Critique : Teza

Jean-Noël Nicolau | 3 septembre 2008
Jean-Noël Nicolau | 3 septembre 2008

Anherber revient dans son village natal d'Ethiopie. Cet homme fatigué est amputé d'une jambe et désillusionné. L'univers de son enfance lui semble étranger et, en cette fin des années 80, la junte communiste recrute brutalement ses troupes parmi les jeunes. Pourtant Anherber a lui aussi cru aux idéaux marxistes, lors de ses études en Allemagne de l'Est. Mais la réalité du racisme en Europe et la violence de son pays africain en guerre civile perpétuelle vont le déchirer au plus profond de son être.

 

Le sujet de Teza est fort, mais aussi très spécifique. Si on ne se sent pas concerné par l'Ethiopie des années 70 et 80, on peut passer son chemin. Car les 2h20 sont longues et peu engageantes. Si la première partie, avec le retour dans le village, est plutôt touchante et parfois belle, dès que le film stagne en RDA ou s'épanche en de longues considérations socio-politiques, il semble très daté. La mise en scène, souvent juste digne d'un bon téléfilm ne fait rien pour arrondir les angles.

Teza n'est pourtant pas un pensum insupportable : ça et là des séquences touchantes surgissent et les idées sont assez intéressantes, quoique gentiment naïves. On louera l'interprétation de Arom Arefe, ainsi que l'indéniable sincérité de l'œuvre. Mais cela reste avant tout un film taillé pour les festivals et les universités, difficile à conseiller au grand public. A vous de voir si vous êtes prêts à tenter le voyage.

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