Flop films 2020 : les pires films de l'année selon la rédaction

La Rédaction | 22 décembre 2020 - MAJ : 08/11/2021 16:56
La Rédaction | 22 décembre 2020 - MAJ : 08/11/2021 16:56

Artemis Fowl ? Brutus vs. César ? Mulan ? The Old Guard ? Les Nouveaux mutants ? La rédaction donne ses coups de gueule 2020.

Après la guerre des meilleurs films de 2020, place à ceux qui ont le plus déçu, énervé, exaspéré. Rendez-vous obligatoire de fin d'année, le flop est l'occasion de revenir à la fois sur les films les plus mauvais, et ceux qui n'ont pas été à la hauteur des attentes.

Chaque rédacteur d'Ecran Large donne son classement, un classement qui comporte beaucoup de VOD ou de SVoD (c'est 2020 après tout), mais aussi plusieurs sorties salles. Car désormais, les navets se subissent sur tous les types d'écrans. À noter que quelques films apparaissent à la fois dans les tops et les flops. C'est dire à quelle fréquence la rédaction en vient aux mains.

 

photo, Ferdia ShawPréparez-vous à une sur-représentation de Disney

 

MAYA BOUKELLA

1. Antebellum

Visuellement, Antebellum est regardable, mais étonne par son immense pauvreté. Il constitue un enchaînement de plans d'ensemble déjà vus partout dans lesquels il n'y a pas l'ombre d'une intention de mise en scène. Mais le film n'est pas seulement mauvais. Il est éminemment problématique. Comme 12 Years a Slave qui malmenait les spectateurs les moins familiers de Saw, la brutalité fatigante d'Antebellum use jusqu'à la corde la violence sensationnaliste, qui ne permet en rien de représenter l'inhumanité et la perniciosité du système esclavagiste. 

Si le sens du film était de montrer, comme l'a brillamment fait Get Out par exemple, que l'héritage colonial continue de travailler le présent, le film est un contresens absolu. Dans la période moderne du film, les personnes noires sont des millionnaires qui vivent dans des hôtels privés et dînent tous les soirs dans des restaus de luxe. Il n'est jamais question d'inégalités structurelles et d'oppression systémique. Le racisme est seulement le monopole de quelques vilains Blancs maléfiques et cheap (pauvre Jena Malone) qui portent des gants en cuir, se déplacent dans des voitures aux vitres teintées, et traquent les personnes noires qui ont l'audace d'être riches alors que leur place est dans un champ de coton. Deep.

Notre critique est ici.

 

photo, Gabourey Sidibe, Janelle Monae, Lily Cowles"Trop bien les copines on a plein d'argent, vive le travail et le mérite."

 

2. Peninsula

Avec son The Dead Don't Die qui ressemblait à un vieillard très fatigué, Jim Jarmusch semblait supplier qu'on euthanasie le genre du film de zombie. Même si l’on a envie de continuer à croire qu’il y aura encore de bons films de morts-vivants, force est de constater que les vilaines surprises sont nombreuses en la matière. Peninsula en fait partie.

Rarement deux heures n’auront paru aussi longues. Le film ressemble à un gruyère, les trous étant les moments où l’équipe du scénariste au directeur des VFX se sont endormis. Même lui semble ne pas croire en ces bêtes numériques, qui régulièrement, ne touchent pas le sol ou ne sont pas bruitées. Les hordes de zombies n’ont aucune consistance, physique comme dramatique. Par conséquent, on perd toute l’organicité repoussante, mais aussi tout l’enjeu humain qui faisait le charme immense du Dernier train pour Busan. Quant aux héros, ils sont aussi déprimés d’être là que les zombies d’être morts. Si vous avez le courage, restez jusqu’à la séquence de fin qui est vraiment drôle dans son absurdité et sa théâtralité outrageusement désincarnée.

Notre critique mort-vivante

 

photoCroyez-le ou non, il y a des zombies sur cette image

 

3. La Plateforme

La Plateforme, c’est le manifeste anti-capitaliste de Netflix Autant dire que ça ne marche pas du tout.

Avant de dire pourquoi, il faut reconnaître l’ingéniosité de son dispositif. La verticalité constitutive du capitalisme néolibéral est représentée de la façon la plus littérale possible avec la prison-tour, ce qui permet de faire ressortir sa dimension intrinsèquement vertigineuse et inhumaine.

Or, la qualité du film est aussi ce qui le rend énervant. La plateforme fait partie de ces films qui proposent un concept intéressant pour ensuite le gâcher allégrement. Il faudra que le spectateur se contente d’une trame qui n’est qu’un prétexte pour montrer que l’humanité a des côtés très très méchants. Tous les personnages sont écrits à la truelle, tout le monde surjoue sans pour autant y croire les "métaphores" sont calibrées pour sembler ultra complexes et donner mal à la tête. Et côté "critique de la société", on repassera. Le film n'a absolument rien de subversif, et n'a aucun scrupule à utiliser le seul personnage noir comme un token (un pion), subalterne qui n'apparaît très brièvement que pour mourir, afin de permettre au héros blanc d'avancer dans sa quête.

Notre critique (positive, désolés).

 

photoMême la nourriture est moins gâchée que le film

 

Antoine desrues

1. Mulan

En redécouvrant le Mulan original de Disney, il est incroyable de constater à quel point le film d’animation parvient à condenser certaines de ses plus belles idées avec une poignée de scènes, voire de plans. La version live-action a eu donc un boulevard pour s’inspirer de cette épure, et l’agrémenter de quelques ajouts pertinents, notamment sur la dimension féministe.

Hélas, Disney préfère continuer de faire de ses remakes des produits vides et sans âme. Mulan est un échec d’autant plus retentissant qu’il parvient à faire en permanence les pires choix d’adaptation, au point de vite mener son récit dans une impasse infranchissable. Alors que l'héroïne, rejetée pour son sexe, est approchée par la sorcière du camp adverse, l’absence totale de développement des enjeux empêche de créer un dilemme moral prenant.

Cependant, on pourrait pardonner au film certaines de ses carences s'il n’avait pas la prétention de mettre au goût du jour l’esthétique du wu xia pian. La mise en scène de Niki Caro, d’une pauvreté abyssale, ne parvient jamais à créer le moindre frisson durant ses scènes d’action. De toute façon, pour qu’une chorégraphie du génial Donnie Yen finisse surdécoupée dans des angles improbables, c’est qu’il n’y a plus rien à faire.

Notre critique est là.

 

photo, Yifei LiuLa scène qui symbolise tout l'échec du film...

 

2. Bloodshot

Ce qui est beau avec Vin Diesel, c’est le sérieux impérial qu’il impose aux films pensés pour le mettre en valeur. Un peu comme un enfant persuadé qu’il est un super-héros, l’acteur tombe dans un ridicule qui peut vite devenir touchant. Alors forcément, quand le bonhomme saute le pas pour incarner un perso de comics borderline et violent (le tout agrémenté de quelques exosquelettes), on était en droit d’attendre de Bloodshot un nanar coûteux et fendard, un délire d’adolescent persuadé d’être un rebelle trop mature et dark.

