Tenet, Disney, Johnny Depp... les gros flops et fiascos de 2020

La Rédaction | 25 décembre 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 25 décembre 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Échecs, déceptions, scandales... retour sur les flops, échecs, bad buzz, et débats de 2020.

Alors qu'on a tous hâte de voir à quoi ressembleront la page Wikipedia de 2020, et les futurs documentaires sur cette belle année qui sortiront sans nul doute dans la prochaine décennie, l'heure des bilans est arrivée.

Flop au box-office, désastres industriels, bad buzz spectaculaires, tempêtes à Hollywood dans la guerre du streaming : 2020 aura offert énormément de sel et de pop-corn à tous les amateurs de chaos.

Ecran Large revient sur 10 victimes marquantes et intéressantes de 2020.

PS : pas d'inquiétude, le cinéma français en prendra pour son grade dans un autre dossier consacré aux flops 2020 (même si on en parle un tout petit peu ici).

 

photo, Billy Bob ThorntonEt vive la gueule de bois puissance 2020

 

Tenet

Même si la rédaction a longuement hésité à le placer parmi les flops de cette année 2020, difficile de ne pas intégrer Tenet à cette longue liste de perdant. Alors qu'il était présenté comme le grand sauveur des cinémas mondiaux, celui qui permettrait à l'industrie de sortir la tête de l'eau et surtout à ramener les spectateurs dans les salles après une pandémie dramatique pour le secteur, Tenet a finalement échoué.

Alors oui, son score au box-office américain (57,8 millions de dollars) est le plus gros score de l'année post-pandémie et celui au box-office mondial (362,1 millions de dollars) lui fait truster la troisième place derrière Bad Boys for Life (sorti bien avant la pandémie) et le long-métrage chinois The Eight Hundredseul film ayant été capable de faire mieux post-pandémie, mais quasi-uniquement grâce au marché chinois (99% de ses recettes).

Dans le contexte pandémique, le score de Tenet est donc plus qu'honorable et quoi qu'on puisse en tirer comme conclusion, il ne faut pas sous-estimer que personne (ou presque) n'a fait mieux en cette année si particulière (confinement, cinémas fermés...) post-pandémie.

 

photoUn opéra qui explose ou l'annonce prémonitoire d'une culture à l'arrêt

 

Mais il n'empêche, malgré tout, que Tenet est un énorme échec également si l'on se remet dans une perspective de pur business. Avec un budget estimé de 250 millions de dollars (hors marketing), le long-métrage de Warner est très loin de rentrer dans ses frais. Au contraire, il n'a finalement pas du tout été rentable (sans grosse surprise) et Warner devra surtout compter sur les ventes VOD, DVD et Blu-ray pour booster les recettes et limiter la casse.

Et plus encore, Tenet a surtout échoué à attirer les spectateurs et rassurer l'industrie. Le flop de Tenet au box-office (toute proportion gardée cette année, on préfère repréciser) a surtout initié la dérive des studios vers le streaming. Si Tenet avait été le sauveur espéré, on peut décemment imaginer qu'aucun grand studio n'aurait repoussé la sortie de leurs oeuvres (coucou Mourir peut attendre) ou choisi de continuer à balancer (ou augmenter leur nombre) des films exclusivement destinés à leur plateforme (coucou Disney).

L'échec de Tenet a provoqué, même si c'est involontaire, l'accélération de la stratégie streaming de Warner et notamment son annonce révolutionnaire pour ses films de 2021, qui sortiront finalement en simultané au cinéma et HBO Max. Bref, évidemment, le long-métrage de Christopher Nolan mérite aussi nombre de louanges, car il a au moins eu le mérite de tenter, d'oser et surtout de nous offrir (c'est le seul post-pandémie) du gros spectacle sur grand écran. Dommage que les conséquences soient si lointaines de ses intentions.

Notre critique du film et notre vidéo plein de spoilers

Pour le côté business, il y a aussi cette vidéo.

 

Photo John David WashingtonOui, c'est triste et John David a bien raison de pleurer

 

Artemis Fowl

Il y a des projets qui baignent dans la catastrophe du début de leur production à la fin de leur exploitation. Sur le papier, adapter l'univers d'Eoin Colfer n'était une mauvaise idée ni pour le public (qui pourrait profiter d'un univers imparfait, mais attachant) ni pour le studio (qui pourrait lancer son Harry Potter 2.0). Annoncé en 2001, le film connait pourtant les affres du development hell sous la houlette de Miramax, avec des années de pause et des changements réguliers de casting et d'équipe technique.

Lawrence Guterman et Jim Sheridan se succèdent à la mise en scène (et Saoirse Ronan est sélectionnée pour le rôle du Capitaine Holly Short), avant que Disney ne récupère le morceau et le confie à Kenneth Branagh, en partenariat avec les Weinstein. Mais une petite affaire de type MeToo passe par là, et la firme adorée des enfants préfère prendre ses distances avec un prédateur sexuel reconnu. Malgré la perte d'une source de financement, le projet se poursuit, et essuie plusieurs reports, avant d'être officiellement daté à 2020, presque 20 ans après la décision d'adapter cet univers sur grand écran.

 

photo, Judi DenchL'enfer vert

 

Mais les problèmes ne s'arrêtent pas là. Artemis Fowl, prévu en salles lors de l'été maudit de cette année, trouve refuge sur Disney+, bien avant Mulan. Le choix est loin d'être aussi commenté, et pour cause : Disney a bien fait de sacrifier un objet aussi passé de mode et embarrassant. En épargnant le long-métrage d'une sortie salle, Mickey troque une réception catastrophique contre un oubli total.

