Festival d'Annecy 2013 : Bilan et palmarès

Nicolas Thys | 20 juillet 2013
Nicolas Thys | 20 juillet 2013

Le festival du film d'animation d'Annecy 2013 est terminé. C'est maintenant l'heure du bilan d'une édition globalement réussie et particulière. Plusieurs changements notables étaient à l'ordre du jour. Le premier, pour les festivaliers, fût les travaux de rénovation dans le bâtiment mythique de Bonlieu qui accueillait jusque là les principales séances du festival. C'est donc deux salles, dont une de mille places, et de nombreuses infrastructures type billetterie et salle de presse qu'il a fallu recaser. Ce problème logistique a été résolu grâce à des préfabriqués dont l'un permettait d'accueillir 800 personnes. Et, malgré la différence notable de superficie et le manque de places pour certaines séances importantes, l'ensemble fût bien géré. Les travaux s'étendant sur deux ans, la prochaine édition devrait être bien rôdée.

 

 

Deuxième élément à signaler : Marcel Jean est devenu le nouveau directeur artistique du festival. Petit rappel. L'année 2012 fût la dernière année à ce poste de Serge Bromberg, qui régnait sur ce rassemblement depuis 14 ans et, malgré des hauts et des bas, il lui a beaucoup apporté. Au grand dam de ceux qui aimaient l'atmosphère intime et l'esprit très « indépendant » du festival, Bromberg est parvenu à amener et à faire accepter les grands studios hollywoodiens dans les montagnes savoyardes, comme il le rappelait dans cette interview. Ce faisant, le public a afflué et est devenu chaque année plus important, avec un marché du film qui s'est également développé de manière exponentielle. Mais ce que le festival a gagné en notoriété et en spectateurs, il l'a perdu en expérimentations et en réelle diversité formelle, les choix artistiques de Bromberg voguant davantage vers les eaux douces des formes classiques et de la narration gaguesque à l'américaine que vers les contrées plus aventureuses et parfois abstraites des artistes de mouvements plus radicaux.

La passation de pouvoir à Marcel Jean renouvelait donc notre curiosité car le défi était de taille. Ce canadien, ancien producteur à l'ONF, enseignant et critique a touché à de nombreux domaines de l'animation. Et surtout, il n'a jamais caché sa prédilection pour l'animation expérimentale comme en témoigne, par exemple, son livre sur le cinéaste Pierre Hébert, important performeur, successeur de McLaren dans son utilisation de la gravure sur pellicule et auteur de plusieurs films abstraits. On attendait donc de Marcel Jean un renouveau affirmé, un pas en avant dans cette autre voie quelque peu délaissée depuis 14 ans, tout en sachant qu'il ne pourrait pas transformer le festival et stopper le travail engagé par Bromberg.

 
Serge Bromberg (à gauche) & Marcel Jean (à droite)
 

Une sélection mémorable.

Résultat ? La transition fût à la hauteur. Si la sélection officielle change peu, se partageant entre les films en compétition, hors compétition, les films de fin d'études, les créations TV et les films de commande, c'est le contenu qui semble varier. Les courts-métrages en compétition cette année étaient plus intéressants que ceux de l'année précédente. Et, lorsque, tout confondu, 236 films sur près de 2500 sont retenus, il est difficile de prétendre que la qualité en était la cause : la programmation semble juste suivre une ligne directrice légèrement différente. Des noms incontournables sont bien sûr revenus (Jiri Barta en forme, et en pixilation, après une absence de 20 ans à Annecy), des nouveaux sont arrivés et l'ensemble, très hétéroclite, apportait son lot de surprises. Bien sûr, les projections en plein air étaient encore organisées, comme les work-in-progress et les programmes spéciaux étaient nombreux. Et c'est de leur côté qu'est venu le gros du changement.

