Critique : Parada

Jean-Noël Nicolau | 27 août 2008
Jean-Noël Nicolau | 27 août 2008

Peut-on guérir la pire des misères avec des numéros d'acrobate ? Peut-on consoler la plus grande des souffrances avec un nez de clown. L'histoire dont s'inspire Pa-ra-da est véridique : au début des années 90, un français d'à peine 20 ans a laissé de côté ses études de cirque pour venir en aide à des orphelins roumains. Ces enfants abandonnés de tous survivent dans des conditions effroyables : dormir dans les égoûts, voler, se prostituer et errer dans la précarité de tous les instants. Sniffer de la peinture devient leur quasi unique moyen d'échapper à ce quotidien.


Pa-ra-da pourrait tomber dans les facilités de l'oeuvre donneuse de leçon. Mais le film trouve son équilibre aux abords du réalisme brut, sans céder ni au sordide, ni à l'angélisme. Dans le rôle principal, Jalil Lespert est exceptionel, malgré une prestation multilingue qui semble pourtant décupler son intensité. Les jeunes acteurs, dont certains ont vraiment connu la vie des rues, sont tous justes et inoubliables.


La mise en scène de Marco Pontecorvo, caméra à l'épaule, révèle son passé de grand directeur photo (il est surtout connu en France pour son travail sur la série Rome). Il nous immerge d'autant plus dans cette réalité parfois insoutenable. L'émotion nous submerge petit à petit, jusqu'au générique de fin où la fiction fait place au documentaire pour nous rappeler que le combat est loin d'être gagné.

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