Bien évidemment, le géant du divertissement s'est montré très frileux à ce sujet et n'a pas communiqué sur la rentabilité de la chose. Une seule certitude : la firme a du regretter d'avoir investi une grosse partie des 125 millions de dollars de budget dans pareille entreprise, aussi foireuse artistiquement qu'économiquement. Peu de chances de voir une suite à Artemis Fowl, doncet tant mieux. Lors de la conception de nos flops de l'année, les membres de la rédaction se sont battus pour pouvoir le mettre en haut de leur liste. Car le seul effet qu'a eu le film sur ses quelques spectateurs, c'est le traumatisme.

Notre critique est lisible ici.

 

photo, Ferdia ShawKenneth Branagh larguant son oeuvre avant de s'enfuir vers l'Argentine

 

Birds of Prey

Environ 100 millions de budget (hors marketing), 200 millions au box-office mondial : difficile de ne pas considérer Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn comme un bide. Mélange dangereux entre le loufoque niveau Jouet Club de Suicide Squad, et le féminisme de Wonder Woman, le film centré sur Harley Quinn est devenu le plus petit score de l'univers étendu DC, derrière Shazam! (365 millions).

L'équation était pourtant solide : Harley Quinn était l'un des personnages les moins ratés de Suicide Squad, Margot Robbie est en pleine ascension (elle sortait d'une nomination aux Oscars pour Moi, Tonya), le studio avait de nouveau engagé une cinéaste repérée dans le cinéma indépendant (Cathy Yan), et le budget relativement modeste minimisait les risques. Toute la promo vendait un film sous LSD, aux couleurs criardes, au ton léger et décomplexé, avec une bande d'héroïnes qui se battent dans un univers décalé.

Le Rated R était affiché pour promettre un spectacle plus violent que la moyenne, clairement pour lorgner le phénomène Deadpool. Par ailleurs, le discours très féministe étalé en promo avait de quoi résonner dans une ère où la question est enfin prise en compte par les studios.

 

photoAvant la sortie

 

Sauf que rien ne s'est passé comme prévu, et malgré une critique assez positive, la sauce n'a pas pris. Le démarrage côté américain a été une douche froide, et le succès de Sonic le film a vite enterré l'affaire. Pourquoi ? Plusieurs facteurs possibles : l'équipe a surestimé l'intérêt du public pour Harley Quinn, personnage secondaire depuis ses débuts dans Batman, la série animée ; le discours féministe a rebuté une partie du public (Wonder Woman et Captain Marvel sont peut-être des exceptions super-héroïques, vu les bides de S.O.S. Fantômes, Ocean’s Eight ouTerminator : Dark Fate) ; et la date de sortie en janvier, généralement considéré comme le cimetière, n'a pas aidé.

C'est là que certains diront que la vraie raison, c'est que le film est nul. Mais au-delà de savoir si c'est le cas ou non, il suffit de regarder les succès et échecs chaque année au box-office, pour se dire que ça n'a (malheureusement) aucun rapport.

Notre critique de ce Birds of Prey pas-mal-mais-pas-super, c'est par ici.

Et le détail de ce flop au box-office, c'est dans ce dossier.

 

photo, Margot RobbieLe jour de la sortie

 

Underwater

Pas grand-monde ne partage cet avis, mais la majorité l'emporte (au moins dans l'équipe) : Underwater ne mérite pas tant de haine. C'est peut-être une simple copie-mix des classiques du genre (Alien, Lovecraft, Abyss, ou encore Un cri dans l'océan, The Descent, M.A.L : Mutant aquatique en liberté, Leviathan...), mais c'est une série B de luxe diablement efficace, et amusante. Le chaos se répand dès les premières minutes, et William Eubank signe un premier film d'un genre beaucoup trop rare (le film d'horreur option monstres sous-marins) pour ne pas attirer un peu de bienveillance.

Mais le public a tranché, et Kristen Stewart s'est rhabillée : avec 40 millions au box-office mondial, ce film au budget de 50-60 millions a été une catastrophe. Sa carrière sera certainement bien amortie par les ventes TV, VOD et compagnie, où un tel programme est apprécié, mais c'est un sale temps pour les séries B aux budgets confortables, puisque Life : Origine Inconnue, la version spatiale de la formule, avait un petit flop.

 

photoLe fan-club d'Underwater au complet

 

Les raisons sont multiples, et plutôt évidentes. La première : un tel budget n'était certainement pas adapté à ce type de film, qui intéresse rarement un large public en salles. La deuxième : Underwater a été pris dans la tempête du rachat de la Fox par Disney. L'opération a concrètement commencé pendant que le film était en post-production, et tout le monde (y compris le réalisateur) se demandait ce que Mickey allait faire d'un tel film. La promo aura ensuite été très maigre, avec une sortie en janvier, ce fameux cimetière des films.

Volonté de se débarrasser rapidement d'Underwater et de limiter la casse en réduisant le budget marketing ? Difficulté de vendre un tel film ? Ou mauvais ciblage, trop concentré sur la génération Instagram et pas le public qui a poncé les VHS d'Alien ? En tout cas, les étoiles étaient très mal alignées.

Conséquence inévitable : ça devrait calmer pour longtemps tout producteur désireux de lancer un film d'horreur maritime, un peu comme l'avaient fait les bides de M.A.L. et Leviathan.

Notre critique de ce petit cauchemar fort sympathique, c'est par ici.