Malheureusement, le résultat final est d’une tristesse infinie, la faute à un scénario radin qui traîne la patte, persuadé qu’il a quelque chose à raconter. Aussi morne que laid, le long-métrage emploie son montage immonde, à base de sempiternel shaky cam parkinsonienne, pour filmer des paysages urbains tristounets avec des néons pourraves. À cause d’un sacré manque d’envies et de folie, le film déroule ses rares money shots sans jamais réveiller notre intérêt. On pourrait décrire Bloodshot avec tout le lexique lié aux excréments, mais on a surtout l’impression d’avoir fait face à un navet constipé.

Notre critique tabasse aussi.

 

photo, Vin Diesel"Baboulinet pas content !"

 

3. Project Power

Une drogue qui donne des super-pouvoirs de manière aléatoire ? Cool. Pas de bol, Netflix a décidé de produire ce concept alléchant, avec le même je-m'en-foutisme que pour Bright de David Ayer. Résultat : Project Power est un énième téléfilm thuné mais sans vision, validé avec une version du scénario qui aurait clairement mérité une relecture. Alors qu’un monde passionnant pourrait s’ouvrir au spectateur, le voilà coincé avec un trop-plein de personnages aux enjeux binaires. Jamie Foxx et Joseph Gordon-Levitt ont beau tout faire pour nous vendre leur charisme, la mayonnaise ne monte jamais.

En même temps, Project Power n’est pas aidé par sa fabrication hasardeuse et taylorisée, qui se démarque malgré tout par certains des plus beaux foutages de gueule de l’année (la scène d’action vue depuis une vitre gelée, du génie !). Alors que Netflix pourrait s’imposer comme le nouveau roi de la série B maline et ambitieuse, la plateforme se réduit à enchaîner les projets finis à la va-vite. Décevant.

Notre critique super-héroïque est ici.

 

photo, Joseph Gordon-LevittUn film pas prise de tête...

 

Mathieu Jaborska

1. Artemis Fowl

2020 fut décidément l'année des fonds de catalogue embarrassant pour Disney. Et si on les excuse pour la débâcle Les Nouveaux Mutants, arlésienne directement héritée de la Fox, et qu'on pleure encore l'échec de Underwater, rien ne peut justifier l'existence de ce Artemis Fowl, projet lancé en pleine explosion de la Harry Potter mania et mutilé à hauteur de 125 millions de dollars pendant 20 ans, pour sortir finalement en loucedé sur un service de SVoD si pauvre que cette addition constitue une forme d'enrichissement.

Pour une majeure partie du public, la séance est douloureuse. Pour les cinéphiles, c'est une torture. Pour les lecteurs du roman, c'est un attentat. S'obstinant à vouloir libérer le potentiel économique d'une possible franchise familiale, Disney et un Kenneth Branagh à qui on aimerait confisquer sa caméra s'emploient à gommer l'absolue intégralité des bons éléments du livre, dont le statut de super criminel du héros éponyme.

Tout le reste n'est que vide young adult aussi laid qu'indigent, jamais divertissant, où Dame Judi Dench fait de la figuration en pyjama vert. Le niveau de médiocrité frôle l'exploit : Artemis Fowl était loin d'être en tête de liste des romans inadaptables, avec son univers de fantasy classique et son humour léger. Et pourtant, ils l'ont fait. Disney, là ou l'impossible devient possible.

Notre critique est là.

 

photo, Judi DenchC'est la Dench 

 

2. Mulan

Concédant volontiers les défauts les plus flagrants du film, à savoir son absence de rythme et la pauvreté de sa direction artistique, certains ont tenté de trouver des qualités à ce remake live, louant son utilisation des codes du wu xia pan (Ang Lee a un temps été pressenti à la mise en scène), ou sa verve féministe.

Dans le cas du wu xia pan, il est clair que le genre ne sort pas grandi d'un tel produit calibré, qui se contente de reproduire une esthétique sans jamais dévoiler la complexité de son exécution, la faute à une réalisation se tirant en permanence une balle dans le pied et un manque d'ambition visuelle navrant. Réduits à de pauvres gimmicks vraisemblablement destinés à un public occidental, les plans se revendiquant de ce style atypique lui font une bien piètre publicité.

Quant aux revendications féministes du film, passionnantes sur le papier, elles symbolisent tout un rapport paradoxal qu'entretient cette méga-firme mine de rien très conservatrice d'un point de vue artistique avec le progressisme hollywoodien. Incapables de se débarrasser des carcans de l'original, les scénaristes font de leur héroïne une exception légitimant la violence d'un empire, où même celles qu'on a exclues finissent par se sacrifier pour préserver un système de valeur qui ne changera pas d'un iota. La révolte a ses limites. Notre patience vis-à-vis des remakes Disney aussi.

 

photo, Yifei LiuLes remakes Disney, tous pareils

 

3. Guns Akimbo

L'image d'un Daniel Radcliffe en peignoir et pantoufles, des flingues vissés sur les paluches, était devenue un mème savoureux. Une campagne de promotion parfaite pour Guns Akimbo, qui avait pour lui de sortir après l'OVNI Swiss Army Man, choix de carrière audacieux de l'ex-sorcier. La proposition, bien barrée (un troll internet se réveille avec des armes collées aux mains, et l'obligation de participer à une chasse à l'homme ultra-violente), était d'autant plus alléchante qu'elle était réalisée par Jason Lei Howden, auteur de la très bonne surprise Deathgasm.

Malheureusement, le résultat se vautre dans le faux cool ultra lourdingue, qui finit à force d'effets de style racoleurs à complètement mépriser son public. Être bourrin n'est pas une tare, encore faut-il que les bastons survendues dans le matériel promotionnel ressemblent à autre chose que des chamaillages non chorégraphiés transformés en luttes mortelles grâce à un "badass" écrit en néon rose sur l'écran.

Non, tourner des scènes d'action comme le clip de 13 Organisé ne les rend pas plus spectaculaires. Et non, ni Deadpool, ni Suicide Squad, ni Fortnite ne sont des modèles esthétiques.

 

photo, Daniel RadcliffeDES FLINGUES DE L'HUMOUR DES MEUFS BADASS REGARDEZ MON FILM

 

ARNOLD PETIT

1. LES TRADUCTEURS

C’est dommage, le scénario typique des romans d’Agatha Christie était pourtant intéressant (ou ressemblait au début d’une mauvaise blague, avec un Français, un Italien, un Grec, une Allemande et un Chinois enfermés dans un bunker). Inspiré de la traduction d’Inferno de Dan Brown, le film avait même réuni un casting international plus qu’honorable : Lambert Wilson, Olga Kurylenko, Sidse Babett Knudsen, Riccardo Scamarcio, Alex Lawther ou encore Sara Giraudeau. Le problème, c’est qu’aucun d’entre eux n’est juste ou dans le ton, toujours à en faire trop ou pas assez.

Alors que les dialogues mélangent réflexions sur la littérature, spiritualité, citations d’œuvres classiques et pensées philosophiques pour donner l’impression que les personnages sont intelligents et cultivés, le scénario multiplie les rebondissements et fausses révélations. Régis Roinsard essaie bien de masquer les failles de sa pitoyable intrigue avec quelques plans stylisés en utilisant une bougie dans le noir ou en essayant d’amener de la tension pendant certains échanges, mais la pauvreté de la mise en scène et de la réalisation se ressent malgré tout, et même de plus en plus.

On vous laisse traduire notre critique. 

