Fantasia, Atlantide, La Planète aux trésors... les remakes de Disney qu'on rêve de voir

La Rédaction | 17 avril 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 17 avril 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Le Roi Lion, ce soir à 21h05 sur Canal+

Entre Alice au pays des merveilles en 2010 et Dumbo en 2019, tous deux remixés par Tim Burton, la vague de remakes live de classiques de l'animation est devenue énorme. MaléfiqueCendrillon, Le Livre de la JungleLa Belle et la Bête, et une attaque massive en 2019 puisqu'après Dumbo, il y a eu AladdinLe Roi Lion et Maléfique 2 : le studio a trouvé un filon et ne le lâche plus.

Alors que Mulan arrive, et que se préparent Pinocchio, Cruella, Le Bossu de Notre-Dame, La Petite SirèneBambiRobin des Bois ou encore Lilo & Sitch, la rédaction se penche sur quelques classiques parfois moins aimés, qui donnent sacrément envie.

 

  

ATLANTIDE, L'EMPIRE PERDU 

De quoi ça parle : Comme son grand-père avant lui, Milo se passionne pour l’Atlantide, dont il rêve de percer le mystère. Un vieillard prend contact avec lui pour lui délivrer un message de la plus haute importance. Son aïeul avait mis la main sur un ouvrage contenant la route secrète jusqu’à la Cité perdue, ainsi que plusieurs informations fondamentales sur son passé.

Le vieil homme lui propose de participer à la dernière expédition qu’il financera pour retrouver l’Atlantide. Milo accepte, en qualité de linguiste, lui qui a passé sa jeune existence à traduire les textes supposément Atlantes. Sur place, il découvre la Cité perdue, sa civilisation, et son peuple.

Alors qu’il se lie d’amitié avec Kida, grâce à laquelle il apprend que les Atlantes sont reliés les uns aux autres par un Cristal détenant leurs pouvoirs, l’équipe se révèle être une bande de mercenaires tout pétés. D’où une tentative de vol de Cristal, un gros combat et des méchants qui se font rétamer.

 

Photo, Milo, KidaOn retrouve la patte de Mignola

 

Pourquoi ça mérite d'être refait : Pour être honnête, on n'en attendait pas tant des deux réalisateurs du Bossu de Notre-Dame, mais en 2001, Gary Trousdale et Kirk Wise se sont sorti les doigts.

Rares sont les films Disney à marier autant de genres, et à le faire si bien, comme on le rappelait dans un dossier consacré au film. Aventure, steampunk, science-fiction, action… Autant de styles d’ailleurs plutôt inhabituels au sein d’un studio qui a toujours préféré la comédie musicale saupoudrée de drame initiatique, à tout autre type de récit. Et on a beau adorer le design de Mike Mignola (le père de Hellboy, excusez du peu), ces idées et cet univers semblent faits pour le cinéma live.

Sans compter qu’il y aurait là une nouvelle opportunité d’offrir au mythe de l’Atlantide un film digne de ce nom, le sous-genre ne bénéficiant pas encore d’un ambassadeur absolu.

Enfin, une nouvelle version serait l’occasion de corriger le seul très gros problème du dessin animé, à savoir son personnage principal, dont le design et la personnalité sont deux grandes causes de souffrance, malgré la prestation touchante de Michael J. Fox.

 

PhotoUne mythologie lumineuse

 

On en rêve : Indiana Jones semble coincé dans les limbes (et qui ose encore y croire fermement après le tragique Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal ?), la franchise Tomb Raider est totalement désespérante sur grand écran... On voit bien la place que pourrait tenir un nouveau Atlantide, l'empire perdu.

George Miller (Mad Max : Fury Road) ou peut-être Joe Johnston (Captain America : First Avenger, Jumanji) seraient de très bons choix. Mais s'il fallait imaginer un cinéaste prêt à tenter de collaborer avec Disney, capable de réunir les qualités nécessaires à une adaptation compatible avec les deux franchises citées plus haut... on se dit qu'on rêverait d'y retrouver un Guillermo del Toro, qui avait déjà fait des merveilles en adaptant les travaux de Mignola sur ses Hellboy.

 

PhotoLe plus mauvais héros Disney de tous les temps

 

LA PLANÈTE AU TRÉSOR

De quoi ça parle : Jim vit avec sa mère et s’ennuie sévèrement dans leur modeste auberge. Il rêve d’aventures, de voyages et d’explorations. Coup de bol, un humano-reptile-machin gravement blessé s’échoue juste devant chez lui. La malheureuse bébête est détentrice d’une carte au trésor spatiale, qui va servir de prétexte à notre héros pour bouleverser son quotidien.

Il embarque donc à bord d’un équipage qui s’est fixé pour mission de mettre la main sur le pactole galactique. Mais le bâtiment où il officie est l’objet d’une mutinerie emmenée par un certain John Silver. Entre idéaux, trahisons, et figure paternelle à interroger, Jim va devoir choisir entre piraterie et honneur, toujours pour l’amour de l’Aventure. Bref, c’est une version light du classique de Robert Stevenson.

