Venise 2008 – Palmarès
Un final en apothéose…Après avoir récompensé une grande partie des films que nous n'avions pas aimé, le jury présidé par Win Wenders a attendu le Lion d'Or pour nous arracher des cris de joie. Le film de Darren Aronofsky, The Wrestler, a donc remporté la plus haute distinction de la Mostra de Venise. Et avec la manière puisque le président du jury a d'abord évoqué la performance et l'émotion procurée par Mickey Rourke avant de citer le film vainqueur. Voir le comédien se lever au milieu de la salle et recevoir une ovation magistrale, a été un grand, très grand moment d'émotion. On en oublierait presque que le reste du palmarès est une aberration qui a permis de laisser sur le carreau Kitano, Miyazaki et Demme, soit trois de nos chouchous pour récompenser des oeuvres que l'on a détestées pour la plupart. Mais, on ne va pas faire les aigris puisque notre favori a gagné. Et c'est une bonne nouvelle pour vous, lecteurs français, puisque cela risque sans doute d'accélerer sa sortie en salles qui n'était pour le moment pas arrêtée. On notera au final que Wenders et une partie du jury souhaitaient récompenser à la fois The Wrestler avec le Lion d'Or et Mickey Rourke en tant que meilleur acteur, mais une clause du réglement ("à modifier", selon Wenders) a empêché ce doublé qui aurait été historique.
Venise jour 10 – Vendredi 5 septembre
Rarement l'adage « garder le meilleur pour la fin » n'aura été aussi bien illustré que par la conclusion de cette Mostra. En effet, le dernier film en compétition est aussi, à nos yeux, le meilleur. The Wrestler de Darren Aronofsky n'offre pas seulement à Mickey Rourke le rôle de sa vie, c'est avant tout un très grand moment de cinéma américain. L'histoire de ce catcheur déchu est aussi classique que bouleversante, et traitée dans un style quasi documentaire inédit dans l'œuvre du réalisateur de The Fountain. A présent, on rêve du prix d'interprétation pour Rourke, et même de Lion d'Or, tant la longue ovation reçue par l'équipe de The Wrestler lors de la conférence de presse semble encourageante. Laurent vous dit tout dans sa critique en forme de cri du coeur.
L'autre film de la compétition apparaît comme l'antithèse du chef-d'œuvre d'Aronofsky. Assez insignifiant, Il Seme della discordia est une comédie italienne lourdaude, laide et même assez sordide, juste illuminée par la beauté de Caterina Murino (que nous avons eu le privilège de rencontrer). On sera assez indulgent dans notre critique. C'est le quatrième film transalpin de la compétition et il confirme nos questions sur les choix des sélectionneurs de la Mostra. Qu'une telle œuvre se retrouve ici est à la fois étonnant (cela ne ressemble en rien aux pensums qu'on nous a infligé) et aberrant (c'est un téléfilm pas drôle). On demeure donc dans l'expectative en attendant le palmarès demain…
Venise jour 9 – Jeudi 4 septembre
Encore une poignée de films et le festival fermera ses portes. Malgré une sélection en berne à quelques rares exceptions, on tient le coup, toujours prêts à être surpris comme ce fut le cas hier avec le film de Jonathan Demme, Rachel getting married. Et puis surtout, ayant touché le fond mardi, on s’imagine ne plus pouvoir subir d’atrocités cinématographiques. On avait bigrement tort. Avec Inland, film algérien en compétition, nous avons vécu un moment rare. Celui de se retrouver devant une salle qui n’a eu de cesse de se vider au fil des longues, très longues minutes du film (140 min). Un vrai festival qui nous a permis de tenir, nous offrant l’occasion de compter le nombre de sièges qui claquaient, l’intervalle entre chaque sortie, la manière de le faire (discrète, fière, maladroite,…). Quant à ce qu’il se passait à l’écran ? Jean-Noël vous l’explique dans notre critique. Une certaine idée du néant ! Mais à la fin, on était fier de faire partie des happy fews à avoir survécu et tenu jusqu’au générique.
