Critique : Leonera

Sandy Gillet | 2 décembre 2008
Sandy Gillet | 2 décembre 2008

Une femme se réveille. La caméra est au-dessus d'elle et filme en gros plan. On découvre l'oreiller tâché de sang alors que des ecchymoses barrent une partie de son visage. Un réveil douloureux pour ce qui se révèle être un très beau plan-séquence et de découvrir ensuite dans une autre pièce un corps nu allongé et apparemment sans vie. L'argentin Pablo Trapero que l'on avait déjà découvert à Cannes en 2003 avec El bonaerense s'attarde donc sur le destin de Leonera que tout accuse du meurtre de son petit ami au cours d'une énième et violente dispute.

 

Incarcérée dans l'attente de son procès l'oeil du réalisateur s'attarde alors avec délicatesse sur un ventre que l'on devine porteur de ce qui est communément admis comme un heureux événement. En quelques minutes les enjeux du film sont posés et Pablo Trapero n'a plus qu'à dérouler son film dans l'espace confiné d'une aile de prison où des femmes donnent naissance et élèvent leurs progénitures. Une micro société qui sert de toile de fond à une histoire en forme de rédemption portée par une actrice exceptionnelle, Martina Gusman que l'on aurait bien aimé voir épinglée au palmarès du 61ème Festival de Cannes où Leonera concourait pour la Palme d'or. 

 

Au-delà d'une direction d'acteurs exceptionnelle, le film de Trapero ne profite pas de son sujet au demeurant très fort pour faire pleurer dans les chaumières. Au contraire et même si le pathos de certaines situations ne sont pas évitées, Leonera se révèle être plutôt d'une belle sobriété plastique et narrative. Les derniers plans à couper le souffle finissent de nous convaincre et font basculer l'ensemble en une ode à la vie teintée d'une douceur toute maternelle.

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