Cannes 2008 en direct

Thomas Douineau | 13 mai 2008
Thomas Douineau | 13 mai 2008

Mercredi 14 mai

 

Blindness de Fernando Meirelles, avec Julianne Moore, Mark Ruffalo. 1h58. (film d'ouverture)

Une épidémie de cécité ravage la planète. Espérons qu'elle n'atteigne pas les festivaliers, qui vont avoir sacrément besoin de leurs yeux pour les dix jours à venir.

 

                                    Retrouvez la critique du film en cliquant ci-dessous

             

   

 

Jeudi 15 mai

 

Leonera de Pablo Trapero, avec Elli Medeiros. 1h53.

Une taularde tente d'élever son enfant né en prison. Par le réalisateur de Nacido y criado.

 

 

 

Valse avec Bashir d'Ari Folman. 1h30.

Venu tout droit d'Israël, un documentaire d'animation (si si) qui pourrait s'affirmer comme la curiosité de la compétition. Le réalisateur y explore ses rares souvenirs de la première guerre du Liban...

 

 

 

Vendredi 16 mai

 

Un conte de Noël d'Arnaud Desplechin, avec Catherine Deneuve, Mathieu Amalric. 2h30.

Le grand Arnaud revient pour une nouvelle histoire de famille réunissant les habitués du cinéaste ainsi que quelques nouveaux (Anne Consigny, Melvil Poupaud). Voilà qui constituerait une fort jolie Palme d'Or pour le cinéma français, un quart de siècle après l'indéboulonnable Pialat. Présenté ce vendredi, le film sortira en salles dès mercredi 21.

 

 

 

 

Les trois singes de Nuri Bilge Ceylan, avec Hatice Aslan, Yavuz Bingol. 1h49.

Le réalisateur turc, qui commence à connaître la Croisette, revient avec une fable sur le rapport à la vérité des membres d'une famille d'Istanbul. Médaille d'argent en 2003 avec Uzak, parviendra-t-il à faire mieux cette année ?

 

 

 

Samedi 17 mai

 

Linha de passe de Walter Salles & Daniela Thomas, avec Vinicius de Oliveira. 1h48.

Après une parenthèse américaine, Walter Salles revient au Brésil pour y suivre le destin de quatre frères nés de quatre pères différents et de leur mère, une nouvelle fois enceinte. Ça sent le social...

 

24 city de Jia Zhang Ke. 1h52.

Le réalisateur de Still life dépeint le quotidien des résidents d'un immeuble de luxe flambant neuf, pour la plupart des nouveaux riches, qui naviguent entre nostalgie du socialisme et désir de réussite future. À voir avec une thermos de café pas loin. 

 

 

 

 

Dimanche 18 mai

 

Gomorra de Matteo Garrone, avec Toni Servillo et Gianfelice Imparato. 2h15.

Le premier des deux films italiens de la sélection est un film noir autour de six personnages et leur rapport au crime. L'image est belle, l'ambiance intrigante... Alléchant. 

 

 

 

 

Serbis de Brillante Mendoza, avec Gina Pareño et Dan Alvaro. 1h30.

Le réalisateur du beau John John présente un film sur des gigolos proposant leurs services dans un cinéma érotique des années 70. Avec également un peu de bigamie dans l'air, Serbis a de quoi créer un micro scandale chez les festivaliers. Surtout s'il y a quelques scènes un peu chaudes...

 

 

 

 

Lundi 19 mai

 

Le silence de Lorna de Luc & Jean-Pierre Dardenne, avec Jérémie Renier et Arta Dobroshi. 1h45.

Passée la question rengaine du "et s'ils entraient dans l'Histoire en raflant une troisième Palme ?", Le silence de Lorna fait l'évènement par lui-même, les Dardenne étant les rois du cinéma dit social. Mafia et mariage blanc sont au centre d'un film qui ne devrait pas dépayser les fans des frangins belges.

 

 

 

Two lovers de James Gray, avec Joaquin Phoenix et Gwyneth Paltrow. 1h40.

L'un des cinéastes les plus précieux et rares (3 films en 14 ans !) crée la surprise en revenant à Cannes un an après un We own the night oublié au palmarès. Surprise également dans le sujet du film (un homme hésite entre deux femmes), qui se démarque de la veine polardeuse expolorée jusqu'alors. Et si la troisième surprise de Two lovers était une consécration le dimanche 25 ?

 

 

 

 

Mardi 20 mai

 

L'échange de Clint Eastwood, avec  Angelina Jolie et John Malkovich. 2h21.

Sacré Clint, qui n'en finit plus de nous surprendre. Souvent boudé par le palmarès mais acclamé par le public lors de ses dernières apparitions cannoises, il tentera de prendre le jury par surprise avec cette histoire de kidnapping ne se terminant bien qu'en apparence. Un film fait pour plaire à Sean Penn, avide de ce genre de thématique. Et, à n'en pas douter, l'un des grands moments de la montée des marches, puisque Brad et Angelina seront là. De quoi faire kiffer la ménagère.

 

 

 

Delta de Kornél Mundruczo, avec Félix Lajko et Orsolya Toth. 1h32.

La présentation de Delta est l'occasion pour les cinéphiles du monde entier de réviser leurs connaissances en terme de cinéma hongrois et de découvrir qu'il n'y a pas que Béla Tarr. Kornél Mundruczo y raconte les retrouvailles d'un frère et une soeur qui ignoraient l'existence de l'autre, et qui scellent cette fraternité nouvelle en construisant ensembleune maison sur pilotis. Béla, reviens.
 
 

 

 

 

Mercredi 21 mai

 

La femme sans tête de Lucrecia Martel, avec Inés Efron et María Vaner. 1h27.

Fer de lance de ce cinéma argentin qui n'en finit plus d'aller bien, Lucrecia Martel revient avec un thriller-psychodrame assez intrigant.

 

 

 

Che de Steven Soderbergh, avec  Benicio Del Toro, Franka Potente. 4h28.

Voilà sans doute LE défi de la semaine pour les festivaliers : comment, après une semaine de projections et de nuits blanches, parvenir à rester éveillé plus de 4 heures de suite devant le film-marathon de Soderbergh ? Capable du meilleur comme du pire, le réalisateur américain fait preuve d'un grand courage (ou d'une inconscience sans borne) pour oser présenter un film aussi long en compétition.

 

 

 

Jeudi 22 mai

 

La frontière de l'aube de Philippe Garrel, avec Louis Garrel et Laura Smet. 1h45.

Plus près de ses Amants réguliers que de Kathryn Bigelow, Philippe Garrel poursuit dans le noir et blanc, le dénuement, l'auteurisme jusqu'auboutiste. Et tourneà nouveau avec son fils Louis, sa plus grande réussite, sorte de Jean-Pierre Léaud version XXIè siècle. Une curiosité.

 

 


 

 

Adoration d'Atom Egoyan, avec Scott Speedman et Rachel Blanchard. 1h40.

Un peu en perte de vitesse depuis le début du siècle, Atom Egoyan renoue avec les thèmes qui firent ses plus grandes réussites (la puissance de l'image, le pouvoir maléfique et salvateur du sexe) à travers le portrait d'un ado qui réinvente sa vie sur Internet. Pas le film le plus attendu de la quinzaine, Adoration est pourtant loin d'être anodin.