L’autre film de la compétition, The Hurt Locker, on l’attendait avec une certaine appréhension puisqu’il s’agissait du nouveau film de Kathryn Bigelow après 6 ans de silence. Toujours aussi portée sur la testostérone, la cinéaste (pro Obama pour la petite histoire, comme elle l'a fièrement placé à la conférence de presse) nous invite à partir en Irak pour suivre une équipe de déminage au cœur de l’action. Sans être le film définitif sur la guerre en Irak, The Hurt Locker est un bon moment de pelloche comme on vous l’explique dans notre critique. En tout cas, il a fait un bien fou, tant il dénote avec le reste de la sélection. On va nous traiter de bourrins, mais de l’action et des flingues, ca vous requinque une équipe d’Ecran Large.
Venise jour 8 – Mercredi 3 septembre
Après la très éprouvante journée de mardi, la compétition se porte mieux. Nous avons ainsi pu rattraper Teza de Haile Gerima, un portrait de l'Ethiopie des années 70 et 80, et de ses rapports avec le communisme. Malgré la durée et le sujet peu engageant, le film est moins plombant qu'on ne pouvait le craindre, sans pour autant s'avérer inoubliable (lire notre critique).
Déception en ce qui concerne le nouveau (et attendu) film d'animation de Mamoru Oshii, The Sky crawlers. Cette histoire d'ados pilotes de chasse au sein d'une guerre spectacle sans vainqueur, ne décolle jamais vraiment. Le réalisateur atteint les limites de son style. Ses thèmes demeurent passionnants, tout en ayant perdu une grande part de leur nouveauté (lire notre critique).
LA divine surprise se nomme Rachel getting married. On n'attendait plus grand chose de Jonathan Demme et il nous bouleverse, caméra à l'épaule, avec ce portrait de famille d'une infinie justesse. Tous les interprètes méritent les louanges, mais c'est Anne Hathaway, dans son meilleur rôle, qui survole tout le film. Après Ponyo, voici certainement notre Lion d'Or du cœur (lire notre critique).
Journée noire sur la Mostra. Une succession d'expériences traumatisantes mettant les nerfs, puis les zygomatiques, à rude épreuve. Tout d'abord le russe Paper soldier d'Alexei German Jr., véritable parodie involontaire du cinéma d'auteur le plus ridicule. Dialogues surréalistes, mise en scène plombante, absurdité ambiante et sérieux quasi inébranlable, tout est réuni pour un véritable calvaire (lire notre critique déprimée).
Heureusement le salut est venu de Nuit de chien de Werner Schroeter, hallucinant nanar qui a provoqué claquements de sièges, consternation et hilarité dans les salles vénitiennes. D'après les notes d'intention du réalisateur, tout cela est très prétentieux et chargé de sens. A l'écran il s'agit d'un bazar délirant et tordant, avec des acteurs en roue libre et des répliques qui ont tout pour devenir cultes (lire notre critique enjouée).
Enfin, on n'a pas tenu jusqu'au bout de Parc de Arnaud des Pallières. Un drame familial avec Sergi Lopez et Jean-Marc Barr, qui enchaîne les scènes interminables ou grotesques. On l'avoue, on a craqué…
Venise jour 6 – Lundi 1er septembre
Journée noire sur la Mostra. Une succession d'expériences traumatisantes mettant les nerfs, puis les zygomatiques, à rude épreuve. Tout d'abord le russe Paper soldier d'Alexei German Jr., véritable parodie involontaire du cinéma d'auteur le plus ridicule. Dialogues surréalistes, mise en scène plombante, absurdité ambiante et sérieux quasi inébranlable, tout est réuni pour un véritable calvaire (lire notre critique déprimée).
Heureusement le salut est venu de Nuit de chien de Werner Schroeter, hallucinant nanar qui a provoqué claquements de sièges, consternation et hilarité dans les salles vénitiennes. D'après les notes d'intention du réalisateur, tout cela est très prétentieux et chargé de sens. A l'écran il s'agit d'un bazar délirant et tordant, avec des acteurs en roue libre et des répliques qui ont tout pour devenir cultes (lire notre critique enjouée).