 

photoPas facile les épreuves du bac pendant le confinement

 

2. BOB L'ÉPONGE, LE FILM : ÉPONGE EN EAUX TROUBLES

Bob l’Éponge avait déjà eu le droit à deux adaptations au cinéma : Bob l'éponge - Le film et Bob l'éponge, le film : Un héros sort de l'eau, sympathiques, mais dispensables. Ce troisième long-métrage, Bob l'Eponge, le film : Éponge en eaux troubles, n’a pas été réalisée par nostalgie ou pour rendre hommage à feu Stephen Hillenburg, le créateur du personnage, mais seulement pour faire la promotion du spin-off Camp Coral sur la jeunesse de Bob, Patrick et de ses amis de Bikini Bottom.

Le scénario essaie bien de rester fidèle à l’œuvre originale avec ses personnages et son intrigue, mais prend rapidement la forme d’une longue bande-annonce pour ce projet auquel Stephen Hillenburg aurait été opposé et propose même un petit aperçu du projet, sans se soucier de la cohérence avec les événements relatés dans le dessin animé. Une histoire réchauffée dans un film à l’esthétique lisse, qui devrait contenter les plus petits, mais tente désespérément d’intéresser les plus vieux avec des apparitions gênantes de Keanu Reeves, Danny Trejo et même Snoop Dogg avec des cow-boys pirates zombies mangeurs de cerveaux. Kamoulox.

Notre critique vaseuse.

 

photo, Keanu ReevesDes situations et dialogues plus embarrassants que drôles

 

3. THE OLD GUARD

The Old Guard de Greg Rucka et Leandro Fernández est un comic book qui ne demandait qu’à être adapté. Une œuvre avec un découpage cinématographique, des personnages immortels, un scénario à la Highlander et des couleurs vibrantes, possédant tous les éléments pour être une réussite. Et pourtant, Gina Prince-Bythewood est parvenue à en faire un film fade, aseptisé, dans lequel même Charlize Theron ne parvient pas à sauver les meubles.

Comme le reste du casting, l’actrice fait seulement acte de présence et se contente de débiter des dialogues ridicules et prévisibles. Pour combler son manque de créativité et la pauvreté de sa direction artistique et de son écriture, le film vient agrémenter ses scènes d’action vainement copiées sur John Wick par de la musique pop assourdissante et insupportable, mais rien ne parvient à combler l’ennui et la déception. Le scénario déjà classique de Rucka devient un récit insipide qui se déroule sans accroc et prend la forme d’une série télé. Un produit qui n’est là que pour avoir une suite, aussitôt prévue après le succès du film.

Notre critique est là.

 

photo, Charlize Theron, KiKi Layne, Matthias Schoenaerts, Marwan Kenzari, Luca Marinelli« Et on va mettre des néons pour faire joli »

 

gael delachapelle

1. Artemis Fowl

Oui, en effet, Artemis Fowl revient beaucoup dans les flops de 2020, et cela montre bien l'étendue de la catastrophe industrielle que représente le long-métrage de Kenneth Branagh, que l'on a du mal à imaginer derrière cet étron cinématographique jeté en pâture sur Disney+. Que l'on se comprenne bien, le réalisateur britannique est loin d'être un cinéaste de génie ou un grand auteur, comme il le voudrait sous les airs shakespeariens de ses adaptations d'Agatha Christie, avec Le Crime de l'Orient-Express par exemple. Mais il faut reconnaître à Branagh un certain savoir-faire dans la mise en scène, totalement absente de cette adaptation de littérature jeunesse, qui se voudrait comme un ersatz d'Harry Potter du pauvre.

Entre la laideur de son esthétique et ses effets spéciaux moches, son acteur principal tête à claques qui ne sait pas jouer, et la grande Judi Dench qui, depuis son départ de la franchise James Bond avec Skyfall, semble bien parti dans une entreprise d'autodestruction de sa propre carrière, après l'échec Cats. Elle arbore ici un look ridicule d'elfe aux oreilles en plastique pointues, qui fait bien mal au coeur lorsque l'on connaît le talent de cette grande actrice, ce qui est déjà assez impardonnable comme ça.

Bref, la première question qui vient en tête à la fin du visionnage, c'est comment Kenneth Branagh et Disney ont pu en arriver à un tel résultat, avec probablement le pire accident industriel de la firme depuis le navet Un raccourci dans le temps ? On en vient même à se dire qu'il n'est pas étonnant qu'Artemis Fowl n'est pas atteint les salles, Disney ayant préféré reléguer son nanar dans le catalogue de sa plateforme, voué à disparaître dans les méandres du streaming, ce qui en y réfléchissant est un mal pour un bien.

 

photo, Ferdia Shaw, Josh Gad, Lara McDonnell, Nonso AnozieUn Harry Potter du pauvre

 

2. Brutus Vs César

Après ses deux premiers films, Nous trois ou rien et Mauvaises herbes, qui furent d'honnêtes succès critiques et publics, Kheiron a voulu s'essayer à l'exercice de la comédie chorale, en signant avec Brutus vs César ce qui devait s'apparenter au Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre d'Alain Chabat, du moins sur le papier. Et le résultat est sans appel : c'est une catastrophe industrielle sans nom, qui a également atterri sur une plateforme de streaming, chez Amazon Prime Video, et on a du mal à imaginer comment un tel désastre aurait pu sortir dans les salles, le troisième film de Kheiron étant un ratage à tous les niveaux.

Moins drôle qu'un épisode de la série Péplum sur M6, avec ses blagues qui tombent quasiment toutes à plat (celle de la soirée compote risque de nous hanter pendant longtemps), Brutus vs César n'en est que plus gênant lorsqu'il s'aventure dans les scènes d'actions, dont la mise en scène et le découpage illisible le font plus passer pour une parodie de Gladiator que pour un véritable essai dans le genre du péplum, ou dans le divertissement à la française en général. 

Tous les acteurs en guest-stars viennent misérablement cachetonner, faisant acte de présence en donnant le minimum syndical, que ce soit le duo Thierry Lhermitte et Gérard DarmonPierre Richard qui ne fait aucun effort, ou encore Ramzy Bedia, qui semble être le seul à s'amuser en cabotinant dans la peau de César. Un constat qui achève de rendre cette fête encore plus triste, qui nous rappelle les pires heures de la comédie française, rejoignant le panthéon des pires navets de cette catégorie, aux côtés d'Astérix aux Jeux olympiques.

Notre critique est là.

 

photoRamzy Bedia, le seul qui semble s'amuser un peu dans cette mauvaise blague...  

 

3. Ava

Netflix est aussi bien connu pour permettre à des auteurs prestigieux comme Martin Scorsese avec The IrishmanAlfonso Cuarón avec Roma, ou plus récemment David Fincher avec Mank, de concrétiser leurs projets les plus personnels, souvent éligibles aux Oscars où ils récoltent un paquet de nominations, voire de récompenses au passage. Mais la plateforme au N rouge est aussi bien connu pour remplir son catalogue d'horribles navets sans noms, le dernier en date étant sans aucun doute Ava, un plagiat non assumé de Anna et des pires productions de Luc Besson.

Après La Couleur des sentiments et Get On Up, le réalisateur Tate Taylor poursuit sa descente aux enfers entamée avec Ma, production Blumhouse où Octavia Spencer était partie gâcher son talent, en se transformant littéralement en jumpscare vivant dans ce qui ressemblait plus à un slasher bas de gamme pour renflouer la caisse du studio de Jason Blum. Avec Ava, Taylor renfloue cette fois le catalogue du N rouge, en abîmant une autre excellente actrice, Jessica Chastain, qui après avoir tourné pour les plus grands (Christopher NolanTerrence Malick, Kathryn Bigelow, et tant d'autres), détruit sa carrière à coup de perruques et de robes moches.