Et le bilan de ce désastre fort triste, c'est par là.

 

photo, Kristen StewartTwilight : Eclipse dans ta face

 

EN AVANT

La magie Pixar a donc ses limites. Avec seulement 140 millions au box-office mondial, En avant marque le pire score de toute l'histoire du studio, derrière les 180 millions du premier Toy Story (et sans même parler inflation). En France, c'est également le pire score, très loin derrière les 2 millions de Cars. Sachant que le milliard est devenu habituel pour Pixar (les récents Toy Story 4 et encore Les Indestructibles 2), et que Chris Pratt et Tom Holland étaient réunis pour doubler les héros, c'est un échec spectaculaire.

Bien sûr, il y a la donnée coronavirus. En avant est sorti aux États-Unis le 6 mars, et deux semaines plus tard, les cinémas commençaient à fermer. Même chose en France, où il est sorti le 4 mars, dix jours avant la fermeture des salles. Mais les signaux étaient déjà très négatifs, avec un des plus mauvais démarrages pour Pixar côté américain et français. Et la peur Covid n'explique pas tout puisque le box-office américain du week-end de la sortie d'En avant était très solide côté fréquentation, preuve que le public est allé en salles... voir autre chose. Même Le Voyage d'Arlo a fait mieux, c'est pour dire.

Pixar-Disney ont bien essayé de sauver les meubles avec une bascule en VOD, pour vendre En avant sur diverses plateformes (et pas juste Disney+) pour environ 20 dollars. Nul doute que ça a un peu arrangé l'affaire, mais difficile de croire à un coup de baguette magique. En ajoutant à ça la censure pure et simple du film dans plusieurs pays (Russie, Égypte, Pologne...) à cause d'une affreuse scène traumatisante où la policière cyclope parle de sa relation avec une femme, et il y a de quoi voir dans En avant une belle cata sponsorisée par le monde de 2020.

 

photoTorchés, mais en avant

 

Les Nouveaux mutants

Les Nouveaux Mutants, c'est le film qui aura prouvé que parfois il est difficile de dire ce qui est pire entre la chute et l'atterrissage, tellement tout est catastrophique. Si le film de Josh Boone n'a aucune chance de marquer la postérité pour la qualité de son scénario ou de sa mise en scène, il mériterait au moins que l'on se souvienne de lui pour son extraordinaire malchance.

 

Le pire, c'est que les problèmes avaient commencé bien avant que 2020 ne pointe le bout de son nez d'année cynique et maudite. Pour comprendre l'ampleur du désastre, il faut remonter jusqu'en 2017, année où le film a été tourné. Car 2017, c'est aussi l'année où Disney a racheté la Fox. Or, la rencontre entre ces deux évènements a pris des airs de collision entre deux chauffards bourrés au croisement d'un carrefour. A cause de ce passement de flambeau, le montage a été l'objet d'innombrables modifications, qui ont fini par donner un film que beaucoup considèrent comme monstrueusement mauvais.

 

Ensuite, Les Nouveaux Mutants a continué sa vie de vilain petit canard en pleine crise identitaire. La sortie du film en salles a sans cesse été repoussée pour ne pas gêner ses concurrents, parmi lesquels Logan, Deadpool 2 et X-Men : Dark PhoenixEnfin, 2020 s'est chargé d'asséner le coup de grâce. Avec une sortie casse-gueule en août, le film a achevé de se vautrer, et n'a rapporté que 30 million de dollars au box-office mondial, pour un budget pourtant relativement modeste (s'agissait-il d'une intuition de la production ?) de 70 millions.

 

Si vous vous en sentez le courage, notre critique est par ici.

 

photoRare image de 2020 en personne

 

 

 

Mulan

Certainement l'un des crashs les plus spectaculaires et intéressants de 2020, qui cristallise à peu près tous les problèmes de l'industrie hollywoodienne actuelle - les films faits à la chaîne, le chaos des sorties repoussées, les polémiques sociales et politiques, la guerre du streaming et le flou qui règne sur ce secteur.

À l'origine, Mulan était de toute évidence pensé comme un blockbuster à 200 millions capable de soulever un milliard, à la manière d'Aladdin, Le Roi Lion ou encore Le Livre de la Jungle. Disney visait un très large public, et particulièrement le marché asiatique de plus en plus friand de production hollywoodienne. Mais le film de Niki Caro s'est pris quelques torgnoles en 2020, d'abord avec la pandémie, qui a empêché au dernier moment sa sortie en mars.

Après deux reports pendant l'été, coup de tonnerre : Disney annonce que la sortie cinéma de Mulan est annulée, et qu'il sortira en exclusivité sur Disney+ au prix de 29,99 dollars pour les abonnés. Stupeur et hurlements pour les exploitants, les spectateurs et les abonnés, à peu près tous énervés. D'autant que la sortie cinéma est maintenue en Chine, pour confirmer le réel enjeu.

 

photo, Yifei LiuL'assaut Mulan (dans la tête de Disney)

 

Mais rien ne s'est passé comme prévu pour Disney. En Chine, ça a été un échec cuisant avec 40 millions seulement (loin des 120 millions du Roi Lion par exemple). Sur Disney+, il n'y a pas de chiffres officiels, mais entre de premiers calculs vite revus à la baisse, et l'absence totale de communication du studio, nul doute que l'opération n'a pas été reluisante. La preuve ultime : Disney n'a pas repris ce modèle pour Soul, disponible sur Disney+ sans surcoût. Mulan était un test, et le résultat n'a clairement pas été à la hauteur.