 

 

Vendredi 23 mai

 

Synecdoche, New York de Charlie Kaufman, avec Philip Seymour Hoffman et Michelle Williams. 2h04.

Quand le scénariste le plus barré d'Hollywood passe à la réalisation, on est en droit d'attendre un film singulier et dévastateur. En revanche, au vu des déclarations de Sean Penn sur le rapport des films à la réalité et ce genre de balivernes, il n'est pas sûr que Synecdoche ait ses chances au palmarès...

 

 


 

 

 

Il divo de Paolo Sorrentino, avec Toni Servillo. 1h50.

Après plusieurs comédies grinçantes pas vraiment appréciées par Cannes, Sorrentino propose un film sur Giulio Andreotti, président du conseil italien pendant plusieurs décennies. Le film a d'ores et déjà créé la polémique en Italie, Andreotti ayant fait part de sa fureur devant ce portrait qu'il juge caricatural et mensonger. Qu'en pensera le jury ?

 

My magic d'Eric Khoo, avec Francis Bosco. 1h15.

Acclamé il y a trois ans avec Be with me,  Khoo débarque avec un My magic a priori moins original. C'est sans compter sur le talent unique du singapourien, incapable de traiter un sujet comme tout le monde...

 

 

Samedi 24 mai

 

Entre les murs de Laurent Cantet, avec François Bégaudeau. 2h08.

C'est rare de voir un écrivain jouer son propre rôle dans l'adaptation de l'un de ses livres. Le dernier film français en compétition est une fiction proche du docu, racontant un jeune prof de français, ses élèves, leurs rapports et leur vision de la langue. Si c'est aussi beau et drôle que le livre, voilà qui pourrait constituer l'une des surprises du festival.

 

Rendez-vous à Palerme de Wim Wenders, avec  Milla Jovovich et Dennis Hopper. 2h04.

Wim n'est pas mort, et il compte bien le prouver avec ce Palermo shooting qui flaire bon le Wenders des eighties. Avec un Dennis Hopper qu'on annonce grandiose.

 

 

Dimanche 25 mai

 

What just happened ? de Barry Levinson, avec Robert De Niro, Bruce Willis. 1h46. (film de clôture)

Bob De Niro joue le rôle d'un producteur au bout du rouleau qui a franchement du mal à boucler sonnouveau film. Avec une pléiade d'acteurs (dont Sean Penn) dans leur propre rôle, cette semi-comédie devrait détendre tout le monde après la palmarès.

 

 

 

Jeudi 15 mai

 

Kung fu panda de Mark Osborne & John Stevenson. 1h35.

Le dernier-né de chez Dreamworks est un gros panda paresseux, qui va devoir s'y mettre sérieusement s'il veut devenir le roi du kung-fu et buter du léopard...

 

 

 

Samedi 17 mai

 

Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen, avec Scarlett Johansson, Penélope Cruz. 1h36.

Ce qui est sûr, c'est que le dernier Woody va faire l'évènement sur les marches, avec ses deux b... onnes actrices dont l'apparition devrait susciter l'hystérie. En sera-t-il de même sur l'écran ? Avec l'annonce d'une scène lesbienne hot hot hot, le film du new-yorkais devrait en tout cas faire parler de lui.

 

 

 

The chaser de Na Hong-jin, avec Kim Yun-seok, Ha Jung-woo. 2h03.

Comme A bittersweet life il y a trois ans, ce polar coréen bénéficiera d'une séance nocturne. Annoncé comme très sanglant, le film développe la thématique usée jusqu'à la corde (mais toujours potentiellement captivante) du duel à distance entre un flic et un tueur...

 

 

 

Dimanche 18 mai

 

Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal de Steven Spielberg, avec Harrison Ford, Shia LaBeouf. 2h03.

Faut-il encore présenter le rereretour du papy archéologue le plus populaire du monde ? Là encore, voilà une projection qui devrait créer l'évènement. Plus dure sera la chute si le film provoque la légère déception que l'on commence à évoquer çà et là...

 

 

 

 

Mardi 20 mai

 

Maradona d'Emir Kusturica. 1h30.

Outre un portrait de l'un des footballeurs les plus géniaux de l'histoire, Maradona pourrait bien avoir pour sujet principal la rencontre entre deux artistes hauts en couleur mais à bout de souffle. Pour les amateurs de foot et pour les fans du Kustu d'avant, c'est forcément une bonne nouvelle.

 

 

Mercredi 21 mai

 

Surveillance de Jennifer Chambers Lynch, avec Julia Ormond et Bill Pullman. 1h38.

A priori, le sujet du deuxième film de Jennifer Lynch (la fille de) est moins tordu que celui de son Boxing Helena. Cette histoire d'agents du FBI venus enquêter dans une petite ville fait penser (de loin) à Twin Peaks... Simple vue de l'esprit, ou vraie filiation ?

 

 

 

Samedi 24 mai

 

Le bon, la brute, le cinglé de Kim Jee-woon, avec Jung Woo-Sung, Lee Byung-hun. 2h.

Trois ans après A bittersweet life, Kim Jee-woon bénéficie à nouveau d'une séance spéciale pour une comédie d'aventures très référencée et très très très asiatique, puisqu'elle mêle armée japonaise, voyous chinois et gangster coréens.

 

 

Légende :

UCR - Un certain regard

QR - Quinzaine des réalisateurs

 

 

Jeudi 15 mai

 

Hunger de Steve McQueen, avec Michael Fassbender. 1h40. UCR (ouverture).

Non, le héros de Bullitt n'est pas revenu d'entre les morts... En revanche, son homonyme britannique est vivant, et propose un film "à la Sheridan" sur le destin de membres de l'IRA.

 

Quatre nuits avec Anna de Jerzy Skolimowski, avec Artur Steranko. 1h27. QR (ouverture).

Le scénariste du Couteau dans l'eau débarque à Cannes avec un drame sur la relation entre la victime d'un viol et un infirmier qui en fut le témoin.

 

Tokyo !, de Leos Carax, Michel Gondry et Bong Joon-ho. 1h50. UCR. 

Un film en forme de triangle, trois réalisateurs à part mettant en scène leur vision de cette ville magique qu'est Tokyo. Possiblement l'évènement hype du festival.

 

 

Vendredi 16 mai

 

Le voyage aux Pyrénées de Jean-Marie et Arnaud Larrieu, avec Jean-Pierre Darroussin, Sabine Azéma. 1h42. QR.

Forcément un peu déçus de ne pas retrouver la compétition, les frères Larrieu reviennent avec un troisième long mêlant toujours sexe, montagne et bourgeoisie bohème. L'anti Jean Becker par excellence.

 

 

 

Dernier maquis de Rabah Ameur-Zaïmeche, avec Fellag, Christian Milia-Darmezin. 1h33. QR.

Après avoir séduit la Croisette, RAZ revient avec l'histoire potentiellement polémique du PDG d'une PME qui décide d'ouvrir une mosquée et en nomme l'imam sans concertation. Affaire à suivre.