Si l'élection du film le plus drôle, autour de 41 courts signés, entre autre, Tex Avery, John Lasseter, Cavandoli, PES ou Cordell Barker, permettait de rester dans un côté grand public tout en découvrant quelques œuvres méconnues, les quatre programmes off-limits, le regard sur l'animation polonaise en cinq cessions, et la séance engagée autour du thème Résistance, permettaient d'aller vers autre chose. Avec des films allant des années 20 à nos jours, les off-limits offraient d'autres perspectives et jouaient avec les frontières de l'animation dans des films souvent radicaux où l'on rencontrait Man Ray, Peter Tcherkassky, Zbigniew Rybczynski, Osbert Parker, Johannes Nyholm ou Sylvie Trouvé. Et alors que le programme Résistance clamait, en une dizaine de films de tous horizons, que politique et art ne sont jamais bien loin et que l'animation n'est pas réservée aux enfants, la Pologne rappelait qu'elle était l'une des nations les plus importantes pour l'animation. Ses films flirtaient entre le non-sens absolu d'un hérisson prénommé George, un hommage au maître Jerzy Kucia et des cessions thématiques autour du grotesque, du mysticisme ou de la musique avec, là encore, des œuvres couvrant un vaste panorama de plus de 50 ans de cinéma. Seul regret : le peu de projection 35mm et le (trop) grand nombre de copies en piteux état qui semblent provenir de DVD bas de gamme ou de youtube...


KJFG N°5 de Alexei Alexeev (Hongrie, 2007), élu film le plus drôle par le public

Mais on ressentait là, très nettement, cette envie de diversité, d'aller au-delà sans pour autant couper les ponts avec le passé du festival. Ce qui est moins le cas des longs-métrages en deçà des attentes et dont il fallait mieux parcourir le programme Hors Compétition. Passons maintenant à une analyse un peu plus détaillée.

 

Côté court.

Les courts-métrages sont le cœur d'Annecy, ce qui forge l'identité et la raison d'être du festival. C'est la programmation importante et à ne pas rater. Malgré de très bons films dans les autres sections, qui montrent clairement un changement d'axe important dans la direction artistique du festival, nous nous contenterons ici de chroniquer les courts-métrages en compétition. La sélection était très bonne et oscillait entre des films exceptionnels et quelques "pauses" amusantes et réussies comme par exemple le court japonais ci-dessous, le chantant et absurde Autour du lac de Carl Roosens et Noémie Marsily, prix Canal +, au titre évocateur pour Annecy, ou les Voiles du partage de Pierre Mousquet et Jérôme Cauwe, une aventure très typée BD dans les derniers retranchements des campagnes délabrées du Nord et de Dunkerque.


Not over de Toru Hayai (Japon, 2012)

Et que dire sinon qu'une fois encore l'Office national du film, institution canadienne publique qui, depuis 1939, produit des films d'animation et des documentaires, sort du festival la tête haute. Depuis sa création, le studio se hisse dans les palmarès et sélections des plus grands festivals. Et le jury, composé des réalisateurs Bill Kroyer, Jerzy Kucia et du compositeur Robert Marcel Lepage ne s'y est pas trompé en récompensant Subconcious Password de Chris Landreth.

D'une part, Landreth est l'un des plus importants cinéastes actuels et son chef d'oeuvre, Ryan, l'a bien prouvé. D'autre part, son nouveau film est une véritable réussite. Sous des dessous de comédie légère qui se moque de lui-même et de ses oublis gênants, il rejoue et réinvente son thème favori : le cerveau et, avec lui, la mémoire et le souvenir. Co-créateur du logiciel Maya, il est également l'un de ceux qui expérimentent le plus sur les techniques d'images de synthèse et d'imagerie 3D dans une approche qu'il qualifie lui-même de "psycho-réaliste", à mille lieues de ce que produisent les autres. Le jour de notre arrivée, nous avons pu nous entretenir près d'une heure avec lui, l'interview est ici.

Accédez au trailer de Subconcious password en cliquant sur l'image ci-dessus

 

Autre vainqueur de l'ONF, l'artiste d'origine bulgare, Theodore Ushev remporte le prix Fipresci avec Gloria Victoria. Ce troisième volet d'une trilogie de films abstraits consacrée au pouvoir et à l'état est cette fois axée sur la guerre. Inspiré par des motifs issus des courants d'avant-gardes du XXe siècle et accompagné par une musique de Chostakovitch qui lui sied parfaitement, le film est d'une puissance esthétique à couper le souffle et nous emmène dans un dédale de métamorphoses à travers les principaux états guerriers. Mais Ushev présentait trois films à Annecy en 2013, ce qui est énorme compte tenu des délais de réalisation d'un court-métrage animé. Joda, un hommage au réalisateur iranien enfermé Jafar Panahi sous forme d'une lettre d'amour lue et animée, était présenté dans le programme Résistance. Quant à Demoni, un clip pour le groupe d'électro-jazz bulgare Kottarashky & the Rain Dogs présenté dans les films de commande, il revient au fondement de l'animation et du mouvement en présentant le principe du zootrope sur une platine vinyle peinte. Nous avons également pu l'interviewer et c'est ici.

