Tenet, 1917, Soul, Doom Eternal... les meilleures musiques et BO de l'année

La Rédaction | 24 décembre 2020
La Rédaction | 24 décembre 2020

Trent Reznor et Atticuss Ross, Hans Zimmer, Carpenter Brut, Nicolas Jaar, Thomas Newman, Mick Gordon, Ludwig Göransson... Des blockbusters aux films d'auteur en passant par le cinéma d'animation, les séries ou même les jeux vidéo, l'année 2020 aura offert de grands moments aux mélomanes.

Indépendamment des œuvres elles-mêmes, et notre avis sur elles, voici donc une sélection des BO les plus belles, épiques, renversantes, déchirantes et sensationnelles de l'année. 

 

 

photoEn attendant les oeuvres repoussées à 2021...

 

1917

Quand on a évoqué les plus belles musiques de l'année 2020 à la rédaction, il semblait inimaginable de ne pas évoquer l'incroyable bande originale de 1917. Malgré cette interminable année 2020 et la sortie déjà lointaine du long-métrage au cinéma (le 15 janvier, une autre époque), les partitions composées par Thomas Newman sont encore dans les mémoires.

Le compositeur signait sa septième collaboration avec Sam Mendes sur le film de guerre, et le moins que l'on puisse dire, c'est que les deux hommes savent se comprendre et se compléter. Plus qu'une douce mélodie présente pour accompagner le métrage, la bande originale de 1917 vient constamment renforcer chaque instant intime, violent, impressionnant ou lunaire, devenant quasiment un personnage à part entière du film.

C'est d'ailleurs elle qui démultiplie l'expérience viscérale voulue par le cinéaste, notamment lors de cette séquence hors du temps, presque surréelle, où Schofield (George MacKay) déambule dans les ruines d'une ville illuminée de manière intermittente par les déflagrations. Sublime et inoubliable.

Notre critique du film

 

 

Jojo Rabbit

Michael Giacchino est sans nul doute l’un des meilleurs compositeurs en activité. Souvent réduit à être le fils spirituel de John Williams (dont il partage certes la finesse orchestrale), l’artiste sait pourtant apporter son grain de sel à chacune de ses partitions, se renouveler et se confronter à de nouvelles sonorités.  

Pour la satire anti-nazis de Taika Waititi, il s’est fait plaisir en jouant sur le lexique de la marche militaire. Alors que Jojo Rabbit dépeint des enfants piégés dans un monde d’adultes infantiles, la bande originale déploie des flûtes et autres tambourins pour miniaturiser son univers musical.  

Pour autant, le compositeur n’en oublie pas le curseur émotionnel complexe d’une œuvre qui se place toujours sur une frontière ténue entre la farce et le mélodrame. Depuis Là-haut et son introduction à même de terrasser les cœurs de pierre, Giacchino et ses touches de piano sont parfaites pour sonder l’intériorité de ses personnages, en particulier des enfants. En bref, une musique sensible et pleine d’entrain, pour une belle rencontre entre un compositeur et un réalisateur.  

Notre critique de Jojo Rabbit.

 

 

Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn

Birds of Prey est un film plus que bordélique, entre sa nature de suite pas vraiment assumée de Suicide Squad et sa tonalité bancale. Néanmoins, Cathy Yan et la Warner ont bien fait d'appeler le génial (et prolifique) Daniel Pemberton pour donner un peu de cohérence à l’ensemble.

En l’occurrence, l’auteur embrasse la bouillie visuelle et narrative du film pour un pur délire hétérogène, qui convoque autant le punk que des inspirations issues des sixties. Toujours sur le point de se casser la gueule, la bande originale de Birds of Prey impose un éclectisme et une énergie dont on se souvient bien après la séance. En écoute isolée, les guitares électriques de Pemberton et ses percussions de folie révèlent d’autant plus leur génie. Ajoutez à cela l’écho magnifique des voix féminines qu’il dissémine dans sa partition, et vous avez là une musique puissante, qui sublime l’empowerment féminin après lequel le film court désespérément. Il est fort le Daniel ! 