 

Boogie de Radu Muntean, avec Anamaria Marinca. 1h43. QR.

L'héroïne de 4 mois, 3 semaines, 2 jours est de retour à Cannes, pour un film a priori bien plus léger que la Palme d'Or de Mungiu. Boogie décrit en effet une nuit mouvementée au cours de laquelle un trentenaire décide de revisiter les lieux communs de sa jeunesse (alcool, jeu, filles).

 

 

Samedi 17 mai

 

 

Blind loves de Juraj Lehotsky, avec Peter Kolesar. 1h17. QR.

La cécité est décidément l'un des thèmes phares de ce festival, puisqu'après Blindness, c'est ce documentaire tchèque qui s'y consacre en décrivant l'amour tel qu'il est vu par les aveugles.

 

Cloud 9 d'Andreas Dresen. 1h38. UCR.

Après trente ans d'un mariage sans vagues, une femme entame une aventure passionnée avec un homme de 76 ans. Y aura-t-il des scènes à la Japon dans ce premier film allemand ?

 

Tony Manero de Pablo Larrain, avec Alfredo Castro. 1h39. QR.

Ça commence comme un Disco à la chilienne, ça se termine comme un polar. Le tout se déroulant sous le régime de Pinochet. Un deuxième film intrigant à souhait, comme le festival sait les dénicher.

 

Je veux voir de Joana Hadjithomas & Khalil Joreige, avec Catherine Deneuve, Rabih Mroué. 1h15. UCR.

Double actualité pour la grande Catherine, qui "joue" son propre rôle dans ce semi documentaire libanais traitant à la fois de la guerre et du rôle possible du cinéma.

 

 

 

De la guerre de Bertrand Bonello, avec Mathieu Amalric, Asia Argento. 2h10. QR.

Le réalisateur le plus intello de France propose un nouveau film improbable et exigeant, l'histoire d'un homme qui, ayant passé une nuit dans un cercueil à la suite d'un incident, reconsidère sa vie et part à la recherche d'un lieu reculé, dominé par une gourou italienne. Ça promet.

 

 

 

Tokyo Sonata de Kiyoshi Kurosawa, avec Koji Yakusho. 1h59. UCR.

Le réalisateur de Jellyfish débarque avec un pur drame autour de l'éclatement d'une famille, délaissant (temporairement ?) le genre fantastique qui l'a fait connaître.

 

 

Dimanche 18 mai

 

Eldorado de et avec Bouli Lanners, avec aussi Philippe Nahon. 1h25. QR.

L'acteur-réalisateur belge, vu récemment chez Benchetrit, tente à nouveau sa chance avec un road movie en couleurs qui poursuit le travail amorcé avec Ultranova. Une curiosité en puissance.

 

La vie moderne de Raymond Depardon. 1h28. UCR.

Pendant dix ans, le meilleur documentariste français du monde a suivi quelques paysans de moyenne montagne. Faisons-lui confiance pour rendre intéressant ce sujet peu transcendant. un effort.

 

Acné de Federico Veiroj, avec Alejandro Tocar. 1h27. QR.

Trouver un acteur nommé Tocar pour en interpréter un, il fallait le faire. Comme son titre l'indique, ce film sud-américain s'intéresse aux premiers émois sexuels (et boutonneux) d'un ado aussi timide qu'en chaleur. Avec sans doute un autre traitement qu'American pie.

 

Afterschool d'Antonio Campos, avec Emory Cohen. 2h02. UCR.

Un étudiant américain filme par hasard la mort tragique de deux de ses amis. Et utilise les images dans le cadre d'un projet audiovisuel destiné à accelérer le processus de deuil. Sujet inconfortable, premières images à tomber : un film à marquer d'une pierre blanche. 

 

40x15 d'Olivier Jahan. 1h38. QR.

Le réalisateur de Faites comme si (je) n'étais pas là propose un doc sur... la quinzaine des réalisateurs. Rétrospective planplan ou hommage stylé, pour les 40 ans de la section ? Il y a de quoi douter.

 

 

Lundi 19 mai

 

Versailles de Pierre Schoeller, avec Guillaume Depardieu et Aure Atika. 1h53. UCR.

Un petit garçon et sa mère SDF rencontrent un type guère mieux loti. Sans doute pas la comédie de la quinzaine, mais un film avec Guillaume Depardieu a toujours quelque chose d'attirant.

 

Liverpool de Lisandro Alonso, avec Juan Fernandez. 1h24. QR.

Un marin en permission se rend dans le hameau où il est né pour prendre des nouvelles d'une famille qu'il n'est pas allé voir depuis 20 ans. Il découvre notamment que sa mère est toujours vivante. Plein de neige et de glace d'un bout à l'autre, le film sera-t-il aussi beau que blanc ?

 

Le genou d'Artemide de Jean-Marie Straub, avec Andrea Bacci. 1h07. QR.

Du premier film de Straub sans Huillet, on ne sait rien si ce n'est qu'il s'inspire du film La bête sauvage de Cesare Pavese (dont l'ombre régnait déjà sur Ces rencontres avec eux). À réserver aux amateurs.

 

Taraneh Tanhaïye Tehran de Saman Salour, avec Jalili Behrouz. 1h17. QR.

À Teheran, deux cousins installent (illégalement) des antennes paraboliques pour s'en sortir. Jusqu'au drame. Les films iraniens sont souvent courts et touchants. Celui-ci confirmera-t-il cette règle ?

 

Involontaires de Ruben Östlund. 1h38. UCR.

 

 

Mardi 20 mai

 

Los bastardos d'Amat Escalante, avec Kenny Johnson. 1h30. UCR.

Le Carlos Reygadas de la comédie, auteur du très étrange Sangre, revient à Un Certain regard avec le récit du voyage de deux illettrés mexicains, qui se retrouvent bientôt accusés de meurtre. Puisqu'on vous dit que c'est une comédie.

 

Elève libre de Joachim Lafosse, avec Yannick Rénier, Jonathan Zaccaï. 1h45. QR.

Après le fabuleux Nue propriété, le Belge Joachim Lafosse atteindrait une nouvelle fois des sommets avec ce roman d'apprentissage qu'on annonce cruel et intense. Avec le trop rare Yannick Rénier.

 

Johnny Mad Dog de Jean-Stéphane Sauvaire, avec Christopher Minie. 1h37. UCR.

Parcours croisé de deux ados africains pris dans la guerre civile. L'un a fait le choix des armes, l'autre celui de l'optimisme béat. L'un avance, l'autre fuit. Et si c'était une Cité de Dieu version modeste ?

 

Les bureaux de Dieu de Claire Simon, avec Béatrice Dalle, Nathalie Baye. 2h02. QR.

Joli casting pour Claire Simon, qui suit le quotidien de cinq conseillères du planning familial. Outre Dalle et Baye, elles sont interprétées par Isabelle Carré, Nicole Garcia et Rachida Brakni. Il y a pire.

 

Le chant des oiseaux d'Albert Serra, avec Lluís Carbó et Lluís Serrat. 1h39. QR.

Après avoir revisité Don Quixote, le cinéaste d'Honor de cavalleria retrouve ses deux interprètes pour raconter le périple des Rois Mages. À sa façon, évidemment : ça nous promet des étendues désertiques et de longues marches en silence.

