ADN : critique identitaire
Positionné pour Cannes avant que le festival ne soit annulé, ADN est le nouveau film de Maïwenn, estampillé du fameux Label Cannes 2020. La metteuse en scène y mélange toujours étude de caractère et exploration psychanalytique, à travers un récit plus doux et apaisé qu'à l'accoutumée.
ALLÔ MAMAN BOBO
Depuis Le Bal des actrices, chaque nouveau film de Maïwenn est attendu avec curiosité par les uns, agacement par les autres. Mêlant volontiers expériences de cinéma et autofiction, la cinéaste est devenue au fil des années une des directrices d’acteurs les plus réputées de l’Hexagone, capable de pousser des artistes inattendus dans des retranchements non moins surprenants.
Et c’est à nouveau le cas avec ADN, chronique des tensions interpersonnelles au sein d’une famille confrontée au deuil d’une figure paternelle structurante. Devant sa caméra, on aura rarement vu Louis Garrel aussi évidemment drôle, tout en rupture de ton et vannes acides. Même chose pour Marine Vacth, qu’on n’attendait pas aussi vibrante et magnétique, à mille lieues des personnages déréalisés qui l’ont fait connaître chez François Ozon.
Mais la partition la plus singulière du film demeure sans doute celle de Fanny Ardant, tétanisante en matrone dont la personnalité et l’égo cannibalisent les siens. Le temps d’une séquence de confrontation avec Maïwenn, qui interprète sa fille, on croit non seulement redécouvrir la comédienne, fascinante en ogresse aux pieds d’argiles, mais pour la première fois, le dispositif de la réalisatrice, entre fiction et psychanalyse filmée, aboutit tout à fait cinématographiquement.
Découpage, montage, mise en abime et interprétation s’allient pour délivrer d’impressionnants boulets de démolition émotionnels.
Un duo intrigant et follement cinégénique
DIS-MOI QUI TU HAIS
Malheureusement, si la partie du récit axée sur les soubresauts qui agitent la famille de Neige fonctionne excellemment bien – jusque dans ses articulations humoristiques, tendres et cruelles à la fois – le second axe narratif s’avère beaucoup plus flou. Parallèlement au maelstrom émotionnel engendré par la disparition de son grand-père, l’héroïne fait face à une profonde remise en cause identitaire (qui donne au métrage son titre). Et ce pendant du récit est autrement plus confus.
D’assertions simplettes en raccourci mécaniques (on comprend mal cette soudaine et superficielle focale sur la génétique), le film donne soudain l’impression de tourner en rond, d’épouser une thématique dont il n’a pas grand-chose à dire. Plus embêtante, cette irruption du questionnement sur les origines sape une bonne partie des belles trouvailles de la première moitié d’ADN. Alors que mise en scène et scénario se concentrent sur le rapport de Neige à l’Algérie, plusieurs protagonistes sont évacués de l’ensemble sans qu’on saisisse bien pourquoi.
Une construction au bulldozer qui souligne finalement combien l’architecture du film est fragile. Hormis la protagoniste jouée par Maïwenn et une poignée de seconds rôles, la caractérisation des personnages est souvent problématique (qui est Garrel ? Ami ? Aspirant ? Ex ?) et on ne saisit jamais vraiment ce qui les pousse à s’affronter, s’allier, se repousser, s’embrasser. Il en va finalement de même du spectateur, qui finit par abandonner cette troupe bruyante à ses passions mal digérées et ses joies mauvaises.
Lecteurs
(1.0)07/07/2021 à 09:50
@Dark city tu fais un avc ? devrait-on appeler les pompiers pour toi ?
07/07/2021 à 09:37
Maiwenn ou la réalisatrice en colère, rebelle et engagée qui ne dira jamais non aux subventions régionales et de l'Etat pour financer ses films et qui fait surtout bien attention a cumuler ses heures pour son assurance chômage d'intermittente. Rebelle 2.0
06/07/2021 à 22:42
Il y a des fois certains cinéastes essayent de se démarquer mais n'y arrivent pas. Ils sont dans leur monde.
@Darkcity
C'est surtout les élites qui favorisent la diffusion de ces idées w0ke
06/07/2021 à 22:21
Pas sur, beaucoup de lecteur on bien compris que vous étiez sous influence LGBTQ+++( je crois qu il manque un+;-). Pas grave mais c dommage pour votre indépendance journalistique.....
06/07/2021 à 22:12
Je connaissais pas la méthode de reproduire ou d'inverser les postes. Vous êtes une presse indépendante et libre?
06/07/2021 à 22:09
On censure maintenant EL?
06/07/2021 à 22:05
Vous n 'avez pas aimé mon commentaire sur votre coté élitiste en décalage complet avec le grand public? Plutôt que de me censuré, venez débattre!
Quand un film rempli son contrat dans son genre(tomorrow war) avec une critique affable alors que dans le même temps vous encensez un film avec un scénario bidon avec une fin déjà vu mille fois pour sa facilité scénaristique (Bad dreams) vous vous décrédibilisez auprès de vos lecteurs pour votre sérieux!
06/07/2021 à 22:04
C pas utile d inverser mes postes pour faire croire que vous ne m'avez pas censuré!
06/07/2021 à 21:59
On censure maintenant EL?
06/07/2021 à 21:44
Quand un film rempli son contrat dans son genre(tomorrow war) avec une critique affable alors que dans le même temps vous encensez un film avec un scénario bidon avec une fin déjà vu mille fois pour sa facilité scénaristique (Bad dreams) vous vous décrédibilisez auprès de vos lecteurs pour votre sérieux!