Et si vous voulez savoir ce qu'on pense plus en détail de Birds of Prey, notre critique est disponible.

 

 

Dispatches from Elsewhere

Quelle belle époque, où chaque année est en partie bercée par les compositions de Trent Reznor et Atticus Ross. En 2019, il y avait la série Watchmen et le film 90's, et en 2020, il y a Waves, Mank et Soul. Mais pas que, puisque l'acolyte du leader de Nine Inch Nails avance aussi de son côté. Atticus Ross est ainsi derrière les mélodies magiques de la série AMC créée par Jason Segel, Dispatches From Elsewhere.

Lui, son frère Leopold Ross et Claudia Sarne (un trio déjà derrière les beaux thèmes du Livre d'Eli par exemple) ont ainsi assemblé l'une des BO les plus étranges, douces et mélancoliques de l'année, qui embrasse à merveille la magie de cette histoire de solitude. À l'écran, il y a quatre âmes esseulées et fragiles, qui courent après une raison de vibrer et garder la foi, dans le monde et donc eux-mêmes. Dans les oreilles, il y a ces morceaux entêtants, qui donnent l'impression de nager dans un océan de coton et de poésie.

Occasionally Scared est certainement l'un des plus fabuleux, procurant quelques frissons à chaque réutilisation dans la série. Le début d'une aventure ? D'une histoire d'amour ? D'une enquête ? D'un cauchemar ? Ou un peu tout ça à la fois ? Et beaucoup plus quand on a la tête et les oreilles dedans. L'une des meilleures pistes de décollage de l'imaginaire, en 2020.

 

 

Doom Eternal

Bien sûr, on vous recommande de ne pas vous enfiler l'imposant album d'une traite, sous peine de vous transformer vous-mêmes en cyber-démons. À la réécoute, les morceaux over-bourrins qui composent ces plus de trois heures trente de musique peuvent causer une indigestion. Mais les fans de la franchise sont au courant. La bande originale de Doom Eternal était attendue au tournant après le coup de boule Doom 2013, et le diable sait qu'elle n'a (presque) pas déçu.

En dépit du mixage bien trop over-the-top, si problématique que Mick Gordon a décidé de ne plus collaborer avec Bethesda, on peut déceler les instants de génie du compositeur, capable de marier d'une main de maître l'expérimental et l'attendu. Ainsi, dans sa folie créatrice, il a réuni des dizaines de vocalistes métalleux pour les faire chanter dans une chorale. En résultent plusieurs des meilleures pistes de l'album, saupoudrant les décors ahurissants du jeu de coeurs grandiloquents, mais néanmoins bien badass.

Aussi metal qu'électronique, n'en déplaise aux puristes de l'un et l'autre des genres, le score est évidemment parfaitement adapté à Doom nouvelle génération, désormais, grâce à id Software et Gordon, une des expériences vidéoludiques les plus jouissives de tous les temps.

Notre test de Doom Eternal est disponible ici.

 

 

Tales from the Loop

Petit bijou de SF poétique sorti discrètement sur Amazon Prime Video, Tales from the Loop détonne dans le paysage sériel actuel, de par la proposition de science-fiction atypique que représente la série crée par Nathaniel Halpern et produite par Matt Reeves. Un objet lent et contemplatif, dont la poésie et la mélancolie doivent beaucoup aux partitions de sa bande-originale, composée par Philip Glass et Paul Leonard-Morgan, dont les notes nous restent longtemps en tête après le visionnage de la série.

Spécialiste de la musique minimaliste, Philip Glass participe ici pour la première fois à la bande originale d'une  série télé, après avoir beaucoup composé pour le cinéma, une de ses bandes-originales les plus connues étant celle pour Koyaanisqatsi de Godfrey Reggio, réutilisé notamment dans Watchmen de Zack Snyder. Des thèmes marquants qui sont utilisés régulièrement, notamment dans le Candyman de Bernard Rose, et ses notes au piano entêtantes.