En parallèle, Mulan a été pris dans une large tempête médiatique en 2020. Soutien de l'actrice Yifei Liu aux brutalités de la police de Hong Kong, absence du personnage de Li Shang prétendument pour servir #MeToo, manque de diversité dans l'équipe, remerciements aux autorités de la région de Xinjiang où le peuple ouïghour serait persécuté, appels au boycott de tous les côtés... Sans oublier un accueil pas très heureux, notamment du côté du public chinois. Disney a fini par admettre que tout ça avait été un sacré bordel à gérer.

Ne reste plus qu'à espérer que Disney paiera le prix de ce chaos, et pas la réalisatrice Niki Caro.

Notre critique de Mulan-c'est-pas-nul,-mais-c'est-vraiment-pas-super, c'est par ici.

 

photo, Yifei LiuÀ la sortie : la solitude

 

HBO Max & Apple TV+

Avec l'arrivée en force de Disney+ en novembre 2019, Netflix avait de quoi s'inquiéter. Toutefois, la plateforme au N rouge a très bien géré l'arrivée du mastodonte et n'a pas vraiment subi la popularité de la plateforme (86 millions d'abonnés dans le monde en une grosse année).

En revanche, les autres petits nouveaux n'ont pas su tirer leur épingle du jeu face à l'omniprésence de Netflix, la force de frappe de Disney+ et la progression constante de Amazon Prime Video. C'est le cas de Quibi (on en parle juste en dessous, on ne s'y attardera donc pas ici) et de CBS All Access, qui va d'ailleurs devenir Paramount+ début 2021, mais surtout de Apple TV+ et évidemment de la très attendue HBO Max, les deux qui nous intéressent ici.

D'abord, il y a donc Apple TV+, la fameuse plateforme qui avait annoncé consacrer 6 milliards de dollars rien que pour la création de contenus originaux. Son problème n'est donc pas tant l'argent ni même un manque de programmes de qualités puisqu'entre The Morning ShowFor All MankindTed LassoDefendre Jacob ou encore Le Peuple loupla plateforme est au-dessus de la moyenne.

Non finalement, c'est tout simplement son invisibilité vis-à-vis du public. En ne mettant pas en avant ses créations, alors même qu'elles sont peu nombreuses (la plateforme reposant sur un catalogue uniquement composé de contenus originaux), la plateforme est restée dans l'ombre de ses concurrentes et loin du coeur des spectateurs. D'autant plus qu'elle fonctionne un peu à la manière de Prime Video, se cachant souvent derrière un écosystème plus vaste.

 

Photo Jennifer AnistonApple TV+ a besoin de réconfort

 

En effet, la plupart des abonnés de la plateforme n'ont pas payé pour l'avoir, puisqu'Apple TV+ était fourni gratuitement à son lancement pour une durée d'un an aux utilisateurs de nouveaux produits Apple. Sauf qu'ayant été lancée le 1er novembre 2019, l'offre gratuite a donc disparu et la quasi-totalité ne s'est pas, a priori, donné la peine de s'abonner vraiment depuis. Ainsi, de 33,6 millions d'utilisateurs américains en janvier 2020 (payants ou non), la plateforme serait passée a seulement 10 millions en mai dernier (payants ou non), avant de s'écraser à 2,2 millions d'utilisateurs payant en cette fin d'année selon Digital TV Research,

Un chiffre ridicule qui prouve sans doute que la stratégie du gratuit n'est pas forcément la bonne sur le marché du streaming. Une chose est sûre, Apple TV+ a les armes pour exploser sur le secteur, d'autant plus avec des séries comme Fondation en préparation ou des films Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese dans sa besace. Reste à espérer qu'elle se donne vraiment les moyens d'attirer le public (et vite).

 

photoFondation, future grosse sensation ?

 

De l'autre, il y a donc HBO Max. Lancée en grande pompe le 27 mai 2020 aux États-Unis pour profiter du confinement et espérer ainsi une salve d'abonnements, la plateforme a totalement raté son coup. À peine plus de deux mois après son arrivée sur le marché, suite à une multitude de couacs techniques et éthiques et un catalogue aussi stable que la relation de Johnny Depp et Amber Heard, Warner Media annonçait une restructuration majeure autour d'un nouveau président à savoir Jason Kilar.

Depuis, les affaires se sont améliorées pour la plateforme, sans pour autant convaincre. Le gros problème de HBO Max repose avant tout sur son prix (le plus cher du marché) et la qualité de sa plateforme, pas à la hauteur du coût selon les utilisateurs. Mais pire encore, comme Apple TV+, HBO Max a un gros problème : sa visibilité. Selon les derniers chiffres de AT&T, la plateforme compterait seulement 12,6 millions d'abonnés actifs début décembre, alors même que 28,7 millions de personnes ont accès à HBO Max, mais ne l'ont pas activé.

Est-ce parce qu'ils ne la veulent pas ? On peut en douter. Est-ce parce qu'ils ne le savent pas ? On peut le supposer, tant la plateforme a mal communiqué sur sa nouvelle plateforme, fusionnée plus ou moins habilement avec HBO.

 

photo, Anna KendrickLove Life et Anna Kendrick, envoyées au casse au pipe par HBO Max

 

Et c'est dommage tant la plateforme a un potentiel monstre avec son catalogue de contenus originaux dantesques (toutes les séries HBO en gros) et plusieurs créations alléchantes en perspective. Problème, elle s'est lancé sans produit d'appel majeur (la pauvre série Love Life) contrairement à Disney+ et son The Mandalorian, et elle a préféré teaser l'arrivée de grosses créations... pour dans longtemps, ce qui n'a sûrement pas donné envie au public de s'abonner rapidement.

