Netflix va faire un film Bioshock, et personne ne l'a vu venir

Les jeux vidéo cultes Bioshock vont devenir un film, et ce sera sur Netflix.

La guerre du streaming est pleine de surprises, grâce à un besoin de courir toujours plus de lièvres, et claquer des millions dans tous les sens pour occuper le terrain, notamment en s'accaparant des marques et franchises en puissance. Alors que plus personne n'osait rêver d'un film depuis le projet Bioshock abandonné de Gore Verbinski en 2013, Netflix a annoncé qu'ils allaient produire une adaptation des jeux vidéo créés par Ken Levine, en association avec 2K et Take-Two Interactive.

Aucun mot sur la nature de l'adaptation, l'équipe, et la date de diffusion.

Autant dire que personne ne l'avait vu venir, même si Netflix a déjà mis la main sur quelques licences de gaming puisqu'une série animée Tomb Raider, des projets Assassin's Creed, une série Resident Evil sur les Wesker, un film Beyond Good & Evil ou encore un film The Division sont dans les tuyaux. Sans oublier The Witcher, Arcane, DOTA : Dragon's Blood, Castlevania et compagnie.

Prochainement. pic.twitter.com/DaYVxrrcnv

— Netflix France (@NetflixFR) February 15, 2022

Bioshock, c'est un univers fascinant et fantastique, découvert pour la première fois en 2007. Tout commençait dans les années 60, suite au crash d'un avion, au-dessus de l'océan Atlantique. Rescapé miraculeux, Jack trouvait un phare absolument pas bizarre au milieu de nulle part, où un ascenseur totalement rassurant l'attendait, pour l'emmener au fond des eaux, dans la cité sous-marine de Rapture.

Utopie devenue cauchemar, Rapture avait été imaginée par Andrew Ryan comme un lieu unique, où une grande liberté devait permettre à l'individivu et donc la société de grandir, et échapper au contrôler des gouvernements, des politiciens, et des religions. Mais le rêve est vite devenue une horreur, notamment après la découverte d'une substance naturelle donnant des pouvoirs étranges, nommés plasmides. Le début de quelques dérives à base de petites filles, massacres étonnants, scientifiques fous, et humains améliorés pour devenir des guerriers impitoyables (les fameux Big Daddies).

Daddy's little girl

Il y a ensuite eu Bioshock 2, suite directe et tordue, qui renversait le point de vue pour revisiter Rapture. Puis, il y a eu Bioshock Infinite, étonnant troisième volet qui prenait l'univers à l'envers.

Bienvenue dans les cieux, à Columbia, ville suspendue dans les airs et les nuages au début du XXème siècle. Détective privé lancé sur les traces d'une jeune femme kidnappée par le chef de Columbia, Booker DeWitt découvrait ce monde incroyable, avec un oiseau de fer géant, des failles spatio-temporelles, et quelques problèmes de population. Et à la fin, tout prenait un sens nouveau, reliant le ciel et la mer, Rapture et Columbia, le présent et le passé.

Trois jeux (et un Bioshock 4 toujours attendu), et un monument passionnant de bout en bout, qui a ouvert les portes de l'un des univers les plus fous de ces dernières décennies.

Paradise City

Ce n'est pas la première fois que quelqu'un rêve d'une adaptation de Bioshock. Un film a même bien failli voir le jour en 2008, chez Universal Studios, avec le réalisateur Gore Verbinski (Lone Ranger, Le Cercle, la trilogie Pirates des Caraïbes), et le scénariste John Logan (Gladiator, Aviator). Le film devait sortir en 2010, mais a été freiné à cause des problèmes de budget.

Le projet a continué à vibrer quelques temps, avec le réalisateur Juan Carlos Fresnadillo, et Verbinski comme producteur. Mais le vrai problème était insurmontable : le scénario, fidèle aux jeux, était très violent et noir, et le studio Universal ne pouvait se résoudre à miser autant d'argent sur un tel film. Aucun autre studio non plus d'ailleurs.

La hâte est grande

L'équipe du film ne voulait transiger ni sur la nature du scénario, ni sur le budget nécessaire pour assembler Rapture (Verbinski voulait 200 millions, et Universal ne voulait pas aller au-delà de 80). En 2013, le film Bioshock était enterré. L'échec commercial de Watchmen, superproduction Rated R (interdite aux moins de 17 ans non accompagnés aux Etats-Unis) aurait été le coup fatal selon Ken Levine, créateur des jeux Bioshock.

Une énième histoire de projet fou tué dans l'oeuf, alors que Gore Verbinski assure que le film était à deux mois du tournage. Depuis, le scénario du film Bioshock a refait surface.