 

 

Mercredi 21 mai


La nouvelle vie de Monsieur Horten de Bent Hamer, avec Baard Owe. 1h30. UCR.

Le génial réalisateur de Eggs et Factotum retourne au pays pour dépendre à la scandinave la retraite d'un cheminot norvégien. Une nouvelle fois, ça s'annonce hilarant, à condition d'apprécier l'humour nordique.

 

Le reste de la nuit de Francesco Munzi, avec Stefano Cassetti, Aurélien Recoing. 1h41. QR.

Virée par les bourgeois qui l'employaient, une gouvernante trouve refuge chez son ancien fiancé, fraîchement sorti de prison. Un film italien aux allures de drame social.

 

La fête de la fille morte de Matheus Nachtergaele, avec Dira Paes. 1h50. UCR.

L'un des acteurs de La cité de Dieu passe derrière la caméra pour l'histoire d'un jeune brésilien sacrifié par les habitants de son village, qui le croient capable de faire ressusciter une petite fille présumée morte. Ça sent la métaphysique et/ou le surnaturel.

 

Ce cher mois d'août de Miguel Gomes, avec Sonia Bandeira. 2h27. QR.

Le réalisateur portugais décrit le mois d'août fort animé d'un village de monatgne. 2h27 de barbecue et de chasse au sanglier, ça vous dit ?

 

Jeudi 22 mai

 

Ocean flame de Liu Fen Do, avec Fan Liao. 2h10. UCR.

On sait très peu de choses de ce film hongkongais,  si ce n'est qu'il tourne autour d'une histoire d'adultère et de maître-chanteur.

 

Shultes, de Bakur Bakuradze, avec Gela Chitava. 1h40. QR.

Contraint d'arrêter sa carrière suite à une grave blessure, un ancien athlète devient pickpocket et tombe amoureux d'une de ses victimes. Un premier film russe.

 

Salamandra de Pedro Aguero, avec  Dolores Fonzi. 1h31. QR.

Rêveries en Patagonie : mieux vaut réduire Salamandra à ce raccourci plutôt  que d'en dévoiler un pitch à peu près incompréhensible.

 

Wendy and Lucy de Kelly Reichardt, avec Will Oldham et Michelle Williams. 1h20. UCR.

Après Old joy, on attend beaucoup du deuxième film de Kelly Reichardt, nouveau road trip sans un doute un peu moins paisible que le précédent.

 

Monsieur Morimoto de Nicola Sornaga, avec Morimoto Kenishi. 2h05. QR.

Ce film français est le portrait d'un clochard céleste d'origine japonaise, errant dans Belleville en rêvant de devenir un peintre admiré.  

 

Now showing, de Raya Martin, avec Ness Roque. 4h40. QR.

Le projection la plus longue du festival ne concerne pas le diptyque de Soderbergh sur le Che : ce film franco-philippin vient le battre in extremis. L'histoire d'une jeune cinéphile qui vend des DVD pirates. C'est filmé en temps réel ?

 

Niu lang zhi nu, de Yin Lichuan, avec Zhang Yi. 1h40. QR.

Deux femmes contraintes de cohabiter malgré leur aversion réciproque vont peu à peu s'apprivoiser. Malgré un thème sentant le déjà-vu, un film chinois apparemment très beau sur la difficulté se trouver sa place.

 

 

Vendredi 23 mai

 

Tulpan de Serguei Dvortsevoy, avec Tulepbergen Baisakalov. 1h40. UCR.

Dans les steppes, un jeune homme est rejeté par celle qu'il convoite à cause de ses trop grandes oreilles. Sachant que c'est la seule fille bonne à marier à des kilomètres à la ronde, ce premier film russe nous promet quelques moments de doute et de solitude.

 

Parking de Chung Mong-Hong, avec Chen Dang. 1h52. UCR.

Sur le papier, on peut présenter Parking comme un After hours à la taïwanaise. Ne pouvant pas reprendre sa voiture bloquée par une auto garée en double file, un homme ne peut rejoindre sa femme au restaurant et finit par errer toute la nuit à la recherche du vilain automobiliste. L'ocasion pour lui de croiser une ribambelle de personnages hors du commun. 

 

 

 

 

 

 
 
 
Mercredi 14 mai et Jeudi 15 mai

 


Depuis Mercredi, la planète cinéma est en effervescence : le 61e Festival de Cannes est enfin lancé. Et en choisissant Blindness de Fernando Meirelles comme film d’ouverture, les programmateurs n’ont pas manqué de déclencher un vif débat. Sifflé lors des projections presse, ce nouvel opus du réalisateur de La cité de Dieu déclenche les passions comme les foudres. Œuvre maitrisée qui touche au sublime formellement ou arnaque clinquante, la rédaction d’Ecran Large est elle aussi divisée mais la balance semble peser en faveur de la première possibilité (lire la critique).

  

Qui dit premiers jours dit ouvertures en tous genres. On retiendra en particulier celle de la section Un Certain Regard avec un premier film ultra prometteur : Hunger de Steve McQueen (à ne pas confondre avec le célèbre acteur du même nom). Film sur le « Blanket and  No-Wash protest » des prisonniers politiques de l’IRA en 1981, Hunger est un véritable tour de force mêlant images sublimes et ultra violence (physique comme psychologique). Applaudissements de rigueur en fin de projection.

 

Un certain Regard commence donc très fort cette année puisqu’en une journée la section a proposé Hunger mais aussi et surtout Tokyo !, attendu projet collectif où l’on retrouve des courts métrages de Michel Gondry, Léos Carax et Bong Joon Ho. Très coloré, tantôt poétique (le Gondry) ou barré (le déjà mythique segment Merde signé Carax), Tokyo! est tout sauf un film carte postale. Une œuvre joyeuse, fait assez rare pour être signalé.

 

Car et oui, il faut bien l’admettre, les films retenus pour La Sélection officielle ont de quoi donner le bourdon aux festivaliers. Entre Blindness qui dépeint une société devenant aveugle avant d’être enfermée dans un camp, Waltz with Bashir qui parle des premières guerres libanaises, Leonera qui suit une femme enceinte accusée à tort de la mort de son compagnon et Les trois singes qui relate du poids du mensonge et des non-dits au quotidien au point de briser l’existence d’une famille toute entière…(lire la critique) On pourrait se demander si les anti dépresseurs sont fournis en même temps que les accréditations.

 

Mais drame ne rime heureusement pas toujours avec plombant. Si Waltz with Bashir , film d’animation très beau visuellement, peine à accorder tout le monde (la faute à une narration un peu pompeuse ?) , Leonera et Les trois singes semblent être parvenus à s’attirer les faveurs des critiques et du public. Le premier est  un film de Pablo Trapero (réalisateur de Voyage en Famille) qui permet à l’actrice Martina Gusman de livrer une sidérante prestation (il se chuchote qu’elle est bien partie pour le prix d’interprétation féminine) dans un portrait de femme qui n’est pas sans rappeler le récent Julia d’Erick Zonca. Le second n’est autre que la nouvelle œuvre de Nuri Bilge Ceylan (réalisateur des Climats) et se démarque par une réalisation à couper le souffle associée à un scénario impitoyable. Mon gros coup de cœur depuis le début des hostilités cinématographiques. Comme quoi le désespoir des uns sur l’écran, peut souvent faire le bonheur des autres, confortablement assis dans leurs fauteuils.

