Critique : Sur la route de Nairobi

Par Nicolas Thys
26 mai 2007
MAJ : 23 octobre 2018
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Le cinéma anglais des années 1980, à défaut de produire de grands cinéastes (sauf exceptions : Leigh, Loach, Ivory par exemple), a permis de révéler quelques personnalités tant des techniciens que des acteurs bien que la plupart se soient par la suite fourvoyés dans des niaiseries sans nom.

Sur la route de Nairobi n'échappe pas à cette règle. Si le réalisateur, Michael Radford, est connu pour un film émouvant mais dénué d'intérêts sur la vie du poète Pablo Neruda : Le Facteur, les comédiens made in GB ont pour la plupart connus leur heure de gloire : de Hugh Grant à John Hurt en passant par Greta Scacchi. Le directeur photo, Roger Deakins, a su quant à lui exploiter son génie dans les films des frères Coen.

De là à dire que le film ne vaut que pour son casting et quelques éléments techniques ou scénaristiques il n'y a qu'un pas que l'on peut aisément franchir. Cinématographiquement assez plat et mièvre, sans réel nouveauté et se contentant d‘éculer des poncifs, l'intérêt de Sur la route de Nairobi se trouve dans la critique sociale d'un univers alors en déliquescence.

L'histoire, banale à première vue : une romance entre deux aristocrates déjà mariés pendant la guerre dans une colonie africaine qui mènera à un meurtre, permet d'assister à l'ampleur de l'hypocrisie d'une classe sociale qui continue à vivre comme si de rien n'était pendant que le reste de la population se bat et tente de survivre à quelques milliers de kilomètres de là.

De festins en libertinage ou réceptions en tout genre, de réflexions incongrues et vulgaires à un aveuglement quant à la situation politique, tout dans ce film tend à montrer que les morts au combat passent après cancans et ragots en tout genre dans un univers où les gens semblent simplement être en vacances. Malgré tout la critique est simple et jamais suffisamment acerbe pour atteindre son but et si les acteurs s'en sortent bien pour la plupart, la mise en scène très fade ne suffit pas à relever le niveau d'ensemble.

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