Ajoutez à tout ça des acteurs comme John Malkovich et Colin Farrell qui viennent également abîmer une nouvelle fois leurs carrières respectives, notamment dans une scène ridicule où les deux acteurs se mettent littéralement sur la gueule, dans un énième cliché de film d'action bas de gamme, et vous obtenez un des pires navets que la plateforme au N rouge a pu produire cette année. Ce n'est même pas drôle, ce n'est même pas un plaisir coupable, c'est juste navrant.

Notre critique est ici. 

 

photoUne scène ridicule, et une perruque vraiment moche, Jessica...

 

GEOFFREY CRÉTÉ

1. Nightmare Island

Regarder un film Blumhouse, c'est comme ce risque avec la boîte de chocolat de Forrest Gump ou les Jelly Belly de Harry Potter. Il y a beaucoup à gagner, mais surtout à perdre. Le studio spécialisé dans le film d'horreur l'a encore rappelé en 2020, avec les (très) bons The Hunt et Invisible Man, et les affreux The Craft : Les Nouvelles Sorcières et Nightmare Island. Priorité au pire avec cette adaptation de la série des années 70 L'Ile Fantastique, transformée en train fantôme cheap, d'une connerie totale.

Personne n'avait osé imaginer une Île fantastique entre Projet X, Souviens-toi... l'été dernier 2Saw, Lost et les décors de La Caverne de la rose d'or, mais Nightmare Island l'a fait. Bienvenue dans le territoire de la débilité absolue, avec des personnages aussi cons que les décolletés de Lucy Hale sont profonds, des jumpscares aussi effrayants que le jeu des acteurs, et un alignement des pires clichés du genre qui vire au grand-guignol (il y a tout de même un cartel de dealers-gangsters, des soldats pour un mélo-voyage dans le temps, et des zombies armés). Le twist final est la goutte d'eau qui fait déborder la baignoire d'exaspération face à ce navet pur et dur.

Notre critique de ce vrai Nightmare, c'est par ici.

 

photo, Lucy Hale, Austin StowellLost in la daubasse

 

2. Sonic le film

Le film Sonic est peut-être un gagnant côté business, mais c'est certainement un perdant partout ailleurs. C'est laid, c'est niais, et c'est très loin de rendre justice à l'énergie cartoonesque et folle des jeux vidéo, puisque c'est un film hollywoodien basique au possible. Catapulté sur Terre dans des décors d'une banalité affligeante, le hérisson superstar se retrouve coincé dans un pauvre spectacle pour enfants, entre Jim Carrey en Robotnik (si Robotnik était un sketch du Saturday Night Live), et James Marsden en gentil-américain-belles-machoires-et-voilà.

Face au grand défi de transposer l'univers coloré et étrange des jeux Sega (un film d'animation aurait certainement été plus malin), le studio a plongé tête la première dans une formule sans risque, et donc sans idée. Hormis le prologue et la scène post-générique, et le concept des anneaux honteusement sous-exploité, c'est donc le royaume du gris, du béton, des vilains CGI et de l'humour bas du front. Un comble pour tous ceux qui avaient en tête Emerald Hill, Aquatic Ruin, ou encore Casino Night Zone. Et inutile de s'attarder sur la musique transparente du film, loin d'avoir un centième du cool de la BO des jeux.

Beaucoup de monde a apprécié ce Sonic oui. Mais il faut de tout pour faire un monde, et notamment des gens qui pensent que c'est l'un des pires films récents du genre.

Notre critique de Sonic est par là.

 

photoJ'ai survécu au crash, yeah

 

3. Minuit dans l'univers

À l'écran, c'est la fin du monde : la Terre se meurt alors que l'air devient irrespirable, et que l'humanité s'éteint. L'un des derniers survivants a l'apparence d'un George Clooney très barbu, et décide de tenter le tout pour le tout au nom de l'espoir. Il veut prévenir l'équipage d'un vaisseau, de retour d'une mission vers une nouvelle planète-refuge, que c'en est fini de notre planète. De l'autre côté de l'écran, sur le canapé bercé par les productions Netflix, c'est également l'apocalypse tant ce Minuit dans l'univers est un ratage.

Clooney en réalisateur et acteur, 100 millions de dollars de budget pour adapter le livre Good Morning, Midnight de Lily Brooks-Dalton, un beau casting (Felicity Jones, David Oyelowo, Kyle Chandler) : tout ça est au service d'un gros navet clinquant qui sombre minute après minute dans la pire des niaiseries. Scènes "d'action" de pur remplissage, enjeux maigrelets, dialogues lourdingues, acteurs à côté de la plaque, personnages transparents ou débilos, direction artistique de bas étage... Rien ne va dans cette superproduction où il ne se passe à peu près rien, et qui donne régulièrement envie de repasser une scène pour être sûr que ça n'a aucun sens, dans le fond comme dans la forme.

Le pire conte de Noël est donc sponsorisé par Netflix, avec le coup fatal d'un twist digne d'un Dallas dans l'espace. Fuyez, pauvres fous. Ne cédez pas à la page d'accueil du géant de la SVoD. Mieux vaut revoir Perdus dans l'espace, une niaiserie Netflix SF bien plus amusante, qui ne donne pas envie de hurler de rire.

 

Photo Felicity JonesUne merveilleuse histoire du temps qui passe pas assez vite

 

Camille Vignes 

1. ADN

Aïe. Comment est-ce possible d’autant se planter à ce point avec une question aussi contemporaine que celle de l’identité ? Aussi universelle que la douleur du deuil ? Certes ces questions sont épineuses. Certes ce n’est pas donné à tout le monde de s’en emparer avec talent et de leur donner des réponses percutantes et originales. Mais quand même… un infime petit effort sur l’écriture aurait suffi à donner à l’ensemble un peu de couleurs

C’est un art que de se vautrer à ce point dans l’incompréhension de son propos, dans son absence de compétence et de vision flagrante ainsi que son incapacité à caractériser correctement ses personnages, à les gérer ou à rythmer un récit. Ce film est le bouton d’acné des sorties françaises de 2020. Trop visible. Trop persistant alors qu’il faudrait vraiment l’enlever.

Ce degré d’incompétence et d'hypocrisie est mémorable. C’est à se demander comment Maïwenn a pu réussir à faire son nom. Et cacher tout ça derrière une famille engluée dans ses propres clichés bourgeois et des discours pseudo-psychanalytiques sans la moindre profondeur n’arrange rien. 

Notre critique identitaire est là.

 

photo, Fanny ArdantIls n'ont pas enterré que le papi

 

2. 30 JOURS MAX

Cette comédie est aigre. Elle a un vieux goût de bêtise étouffante qui reste en bouche après son douloureux visionnage. Sortir un film déjà vieux de vingt ans dans sa façon d’aborder, de décrire, de ridiculiser et de rire de ses personnages féminins est soit un manifeste visible de masculinisme déviant, soit une totale ignorance des discours contemporains.