  

Egalement lancées, la Quinzaine des Réalisateurs avec le film Quatre jours avec Anna dont la réputation le désigne comme « sulfureux et glauque », et la Semaine de la Critique avec Les 7 jours qui parait-il est loin d’être une pépite (ah les rumeurs et les mauvaises langues...).

 

Sur La Croisette le temps et la programmation semblent donc se confondre à merveille, passant des coups de chaleur aux averses. Sur le Tapis Rouge, comme chaque année, le show est de rigueur avec ses stars aux robes si belles qu’elles en deviennent indécentes (Ah le passage de Cate Blanchett…). Pour le moment l’ambiance est à la découverte avec des sections témoignant d’une véritable diversité des genres et des nationalités. L’évènementiel et l’hystérie collective ne devraient pour leur part plus trop tarder : aujourd’hui se déroulera la montée des marches du nouveau film de Arnaud Desplechin, Un conte de Noël (avec Catherine Deneuve, Melvil Poupaud, Mathieu Amalric et Emmanuelle Devos pour ne citer qu’eux) en attendant bien sûr les très attendues arrivées des casting de Vicky Cristina Barcelona (nouveau Woody Allen avec Scarlett Johannson et Penelope Cruz) et, forcément, Indiana Jones.

 

Quelles seront les prochaines grandes découvertes ? Qui se fera acclamé ou hué ? Restons connectés, à demain pour un nouveau point en direct de la Croisette.

 

Jonathan Fischer

 

 

 

Cannes 2008 : M’as-tu vu ?

 

 

Jack Black, Angelina Jolie, Brad Pitt, Catherine Deneuve, Madonna… soit autant de personnalités que vous êtes sûrs de ne pas croiser à Cannes ou alors de les apercevoir, à peine, sur les célèbres marches. Par contre, il existe trois moyens infaillibles de rencontrer de la star, du has-been, de la légende, du qui-c’est-celui-là, de la madeleine de Proust… La première est de traîner aux soirées, mais franchement quel est l’intérêt d’aller dans ces grandes villas, lieux de dépravation où alcool, drogues et femmes nues coulent à flot ? Non, franchement, je vous le demande. Non, franchement, n’insistez pas. Les secondes sont tout simplement de se balader dans la rue d’Antibes, seule rue commerçante de la ville, ou sur la Croisette, plus côté magasins de luxe et hôtels que mer et sable chaud.

 

Ainsi, coup sur coup, vous pouvez tomber nez à nez avec Eva Longoria en train d’acheter une paie de pompes devant des dizaines de badauds, Dennis Hopper tout fringant présenté son gamin de 17 ans à un ami, Thierry Ardisson claudiqué dans la foule, Cathy Guetta satisfaite que tout le monde se retourne sur son passage, Nick Nolte habillé en hippie, Nanni Moretti sortir le portable à l’oreille de Conte de Noël ou mieux, se rendre compte que Don « The Dragon » Wilson peut être tranquille question photos et autographes et que le dernier lifting de Faye Dunaway est impressionnant, presque effrayant. Voilà, et c’est seulement pour les deux premiers jours.

 

Vincent Julé 

 
  
 
Vendredi 16 mai et samedi 17 mai

 

 

Le festival est bel et bien lancé et désormais les festivaliers sont face à l’habituel et cruel dilemme : mais quels films voir ? Entre la Sélection officielle, Un certain Regard, La Quinzaine, La semaine de la Critique et l’Acid, les films projetés sont plus que nombreux et , à moins d’avoir le don d’ubiquité, tout cinéphile qui se respecte se retrouve terriblement frustré à l’idée de ne pas pouvoir profiter de tout ce qui lui est proposé. Il faut faire des choix.

 

La journée d’hier a débutée avec la projection du nouveau film de Arnaud Desplechin, Un conte de Noël. Ce nouvel opus, plus ouvert et universel que ses films précédents semble avoir séduit la Croisette : l’honneur du cinéma français est sauf. A Un certain regard, après une première journée de haute qualité, l’euphorie semble être un peu retombée. Le nouveau long-métrage de Thomas Clay (réalisateur de The Great Ecstasy of Robert Carmichael) a même réussi l’exploit de faire quitter de sa salle de projection presque la moitié du public. Soi cowboy (c’est le titre de son nouveau bébé) n’est pourtant pas un mauvais film, nettement moins prétentieux que The Great Ecstasy et témoignant d’une réalisation tout à fait maitrisée. Récit d’un homme obèse qui partage sa vie avec une asiatique qui s’est vendue à lui, cette chronique plus sociale au final que sentimentale a probablement découragé les spectateurs à cause d’un rythme particulièrement lent. En tout cas Thomas Clay fait parler de lui avec ce projet qui compte malgré tout un certain de nombre de défenseurs.

 

Après une journée de cinéma d’auteur à la française et indépendant, la soirée fut marquée par la projection de presse du nouveau film attendu de Woody Allen : Vicky Cristina Barcelona. Une comédie extrêmement rafraîchissante et jubilatoire, un vrai moment de bonheur porté par un casting aussi sexy que pertinent. Alors, forcément, ce que tout le monde attendait sans trop oser l’avouer, c’était le baiser du film entre Scarlett et Penelope. Autant vous le dire de suite : il n’y a rien de transcendant à se mettre sous la dent, le baiser durant 5 secondes maximum et étant dénué d’une sensualité qu’on pouvait espérer ardente (mais ce n’est que mon avis, c’est que je suis exigeant). Si les mâles en rut seront déçus, les amateurs de comédies comme les cinéphiles devraient largement trouver leur compte avec cet itinéraire de deux américaines en séjour à Barcelone et confrontées au jeu de l’amour et du hasard.

 

Côté tapis rouge, Catherine Deneuve est revenue sur la Croisette pour le plus grand bonheur des photographes, à l’occasion de la montée des marches d’Un conte de Noël. Elle sera aujourd’hui la star de Je veux voir, présenté à Un certain Regard. Un film pour lequel elle a participé bénévolement afin de découvrir un Liban sinistré.

 

Il se murmure que la projection des Trois singes s’est achevée par une standing ovation, malgré le fait que le public semble trouver le film un poil trop « chiant » (à mon plus grand désespoir). A la Quinzaine des réalisateurs le film des Frères Larrieu a fait sensation : Le voyage aux Pyrénées est décrit par certains comme « déjà mythique ». Peu de bruit cependant autour de la Semaine de la Critique, qui se fait particulièrement discrète cette année.

 

Ce soir, Woody Allen, Scarlett Johannson, Javier Bardem et Penelope Cruz sont attendus sur le tapis rouge pour la présentation publique de Vicky Cristina Barcelona : le glamour sera à n’en pas douter au rendez-vous avant l’hystérie prévisible de Dimanche, jour de la projection du nouvel Indiana Jones. Pour ma part je vous laisse, il faut que je retourne à mes plannings de film : mais pourquoi je n’ai pas le don d’ubiquité ? Pourquoi ?!