Enfin, on n'a pas tenu jusqu'au bout de Parc de Arnaud des Pallières. Un drame familial avec Sergi Lopez et Jean-Marc Barr, qui enchaîne les scènes interminables ou grotesques. On l'avoue, on a craqué…
Morosité sur la compétition officielle où l'on se demande de plus en plus ce que certains films viennent faire là. En particulier en ce qui concerne la sélection américaine, qui a du pâtir de la grève des scénaristes en début d'année. Les organisateurs ont sans doute eu beaucoup de mal à trouver des oeuvres suffisamment intéressantes, même si on regrette, par exemple, l'absence du W. d'Oliver Stone.
Il faut donc se contenter de Vegas : Based on a true story de Amir Naderi (lire notre critique). Cette chronique d'une famille de prolétaires qui imagine qu'un trésor est dissimulé dans sa maison n'est guère passionnante, dans son fond et dans sa forme.
Austérité absolue avec le film turque Süt (Milk) de Semih Kaplanoglu (lire notre critique). C'est l'histoire des relations difficiles entre un fils et sa mère veuve, dans une Turquie partagée entre traditions et désir d'émancipation. Mais ce mince fil directeur n'est qu'un prétexte à des recherches esthétiques peu engageantes et encore moins enthousiasmantes. On serait tenté de dire qu'il s'agit d'un vrai film de festival…
Plus réussi, mais pas moins déprimant, BirdWatchers de Mario Bechis, dresse un constat terrible sur la situation des indiens d'Amazonie. Parqués, chômeurs, au bord du suicide, ces êtres s'attachent à leur terre dans un combat qui semble bien illusoire. Un beau film qui méritait sans doute de nous impliquer davantage et de faire preuve de plus d'audace (lire notre critique).
Venise jour 5 – Dimanche 31 août
Les deux événements dujour étaient japonais et italien. Ne le cachons pas, àEcran Large c'est Ponyo d'Hayao Miyazaki qui remportetous nos suffrages (lire notre critique). L'accueil réservéà ce conte idéal fut bien sûr exceptionnel. Onprévoit un plébiscite dans la presse et auprèsdu public. Mais il est déjà moins sûr deretrouver notre chouchou au palmarès.
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L'italien du jour se nomme IlPapà di Giovanna (lire la critique). On a beau avoirune grande bienveillance pour son metteur en scène, PupiAvati, il faut reconnaître que son oeuvre est assez banale. Lesujet appelait sans doute plus de force et d'audace. On s'ennuie,mais l'accueil dans la salle est plus que poli.
Plus accessoirement, L'Autre des français Bernard et Trividic, est probablement le plus mauvais fillm de la compétition officielle (pour l'instant). Une déception, car cette histoire de folie avec Dominique Blanc dans le rôle principal était prometteuse (lire la critique).
Deux bonnes surprises dans les sectionsparallèles. A country teacher du tchèque Bohdan Slàma est une belle étude de caractèresqui se perd malheureusement un peu en chemin. Si on reste perplexedevant certains développements de l'intrigue (le professeur en question se révèle homosexuel et devient fou de désir pour le fils de la femme qui l'aime), ons'enthousiasme pour la mise en scène virtuose (des plansséquences impressionnants) et pour la performance de l'actriceprincipale, Zuzana Bydzovska.
Mais nous avons gardé lemeilleur pour la fin avec le Malaysien $ell Ou7!(prononcez Sell out). Débutant par une parodiede tous les clichés du cinéma d'auteur taillépour les festivals, le film provoque déjà les rires etles applaudissements de la salle. On sent que tout le monde a enviede décompresser et Sell out est la comédieidéale pour cela. Très noire, bourrée de gags en toutgenre, le délire se permet des intermèdes musicauxcopieusement ovationnés par le public. Si la télé-réalité en prend une nouvelle fois pour son grade,c'est toute la société de consommation qui est visée.C'est sans doute parce que l'oeuvre est d'abord hilarante qu'ellefinit par toucher au but dans son final. Surprise, coup de coeur etun record d'applaudissements à la fin de la projection, Sellout ! a fait beaucoup de bien à la sélection vénitienne.