Ainsi, Raised by Wolves de Ridley Scott a débarqué en septembre, mais n'a pas été assez mis en avant, empêchant la plateforme d'exploser. Voyant son projet coulé, c'est en tout cas ce qui a sûrement poussé Warner à le revaloriser en annonçant que les films de 2021 du studio sortiraient en simultané sur HBO Max et en salles. De quoi largement attirer un public vaste dès le 25 décembre avec Wonder Woman 1984 avant les Godzilla vs. KongMortal KombatThe Suicide Squad et autres Conjuring 3 : Sous l'emprise du diableet lui offrir presque une autre fonction.

Par conséquent, si HBO Max a complètement foiré son année 2020, elle pourrait bien devenir l'attraction de 2021. D'autant plus qu'avec une possible nouvelle stratégie à la Netflix sur les séries et aussi la liberté créatrice qu'elle offre à certains cinéastes (la fameuse Zack Snyder's Justice League), son avenir est devant elle. Reste à savoir si ses efforts pour se payer la part du lion paieront face à l'hégémonie de Disney+.

 

photoLe Snyder Cut, salut de HBO Max dès mars 2021 ?

 

Quibi

Depuis que Netflix est devenu un des empires du divertissement les plus puissants du monde, tout le monde veut prendre sa place. Et l'émission de Nagui n'aurait pas un plateau assez grand pour accueillir tous les candidats. Il n'y a pas une major qui ne se lance pas dans l'aventure de la SVoD, avec plus (Disney+) ou moins (HBO Max, Peacock) de réussite. Et les studios hollywoodiens ne sont pas les seuls à rêver du créneau. En France, les pontes de la télévision (Salto) et même des acteurs moins connus, mais passionnés (VOD Factory avec Shadowz, Outbuster, Universciné) s'y sont mis également.

Forcément, il fallait des perdants, et cette année, c'est incontestablement Quibi qui s'est vautré. Mais on ne va pas le pleurer. Fondé par l'entrepreneur Meg Whitman et Jeffrey Katzenberg, co-fondateur de Dreamworks, le service comptait capitaliser sur les "nouveaux usages" concernant la consommation de contenu. En gros, c'est un millionnaire qui a bien vu que vous rattrapiez The Walking Dead aux toilettes.

Alors que le potentiel passage progressif du grand au petit écran fait polémique, Quibi voulait passer du petit au très petit écran. Tous les contenus étaient de format court (pas plus d'une dizaine de minutes par épisode) et surtout obligatoirement consommable sur téléphone, le futur selon ses créateurs. Toutes les séries étaient formatées pour une diffusion au format classique horizontal, mais aussi au format vertical. Du divertissement prétendument adapté à la génération Tik Tok, faisant hérisser les poils de n'importe quel cinéphile.

 

photo, Sophie TurnerSurvive n'aura pas survécu

 

Malgré un catalogue généreux et surtout prestigieux (Sam Raimi ou même Steven Spielberg y ont laissé leur marque), très couteux (2 milliards de dollars d'investissement), le modèle défendu a très vite montré ses faiblesses, alors que Disney+ attirait grâce à deux ou trois pauvres programmes originaux, et ce dès sa première année d'existence. Très rapidement, l'application s'est mise à autoriser la diffusion sur téléviseur, allant à l'encontre même de son concept. Quelques mois à peine plus tard : c'était plié. L'éphémère plateforme n'a trouvé aucun repreneur pour son catalogue et a mis la clé sous la porte.

Détail amusant : la période d'essai étant de 3 mois, l'auteur de ces lignes a pu tester le service pendant la moitié de son existence sans être prélevé du moindre denier. Forcément over-ergonomique, l'application n'a pas convaincu le public visé, qui préfère regarder le dernier Honest Trailer où une compilation des bugs de Cyberpunk 2077 que la pourtant amusante 50 States of Fright de Sam Raimi sur le trône. Cet échec spectaculaire est rassurant : le grand public n'en est pas encore à privilégier son smartphone quand il s'agit de cinéma.

 

photoAprès une nuit à regarder 50 States of Fright sur ton téléphone

 

Johnny Depp

Qui aurait pu prédire, il y a seulement dix ans, quand le comédien transformait un personnage assez classique de blockbuster en pirate adulé par des millions de spectateurs, que sa carrière était sur le point de s’écrouler ? À peu près personne tant au moment de Pirates des Caraïbes, le comédien semble en mesure de transformer tout ce qu’il touche en or, tout en imposant sa volonté à rien moins que le studio Disney.

Mais depuis 2016 et l’annonce de son divorce, la star a vu son aura personnelle et professionnelle se dégrader progressivement, jusqu’à aboutir à son renvoi pur et simple des Les Animaux fantastiques 3. Accusé de violences conjugales, Depp a dû faire face aux conséquences d’une campagne de dénigrement (don’t il est largement co-responsable), laquelle a évidemment attiré l’attention des tabloïds. Ces derniers ont levé le voile sur le mode de vie dispendieux de l’acteur, au point qu’il a pu sembler proche de la ruine.

Sans doute par bravache, c’est l’artiste lui-même qui a incité avec emphase sur ses propres dépenses, notamment dans interview accordée à Rolling Stone en 2018, où il déclarait : “Il est insultant de prétendre que je dépense 30 000$ en vin par jour. C’est beaucoup plus.” Une attitude qui le plaça petit à petit en porte-à-faux d’une presse hollywoodienne jadis à ses pieds, poussant le journaliste Stephen Rodrick à le qualifier de "Marlon Brando en fin de vie” ou encore “un Dorian Gray frippé”.