 

Accédez au trailer de Gloria Victoria en cliquant sur le visuel ci-dessus

 

Enfin, coproduction franco-canadienne, L'Automne de Pougne de Pierre-Luc Granjon et Antoine Lanciaux, partagé entre Folimage et l'ONF/NFB, a gagné le prix pour un spécial TV. Il s'agit du dernier volet des Quatre saisons de Léon, un petit bijou destiné d'abord aux plus jeunes et créé à partir de marionnettes. Mais Granjon, connu pour son onirique et sublime Le Loup blanc, a surtout présenté à Annecy son dernier court en date : La Grosse bête. En quelques minutes à peine, il résume et dénonce de manière fulgurante et brillante une idée dont les effets sont visibles au quotidien : la peur paralyse la société et tout le monde tend à l'alimenter. Et, à force de s'en protéger, on finit par en être la première victime. En apparence pour les enfants, ce court sonne comme un pamphlet poétique et c'est indirectement l'un des films les plus politiques qu'on ait pu voir.

Accédez au trailer de La Grosse bête en cliquant sur l'image ci-dessus.

 

Parmi la cinquantaine de films, attardons nous sur ceux qui nous auront le plus marqués cette année. Astigmatismo de Nicolaï Troshinsky est une réussite visuelle et sonore à partir d'une idée simple et ingénieuse : un enfant perd ses lunettes et il traverse un monde flou. Les effets optiques ainsi que les techniques mixtes des éléments découpés et de la peinture sur verre laissent libre court à des expérimentations plastiques étonnantes. Du côté expérimental, on retiendra aussi Trespass de Paul Wenninger, chorégraphe autrichien dont c'est le premier film. A partir de photographies, de vues réelles et d'animation par ordinateur, il voyage, sans quitter la petite pièce étroite dans laquelle il œuvre, dans plusieurs pays et villes du monde entier. Il pénètre en ces lieux étrangers comme une sorte d'intrus aux mouvements et articulations étranges. Le film est construit sur un jeu de rimes visuelles et il a remporté la mention pour un premier film.

 
Astigmatismo de Nicolaï Troshinsky (Espagne, 2013)   

Parmi les expériences d'animation réalisées à partir de photographies, on citera également l'excellent film chinois Recycled réalisé par Lei Lei et Thomas Sauvin. La Chine était très présente cette année avec le surréaliste Haiyang Wang et son Double Fikret, jolies mais déjà vues associations et métamorphoses de dessins à partir de deux hommes orientaux. Jiaxing Lin présentait A wolf in a tree, variation terrible et drôle autour du petit chaperon rouge pendant que Hefang Wei, produite notamment par l'ONF/NFB et Folimage, venait présenter Le Banquet de la concubine, déjà diffusé sur Arte. Ce beau court-métrage reprend un conte chinois très cruel avec des techniques de peinture traditionnelle et d'incrustation.

Parmi les confirmations, citons Andres Tenusaar et sa bizarre Triangle affair. L'Estonie, connue pour ses films déjantés et perturbants, revient avec des marionnettes étranges où des laveurs de vitres ont des mains à la place de la tête. Et enfin, Feral de Daniel Sousa qui a remporté trois prix. Réalisé à partir de dessins sur papier, ce conte sur un enfant sauvage trouvé par un homme est limpide, épuré et brillant.

 
Feral de Daniel Sousa (Etats-Unis, 2013) 

 

Interviews :

- Chris Landreth, réalisateur de Subconcious Password (ONF/NFB).

- Théodore Ushev, réalisateur de Gloria Victoria, Joda et Demoni (ONF/NFB).