Si Vinyan ne fait pas partie de la compétition officielle, ses deux petits camarades, Dangkou et Un giorno perfetto qui concourent ce samedi pour le précieux Lion d'Or ne peuvent pas trop se vanter non plus. Accueillis fraichement par la presse (festival de sièges qui se vident pour le premier, une belle levée de sifflets pour le second), les deux films nous ont laissé de marbre. Prometteur mais plongeant vite dans l'abstraction la plus hermétique pour Dangkou (lire notre critique). Sans finesse et rempli de pathos pour Un giorno perfetto (lire notre critique).. On sait bien que les jurys des festivals du monde entier ne sont que rarement d'accord avec la presse mais au vu des autres films en compétition, difficile de penser que ces deux là repartiront de Venise avec un prix.
Heureusement, la Mostra reste magique et c'est du côté de la France que nous est venue l'unique belle surprise de la journée. On y reviendra plus longuement avec une critique détaillée mais le film de Claire Denis, 35 rhums, est une œuvre d'une rare humanité. Suivant la vie quotidienne et banale d'un père de famille veuf et de sa jeune fille adolescente, sorte de petit couple attendrissant auquel se greffent quelques voisins tout aussi attachants dans leur humanité, la réalisatrice signe un film incroyablement touchant sans même que l'on s'en rende compte. Par petites touches, bien aidé par des comédiens d'un naturel confondant, 35 rhums atteint notre cœur.
Venise – Jour 3 – vendredi 29 août
Le principal film de la compétition officielle de ce vendredi se nomme The Burning plain (lire la critique). Il s'agit du premier film en tant que metteur scène de Guillermo Arriaga, scénariste attitré d'Iñarritu. Et comme 21 grammes et Babel, l'oeuvre divise, mais avec moins de passion. Les acteurs, qui portent l'essentiel de l'oeuvre sur leurs épaules, ont été évidemment fort bien accueillis à Venise. En l'absence (regrettable) de Kim Basinger, Charlize Theron s'est octroyée la vedette, pour le plus grand bonheur des photographes. Le film recueille de beaux applaudissements, tant ses airs de mélodrames taillé dans le marbre sont propres à fédérer une partie du public. Reste à savoir ce que la presse va en penser.
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On vous en parlait déjà hier (lire notre critique), l'autre film en compétition de cette journée de vendredi, était Inju, l'ombre de la bête. Plutôt fraîchement accueuilli par la presse, le film de Barbet Schroeder a su nous séduire par sa capacité à déjouer le film de genre pour dresser une réflexion troublante sur le pouvoir de séduction féminin. Pour autant, il faut accepter de jolies maladresses et un jeu volontaire excessif des comédiens (notamment dans la seconde partie du récit).
Venise 2008 – Jour 2 – jeudi 28 août
La festival commence avec une classe indéniable en proposant deux très grands films d'auteurs habitués des récompenses, mais qui n'avaient pas atteint un tel niveau depuis longtemps.
Le premier film de la compétition Jerichow de Christian Petzold n'a pas transcendé le festival, bien au contraire. Aller, Ecran Large se mouille, ce film ne sera pas au palmarès et Laurent vous explique pourquoi dans sa critique.
Abbas Kiarostami est étrangement hors compétition, avec Shirin (lire la critique), un hymne à la beauté féminine et à l'émotion cinématographique. Une oeuvre exigeante, qui a laissé beaucoup de festivaliers sur le bord de la route, tant les fauteuils ont claqué durant les projections. Pourtant, l'expérience touche fréquemment au sublime, comme l'ont prouvé les applaudissements nourris de tous ceux qui sont tombés sous son charme. En sortant de la salle, toutes les femmes semblent encore plus belles et le soleil vénitien encore plus brillant.
Mais la journée de jeudi est placée sous le signe du soleil levant. Ce fut un véritable festival Kitano, qui est un peu chez lui à la Mostra. Cependant, sa production annuelle, Achille et la tortue (lire la critique et deux 4/5 pour nous) a surpris tout le monde par sa force. On attendait un accueil poli et cette réflexion terrible et drôle sur la création artistique a enchanté une bonne partie du public. Il va sans dire qu'on rêve de le retrouver au palmarès, tant nous sommes heureux de retrouver le grand Takeshi que l'on adore.