Certainement Tarek Boudali ne répond-il pas de la première catégorie, mais son 30 jours max est tellement lourd qu’il est impossible de mettre sur le compte de la maladresse le résultat final. Et encore, on en viendrait presque à espérer que seul ce point du film révèle tous les défauts de l’équipe. Mais rien n’a d’intérêt. Pas même l’ignoble performance de ses acteurs. 30 jours Max n’a pas de vision, pas d’ambition, pas de créativité, pas de rythme, pas d’originalité. Il n'a aucune envie et ne donne pas envie. Le pire ? TOUT ceci est prévisible dès sa nullissime scène d'ouverture.

Notre critique. La lecture dure 30 minutes max.

 

Photo Tarek BoudaliLaissez-moi fuir, me crever les yeux et les tympans, par pitié.

 

3. LES NOUVEAUX MUTANTS 

En 2019, il y avait dans différents flops Le Roi Lion (le remake), X-Men : Dark Phoenix ou encore Captain Marvel. À croire que Disney n’était pas capable de sortir un vrai bon film alors que ce rouleau compresseur avait dégommé tous les scores du box-office à coups de milliards empilés à chaque sortie. Cette année, les Français ont aussi été mauvais, mais ça ne veut pas dire que la machine mangeuse de fromage n’a pas été mauvaise pour autant…

Preuve en est, elle a réussi à rater dans les grandes largeurs le dernier reliquat de feu la Fox pour servir cette infâme bouillie visuelle et scénaristique sans âme, sans saveur et sans intérêt, censée être "plus sombre" que ses productions héroïques standards.

Laissez-nous rire, s’il y a bien une chose qui fait frémir, c’est le manque de vision dont Disney, incapable de renouveler un genre qu’il a codifié à outrance. Et sa capacité à sortir, sans une once de honte, un film où rien ne trouve sa place. Ni les personnages survolés, ni les couloirs de son hôpital oubliés, ni son scénario bancal et convenu… Merci, mais non merci. Ce dernier soubresaut donné à la Fox était inutile.

Notre critique est ici. 

 

photo, Anya Taylor-JoyMais regardez-moi cette beauté 

 

LINO CASSINAT

1. Antebellum

On savait ce qu’apportait la science sans conscience, Antebellum nous informe désormais des conséquences de la réciproque, et elles sont similaires : conscience politique sans science de l’image n’est que ruine de l’âme. On lui saura gré toutefois d’être peut-être le premier film réseau social, une espèce de télescopage entre un interminable thread Twitter et une story Instagram.

Du premier au dernier plan, rien ne va à bord du frêle esquif Antebellum, dont l’équipage s’empresse d’ouvrir grand la lance à incendie dès son introduction pompière alors que le navire prend déjà l’eau de toutes parts. De la photographie repoussante aux interprétations ridicules de Janelle Monae, qui lâche sa meilleure imitation de Michèle Obama, en passant par une écriture enchaînant les clichés du genre comme d’aucuns enfileraient des perles de jumpscare et les poncifs militants comme d’aucuns peigneraient la girafe «woke», Antebellum se surpasse dans la consternation, et surtout, surtout, ne ferait même pas peur à un chaton spasmophile.

Plus soucieux de produire un tract politique, aux intentions certes louables, mais profondément barbantes, que de raconter une histoire, Antebellum ne manie correctement aucun outil cinématographique, même le plus élémentaire. Tant et si bien que non seulement il plante les clous de sa propre croix, mais en plus il le fait en tapant avec le manche du marteau, crucifiant sur l'autel d'une iconographie rance et racoleuse. Un concentré de tout ce qu'il ne fallait pas faire.

 

capture d'écranQuand on te dit qu'Antebellum, c'est bien

 

2. Queen & Slim

Si Queen & Slim ne peut prétendre au statut d’imblairable navet comme Antebellum, il souffre néanmoins de tares similaires : derrière le programme politique poli et la photographie tape-à-l’œil se cache un film à la symbolique aussi tarte, mais surtout terriblement ennuyeux. Passée une introduction pourtant très réussie, Queen & Slim se passe un bidon entier de pommade et se vautre dans un pathos ronronnant facile pour faire pleurer dans les chaumières, persuadé que ce faisant il court-circuite un certain grand mythe américain.

Le talent de Daniel Kaluuya et de Jodie Turner-Smith est complètement gâché dans cette relecture lénifiante et cosmétique de Bonnie & Clyde sauce United Colors of Benetton.

 

photoMétaphore du film

 

3.EMA

L'esthétisme a pu être un élément constitutif du charme de Pablo Larraín, mais Ema apparaît cependant clairement comme le film du craquage. Signe qui ne trompe pas, Ema s'encombre d'une histoire franchement convenue malgré ses personnages hors normes, mais passe par un nombre incalculable de louvoiements et de circonvolutions grotesques et absconses.

Mi-performance de musée d'art contemporain, mi-drame à rebondissements absurdes, Ema est un film pauvre et creux, qui comble son vide intersidéral par de la posture et avec un fantasme lycéen de sorcière type du 21e siècle, avec un lance-flamme à la place du bûcher et du reggaeton à la place de la nuit de Walpurgis. C'est bien sympathique, nous aussi on aime bien Mona Chollet, mais tout cela est bien ras des pâquerettes.

Notre critique (en total désaccord avec ce texte) est ici.

 

Photo Mariana Di Girolamo, Gael García Bernal"Comment on a pu faire un film aussi à chier ?"

 

SIMON RIAUX

1. CONNECTÉS

La comédie française, trop souvent calibrée pour anesthésier le public entre deux coupures de pub dominicale, plutôt que de proposer une authentique farce de cinéma, nous a habitués à quelques horreurs destructrices de rétine. Mais rarement un long-métrage de ce type aura atteint de tels sommets d’opportunisme incompétent.  

Se basant sur les “films d’écran” qui ont fleuri ces dernières années, le concept est ici évidé comme une truite pas fraîche et avec le savoir-faire d’un boucher épileptique. Image immonde, absence totale de dramaturgie et rythme neurasthénique sont les premières qualités de cette purge, qui va se contenter de réciter mollement les pires clichés du confinement. Réunions interrompues par les enfants, occupations boboïdes, forment le chapelet de médiocrité que nous impose Connectés, sans passion aucune. 

Ajoutons à cela une fausse intrigue indigne du pire des vaudevilles, à base de coucheries, tromperies et autres amitiés foireuses, pour obtenir une des recettes les plus indigestes du LOL à la française.

Notre critique du film

 

photo, ConnectésRare image de spectateur en cours de visionnage

 

2. BRONX

Olivier Marchal n’est pas un des réalisateurs français les plus connus et appréciés pour rien. Fort d’un univers aux codes facilement identifiable, peuplé de trognes inoubliables, de voyous forts en gueule et de flics bougons, il a rappelé au cinéma hexagonal que le polar était un de ses genres de prédilection. Malheureusement, avec cette production Gaumont pensée pour la salle, mais cédée à Netflix face à la pandémie et ses restrictions sanitaires, il semble s’être pris les pieds dans le tapis. 

Tous ses effets de style ont beau se donner rendez-vous dans cette intrigue marseillaise, entre guerre des polices et vendetta criminelle, ils virent systématiquement à l’auto-caricature et se dévitalisent rapidement. Difficile de retrouver la patte cinéphile du metteur en scène, tant il capture mollement les dialogues abscons de ses personnages en roue libre. 

Mais c’est bien techniquement que Bronx attriste le plus, tant l’ensemble donne l’impression d’avoir été produit à la va-vite, sans véritable direction artistique. Une pauvreté visuelle qui ne tire jamais parti du formidable décor que constitue la cité phocéenne, et vire parfois à l’absurde, à l’image d’une séquence de fusillade nocturne dont l’amateurisme symbolise bien l’échec du film.

