Critique : La Terre des hommes rouges

Jean-Noël Nicolau | 1 septembre 2008
Jean-Noël Nicolau | 1 septembre 2008

La déforestation en Amazonie est un sujet bien connu du grand public depuis les années 80, mais Birdwatchers se penche sur le sort des indiens une fois que le mal est fait. Parqués dans des réserves, contraints de survivre dans des conditions misérables grace à des petits boulots journaliers, les indigènes n'ont que peu d'espoir. Les suicides sont nombreux et les traditions se heurtent aux règles dictées par les grands propriétaires, descendants des colons portugais. Comme une dernière bravade un chef de tribu décide de reconquérir une parcelle de terre ancestrale, aujourd'hui transformée en champ.

 

Dans ses meilleurs instants le film de Mario Bechis propose des images frappantes, où se répondent anachronismes et vain combat pour la diginité. Les acteurs, tous excellents, créent la véracité et l'implication émotionnelle indispensables. Malheureusement on souhaiterait être plus touchés par Birdwatchers. Certains développements de l'intrigue s'avèrent très classiques et déjà vus dans des oeuvres au sujet similaire. Il manque un peu de souffle à cette histoire, on regrette l'absence de la scène qui viendrait nous bouleverser. La fin, assez évocatrice, laisse un goût d'inachevé, comme si le panthéisme souhaité par le réalisateur ne s'accomplissait jamais vraiment.

 

Mais cette retenue est aussi la force de Birdwatchers, qui dépeint un portrait convaincant de la situation de ces indiens qui ne possèdent presque plus rien. Ils s'attachent à la terre et aux croyances comme aux derniers symboles de temps révolus. Le plus intense des désespoirs n'est jamais loin, car l'existence de ces êtres oubliés de tous semble chaque jour plus fragile.

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