Le thème principal de la série de Nathaniel Halpern, également composé au piano, est tout aussi marquant et entêtant, de par sa mélancolie et son lyrisme qui emporte durant le visionnage, mais également en dehors, idéal pour la méditation. La rencontre entre les tableaux de Simon Stalenhag, qui infusent dans les visuels de la série, et la musique minimaliste de Philip Glass, apporte à l'univers de Tales from the Loop toute sa poésie et sa mélancolie, qui en font un objet télévisuel d'une beauté sidérante.

Notre critique de la série

 

 

 

The Last of Us - Part II

Si The Last of Us premier du nom, sorti en 2013, a acquis très rapidement le statut d'oeuvre culte dans la sphère vidéoludique, sa bande originale n'y est probablement pas indifférente, ne serait-ce que pour son thème principal qui a marqué les joueurs. Compositeur pour le cinéma, notamment pour plusieurs films d'Alejandro González Iñárritu (Babel, 21 grammesAmours chiennes) ou encore Le Secret de Brokeback Mountain d'Ang Lee, il ne fait aucun doute sur le fait que Gustavo Santaolalla a contribué, avec ses partitions, à insuffler à l'univers de The Last of Us sa dimension cinématographique, qui en font un objet si fascinant dans sa narration pour les cinéphiles.

Avec ce deuxième volet, qui aura divisé les joueurs tout en étant encensé par la critique, le musicien mexicain ne parvient pas totalement à délivrer des morceaux aussi marquants que ceux du premier opus, c'est un fait. Mais les partitions de cette partie II n'en demeurent pas moins efficaces, que ce soit durant les phases de gameplay qui deviennent des moments de pure tension grâce au sound design, ou dans des moments plus cinématographiques, où les notes à la guitare apportent une pure mélancolie durant les dialogues entre les personnages.

La bande-originale de The Last of Us - Part II n'a peut-être pas la nouveauté du premier opus pour elle, mais elle apporte à cette excellente suite son ton plus mature, sombre et violent, apportant encore une fois quelque chose de purement atmosphérique et cinématographique à l'oeuvre de Neil Druckmann et du studio Naughtydog.

Notre critique du jeu

 

  

Blashpemous Stir of DAwn 

Certes, Blasphemous est sorti en 2019, mais la parution toute fraîche de son extension intitulée Stir of Dawn nous donne un prétexte parfait pour l'évoquer aujourd’hui. On doit ses compositions à part de l'essentiel de la production vidéoludique à Carlos Viola, artiste toujours à mi-chemin entre la composition mélodique et le design sonore. Un talent finalement très rare, déjà éclatant dans The Last Door, qui prend tout son sens avec Blasphemous. Se glissant intelligemment dans le canevas simili-catholique de ce jeu monstrueux, des plages sonores tantôt inquiétantes, tantôt profondément mélancoliques, et parfois vibrantes d'une démence baroque prennent petit à petit possession de l'atmosphère, mais aussi du cerveau du joueur.

La grande réussite de cette création provient également de la malice avec laquelle elle joue des traditions des productions 16 bits d'antan, magnifiant leurs contraintes, ou contournant leurs limites. Le résultat est non seulement d'une grande poésie, mais tout simplement d'une efficacité impressionnante. Malgré la difficulté de l'ensemble (et certaines limites lors des phases de plateforme, on se surprend parfois à persévérer, pour le seul plaisir de sentir un morceau se un accord nous attraper par la main pour nous précipiter dans le purgatoire de l'Empire déchu de Cvstodia.

 

 

Tenet

C'était évidemment l'un des événements de l'année puisque la bande originale de Tenet a tout simplement fait partie intégrante de la promotion du film avec la publication (quelques jours avant la sortie du long-métrage) de la chanson de Travis Scott : The Plan. Après de longues années de collaborations avec Hans ZimmerChristopher Nolan a dû travailler avec un autre compositeur (Zimmer était occupé par Dune qu'on espère retrouver dans la liste de 2021) en la personne de Ludwig Göransson.