Notre critique du film

 

Photo Kaaris, Stanislas Merhar, Lannick Gautry, David BellePas de cannes, mais de la bière

 

3. THE OLD GUARD

Depuis Mad Max : Fury RoadCharlize Theron semble avoir tout à fait embrasser son aura de femme d’action. Et pourquoi pas, tant la comédienne excelle dès qu’il est question de donner des tatanes à son prochain. Elle l’a d’ailleurs prouvé avec Atomic Blonde, film d’action franchement faiblard, mais régulièrement dopé par les performances de son actrice principale. Avec l’adaptation du sympathique comics éponyme, un budget confortable de 70 millions de dollars et l’investissement de Theron, on pouvait donc espérer au moins une réussite équivalente

Quelle naïveté ! Manifestement fabriqué à toute vitesse, par une équipe technique pas franchement investie, le film est un ratage artistique sidérant de mocheté. Combats mal chorégraphiés, scénario aux fraises, comédiens dans le coma, photographie grisâtre et baveuse... même un pilote de série télé des années 90 aurait honte de ce résultat à la médiocrité abyssale. 

Les scènes d’action en particulier désolent, tant elles s’avèrent incapables de renouer avec la sauvagerie colorée de la création graphique originale. Ici, il faudra se satisfaire d’une paire de gunfights expédiés, ou de bastons au montage soporifique. Un échec difficilement compréhensible, quand on connaît la politique plutôt maline de Netflix en la matière, autant du côté achats de catalogue (The Night comes for us) ou du côté Netflix Originals (Tyler Rake). 

 

photo, Charlize TheronQuand tu dois te venger du costumier

 

DÉBORAH LECHNER

1. ARTEMIS FOWL

La maison de Mickey a beau avoir excité les foules durant le Disney Investor Day (ou gaver le public comme des oies à l’approche de Noël), personne n’oubliera la catastrophe industrielle de Kenneth Branagh plus tôt dans l’année. Pourtant, il y avait là tout le potentiel d’une future franchise de fantasy à gros budget (125 millions), avec un casting pas dégueu réunissant Josh Gad, Judi Dench et Colin Farrell. 

Mais fatalement, Josh Gad en fait des tonnes, Colin Farrell est aux fraises et attend son cachet, tandis que Ferdia Shaw est difficilement convainquant en anti-héros plus « héros » que « anti ». Mais comme on ne va pas taper sur un jeune acteur qui n’a clairement pas été aidé pour son premier rôle, on va plutôt s’attarder sur la douloureuse descente aux enfers de Judi Dench après Cats. L’actrice qu’on croirait droguée au GHB et amenée de force sur le plateau se retrouve ainsi déguisée en leprechaun dépressif sur fond vert qui traîne des pieds. 

D’une façon plus globale, tout est indigeste, du scénario alambiqué, à la fois long et précipité, qui saccage le matériau de base, à la direction artistique inexistante, en passant par les effets spéciaux criards et agressifs. Le plus dommage reste peut-être qu’on ne connaîtra jamais réellement l’étendue des dégâts étant donné que le film est sorti presque miraculeusement sur Disney+.  

 

photo, Ferdia ShawDifficile pour Disney de cacher le massacre

 

2. MULAN 

Après avoir utilisé une ramette entière à la photocopieuse, Disney a proposé une once d’audace avec un remake de Mulan qui ne serait soi-disant pas une énième régurgitation du classique d’animation. Et comme l’histoire n’est pas une création du studio, mais une ancienne légende chinoise, le champ des possibilités était assez vaste pour se démarquer et proposer une relecture plus mature et épique, avec en plus beaucoup de sous pour le faire (200 millions). 

Mais le blockbuster de Niki Caro peine beaucoup trop à se détacher de celui de 1998. Il change quelques éléments scénaristes par-ci, par-là, mais se contente surtout de paraphraser, retombant tête la première dans la reconstitution plan par plan des scènes les plus iconiques sur la bande-son que le film ne s’embête pas à recomposer entièrement.

Tout ça en essayant de nous rendre sympathique une héroïne fade et apathique, qui n’a plus rien de la jeune femme ordinaire qui se laisse dicter par son courage. Elle est au contraire présentée d’emblée comme une super-héroïne dotée de pouvoir (elle maîtrise la Force, elle se bat au sabre, c’est Disney, tout ça, tout ça), ce qui la rend difficilement méritante ou attachante. Sur le plan artistique aussi, le film est un véritable naufrage. Au-delà de son rythme lent et du vide émotionnel que Niki Caro essaie de boucher avec des billets, la mise en scène qui revendiquait une influence du wu xia pian, est incroyablement pauvre, sans âme et sans saveur, au point où les scènes d’action (un des arguments de vente du film) n’arrivent même pas à rendre cool Donnie Yen et Jet Li

 

photoMulan rentre chez elle à pied

 

3. BRUTUS VS CÉSAR 

2020 a beau avoir ébranlé l’industrie cinématographique et poussé cette dernière dans ses derniers retranchements, certains films ont tout gagné à ne pas sortir en salles, à commencer par Brutus vs César qu’on aurait eu encore plus de mal à digérer si on avait dû payer un ticket. Arrivé par défaut sur Amazon, le film de Kheiron se ressent donc comme une plaie béante et purulente devant laquelle on détourne facilement les yeux et crie à l’infamie. 

S’il faut commencer par ce qui fait le plus mal, autant parler directement de l’humour bas du front et des blagues qui tombent systématiquement à plat avec comme point d’orgue une imitation du coït par Pierre Richard aussi triste que gênante et qui ferait presque passer Bigard pour quelqu’un de raffiné. Ce qui pourrait presque en faire un objet fascinant s’il n’était pas aussi laid et dépourvu d’ambitions artistiques. Au-delà des décors et costumes indigents sortis d’une sitcom de M6 (on ne parle évidemment pas de Kaamelott), le manque évident de moyens aurait tout à fait pu être corrigé par une mise en scène efficace, mais passé 10 minutes, on comprend que c’est beaucoup trop demandé. Un exploit malgré tout, celui de faire pire qu’Astérix aux Jeux olympiques

 

photoQuand tu vas récupérer ton cachet entre deux scènes

 

Alexandre janowiak

1. Connectés

Voilà un long-métrage qui avait du potentiel avec son envie de surfer sur la vague du screen life, de dépeindre une toute nouvelle réalité et surtout de plaisanter d'une période si sombre et difficile. Voilà aussi ce qu'il en résulte quand les artistes derrière un tel projet ne prennent pas le temps de réfléchir à leurs idées et préfèrent se jeter sur la patate pendant qu'elle est encore chaude.

Connectés aurait facilement pu être la petite perle comique 2.0 sur fond de thriller à twist de Amazon Prime Video, mais s'est finalement révélé la perle tragique de la plateforme (une de plus, attendez la suite). Dénué de sens scénique, construit autour d'un scénario attardé, et absolument vide de toutes idées (scénaristique, artistique), le long-métrage de Romuald Boulanger est une certaine idée du néant cinématographique. D'une telle médiocrité qu'on se demanderait presque ce que 2020 a engendré de pire entre la Covid et le film.