 

photo, Johnny DeppUne petite mine...

 

Mais la situation n’a véritablement explosé qu’en novembre 2020. Accusé par le journal britannique The Sun d’être un “wife-beater”, littéralement un “dérouilleur d’épouse”, Johnny Depp a poursuivi la publication pour diffamation. Or, le droit anglais est extrêmement favorable à la presse, et la cour a estimé que The Sun disposait d’éléments suffisants pour que le comédien soit ainsi qualifié, avant de rejeter le pourvoi en appel de Depp.

Conséquence immédiate : il devient juridiquement possible pour tout journaliste qui le souhaite de désigner la star comme un homme violent, sans craindre de foudre judiciaire. Cette situation aurait contraint Warner à planquer Depp durant la promotion des Animaux Fantastiques 3 ou à subir une avalanche de polémiques difficilement compatibles avec la promotion d’un blockbuster à plusieurs centaines de millions de dollars. Ni une ni deux, Warner a congédié l'acteur (malgré une clause de "pay or play" contraignant le studio à verser le salaire mirifique de l'intéressé dans son intégralité) pour le remplacer séance tenante par Mads Mikkelsen.

Après des années de vaches maigres au box-office, la multiplication des scandales, rumeurs et accusation, voir un premier tribunal débouter Johnny Depp et le dernier blockbuster hollywoodien qui voulait encore de lui l’éjecter constitue une des chutes les plus spectaculaires de ces dernières années.

 

photo, Johnny DeppUne année maléfique

 

Amazon et la comédie française

Ce n’est pas exactement un scoop, la comédie compte parmi les genres plébiscités par le public hexagonal. Pas toujours au cinéma, où les bides sont au moins aussi nombreux que les réussites, mais sur petit écran, la grosse marrade bien de chez nous constitue souvent une mine d’or pour les chaînes de télé. Rien d’étonnant donc à ce qu’une plateforme comme Amazon, quand il est question de sélectionner des projets français, cherche à attirer ce type de produit et ce type de public.

Malheureusement, cette rationalité industrielle, si elle ne s’accompagne pas d’un peu de flair, peut donner des résultats cruels. Dès 2018 et la catastrophique série Deutsch-Les-Landes, on avait bien vu qu’Amazon Prime butait un peu sur l’humour franchouille, matière explosive s’il en est. Et 2020 a marqué une nouvelle étape dans l’opportunisme humoristique.

 

photoDeux heures moins le quart avant, Jesus crie

 

Profitant de la fermeture des salles et de la nécessité pour certains distributeurs de trouver un débouché à des oeuvres don’t l’exploitation a été étouffée par la crise sanitaire, l’entreprise s’est à nouveau positionnée du côté de l’humour, avec ForteBrutus Vs César et Connectés. Le premier est un embarrassant ratage, qui est néanmoins parvenu à attirer une relative attention médiatique, le deuxième est un sommet de gêne signé Keiron, dont il se dit que son distributeur a été plus que soulagé d’esquiver une sortie cinéma, et dont on peine à croire que quiconque l’a regardé avant d’en négocier l’acquisition.

Mais quand Amazon investit directement dans un projet, le résultat est encore plus spectaculaire de nullité. Invraisemblablement opportuniste, Connectés est une tentative de réunir quelques figures vaguement bankables du genre, sous un prétexte fallacieux (le confinement justement), collectionnant les clichés à la mode (de la réunion, zoom, en passant par le pire du vaudeville). Tourné en dépit du bon sens et sans la moindre exigence technique, le métrage a été accueilli par une volée de bois vert sur les réseaux et dans la presse.

Au-delà de la qualité de ces productions, cette situation pose la question de la stratégie d’Amazon Prime sur le territoire français. Et la réponse est sans appel : elle brille par son absence, tant elle paraît à courte vue et dénuée d'ambition. Reste à savoir si l’entreprise souhaitera s’inspirer du positionnement de Netflix, manifestement décidé à régulariser ses relations avec le marché français, afin de profiter au mieux du dynamisme et de l’attachement de sa population au divertissement audiovisuel. 

 

photo, Connectés, Pascal Demolon, François-Xavier Demaison, Nadia FarèsL'enfer, c'est les autres sur Zoom

 

LE SACRIFICE DE MIGNONNES SUR L’AUTEL DE LA PROMO QUI TÂCHE 

Mignonnes devrait rester comme un cas d’école de communication désastreuse, d’emballement hystérique, mais aussi d’irresponsabilité collective, le tout au seul détriment d’un (bon) film indépendant. Tout avait pourtant commencé comme dans le meilleur des mondes. Présenté à Sundance puis Berlin, le premier long-métrage de Maïmouna Doucouré est salué pour son intelligence, sa finesse et son courage, en cela qu’il dépeint comment la société occidentale maquille la sexualisation des jeunes filles en parodie d’émancipation. 

Ovationné et primé, Mignonnes attire logiquement l’attention de Netflix, qui acquiert les droits d’exploitation de l’œuvre pour tous les territoires, exception faite de la France, où il est sorti le 19 août. Parallèlement, Netflix lance la promotion du film... et c’est la catastrophe. La faute à une affiche putassière, aux antipodes du contenu du film, et à une bande-annonce ambiguë à force de maladresses.  