Dans les sections parallèles, le second film surprise de la sélection se nomme Tedium et évoque sur un mode docu-fiction le quotidien de travestis et de transexuels iraniens. Filmée en DV, avec maladresse et une certaine distance, l'oeuvre surprend finalement par la relative tolérance que l'Iran, pays peu réputé pour sa liberté de moeurs, accorde aux homosexuels. Les fauteuils ont claqué en très grand nombre, surtout après le retard pris par cette projection.
Landscape n°2 du slovène Vinko Möderndorfer fait immédiatement penser aux thrillers à l'humour très noir en provenance des pays scandinaves. Cependant à trop forcer le trait, le réalisateur ne nous permet jamais de nous intéresser au sort de ses personnages. On s'éveille donc devant des détails triviaux, tels des scènes de sexe assez crues (et totalement gratuites) et un meurtre très gore. Mais la méchanceté de Landscape n°2 tourne à vide, et malgré la présence de l'équipe du film dans la salle (en particulier les charmantes actrices), l'oeuvre n'a pas bouleversé la Biennale.
Et pendant que certains découvrent des oeuvres qui les bouleversent (Jean No et son Shirin : il cherche depuis à récupérer les numéros de téléphone de l'intégralité du casting féminin), d'autres s'accordent une pause dans tout ce cinéma auteurisant avec Monster X strikes back : Attack the G8 summit ! Le titre annonce clairement la couleur pour ce revival des grandes heures de la Toho et ses Godzilla. L'an dernier, nous avions eu le droit en séance récréative au Takashi Miike avec Sukiyaki Western Djangog et son western spaghetti déjanté. Cette fois-ci, ce sont toujours les japonais qui sont de sortie pour nous distraire et ils le font bien. Minoru Kawasaki, qui se plaît à se faire appeler le Ed Wood japonais, concocte une histoire satirique souvent bien vue où il est question de monstre belliqueux venant interrompre le sommet du G8. Les caricatures des chefs politiques offrent plus d'une fois l'occasion de rire gras, notamment le clone de Sarkozy qui ne pense qu'à niquer la traductrice de la conférence mais qui finira par sauver la mise en exibant ses parties intimes. Succès énorme dans la salle internationale…et un petit gloups pour la représentation de notre pays dans le monde ! Du côté des combats avec le monstre en caoutchouc, c'est moins convaincant sur la longueur mais il y a là suffisament de quoi passer une bonne petite soirée bis voire Z.
Venise 2008 – Jour 1 – mercredi 27 août
Le film d'ouverture de cette 65e Mostra est aussi celui qui s'accompagne du plus grand nombre de stars. C'est à la fois une excellente manière de débuter les festivités et un piège, car il faudra tenir l'intérêt du public et de la critique au même niveau pendant toute la durée du festival…
Et ce sera difficile, tant Burn after reading des frères Coen est une réussite (lire notre critique). Quelque part entre Fargo et Barton Fink, cette histoire chorale, cruelle et terriblement drôle, ménage à la fois numéro d'acteurs et profondeur de la narration. Résultat : l'émeute, aussi bien à la conférence de presse le matin que sur le tapis rouge le soir. Tout le monde veut voir Brad et George, qui font leur show en signant tous les autographes qui leur passent sous la main. Il n'y a pas à dire, ils ont la classe américaine.
Le premier coup de coeur de ce festival revient à Pa-ra-da de Marco Pontecorvo (lire notre critique). Présentée dans la section Orizzonti, cette oeuvre très dure et à la fois emplie d'espoir, n'aurait pas fait pâle figure dans la compétition. Son interprète principal, Jalil Lespert, s'avère aussi cool en interview (en ligne quand on revient de Venise) qu'il est intense devant la caméra.
Cliquez sur la photo pour accéder à la galerie photos de Jalil Lespert à Venise
Venise, c'est aussi l'occasion de voir des films surprises…Tellement surprise que pour cause de planning surchargé, on entre dans la salle, lumière déjà éteinte, sans savoir ce que l'on va voir. On se retrouve ainsi devant Perfect life (Wanmei shenhuo), film chinois de Emily Tang Xiobai. Un drame très hermétique où le destin de deux jeunes femmes se croisent à un moment où elles remettent leur mode de vie en question. Une thématique autour du mal être qui semble être la principale figure de proue du festival quand on juge que trois des quatre premiers films découverts jusqu'ici (du Coen au premier film allemand en compétition, Jerichow dont on vous reparle demain) l'évoque en filigrane. Heureusement qu’il y a le soleil et les italiennes à la sortie de la projo !