- Robert Marcel Lepage, musicien et membre du jury court-métrage.

- Sylvie Trouvé, réalisatrice de Réflexion (ONF/NFB) (à venir)

- Hefang Wei, réalisatrice du Banquet de la concubine (Folimage, ONF/NFB) (à venir)

 

Chris Landreth
   

Côté long.

Les festivals d'animation se distinguent rarement dans les longs-métrages proposés et c'est aussi le cas de cette édition 2013. En compétition, face à un panel de vrais mauvais films, on trouvait un jury exceptionnel composé de Didier Brunner, producteur avec sa société Les Armateurs de Kirikou, des Triplettes de Belleville ou d'Ernest et Célestine (qu'on avait interviewé à Cartoon movie), Brian Miller, vice président de Cartoon Network, et Robert Morgan, animateur spécialisé dans les marionnettes et l'horreur. Pour en avoir discuté avec eux, les membres du jury oscillaient entre ennui et « lassitude » face à une sélection globalement pauvre.

On ne peut qu'être d'accord : parmi les 9 long-métrages retenus, pratiquement aucun ne méritait sa sélection. Pinocchio, déjà sorti, est un joli ratage alors que Legends of Oz et Arjun sont du vu, revu, rabâché et mal fichu. De l'avis même de certains membres de la délégation sud-africaine, Khumba, est un sous-produit calqué sur Hollywood qui leur permettra peut-être à l'avenir de développer un style plus singulier. A éviter donc...

Hormis Jasmine, grande révélation malheureusement boudée, O Apostolo, prix du public, et le grand prix brésilien Uma Historia de Amor et Furia, mieux valait boycotter la liste et se tourner vers le hors compétition, bien plus intéressant. Avec au moins quatre films magnifiques, It's such a beautiful day, Consuming spirits, Persistence of vision et Tito on ice c'est là qu'était la véritable affiche.

Dans les séances spéciales, nous avons pu voir Tante Hilda, la nouvelle production des studio Folimage, Monstres Academy et son court-métrage Le Parapluie bleu, Epic, Aya de Yopougon et Moi, moche et méchant 2. A l'exception des deux premiers, clairement à destination des plus jeunes, les autres ne méritent même pas le déplacement. Epic est joli et gentil mais pas novateur pour un sou, et les deux derniers des choses qui auraient mieux fait de ne pas voir le jour sous cette forme.

                                                              Jasmine d'Alain Ughetto

 

Cette année, la présence japonaise était forte avec 6 longs-métrages en hors compétition. Nous avons pu en voir trois, laissant de côté Blood C et The Life of Budori Gusuko par manque de temps et Berserk 2, seul long nippon en compétition, car le premier opus était le pire film vu en 2012 à Annecy. En 2013, sa place fût ravie par un autre produit de même origine : One piece Z, prix de la nullité absolue, indigne du manga avec une animation bâclée et un scénario indigent qui donne envie de brûler tous les livres au lieu de les ouvrir. Dans les bonnes surprises, nous avons néanmoins cet OVNI qu'est Afterschool midnighters prévu en salle vers Halloween et, sympathique mais loin d'être transcendant, Patema renversée qui devrait sortir chez nous en début d'année prochaine.

Finalement, le vrai coup de cœur cette édition restera Jasmine d'Alain Ughetto.

 
Patema Inverted de Yasuhiro Yoshiura
   

Retrouvez nos interviews puis nos critiques en cliquant sur les liens ci-dessous.

Interviews :

- Dan Scanlon et Kori Rae pour Monstres Academy

- Saschka Unseld et Marc Greenberg pour Le Parapluie Bleu

 

Critiques :

- Jasmine d'Alain Ughetto

- It's such a beautiful day de Don Hertzfeldt

- Consuming spirits de Chris Sullivan

- Tante Hilda de Jacques-Remy Girerd et Benoît Chieux

- Tito on ice de Max Andersson et Helena Ahonen

- Persistence of vision de Kevin Schreck

- O Apostolo de Fernando Cortizo Rodriguez

- After School midnighters de Hitoshi Takekiyo

- Monstres academy de Dan Scanlon

- Uma historia de amor e furia de Luiz Bolognesi

- Patema renversée de Yasuhiro Yoshiura

- Aya de Yopougon de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie

- Pinocchio d'Enzo d'Alo

- Moi, moche et méchant 2 de Pierre Coffin et Chris Renaud

 
It's such a beautiful day de Don Hertzfeldt (Etats-Unis, 2012)
   

Rencontres et nouveaux médias.