 

photo, Fathia Youssouf AbdillahiQuand ta promo se passe moins bien que celle de Riverdale

 

Dès lors, c’est l’emballement. Une poignée de militants américains d’extrême droite et quelques excités du QAnon fondent sur les réseaux sociaux, détournant images et bandes-annonces pour faire du film un soi-disant scandale pédo-pornographique. Dans un pays volontiers puritain à une époque où le moindre scandale bénéficie de la caisse de résonnance des réseaux sociaux, il n'en faudra pas plus pour que des milliers de personnes s'emparent du sujet et témoignent de leur indignation. Une vaste campagne de dénigrement s’en suivra tout le long de la promotion jusqu’à la sortie du film sur la plateforme de SVOD, qui culminera avec une plainte déposée devant une cour de justice texane, laissée plus ou moins à l’abandon depuis. 

Au final, c’est bien le film et sa réalisatrice qui ont été particulièrement maltraités durant cet épisode, démultiplié par la fièvre entourant une élection américaine polarisée à l’extrême et en mal de symboles. Une explosion en vol pathétique qui, servira, on l’espère, à Netflix de leçon quant à la promotion de ses futures acquisitions. 

 

photo, Fathia Youssouf Abdillahi, Medina El AidiGrosse ambiance

 

LE CRASH DE Warner avec hbo max

Warner Bros. devait tout écraser en 2020 avec Wonder Woman 1984Tenet, Conjuring 3 : sous l'emprise du diable, Godzilla vs. Kong et Dune. Mais la pandémie est passée par là, et Warner est devenu warrior. En décidant de maintenir la sortie du film de Christopher Nolan, le studio a pris la tête de l'industrie du cinéma de divertissement, peut-être un peu malgré lui. Car tandis qu’eux sautaient dans le vide, en programmant Tenet puis WW1984 en septembre et octobre, Disney et compagnie reculaient.

Tenet devait rassurer, Tenet devait tout relancer, mais Tenet a échoué - du moins côté business. Mais Warner a continué la bataille, en repoussant Wonder Woman 1984 à l'ultime créneau de 2020, toute fin décembre. En l'espace de quelques mois, alors que Disney était considéré comme le fossoyeur des salles de cinéma, Warner portait seul la flamme de l'espoir du blockbuster.

Jusqu'au jour fatidique où tout a changé, début décembre : Warner Bros. bouscule tout et annonce une stratégie révolutionnaire pour leurs grosses sorties de 2021. Dune, The Matrix 4, The Suicide Squad et compagnie sortiront ainsi au cinéma et sur HBO Max, dans un cadre exceptionnel pour un mois. La manoeuvre prévue pour WW1984 devient le modèle de 2021. Ainsi, le géant se met à genoux face au streaming. 

 

photo, Gal GadotPrise au piège

 

Difficile de ne pas comprendre les raisons de cette stratégie. La première : la pandémie est encore là, et tout studio non-suicidaire doit agir en conséquence, pour ne pas subir des mois de reports et autres décisions précipitées. La deuxième : Warner doit imposer HBO Max comme un acteur majeur du streaming et le meilleur moyen d'attirer les abonnés est de les attirer avec des contenus excitants.

Depuis, le studio est pris dans une tempête, entre les artistes et les salles de cinéma. Christopher Nolan, Denis Villeneuve et d'autres ont exprimé leur dégoût et colère. Les acteurs et leurs agents craignent des salaires amoindris, sans les bénéfices sur les recettes du box-office. Et les salles de cinéma sont plus énervées que jamais face à ce coup de poignard.

D'autant que personne n'est dupe. Si Warner a seulement annoncé une stratégie pour 2021, nul doute que ce test servira pour décider de la suite. Si jamais le public désertait les salles de cinéma et se jetait sur HBO Max pour voir Godzilla vs Kong et Conjuring 3, comment imaginer que le studio ne misera pas sur le streaming à l'avenir ? Comment croire en salles de cinéma, si le public envoyait ce signal ?

Disney adopte la même stratégie similaire pour Raya et le Dernier Dragon, qui sortira sur Disney+ et au cinéma. Une page se tourne donc, pour le pire et pour le meilleur.

 

Photo Timothée ChalametTimothée chanmé

 

CYBERPUNK 2077

Concoctée par CD Projekt depuis 2012, la nouvelle franchise du studio derrière The Witcher devait nous en mettre plein la margoulette. Univers issu d'un jeu de rôle culte, promesses démentielles d'une richesse délirante, d'une profondeur de jeu abyssale, de possibilités étourdissantes, le tout nimbé d'une direction artistique aussi fastueuse que mature... Cyberpunk 2077 devait mettre tout le monde d'accord, projeter définitivement son studio en orbite et établir une nouvelle franchise directement au panthéon des univers vidéoludiques les plus inoubliables. Le résultat fut tout autre, la consécration de l'entreprise s'étant muée en un fiasco aux proportions historiques.

Après des années de "Death March" (littéralement "marche à la mort", un rythme encore supérieur au "crunch"), qui a provoqué de nombreux départs et polémiques quant à la gestion de CD Projekt), le studio décide de ne pas transmettre à la presse les versions "old gen" - PS4 et Xbox One - et de ne laisser aux critiques qu'une minuscule dizaine de jours pour venir à bout de la bête. Quelques publications tenteront bien de mettre en garde les utilisateurs concernant cet angle mort, mais elles échoueront à deviner l'ampleur de la catastrophe, tout comme elles ne pourront juguler la déception, puis la colère des joueurs.