Venise 2008 – Jour 0 – mardi 26 août
La 65e Mostra de Venise débute ce mercredi 27 août, 21 films sont en compétition pour le Lion d'Or. Le jury officiel de cette 65e mostra sera présidé par Wim Wenders. A ces côtés on retrouvera John Landis, Valeria Golino, Johnnie To, Juiry Arabov, Douglas Gordon et enfin Lucrecia Martel.
Parmi les films les plus attendus, certains noms peuvent déjà retenir notre attention. The Burning plain de Guillermo Arriaga, le scénariste attitré de Iñarritu, propose une nouvelle fois une histoire chorale, à travers le temps et la géographie. Le casting international réunit en particulier Charlize Theron et Kim Basinger.
The Hurt locker, écrit et mis en scène par Kathryn Bigelow, pourrait créer la surprise par son sujet fort (la vie au quotidien d'une équipe de déminage dans l'Irak en guerre) autant que par son casting emmené par Ralph Fiennes.
En contraste, Jonathan Demme propose une comédie avec Rachel getting married, et surtout une mise en valeur de sa star, Anne Hathaway. Le nouveau film de Darren Aronofsky, The Wrestler, se dédie quant à lui tout à la gloire de la gueule cassée de Mickey Rourke, qui vient peut-être flirter ici avec un prix d'interprétation.
On ne pourra pas faire l'impasse sur l'animation japonaise, dont les deux plus grands noms se retrouvent face à face en compétition. Hayao Miyazaki poursuit avec Ponyo dans la veine du conte familial à la richesse visuelle et thématique proverbiale. Mamoru Oshii fera errer sa contemplation et sa complexité dans les airs de The Sky crawlers, vraisemblablement un hymne aux héros de l'aviation.
Il faudra aussi s'arrêter sur L'Autre de Patrick Mario Bernard, Nuit de chien de Werner Schroeter, Il Papa di Giovanna de Pupi Avati, Birdwatchers de Mario Bechis ou bien encore Paper soldier de Aleksey German Jr.
Hors-compétition, tous les yeux seront tournés vers Burn after reading, le nouveau des frères Coen. Les réalisateurs multi oscarisés pour No country for old men, entraînent dans leur sillage une flopée de stars déjà arrivées dans la cité des Doges : George Clooney, Brad Pitt, Frances McDormand, Tilda Swinton… Mais il ne faudra pas pour autant oublier les oeuvres de Claire Denis, Abbas Kiarostami, Agnès Varda et Fabrice du Welz.
On ne jouera pas au jeu des pronostics avant même d'avoir découvert le premier film de la compétition. Toutes les surprises sont possibles, même un retour en grâce de l'enfant terrible Kitano avec Achille et la tortue.
A suivre donc sur Ecran Large, en direct de Venise, jusqu'au 6 septembre.
Jerichow de Christian Petzold (lire notre critique)
The Burning plain de Guillermo Arriaga (lire notre critique)
Un giorno perfetto de Ferzan Özpetek (lire notre critique)
Inju, la bête de l’ombre de Barbet Schroeder (lire notre critique)
Plastic City de Yu Lik-wai (lire notre critique)
Ponyo de Hayao Miyazaki (lire notre critique)
Il Papa di Giovanna de Pupi Avati (lire notre critique)
L’Autre de Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic (lire notre critique)
Süt de Semih Kaplanoglu (lire notre critique)
Vegas : Based on a true story de Amir Naderi (lire notre critique)
Nuit de chien de Werner Schroeter (lire notre critique)
Teza de Haile Gerima (lire notre critique)
The Sky crawlers de Mamoru Oshii (lire notre critique)
Rachel getting married de Jonathan Demme (lire notre critique)
The Hurt Locker de Kathryn Bigelow (lire la critique)
Inland de Tariq Teguia (lire la critique)
Il Seme della discordia de Pappi Corsicato (lire notre critique)
The Wrestler de Darren Aronofsky (lire notre critique)
Burn after reading de Joel et Ethan Coen
Après leur triomphe à la dernière cérémonie des Oscars (meilleur film, meilleur réalisateur…), les frères Coen reviennent déjà par la grande porte en faisant l'ouverture de la Mostra de Venise avec Burn after reading.