Alors qu'il a continué à gérer la bande originale de The Mandalorian (on en parle plus bas), le compositeur oscarisé pour Black Panther avait un gros challenge sur les bras. Si le résultat est clairement en demi-teinte, la partition étant souvent gênée par l'ombre de Zimmer et de son style bruyant, le Suédois a également su tirer son épingle du jeu.

Qu'il s'octroie avec talent les sonorités de Zimmer avec Rainy Night in Tallinn en ouverture ou prenne des chemins beaucoup plus lyriques avec l'émouvant The Protagonist qui vient conclure le film, Ludwig Goransson a livré, à défaut d'une partition sans faute, quelques-uns des plus beaux morceaux musicaux de l'année 2020. Si l'ampleur de Posterity est sans doute la plus hypnotisante, on ne pourra s'empêcher d'avoir surtout en tête l'envolée aérienne, légère et fluide de Foils, accompagnant l'enivrante séquence des catamarans. Fascinant.

 

 

Blood Machines

La présence de la musique de Blood Machines dans ce top était courue d'avance. Le film était déjà une suite spirituelle (et narrative, si si) de l'incroyable clip Turbo Killer, et Carpenter Brut ne pouvait que magnifier la bande originale d'un moyen métrage cyberpunk, lui qui avait conçu son dernier album comme la bande-son d'un slasher fictif.

Mais ici, il passe encore une étape en travaillant en étroite collaboration avec Seth Ickerman pour aboutir à un score organique, lié à la fiction qu'il accompagne grâce à son implication dès le début du projet. Avec Blood Machines, Carpenter Brut prouve qu'il n'est pas juste un artisan de la synthwave bourrin, mais un véritable artiste de la science-fiction musicale, capable de passer d'un thème principal aussi mystérieux qu'épique à de purs instants de suspension contemplative, en passant par les habituelles envolées pleines de synthés qui crachent.

Cette bande originale marque le début d'un renouveau pour le musicien, une étape obligatoire à ce moment de sa carrière, renouveau qui n'a pas fini de confirmer son immense talent, comme le prouve son tout dernier morceau, sublime, Fab Tool.

Notre crititique de Blood Machines est disponible ici.

 

 

Ema 

Faut-il nécessairement être chargé comme un fusil à canon scié pour s'enjailler comme une canaille sur un mélange corrosif d'électro et de reggaeton ? Possiblement, mais la bande originale d'Ema est là pour nous rappeler combien l'homme qui se cache derrière ses morceaux enivrants et hypnotiques a plus d'une ressource qu'un simple pourvoyeur d'adrénaline. Nicolas Jaar, musicien et DJ chilien, n'est pas ici par hasard, tant son parcours et sa fougue vont de pair avec l'héroïne du film de Pablo Larraín.

Peut-être fort de son expérience sur Dheepan, il est ici tout à fait à l'aise avec un projet pourtant d'une grande complexité. En effet, Ema mélange les tonalités, les genres, mais aussi les régimes de narration, passant d'une dramaturgie éclatée à des visions fantasmagoriques. Un patchwork qui colle parfaitement aux créations hybrides de Jaar, capable d'orchestrer des transitions (ou au contraire de pures ruptures) entre les morceaux originaux invités dans le récit, et les séquences qu'il habite de ses compositions.

La gravité presque toujours explosive de ses notes confère à l'ensemble une électricité perpétuelle, une tension qui souligne superbement les déraillements et sorties émotionnelles du long-métrage, et nimbe ses éruptions érotiques d'une urgence irrésistible.

Notre critique du film

 

 

 

Les Sept de Chicago

2020 a été une année bien remplie pour Daniel Pemberton, et Birds of Prey est loin d’être la seule réussite dans ses nombreuses musiques de film. Après avoir sublimé les scénarios d’Aaron Sorkin avec les partitions de Steve Jobs et du Grand Jeu, le compositeur s’est attelé au film de procès de l’auteur de The Social Network.  