 

photo, Connectés, Pascal Demolon, François-Xavier Demaison, Nadia FarèsBien pire qu'une réunion zoom à 9h du mat sans connexion

 

2. Brutus Vs César

On pensait voir le pendant moderne de Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ,  voire un petit péplum à la française. Bien mal nous a pris de croire en un tel projet. Il faut dire pourtant que Kheiron n'est pas un manchot et que ses deux premiers longs-métrages, à défaut d'être brillant, étaient plutôt de bonne tenue. Le voir s'attaquer à un genre beaucoup plus ambitieux était donc prometteur ou en tout cas intrigant.

Il n'en résultera finalement que des désillusions et beaucoup de soupirs. Si Connectés est le néant de la mise en scène, Brutus vs César est le néant de l'humour. De sa blague interminable sur la compote au comique de répétition de Ramzy Bedia en passant par le mime sexuel de Pierre RichardBrutus vs César enchaîne les couacs et cumule surtout les fautes de goût. Rien ne fait rire, tout est embarrassant. 

Parce qu'en plus de son humour douteux, le long-métrage repose sur des décors et costumes aussi crédibles que ceux du spectacle de fin d'année de votre petit cousin de huit ans. Autant dire que le confinement et la fermeture des salles a sans doute profité au film tant son flop sur grand écran aurait été encore plus vertigineux.

 

photoOn n'a même pas trouvé des images de qualités pour illustrer le film

 

3. Love Wedding Repeat

Parce qu'heureusement, la France n'a pas le monopole du mauvais goût et qu'au contraire, elle est parfois capable de faire bien mieux que ses voisins. Puisqu'avant d'être une piètre comédie interminable (malgré ses 1h40 au compteur), Love Wedding Repeat est surtout le remake de la comédie française Plan de table sortie en 2012, qui était déjà une comédie pas bien fine.

C'est dire à quel point le film de Dean Craig, mené par un duo Sam Claflin-Olivia Munn qu'on a envie de sortir du cauchemar, est aberrant. Charcuté par une construction narrative à la ramasse qui n'usera jamais vraiment de son concept pourtant propice à un festival d'idées, de scènes comiques et de passages exubérants, le long-métrage s'enlise dans les bas fonds de l'ennui et du remplissage. Incapable de tirer parti de son potentiel vaudevillesque, Love Wedding Repeat se transforme alors en une longue réception fade et indigente dont la blague principale repose sur les parties génitales d'un invité. Bref, préférez l'amour avec un autre film.

Notre critique du film

 

photo, Freida Pinto"Toi aussi, tu te fais chier ?"

 

MATHIAS PENGUILLY

1. Artemis Fowl

Pas évident de faire dans l'originalité sur ce flop 2020 quand l'adaptation de la saga littéraire Artemis Fowl existe quelque part dans la nature (dans les tréfonds du catalogue Disney+ pour être exact). L'intrigue avait pourtant du potentiel : fortes des millions d'exemplaires vendus dans le monde, les aventures du petit voyou tête à claques avait tout pour devenir une poule aux œufs d'or pour Mickey et ses amis. Le film est un tel plantage que la souris elle-même a préféré le sortir en "scred" sur sa plateforme de streaming.

Ferdia Shaw, le jeune acteur qui prête ses traits au personnage principal est sacrément agaçant : on n'est loin des petits mômes attachants qui ont fait le succès d'Harry Potter il y a vingt ans. Le film sabote par ailleurs le matériau fourni par l'auteur irlandais Eoin Colfer : Artemis Fowl est un personnage complexe, un petit con qui grandit et devient moins "méchant" au contact d'une fée qu'il avait d'abord kidnappée. Le protagoniste est nian-nian à souhait et le scénario alambiqué est fatigant à suivre. Un beau plantage dont la pandémie de Covid-19 nous a (presque) sauvés.

 

photo, Colin Farrell"Qu'est-ce que t'as encore fait, Mickey ?"

 

2. Les Nouveaux Mutants

Inscrire le film de Josh Boone dans cette liste de films ratés tant sa genèse a été compliquée. Un temps, on aurait presque eu envie d'y croire, mais la volonté des producteurs d'enterrer le projet nous avait déjà alertés. Il n'est pas inutile de rappeler qu'il s'agit d'un des seuls films de super-héros de l'année, et qu'il a été offert au grand public, en agneau sacrificiel face au mastodonte Tenet. Le film n'a évidemment pas rencontré la gloire : au box-office, il n'a jamais dépassé lé quatrième rang, se faisant même battre à plate couture par la comédie française Effacer l'historique.

Un temps présenté comme un film de mutants nouvelle génération, un premier film d'horreur estampillé Marvel, les espoirs ont rapidement été douchés tant les protagonistes sont creux, tant l'intrigue convenue traînasse. Plus gênant encore, le film ne fait pas vraiment peur (embêtant pour un long-métrage super-héroïque qui se présentait comme un film d'horreur), et malgré quelques têtes d'affiche intéressantes, il ne nous laisse aucun plan inoubliable sur la rétine. Une nouvelle faute de parcours (une faute de goût ?) pour les X-Men.

 

photo, Henry Zaga, Anya Taylor-JoyPlouf, plouf, flop.

 

3. 1917

Ce dernier choix est certainement le plus controversé de cette série de flops - et pour être franc, c'est un peu injuste de le mettre aux côtés des deux catastrophes cinématographiques sus-mentionnées. Certes, le dernier film de Sam Mendes réussit une véritable prouesse technique avec son plan-séquence... Le reste est nettement plus bancal.

De l'intrigue prévisible de bout en bout, en passant par le personnage principal ultra-monotone, sans oublier les quelques moments de ralenti aussi nécessaires que ronflants, le film est souvent assommante. La scène de la rencontre avec la jeune fille dans la ville détruite est par exemple d'une mièvrerie et d'une inutilité insupportables. Les décors de cette même ville, s'ils permettent de jolis jeux de lumière, ne parviennent pas à faire oublier qu'ils ont été construits en carton-pâte. Dernière critique enfin - basée cette fois-ci sur une bonne dose de chauvinisme, j'en conviens - les paysages vallonnés, la cascade et le fleuve sont complètement incohérents avec le théâtre de la Première Guerre mondiale, ce plat pays qui était si cher à Jacques Brel. Bref, Sam Mendes a réalisé un bel objet, mais profondément ennuyeux à regarder.

Notre critique du film (positive)

 

photo, George MacKay*baillements*

 

Elliot Amor

1. Bloodshot

Dans le monde merveilleux d'Hollywood, on se répète qu'il est très sain d'adapter des comics sur grand écran. Parce que les gens ont évidemment envie d'en voir, peu importe le produit d'origine, peu importe le résultat, les mots « comics» et « super-héros » vont rapporter de l'argent à coup sûr. Eh bien non, c'est raté !

Bloodshot est un ramassis d'images immondes, d'éléments scénaristiques stupides, de dialogues sans intérêt et de personnages ridicules. Vin Diesel ne nous surprend plus vraiment dans ses choix de carrière, mais il peut parfois s'avérer efficace à l'écran, même si le film dans lequel il joue laisse à désirer. Ici, c'est le vide. On peut bien sûr en dire autant de tout le reste du casting.

L'essence du comics de Valiant est complètement oubliée pour mettre en avant l'acteur principal (sans doute pour faire plaisir à son fan club). Avec un peu de chance, la nullité et l'échec commercial du film vont réveiller les décisionnaires d'Hollywood pour que les adaptations de comics soient un peu plus prises au sérieux. Laissez-nous rêver.