Mais le festival d'Annecy ce n'est pas seulement une compétition internationale où sont programmés certains des meilleurs films d'animation réalisés pendant l'année. C'est aussi un marché du film important et de nombreuses rencontres au delà des interviews. Cette année, on en retiendra deux.

Une fois n'est pas coutume, la première est liée à l'ONF/NFB qui s'impose comme nul autre. A la pointe des technologies, en ayant développé Subconcious Password de Chris Landreth et Gloria Victoria de Théodore Ushev en 3D stéréoscopique, les deux seuls films en compétition sous ce format, le studio se met également aux nouveaux médias. Nous avons pu rencontrer Joël Pomerleau, directeur du développement des plates-formes numériques à l'ONF a propos de l'application consacrée à Norman McLaren et disponible sur Ipad gratuitement depuis début juin.

Pour rappel, Norman McLaren est le fondateur du département animation de l'ONF en 1940 et il est certainement le plus important cinéaste d'animation de tous les temps. En plus de 50 courts, il a utilisé et renouvelé certaines techniques majeures et il a permis à l'ONF d'être ce qu'il est aujourd'hui en développant les structures dédiées à l'animation et en accueillant et soutenant certains des réalisateurs les plus brillants comme Ryan Larkin, Co Hoedeman, Pierre Hébert, Frederick Back, Paul Driessen, Caroline Leaf, etc...

McLaren a eu droit a un magnifique coffret DVD voici quelques années. 51 films, soit la quasi intégralité des films proposés dans le coffret sont disponibles gratuitement avec l'application. Certains peu connus, réalisés hors de l'ONF ont été enlevés et quelques documentaires récemment retrouvés rajoutés. Outre les films, un essai inédit écrit par quelqu'un qui a connu McLaren est disponible en anglais et en français. Et enfin, trois ateliers sont proposés. Deux sont disponibles à 2,99€ et le troisième est offert. Ces ateliers reprennent des techniques développées par McLaren sur pellicule et permettent de réaliser ses propres courts-métrages en collant ses propres bandes sons ou en utilisant celles qui sont incluses. Celui qui est offert reprend des formes fixes simples de son film Le Merle. Les autres rejouent la gravure sur pellicule et l'abstraction musicale de Synchromy.

Quelques réalisateurs reconnus ont été conviés à réaliser à leur tour un film en utilisant la tablette. On vous propose celui du génial David OReilly ("gravure sur pellicule") :

I am alone and my head in on fire de David OReilly (2013, fait sur Ipad) 

Attention, l'application nécessite au minimum un Ipad 2, les précédentes versions n'étant pas dotées d'une mémoire suffisante. De plus, elle n'est pas (encore) disponible sur les tablettes fonctionnant sous Androïd.

Deuxième rencontre intéressante avec José Iñesta, directeur de Pixelatl au Mexique. Si l'animation mexicaine n'est pas bien connue, les projets développés par la société d'Iñesta sont particulièrement novateurs et intelligents. Plutôt que de simplement chercher à produire des films, il va englober plusieurs structures différentes. La première, Ideatoon, est un concours visant à chercher des séries animées pour la télévision afin d'encourager le développement et la création et un jury sélectionne 15 projets. Il organise également le Laguna fest multimedia, un festival international regroupant jeux vidéo, animation et nouveaux médias qui commence à grandir, et Movimenta, un laboratoire et festival d'animation visant à faire rencontrer des professionnels de tout horizons et des étudiants locaux.

Mais son projet le plus ambitieux est certainement Fronteras. Ce projet vise à enseigner l'animation aux enfants des peuples natifs du Mexique, qui ne parlent même pas espagnol la plupart du temps, afin de leur offrir une possible insertion sociale dans les années à venir. La difficulté est grande mais les résultats peuvent être à la hauteur. La formation est proposée dès le plus jeune âge en permettant aux enfants de raconter leurs propres histoires et de sauvegarder des cultures populaires essentiellement orales qui se dissolvent peu à peu. S'ils commencent avec des médiums simples comme le papier découpés ou les marionnettes afin d'apprendre les bases de la décomposition du mouvement, l'objectif à long terme est aussi de leur faire découvrir les nouvelles technologies et de nouveaux horizons.