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Pemberton a définitivement compris comment s’accorder à la rythmique verbale si unique de Sorkin. Avec une certaine humilité, la musique des Sept de Chicago accompagne à la perfection les monologues, les renvois de balles et les saillies des différents personnages. Grâce à une tonalité seventies bien sentie, cohérente avec le contexte du long-métrage, la musique se permet des montées en tension du tonnerre (Take the Hill, un bijou !), à coups de riffs nerveux et de basses qui chopent les tripes.  

Mais surtout, la musique des Sept de Chicago a le génie des grandes bandes-originales : savoir se faire discrète, voire absente quand il le faut. Avec beaucoup de délicatesse, Daniel Pemberton aborde la mise en scène de Sorkin avec un recul nécessaire à certains instants clés, pour mieux revenir en force à d’autres moments. La voix angélique de Céleste sur la chanson finale ne fait qu’asseoir cet état de fait, pour un joli film qu'on a chroniqué par ici.

 

 

Calamity, Une enfance de Martha Jane Cannary

Calamity, Une enfance de Martha Jane Cannary de Rémi Chayé est sorti 15 jours avant le début du deuxième confinement, soit au pire moment possible, et c'est fort dommage. Ce film d'animation au scénario très simple est une pure pépite de rythme et d'action. Avec un trait minimaliste, il recrée en dessin les grandes plaines, les forêts et les canyons qui font l'identité des westerns. C'est dans ce paysage qu'on suit les aventures de Martha Jane, personnage incroyablement dynamique, courageux, impertinent et déterminé.

Les qualités du film sont immenses et nombreuses, mais la bande originale figure haut sur la liste. La compositrice Florencia Di Concilio, à l'origine de la BO d'Ava de Léa Mysius a rédigé une partition saisissante tant elle parvient à nous plonger dans l'ambiance western. Outre le fait que la plupart des morceaux soient magnifiques, on aura rarement vu un film qui considère autant la musique comme partie intégrante de la mise en scène. Jamais décorative, la musique participe à dynamiser le rythme d'un film extrêmement généreux en suspens, en course-poursuite, en cascades et en action.

 

 

The Mandalorian - saison 2

Si Star Wars est depuis toujours associé à John Williams, les compositeurs qui ont succédé au maître (notamment dans les jeux vidéo) n’ont souvent cherché qu’à copier sa recette épique et orchestrale. Avec The MandalorianLudwig Göransson a apporté sur la franchise un véritable vent de fraîcheur, qu’il confirme avec la partition encore plus ambitieuse de cette saison 2.  

Pour cette nouvelle fournée, les flûtes enchanteresses et certaines rythmiques poursuivent leur relation avec le western (surtout au vu du premier épisode qui en assume plus que jamais les tropes). Mais Göransson passe son temps à étoffer son registre. L'électro se fait plus présente, et son mélange avec des sonorités acoustiques parfois tribales engendre une sensation d’étrangeté revigorante.  

Star Wars retrouve ce goût de l’inconnu qui nous a tant fascinés par le passé. Le compositeur aime offrir à chaque planète visitée une caractéristique musicale (un accordéon pour un port maritime, des cordes pincées pour une grotte de glace infestée d’araignées de l’espace, etc.). Pour autant, il n’en oublie jamais l’émotion, comme avec les morceaux Quite a soldier et Open the Door, ou encore les multiples moments mignons de Baby Yoda (enfin Grogu, on a du mal à s’y faire...). En bref, un petit miracle, sans parler du thème aussi obsédant que celui de Game of Thrones, qu’on marmonne à longueur de journée dans nos bureaux !  

Notre critique du premier épisode de cette saison 2 est par ici.

 

 

Mank

Difficile d'imaginer une liste des meilleures musiques d'une année sans y voir l'une du duo Trent Reznor-Atticus Ross. D'autant plus que l'année 2020 a été particulièrement riche pour les membres du groupe Nine Inch Nails, on en parlait plus haut. Et parmi leurs nombreuses collaborations, ils se sont notamment fait remarquer avec la bande originale de Mank, le dernier film de David Fincher.