 

photo, Sam HeughanUne vraie leçon de comédie

 

2. Ava

Avec Ma en 2019 et Ava sur Netflix en 2020, on a l'impression que le réalisateur Tate Taylor essaie de réaliser le rêve de Michelangelo Antonioni qui souhaitait, un jour, réaliser un film sur « rien ». Sauf que le cinéaste italien avait du talent. Et cela n'a pas vraiment l'air d'être le cas de Tate Taylor, car son Ava est moche, bête et très mal interprété. Pardon pour la franchise.

Jessica Chastain est une actrice immensément talentueuse qui semble, de manière générale, bien choisir les films dans lesquels elle apparaît. Celui-ci n'est manifestement pas son meilleur choix. On ne lui en veut pas, mais on aurait tout de même apprécié qu'elle y mette un peu du sien sur le plateau. Et cette remarque vaut également pour John MalkovichGeena Davis et Colin Farrell qui sont venus pour s'empiffrer au catering et s'amuser entre les prises. Du moins, on l'espère pour eux parce que des chaises auraient très bien fait l'affaire pour incarner leurs personnages.

 

photoUne chaise debout

 

3. Les Filles du Docteur March

Greta Gerwig est avant tout une actrice qui dégage une énergie très plaisante devant la caméra. Et après avoir réalisé le correct et couronné de succès Lady Bird, elle s'affirmait comme une réalisatrice prometteuse. Mais hélas, Les Filles du Docteur March n'a pas su relever le niveau, il l'a même plutôt baissé. On se doit d'insister là-dessus : le résultat aurait pu être très encourageant.

Bien que le travail sur la lumière, les décors et les costumes soit plutôt agréable, il ne rend pas le film captivant pour autant. Il est très difficile de s'intéresser à l'intrigue qui se contente de montrer des petits bouts de vie éparpillés dans le temps. Les personnages sont extrêmement niais, surtout l'héroïne dont on peut prévoir toutes les actions et répliques du début à la fin. La présence de stars comme Laura Dern ou Meryl Streep n'aide en rien, tant la réalisatrice semble diriger tout le monde de la même manière. C'est-à-dire que la principale indication de Greta Gerwig a dû être « Souriez, vous êtes filmés ».

 

Photo Emma Watson, Florence Pugh, Saoirse Ronan, Eliza ScanlenUne question demeure : le cerf-volant est-il heureux ?

Tout savoir sur Artemis Fowl

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Faithnomore
28/12/2020 à 12:31

Faut arrêter vos délire sur les noirs comme des personnes que le blanc a utilisé pour être un pion ( critique de la plate-forme) L'acteur a quand même était se présenter au casting pour ce rôle.... Ça devient chiant ces critiques comme quoi le blanc est la cause de tout.

Ciitrix
27/12/2020 à 23:37

Je pense que le mieux c'est de rien écrire ou dire sur ce sujet. En effet critiquer un film c'est tellement subjectif. Certes il y a quelques arguments mais la plupart du temps c'est mal justifié. De plus ça peut en dégoûter certains de regarder tel ou tel film juste en lisant vos arguments de mort. Fin bref c'est comme tout, les goûts et les couleurs ça dépend des gens. J'comprends pas le fait de vouloir critiquer un film. Bref j'ai perdu mon temps aussi à écrire ça ????????.

Sorcika83
27/12/2020 à 20:28

On a nos vainqueurs je crois XD

Alxs
24/12/2020 à 17:52

Mention spéciale aux dialogues de Tenet, quand RTL9 rencontre Hideo Kojima. Je pensais pas rigoler autant devant un film de Nolan, comme quoi le bougre nous étonnera toujours !

Sanchez
23/12/2020 à 13:11

Grosses déceptions cette année ! J’ai pas vu le quart des daubes que vous citez ....
Mais quand même :
1/ Antebellum
Black live matter le film ! Tracte politique et militant lobotomisé, un film de genre qui fout la nausée tant la propagande est grossière et difficile à avaler.

2/ Tenet
Nolan retourne dans ce qu’il fait de pire. Des dialogues incompréhensibles pour expliquer un concept pas si compliqué. Un final en mode call of duty qui nous fait ni chaud ni froid. La déception fut énorme après l’epuré Dunkerque.

3/ Mank
Risible à plus d’un titre. Fincher a eu les mains libres, mais avoir une producteur qui prend des décisions ça fait parfois du bien. Film d’autiste tourné sur lui même, on assiste à une fête où on connaît personne. C’est un perpétuel bavardage de A à Z, pas une seul scène de contemplation. Et puis quand on veut faire un hymne au cinéma c’est bien de sortir les films au cinéma. Le noir et blanc , les brûlures de cigarettes dans le coin à droite, c’est tellement gadget et indigne de son auteur qu’on remettrait presque en question le talent de Fincher. Regardez la version longue d’alién 3 qu’il déteste tant, vous verrez un autre niveau de cinéma

Geoffrey Crété - Rédaction
23/12/2020 à 09:59

@Okay

C'est pour ça qu'il est aussi dans les tops films 2020 :)

Nick Tamer
23/12/2020 à 09:59

Dans la liste des gros flops/bouses de 2020, n'oublions pas:
- Birds of prey aka je suis féministe, trop rebelle et les hommes sont tous des s*lauds
- The Tax Collector aka parti ayer et pour de bon
- The last days of American Crime aka la bombe puante Mégaton(ne)

Geoffrey Crété - Rédaction
23/12/2020 à 09:58

@Gizmoket

C'est pour ça que chaque rédacteur.trice explicite son choix dans le texte, pour aller plus loin que "détester" un film, et en donner les raisons souvent très personnelles.

Comme on le rappelle constamment : ce n'est pas le domaine des vérités et évidences, mais des avis. Notre but n'est pas de compiler les films que la majorité n'aime pas, dans l'espoir que ça mette d'accord. C'est de nous exprimer, avec toute la diversité de l'équipe. Si quelqu'un considère Les Filles du docteur March comme l'un des pires films de l'année et veut écrire sur ses raisons, on trouve ça très sain et intéressant. Et libre aux lecteurs de ne pas être d'accord, bien heureusement ! Mais comme il est impossible pour nous de voir TOUS les films d'une année, pour dire lesquels sont les pires (ce qui serait toujours un avis, rien de plus : plein de gens ont aimé des films très, très détestés), on assume plus que jamais notre subjectivité et nos sensibilités.

tnecniv
23/12/2020 à 02:17

Pour 1917 c'est surtout un plan séquence sur 2 heures qui a fini par me gonfler , même ressenti qu'avec Birdman, c'est juste de la perf qui n'apporte rien ( en tout cas pour moi ), et j'ai vu tellement de choses dans ce films qui m'ont gonflées ... C'est trop chorégraphié pour y croire en plus d'avoir cette impression que le personnage a une chance pas possible ( la scène où il se fait tirer dessus par un soldat éméché... ), en ça c'est contradictoire avec la volonté de créer une immersion tant c'est peu crédible par moments, j'irai pas jusqu'à dire que c'est mauvais, j'ai tout de même aimé la DA même si ça fait assez artificiel par moments, et la scène de l'avion était vraiment bien je trouve, mais globalement j'en avait ras le c.. de cette caméra.

Okay
23/12/2020 à 00:07

Ema est une merveille, il n'a pas sa place ici. Merci

Plus