Pour plus d'informations sur ce projet qui aurait besoin d'aides en tout genre, vous pouvez aller visiter la page de Pixelatl.

 

   

 

Palmarès complet. 

∙ Courts métrages ∙

Le Cristal du court métrage : Subconscious Password de Chris Landreth (Canada)

Prix spécial du jury : The Wound d'Anna Budanova (Russie)

Mention pour un premier film : Trespass de Paul Wenninger (Autriche)

Prix "Jean-Luc Xiberras" de la première œuvre : Norman de Robbe Vervaeke (Belgique)

Mention spéciale : The Triangle Affair d'Andres Tenusaar (Estonie)

Prix Sacem de la musique originale : Lonely Bones de Rosto (Pays-Bas)

Prix du jury junior pour un court métrage : Feral de Daniel Sousa (Etats-Unis)

Prix du public : Lettres de femmes d'Augusto Zanovello (France)

 

∙ Films de Télévision ∙

Le Cristal pour une production TV : "En route !" dit la sorcière de Jan Lachauer, Max Lang (Grande-Bretagne)

Prix spécial pour une série TV : Tom & The Queen Bee d'Andreas Hykade (Allemagne)

Prix pour un spécial TV : L'Automne de Pougne de Pierre-Luc Granjon et Antoine Lanciaux (France/Canada)

 

∙ Films de commande ∙

Le Cristal pour un film de commande : Dumb Ways to Die de Julian Frost (Australie)

Prix spécial du jury : Benjamin Scheuer "Le Lion" de Peter Baynton (Grande-Bretagne)

 
Dumb ways to die de Julian Frost (Australie, 2013)
 

∙ Films de fin d'études ∙

Prix du meilleur film de fin d'études : Ab ovo d'Anita Kwiatkowska-Naqvi (Pologne)

Prix spécial du jury : I Am Tom Moody d'Ainslie Henderson (Grande-Bretagne)

Mention spéciale : Pandy de Matus Vizar (Slovaquie)

Prix junior pour un film de fin d'études : Rabbit and Deer de Peter Vacz (Hongrie)

 

∙Longs métrages ∙

Le Cristal du long métrage : Uma história de amor e fúria de Luiz Bolognesi (Brésil)

Mention spéciale :  Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill de Marc Boréal, Thibaut Chatel (France, Luxembourg)

Prix du public : O Apóstolo de Fernando Cortizo Rodriguez (Espagne)

 

∙ AUTRES PRIX ∙

Prix Unicef : Parce que je suis une fille de Raj Yagnik, Mary Matheson, Hamilton Shona (Grande-Bretagne)

Prix Fipresci : Gloria Victoria de Theodore Ushev (Canada)

Mention spéciale Fipresci : Feral de Daniel Sousa (Etats-Unis)

Prix "CANAL+ aide à la création" pour un court métrage : Autour du lac de Carl Roosens, Noémie Marsily (Belgique)

Prix Festivals Connexion - Région Rhône-Alpes en partenariat avec Lumières Numériques : Feral de Daniel Sousa (Etats-Unis)

 

∙ Le film le plus drôle selon le public d'Annecy ∙

KJFG N° 5 d'Alexey Alekseev (Hongrie)

 

Comme tous les ans, la seule frustration est de ne pas avoir vu assez de films malgré la trentaine de séances en 6 jours. Et celle d'avoir l'impression d'oublier de parler de mille autres choses importantes que la taille, déjà imposante, de l'article ne nous permet pas d'évoquer. Mais les avions en papier lancés avant chaque séance étaient toujours présents et les « lapins » hurlés par le public à chaque apparition de l'animal dans la bande-annonce du festival étaient de la partie et donc tout ne pouvait qu'aller bien !

 

 

 

Merci à Marie Beaunay, Nadine Viau, Laurence Ythier, et beaucoup d'autres.

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