Or, les possesseurs de PS4 et Xbox One représentent, et de loin, la majorité du parc de machines accueillant le jeu. De scandale, on passe à une tout autre dimension, l'attitude de CD Projekt ressemblant de plus en plus à une escroquerie parfaitement irresponsable. Ajoutons à cela la décision de Sony de rembourser ses clients et de retirer purement et simplement Cyberpunk 2077 de ses plateformes de vente, des versions honteusement buguées au lancement et une écriture qui ferait rougir de honte un enfant de 11 ans, et on comprendra combien la grand-messe du jeu vidéo a tourné au carnage absolu, alors que la valeur du studio en bourse a dévissé jusqu'à se diviser par deux.

 

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commentaires
En avant... les approximations !
26/12/2020 à 18:57

Contrairement à ce qui est écrit dans cet article imparfait, les recettes d'En Avant étaient très positives avant le confinement. Pourquoi un simple lecteur dois faire le travail de journaliste et rappeler que le film est sorti en France le 4 mars (deux semaines avant le confinement) et le 6 Mars aux USA (trois semaines avant le confinement). C'est du journalisme a la Eric Zemmour : on utilise des faits comme ca nous arrange et on compare l'incomparable (Le voyage d'arlo a eu le droit a une vrai vie au cinema) pour passer ses propres messages. Bravo messieurs !

Thierry
26/12/2020 à 09:02

Tenet, huh.......

J’ai découvert cette chose il y a deux jours et je félicite et envoie toute ma compassion à tous les humains qui sont restés enfermés pendant presque trois heures en tout, avec un masque sur la face, regardant ce film très intelligent et obscur et froid. Pas d’émotions. Sans doute le pire film possible en cette période de psychose collective. De bons points cependant puisque c’est un film en phase avec l’époque, la notion d’inversion et de régression et de retour dans le passé. Incroyable que ce film ait engrangé 350 millions de dollars. Je reste un fan super excité de Inception et Interstellar dans une moindre mesure. ????

Birdy 2 le retour
25/12/2020 à 22:24

@ Mysterek : aaah ce fameux débat sur la pkoi du comment des paradoxes... Quand j'ai vu Mulholland Drive, j'ai pas tout de suite compris, mais j'étais fasciné. Et ensuite, j'ai décortiqué et encore plus aimé, le film faisait sens.
J'ai revu Tenet depuis sa sortie VOD, et j'en apprécie auj les rouages de la montre suisse. J'ai toujours pourtant à redire sur certains passages et ses fameux paradoxes. Il me semble que c'est confus là où ça devrait faire sens quand on le revisionne en pouvant relire les indices parsemés.

PatrickJammet
25/12/2020 à 21:03

... 2020, marqueur... Mulan, Disney, 30 boules. En parallèle Calamity Jane; la passe, le tarif (la presse)... Approximativement. Jack & Guillaume, sa Corderie Royale de France... Hard !? La Légende... https://youtu.be/nuygYaNgGg4

Murata
25/12/2020 à 20:10

J'ai adoré Tenet pour ma part mais à l'instar de Tarantino, Nolan a ses haters inconditionnels.

Trump will Be President for Four more Year,
25/12/2020 à 19:58

Schwabb, et les gars du Great Reseter vont reseter ce secteur -Hollywood- qui était DEJA dans le mur, çà fait une quinzaine d'annee qu'ils ne font plus que du consommable DCU, Marvel, Reboot etr autres Spin OFF,
le Corona-La Couronne- sett à cela, il est une oppoertunité extraordinaire d'envoyer ce cinoche là où il merite d'être: dans la Fosse

MystereK
25/12/2020 à 18:32

TENET C'EST NUL Non seulement le montage de Tenet n'a rien de chaotique et se tient parfairemetn, mais les concept sont expliqué et les paradoxe scientifiquement correctement exploité. Parce que justement, les paradoxe, cela n'a pas d'explication et tant que vous n'aurez pas compris ce concept de base de la physique, vous ne pourrez pas apprécier le filma à sa juste valeur à force de chercher une explication là où il n'y en a pas. Il y a des concept scientifique qui dépasse la logique, c'est pourquoi on les appelle des paradoxes.

Daddy Rich
25/12/2020 à 17:26

Les bides de 2020 j'en ai déjà parlé dans un post précédent!
Mais je reviens vraiment sur MA grosse déception de cette année... TENET!
J'ai voulu y croire... J'ai attendu...
Ma déception n'en fut que plus grande!
La seule bonne chose que je retienne de ce ratage, c'est la musique (qui pourtant est bien trop présente durant le film en lui même!)
Mais à écouter comme ça, elle est très réussi!
Sinon, les bides et navets classiques qui viennent jalonner 365 jours moroses!

alulu
25/12/2020 à 16:40

A propos d'Underwater, j'avais lu une remarque pertinente d'un habitué du forum de MadMovies. Le film ne fonctionne pas car quasi tout se passe dans les profondeurs et non dans les coursives bien balisées du genre. C'est plus compliqué qu'il n'y parait de renouveler le genre mine de rien.

Carter
25/12/2020 à 14:36

Vous avez très bien résumé l'année 2020, et les flops bien mérités de Nolan, qui s'entête à nous faire le même film en nous faisant croire qu'il est un grand cinéaste, de HBOMax, plate-forme qui méprise le cinéma, de Milan, film industriel à l'image de la firme qui l'a produit, de toute cette catastrophe enfin, du cinéma américain, tout juste bon à faire des remakes de remakes, tout en nous faisant la morale.
A vomir !

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