 

Jonathan Fischer

 

 

 

Samedi 17 mai

 

 

 

Hier soir avait lieu entre autres soirées cannoises celle de JCVD. Certainement déçu de ne pas avoir été sélectionné dans aucune des sélections du festival, Gaumont, le producteur et le distributeur du film, avait tenu à maintenir ce rendez-vous paillette coûte que coûte et nous n'allions pas nous en plaindre, nous qui avons été invités...

 

 

 

 

Bien entendu en guest-star il y a avait le Jean-Claude du titre qui s'est d'ailleurs prêté toute la journée d'hier au jeu de la promotion sur une des plages de la croisette. Costard blanc, lunettes de vue, tout y était pour que le « mythe » supplante l'homme qui est venu entouré de ses parents. À l'image du personnage co-écrit par Mabrouk El Mechri, la star se voulait humble et d'une gentillesse incroyable répondant à toutes les sollicitations. L'ivresse de la nuit fut pour tous les autres et certains ont en bien abusé... On ne citera pas de noms par décence pour leurs familles et proches ! Allez tout de même faire un tour sur notre petite galerie de photos...

 

 
Sandy Gillet
 
 
 
 
Dimanche 18 et lundi 19 mai 

 

 

Dans les salles de projection cannoises, la fatigue commence (déjà) à se faire sentir. Les films la journée, les soirées arrosées sur la plage…Il n’est pas rare de constater, non sans amusement, que son voisin cinéphile pique du nez. Et forcément, plus la fatigue monte, moins la tolérance est de mise. Ainsi, pouvons nous constater que le nombre de personnes quittant un film à peine 20 minutes après son lancement se fait de plus en plus nombreux. Cannes c’est la culture zapping, les 4-5 films par jour. Face à cet enchainement d’œuvres cinématographiques, plus ou moins passionnantes, la mémoire du cinéphile diminue progressivement…Peut être alors que certaines œuvres ne nous font pas l’effet qu’elles provoqueraient lors d’une sortie cinéma traditionnelle.  

 

Quoi de neuf à la Compet’ pour nous faire garder les yeux ouverts ? Gomorra, film de Matteo Garrone, a passionné beaucoup de critiques présents sur la Croisette, mais fut pour certains un véritable cauchemar éveillé. J’en fais partie : longueurs interminables, dialogues anecdotiques, acteurs médiocres…Peut être que ma petite fatigue a joué contre ce long métrage sur la mafia italienne et le crime en général. Aussitôt vu, aussitôt zappé.

 

Attendus, les nouveaux films de Walter Salles (réalisateur de Carnets de voyage), Jia Zhangke (auteur de Still Life) et Brillante Mendoza (qui avait signé JohnJohn). Si le Walter Salles (intitulé Linha De Passe) n’est, selon la rumeur, pas inoubliable et que 24 city (de Jia Zhangke) déçoit par de terribles longueurs, il semblerait que Serbis (de Brillante Mendoza) soit parvenu à sauver l’honneur. Le synopsis de ce dernier film a de quoi mettre l’eau à la bouche : l’histoire d’une famille qui vit dans un cinéma qui projette des œuvres pornos des années 70 et le fléau de la prostitution qui touche un certain cinéma.

 

Les festivaliers les plus endormis attendaient l’arrivée de Scarlett Johansson sur le tapis rougepour les réveiller. Mais le rayon de soleil ne fit malheureusement pas son apparition, la star étant retenue pour des raisons que l’on ignore (tournage ou mariage ?).

Woody Allen s’est donc « contenté » de venir aux bras de Penelope Cruz, plus féline que jamais, pour présenter le très réussi Vicky Cristina Barcelona. Face à cette déception de « fan », les amateurs de montées des marches ont pu retrouver le sourire avec la présentation Hors compétition du nouvel opus d’Indiana Jones. Foule en délire, photographes déchainés : sans conteste l’un des plus grands évènements de cette 61e édition. Mais si voir Steven Spielberg et Harisson Ford « en vrai » n’a pas manqué d’exciter les masses, dans la salle de projection c’était plutôt la débandade.  Un scénario qui est loin de tenir toutes ses promesses, des personnages pas forcément crédibles : le come back raté de la Croisette en terme de qualité ?

 

Loin des paillettes, les films des sections parallèles continuent de faire le bonheur des spectateurs. Entre Wolke 9 (drame sentimental très subtil entre deux septuagénaires qui ont une liaison), Je veux voir (Catherine Deneuve en excursion au Liban) et le nouveau Kiyoshi Kurosawa (Tokyo Sonata), les plaisirs cinématographiques ne manquaient pas, laissant la salle sous un tonnerre d’applaudissements après chaque projection.

 

La Quinzaine, pour sa part, nous a livré le nouveau Bertrand Bonello (scénario très osé pour réalisation peut être trop classique), De la guerre, avant de nous entrainer au Chili avec Tony Manero, film qui relate de la vie d’un homme qui rêve de passer dans une émission de télé afin d’être reconnu pour sa prestation de « sosie » du héros de La fièvre du Samedi soir. Entre comédie et drame politique, un petit film qui a ravi les foules.

Anniversaire oblige, la Quinzaine a diffusé 40x15, film réalisé par Olivier Jahan, racontant l’histoire de la section.

 

Enfin : La semaine de la Critique a été placée sous les feux des projecteurs, Isabelle Huppert étant la star de Home, un film belge très attendu. Pour le reste, on en entend très peu parler malgré quelques bons échos sur le cru 2008.

 

Entre curiosités, euphories et déceptions, les cinéphiles cannois affichent des mines parfois déconfites. Avec aujourd’hui en sélection officielle les nouveaux films des Frères Dardenne (Le silence de Lorna) et de James Gray (Two lovers) et demain la projection du tant attendu nouvel opus de Clint Eastwood, L’échange, gageons qu’énergie et enthousiasme repointeront le bout de leur nez.

 

Jonathan Fischer 

 

 

 

Mardi 20 mai et Mercredi 21 mai  

 

 

 

Doucement mais sûrement, le festival approche vers sa fin. L’occasion de sortir l’artillerie lourde. Lundi, la Sélection officielle accueillait ainsi le nouveau film des Frères Dardenne (déjà deux fois palmés), Le silence de Lorna. Les retours sont plus que positifs et la rumeur d’une troisième Palme d’or pour nos amis belges commence à circuler. A noter tout de même que globalement cette histoire d’une albanaise prête à tout pour devenir propriétaire d’un snack belge, séduit moins que les précédents opus des cinéastes.

