Critique : La Femme sans tête

La Rédaction | 22 mai 2008
La Rédaction | 22 mai 2008

Après le remarqué La Nina Santa, Lucrecia Martel nous revient avec un bien étrange film , entre drame et thriller psychologique. Dans La femme sans tête, une femme heurte quelque chose (ou quelqu’un) sur la route, faute d’être assez attentive. Premier reflexe : partir, loin. Mais notre mystérieuse « héroine » est rapidement gagnée par la culpabilité. Ce nouveau long-métrage ne tarde pas à nous perdre, entre peur, paranoia, flou entre réalité et cauchemar... C’est un film de flottement, on le parcourt sans trop savoir où l’on va mais on se laisse bercer puisque la réalisation tient la route. L’eau est d’ailleurs présente tout le long du film (piscine,robinet, douche, pluie, lieu où un corps est retrouvé…), comme une quête de pureté, un désir obsessionnel de se laver d’un pêché.

 

L’actrice Maria Onetto, sur qui le film repose en grande partie, parvient à entretenir le mystère de son personnage. Nous assistons au portrait d’une femme perdue, jamais très loin de la folie ou de la dépression, une femme à la fois antipathique et fascinante. A-t-elle vraiment renversé un être humain ? Que fera-t-elle si un corps est découvert ? Le suspense n’est pas toujours au rendez-vous, quelques longueurs se font sentir mais étrangement on se laisse habiter par cette oeuvre qui nous plonge en eaux troubles. C’est inégal, le scénario ne tient pas forcément toutes ses promesses mais l’interprétation et la réalisation sauvent la mise. Ce qu’il manque à Lucrecia Martel c’est un peu plus de liberté, d’audace. Très renfermé sur lui-même, son film manque de respirations. Allez Lucrecia, ne te prends pas la tête !

 

Jonathan Fischer

Résumé

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