Et après The Social Network (qui leur a valu l'Oscar de la meilleure musique en 2011), Millenium - Les hommes qui n’aimaient pas les femmes et Gone Girlretrouver le trio à la manoeuvre était plus que prometteur. Sans grande surprise, cette nouvelle collaboration est un grand succès, d'autant plus que le travail des deux compositeurs se démarque fortement de tout ce qu'ils avaient fait avec le cinéaste jusqu'ici.

S'interdisant d'utiliser des sonorités électroniques pour coller à la période filmée par Fincher (années 30 et 40), Reznor et Ross ont usé uniquement d'instruments d'époque. Le moyen de revigorer de sons jazzy, le long-métrage souvent sinueux et lent de David Fincher tout en permettant de revisiter totalement l'ambiance sonore du réalisateur avec une partition aussi inhabituelle dans son univers.

En résulte une soundtrack de 50 morceaux (rien que ça) dont plusieurs particulièrement inspirés : le grave Welcome to Victorville ouvrant le film, l'entraînant M.G.M, l'inquiétant Election Night-mare ou le superbe A Fool's Paradise juxtaposant sa mélodie sur le rythme des bruits d'une machine à écrire.

 

 

Soul

Quand on vous disait que l'année 2020 a été fructueuse pour le duo Reznor-Ross, c'est aussi parce qu'ils sont derrière les plus beaux moments musicaux du dernier Pixar. La bande originale du long-métrage de Pete Docter a la particularité d'être scindée en deux. D'un côté, il y a les morceaux de jazz composés par Jon Batiste, et de l'autre, il y a ceux du duo de NIN.

Et ce sont essentiellement leurs morceaux que l'on retient avec passion en regardant Soul tant les deux compères réussissent, une nouvelle fois, à travers leur style singulier à offrir quelque chose de parfaitement unique. Jouant de nappes sonores électroniques et de petits bips, ils semblent s'amuser à modeler les sonorités, à les rallonger, les raccourcir, les accélérer... pour tout simplement créer une musicalité à la fois étrange et entraînante, dans la lignée de ce qu'ils avaient pu faire pour The Social Network ou Gone Girl, mais encore plus poussée.

Le moyen de magnifier les moments se déroulant dans l'au-delà et répondant donc à des codes différents de ceux régissant la vie sur Terre. Quoi de plus logique donc que la musique paraisse si éloignée de ce que l'on entend résonner chaque jour dans notre monde.

 

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commentaires
Mimioz
26/12/2020 à 16:23

La BO de La Dernière Vie de Simon ! Pour une fois qu'un film français fait dans la bonne musique orchestrale, ça vaut le coup de le dire !

Stivostine
25/12/2020 à 12:27

BO de The Crown est top aussi

Le père Noël
25/12/2020 à 01:17

La BO de Kaamelott reste la meilleur de l’année

Kyle Reese
24/12/2020 à 18:41

BO de Tenet pas totalement satisfaisante dans sa globalité mais elle fonctionne très bien avec le film et à l’écoute seule il y de très bon morceau pour qui aime l’ambiante electro.

Tako-Ren
24/12/2020 à 16:37

Et dire que cette année, on aurait écouté du pur Hans Zimmer avec No Time to Die et DUNE au ciné...

Numberz
24/12/2020 à 16:28

Frustré je suis. Je necouterais pas la BO de soul tout simplement car je ne me détache pas de l'œuvre que je ne pourrais pas voir. Tristounet

#diez
24/12/2020 à 16:12

Vraiment cool d'avoir souligné la magnifique BO de Calamity !

J'y ajouterai celles de L'adieu, Yip Man 4, La dernière vie de Simon, Drunk, Dans un jardin qu'on dirais éternel, Ailleurs et l'expérimentale Lux Eaterna.

Pour le jeu vidéo j'y ajouterai celle de Mafia remake.

Hank Hulé
24/12/2020 à 14:15

Tenet, sérieux ? une espèce de sous Zimmerie qui vous vrille les tympans. Insupportable...