 

Attendue, la projection du nouveau film de James Gray l’était bien entendu. Petite déception à la montée des marches : Joaquin Phoenix n’était pas de la fête. Gwyneth Paltrow, elle, effectuait là son grand comeback. Après le succès d’Iron man, la belle blonde sort de sa traversée du désert et renoue avec la critique et le public. Sur le tapis rouge les photographes se déchaînaient, les fans hurlaient pour obtenir des autographes et Gwyneth rayonnait…du moins jusqu’à la montée des marches. Lors de ce moment fatidique, l’actrice a en effet perdu une boucle d’oreille. Pas classe, la maladresse. Après un léger vent de panique, la boucle a été récupérée et la présentation du film a pu s’effectuer. L’occasion de découvrir James Gray dans un nouveau registre, celui d’un drame sentimental, d’une bluette qui surprendra les amateurs de son cinéma. Un scénario déjà vu, des dialogues parfois « too much » : peu importe, les réactions furent très enthousiastes. Car à partir d’un modeste scénario, Gray assimile et détourne même les codes du genre et nous offre une œuvre très maîtrisée et attachante dans laquelle nous retrouvons tous les thèmes qui ont fait le succès de son cinéma.

 

Mardi, nouvelle journée, nouvel évènement : la venue de Clint Eastwood sur la Croisette avec Angelina Jolie (et forcément Brad en accompagnement). L’échange, nouveau long métrage du réalisateur, a séduit les foules et semble lui aussi bien parti pour la course à la Palme. Autre film présenté ce jour là, Delta, de Kornel Mundruczo. Film naturaliste autour d’un garçon qui retrouve sa sœur. Il parait que c’est particulièrement lent et maniéré.

 

La Sélection officielle de ce Mercredi est pour sa part constituée de deux films très différents. Dans un premier temps le nouveau trip de Lucrecia Martel (réalisatrice La Nina Santa), La femme sans tête (La mujer sin cabeza) qui n’a pas manqué de déclencher quelques bâillements et autres sorties de salle de par sa complexité et ses petits problèmes de rythme. Dans un deuxième temps, il y aura aussi et surtout la projection du Che de Soderbergh. Projection pour les courageux puisque ce dernier dure pas moins de 4h28 et que la version présentée n’est la version définitive (ce qui veut dire pour les critiques qu’il faudra se retaper quatre heures en projo dans quelques mois). La présence de Benicio Del Toro et le buzz autour du projet depuis des mois devraient néanmoins attirer la curiosité des spectateurs.

 

La section Un certain Regard continue sa belle cuvée 2008 avec les très bons retours sur les films de Raymond Depardon (La vie Moderne) et d’Amat Escalante (Los Bastardos). Les festivaliers sont néanmoins plus mitigés concernant Versailles, Afterschool et Johnny Mad dog.

 

Du côté de la Quinzaine, la journée de Mardi fut plus que riche pour le cinéma francophone avec deux films présentés. Le premier était Les bureaux de Dieu, nouveau film de Claire Simon sur le quotidien d’un planning familial. Un aspect documentaire particulièrement intéressant et un casting qui disparaît au profit de son sujet. Le deuxième était Elève Libre du belge Joachim Lafosse. Un film choc, peut être d’ailleurs l’un des plus grands chocs du festival de cette année. Ou l’éducation intellectuelle et progressivement sexuelle d’un jeune teenager par une bande de trentenaires très libérés. Sulfureux mais subtil, ce nouveau film du réalisateur de Nue Propriété a fait sensation.

Demain la compétition continuera son show avec la présentation du nouveau film de Philippe Garrel, La frontière de l’aube. L’occasion pour le public de retrouver Laura Smet sur un écran et, on l’espère, sur le tapis rouge après des semaines de cure de désintox. Pas facile d’être sous les projecteurs…

Jonathan Fischer

 

 

 

Jeudi 22 mai et vendredi 23 mai
 
 
 
 
 

La compétition connait ses derniers jours et les pronostics sur la Palme d’or vont bon train. En attendant le verdict dimanche, de nouveaux films font le bonheur (ou le malheur) des festivaliers. Mercredi soir était présenté Che de Steven Soderbergh. 4h30 de spectacle qui ont suscitées des réactions diverses. Les journalistes ont pu bénéficier d’un break de 15 minutes entre les deux parties du film avec en cadeau un sandwich, une boisson et une barre chocolatée. Mais si on pouvait acheter la presse avec ce genre de cadeaux bien intentionnés, ça se saurait ! Ainsi, les avis divergent sur le biopic du révolutionnaire. Si certains trouvent l’ensemble divertissant voire passionnant, d’autres crient volontiers à la grande blague, l’œuvre présentée n’étant même pas finie d’être montée (même pas de générique de fin !). Etrange initiative en effet de présenter en sélection officielle un film inachevé…(lire notre critique très élogieuse de Sandy ici).

 

Le lendemain, les sifflets ont fait leur grande apparition. Pour la première fois depuis le début du Festival, un film s’est majoritairement fait hué. La victime de 2008 : La frontière de l’aube de Philippe Garrel. Et dire que c’était sa première montée des marches après tant de fabuleux longs-métrages…Si sur le tapis rouge, Louis Garrel et Laura Smet se sont prêtés au jeu du Photocall, nul doute que le réalisateur devait l’avoir mauvaise en coulisses. Reproché à ce drame sentimental aux accents de science fiction, des dialogues improbables et des acteurs mal dirigés. Sur Ecran Large on ne sera pas aussi méchant.

 

Jeudi toujours, Atom Egoyan présentait son nouveau film, Adoration, avec plus ou moins de succès. Les réactions sont assez partagées autour de cette œuvre qui met en scène un garçon qui réinvente sa vie sur Internet. A Un certain regard , pas de films qui se démarquent ces derniers jours si ce n’est Wendy and Lucy, nouveau bébé de Kelly Reichardt (Old Joy). La projection de ce film où une jeune femme assez roots part avec son chien « on the road » s’est soldée par de nombreux applaudissements même si à la sortie nous pouvions entendre : « Non mais c’est quand même vachement moins bien que Old Joy ». Typique. Ce fut en tout cas l’occasion de découvrir en chair et en os, pour la première fois en France, l’actrice Michelle Williams. Votre correspondant cannois ne s’en remet toujours pas : quelle grâce !

 

La fin du Festival imminente se fait sentir, tout le monde se recentrant sur la Sélection officielle. Très peu d’échos nous sont parvenus de la Quinzaine et de la Semaine de la Critique.

 

Aujourd’hui, vendredi, fût la journée de la montée des marches de Charlie Kaufman et de tout son beau casting (Philip Seymour Hoffman, Michelle Williams, Catherine Keener..). Ils étaient là pour présenter Synecdoche New York, première réalisation de ce grand scénariste (Dans la peau de John Malkovitch ; Eternal Sunhine of the spotless mind…). La projection de presse du film avait lieu ce matin à 8h30 : pas facile de rentrer d’office dans ce film au scénario inventif et alambiqué, à peine sorti du réveil. Cela en valait pourtant le coup, même si la rédaction d’Ecran Large est quelque peu divisée (lire la critique). Mais vu que c’est moi qui fait ce compte rendu je me permets de m’adresser aux inconditionnels du monsieur : vous ne serez pas déçus, Synecdoche est une œuvre dense et originale jouant sur les frontières entre réalité et fiction.

 

Eric Khoo (réalisateur de Be with me) a également présenté son nouveau film cet après midi, My Magic. Paolo Sorrentino est pour sa part attendu en fin de soirée pour la projection de Il Divo.

 

Le week end approche, la fin du plus grand festival  de cinéma au monde avec. Pas le temps d’être nostalgiques, fonçons donc aux dernières projos !