Pa-ra-da de Marco Pontecorvo
Peut-on guérir la pire des misères avec des numéros d'acrobate ? Peut-on consoler la plus grande des souffrances avec un nez de clown.
Inju, la bête de l'ombre de Barber Schroeder
C’est bien connu, il faut se méfier des apparences. Inju, la bête dans l’ombre, nouveau long-métrage entre action et fantaisie de Barbet Schroeder, est là pour nous le rappeler.
Achille et la tortue de Takeshi Kitano
Avec Achille et la tortue, Takeshi Kitano achève (provisoirement) une trilogie consacrée à son rôle d'artiste.
Ponyo de Hayao Miyazaki
La Petite sirène plongée dans l'univers unique du plus grand des conteurs du cinéma d'animation, c'est ce que nous propose Ponyo…
Shirin de Abbas Kiarostami
Shirin, le nouveau film d'Abbas Kiarostami se présente, comme souvent avec le réalisateur iranien,…
Jerichow de Christian Petzold
Premier film de la compétition officielle de la 65ème Mostra de Venise, Jerichow nous vient d’Allemagne…
The Burning Plain de Guillermo Arriaga
Quand le scénariste attitré de Alejandro González Iñárritu (Babel, 21 grammes et Amours chiennes) passe derrière la caméra,…
Un giorno perfetto de Ferzan Ozpetek
Un giorno perfetto de Ferzan Ozpetek (premier film italien de la compétition 2008 de la Mostra de Venise) accumule tous les lieux communs du mélodrame transalpin.
Vinyan de Fabrice du Welz
Dès son générique d'ouverture, où l'eau se transforme lentement en sang et où les cris stridents des enfants noyés par le tsunami envahissent l'espace sonore,…
L'Autre de Bernard et Trividic
La jalousie et la folie qui consument l'être humain, voila un sujet que le cinéma a abondamment traité…
Papà di Giovanna de Pupi Avati
Il Papà di Giovanna est une nouvelle chronique familiale offerte par le cinéma italien.
Süt de Semih Kaplanoğlu
Film turc contemplatif, Süt (Milk), concourant cette année à la Mostra de Venise, est une œuvre difficile d'accès.
Vegas de Amir Naderi
Deuxième film américain en compétition à la Mostra de Venise 2008, Vegas : based on a true story montre à quel point la grève des scénaristes…
Sell out ! de Yeo Joon Han
Le premier long-métrage de Yeo Joon Han débute sur une fausse émission télévisée dédiée à l'art. On y découvre l'interview d'un réalisateur de films « d'auteur » spécialisé dans les oeuvres taillées pour les festivals, pleines de plans fixes et de dialogues lents et stupides
Birdwatchers de Mario Bechis
Paper soldier d'Alexei German Jr.
Nuit de chien de Werner Schroeter
Teza de Haile Gerima
The Sky crawlers de Mamoru Oshii
Sur le papier l'histoire de The Sky crawlers a tout pour enthousiasmer : des adolescents génétiquement conçus pour ne jamais vieillir participent à une guerre-spectacle sans fin, essentiellement constituée de combats aériens.
Rachel getting married de Jonathan Demme
Quatre ans que l'on n'avait pas revu Jonathan Demme à la tête d'un long-métrage de fiction, le cinéaste étant parti avec succès du coté du documentaire, délaissant un univers qui…
The Hurt locker de Kathryn Bigelow
Elle nous manquait Kathryn Bigelow…Six ans qu'on avait presque perdu sa trace, après un K-19 qui ne fit pas, loin de là, l'unanimité. Et voilà que la réalisatrice, adepte des films qui bougent, nous revient avec un film de…guerre…
Inland (Gabbla) de Tariq Teguia
Un géomètre s'ennuie dans un coin de désert algérien. Il y croise une jeune immigrée qui souhaiterait rejoindre la frontière. Quelle frontière ? Peu importe, Inland se conçoit comme un trip esthétique…
Il Seme della discordia de Pappi Corsicato
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