 

Jonathan Fischer

 
 
 
Samedi 24 mai 
 
 
 
Il aura donc fallu attendre la présentation du dernier film en compétition pour immédiatement connaître le favori à la Palme d'or. Jusqu'ici en effet aucun des films présentés ne faisaient l'unanimité au sein de la presse tant française qu'étrangère. C'est qu'Entre les murs de traite du sujet universel et forcément d'actualité pour nous de l'école républicaine et de sa propension à relever les défis de la société française en pleine mutation. Fiction documentaire plutôt engagée (et pas forcément à gauche) dont l'interprète principal, François Bégaudeau, n'est autre que l'auteur du roman éponyme à succès sorti en 2004, il devrait certainement trouver un écho favorable auprès d'un président du jury qui a placé ce Festival sous la tonalité du politique et de « la conscience du monde qui nous entoure »... 21 ans après Sous le soleil de Satan du grand Pialat, Laurent Cantet pourrait ainsi combler une trop longue absence de la France à l'une des distinctions cinématographiques les plus recherchées au monde. Et franchement ce serait ultra mérité !

 
 

Bien entendu d'autres films auront marqué la compétition de ce 61ème Festival de Cannes et ont de bonnes chances de figurer au Palmarès. À commencer par Valse avec Bashir de l'israélien Ari Folman qui raconte sous la forme d'un film d'animation le traumatisme actuel de soldats israéliens qui ont participés à l'invasion du Liban en 1982 avec en point d'orgue le massacre de Sabra et Chatila de sinistre mémoire. La Palme d'or n'est peut-être pas à aller chercher plus loin ! Leonera et son actrice Martina Gusman qui est aussi la femme à la ville du réalisateur Pablo Trapero, mériterait amplement le prix d'interprétation féminine ex-æquo avec Angelina Jolie pour sa fabuleuse prestation dans L'échange de Clint Eastwood. Film par ailleurs dont on ne comprendrait pas son absence du Palmarès. Idem pour Soderberg et son Che qui s'il a rencontré un accueil assez tiédasse sur la croisette peut décemment espérer ne serait-ce qu'un prix d'interprétation masculine pour Benicio Del Toro. Citons aussi le Desplechin et son Conte de noël pour la bonne bouche car s'il a rencontré les faveurs de la presse française (et nous avec) aura tout de même bien du mal à convaincre les non francophones de la pertinence de son point de vue sur une famille bien vache comme on les aime chez nous. Mais comme Mathieu Amalric y est énorme sait-on jamais...

 
 

Au-delà si le jury voulait distinguer d'une récompense My magic du singapourien Eric Khoo, on ne crierait pas au scandale tant cette relation père-fils est portée à l'écran par une énorme sincérité naïve et rafraîchissante. Parmi les autres films qui ne déméritent pas mais qui risquent tout de même de passer à la trappe pour différentes raisons il serait indécent de passer sous silence le Two lovers de James Gray, le Adoration de Atom Egoyan et Gommorra de Matteo Garrone qui ont tous trois divisés la croisette.

 

 

Par contre il en est un de film qui a rencontré tous les suffrages dans l'autre sens c'est le Philippe Garrel. C'est bien simple de mémoire de festivalier, il y avait longtemps que l'on n'avait pas sifflé aussi longuement un film dès son générique final. Seuls une quinzaine de « trous du cul » ont applaudi et non le contraire comme aime à le faire croire Libération, l'une des rares rédactions à avoir encensé la chose. À Ecran Large on assume : celui qui a vu La frontière de l'aube le défend avec talent, celui qui ne l'a pas vu compte les points et était heureux de ne pas s'être levé aux aurores pour contempler l'aube en question !

 

Enfin et afin d'être le plus complet possible qu'en est-il des films vus dans les sections parallèles ?

 

 

Au sein d'Un certain Regard, on retiendra le fabuleux esthétiquement parlant Hunger, un premier film violent et hypnotique (bien parti pour La caméra d'or ?) ; le trip libanais de Joana Hadjitomas et Khalil Joreige, Je veux voir qui insuffle de la beauté dans un pays sinistré ; Wendy and Lucy de Kelly Reichardt pour la performance remarquable de son actrice principale Michelle Williams. Soulignons que cette section aura vraiment tenue toutes ses promesses avec des films de tous styles (de la violence des images dans le monde adolescent évoquée par Afterschool, à l'adultère chez les septuagénaires avec Wolke 9 en passant par le délirant Tokyo ! ou le très maîtrisé Ocean Flame) et de  tous horizons (France, Allemagne, Etats-Unis, Asie, Irlande...). De quoi rendre une Sélection officielle, cette année un peu trop portée sur la forme au détriment du reste, verte de jalousie.

 

 

À La Quinzaine des réalisateurs : Eleve Libre de Joachim Lafosse pour son audace et son scénario aussi malin que machiavélique, Tony Manero pour son idée originale (mélanger politique et propagande à une intrigue portant sur un fan de La fièvre du samedi soir) et le moyen métrage libre et rock'n roll de Yann Gonzalez, Je vous hais petites filles.

 

 Sandy & Jonathan

 

 


 
 
Mercredi 14 mai et jeudi 15 mai
 

 
Nos chroniqueurs sur la Croisette vous parlent du film d'ouverture, Blindless (le coup de coeur de Vincent Julé) et de Kung fu panda (Ilan étant tombé sous le charme non pas de Angelina Jolie mais de...Dustin Hoffman). En prime, la montée des marches de l'équipe de Kung fu panda. 

 

 

Cliquez sur le Vincent pour voir la vidéo 
 
 
 
 
 
 
Vendredi 17 mai
 
 
News et affiches à gogo... Revue de presse cannoise à l'arrache made in Ecran Large.
 
 

 
 
 
 
Dimanche 18 mai
 
 
 
Les réactions à la sortie de la projection d'Indiana Jones 4.
(Cliquez sur le Sandy)
 
 
 
 
 
 
Woody sous la pluie, Indy qui sourit. Des images des deux montées des marches les plus prestigieuses du premier week-end cannois.
 

 
 
 
Lundi 19 mai
 
 
Il n'y a pas que la section officielle à Cannes, il y a aussi les fameuses sections parallèles, l'anti-chambre avant la gloire éternelle. Pour savoir si la cuvée 2008 nous offre des jolies surprises, découvrez le compte-rendu de nos 2 envoyés spéciaux, Ilan Ferry et Vincent Julé.
 
 
 

 
 
 
Mercredi 21 mai

 

 

La revue de presse Cannoise d'Ecran Large : toujours à l'arrache, toujours plein de news, toujours plein de visuels de films en boite, qui vont se faire... ou pas !

 
  
 
 
 
 
Mercredi 21 mai
 
 

Pour ce nouveau bloc-note vidéo, honneur à L'Echange, le nouveau film de Clint Eastwood. On y retrouve la montée des marches de l'équipe du film suivie des réactions (enthousiastes) des spectateurs à la sortie de la projection. 

 

 
 

 
 
 
Jeudi 22 mai
 
 
 
 
Vendredi 23 mai
 

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Aucun commentaire.