 

photoCe bon Long John Silver

 

Pourquoi ça mérite d’être refait : En confiant en 2002 cette envolée épique aux deux réalisateurs de Basil, détective privé, La Petite Sirène et Aladdin, Disney pensait sans doute frapper fort. Mais les brillants John Musker et Ron Clements n'auront pas le succès escompté. Pourtant, à l'heure où les studios sont en quête de blockbusters de SF spectaculaires, La Planète au trésor coche toutes ces cases possibles et imaginables.

Un univers varié aux ambitions visuelles parfois délirantes (qui a oublié la cité en forme de croissant de lune, à l’architecture affolante ? Bon tout le monde, mais c’est bien dommage), des personnages forts offrant des possibilités d’interprétation et de design stimulantes… Il y a tout ce qu’il faut.

Et puis soyons francs : au-delà de la réussite du dessin animé, que chacun jugera, ce concept serait l’occasion de mêler un univers visuellement attrayant avec le récit immortel imaginé par le génial Robert Stevenson. Père du récit aventureux moderne, il demeure un auteur dont l’œuvre peut et doit être revisitée.

 

photoEntre Star Wars et Final fantasy...

 

On en rêve : On sait que ça n'arrivera jamais, mais ce serait un incroyable fantasme de confier le remake de La Planète au trésor, un nouvel univers à Roman Polanski. Marqué par l'échec spectaculaire de son film Pirates, il a pourtant réalisé l'une des plus étonnantes propositions autour de ce thème.

A la fois ambigu, violent, trouble, mais aussi porté par un panache éclatant, son métrage reste aujourd'hui un petit classique incompris, qu'on aimerait bien le voir relire.

Joe Wright serait une option également très excitante vu sa relecture de Peter Pan. Lui aussi boudé par le publicPan est un grand récit d'aventure d'une richesse folle, plutôt audacieux, qui a quelques gros points en commun avec La Planète au trésor.

 

photo"Ô rouille, Ô faux contact ennemi !"

 

MERLIN L'ENCHANTEUR 

De quoi ça parle : Arthur est un môme qui ne sait pas quoi faire de ses dix doigts, coincé entre une famille qui ne comprend pas cet enfant sensible, et un monde qui lui apparaît hostile et incompréhensible. Au contact du mystérieux Merlin, il va s'ouvrir aux merveilles qui l'attendent à l'extérieur, grandir, et surtout se préparer pour le formidable destin qui l'attend : devenir un roi, porteur d'Excalibur.

Grâce à ses pouvoirs magiques, Merlin le transformera successivement en poisson, en écureuil, puis en oiseau, afin de lui délivrer quelques précieuses leçons ou initiations philosophiques. Des cours pratiques et dangereux qui culmineront lors d'une confrontation magique et folledingue avec Mme Mim, magicienne bien décidée à se débarrasser de Merlin.

Reprochant à son élève son manque d'ambition (Arthur considère la position d'écuyer comme son seul avenir viable), Merlin décide d'aller se dorer la pilule à Saint-Tropez. Il réapparaît alors que le jeune s'empare d'Excalibur, et se voit couronné Roi d'Angleterre.

 

photoOn espère que vous aimez le LSD

 

Pourquoi ça mérite d'être refait : On aura beau juger la politique de recyclage de Disney regrettable, elle permet au moins d’évoquer et de remettre au centre de l’attention des œuvres parfois un peu oubliées. Et voilà qui définit bien le merveilleux Merlin l'enchanteur de 1964, tant le dessin animé mériterait d’être réévalué.

Fort d’une atmosphère incomparable et de personnages inoubliables (le magicien et son hibou Archimède), le film s’amusait à détourner malicieusement la légende du Roi Arthur. Grâce à cette formidable liberté de ton, l’œuvre offre quantité de pistes pour une éventuelle réinterprétation. Un cinéaste créatif et motivé pourra repenser le tout pour en proposer une nouvelle vision.

 

photo merlin disneyDes séquences surréalistes

 

Ajoutons que Merlin l’enchanteur contient quantité de scènes se prêtant aux orgies technologiques qui fleurissent au sein des récents remake du studio. Entre le duel de métamorphes, le trip aquatique, ou les délires animaliers en tout genre, le métrage propose un terrain de jeu hallucinant.

Enfin, c’est sans doute un des dessins animés les plus politiques du studio. Porté à bout de bras par le scénariste Bill Peet, le film se veut une charge assez brute contre le conformisme et l’organisation de la société en castes. Autant de thèmes qu’on serait curieux de voir repensés par un cinéaste contemporain.

Sorti en 1963 sur le sol américain, le film porte assez logiquement les thématiques révolutionnaires qui bouillonnaient alors dans le corps social (signe que Disney n'a pas attendu les années 2000 pour se mettre au diapason de son public).

Mais lors de sa sortie, le public sera décontenancé par une écriture éloignée des canons du genre, quand la critique, sensible à la réussite technique de l'entreprise et notamment aux interactions entre animation et couleur, soulignera l'absence d'ambition de l'ensemble. Le réalisateur Wolfgang Reitherman mettra tout le monde d'accord 4 ans plus tard avec Le Livre de la jungle.

 

photoUn duo atypique

 

On en rêve : Ce ne serait pas exactement d'une originalité folle, mais le 7e Art mondial n'a pas connu de meilleur magicien que le Gandalf de Ian McKellen. Non seulement il serait phénoménal, une nouvelle fois, dans un rôle de nécromancien de haut-vol, mais le sujet et ses thèmes l'autoriserait à pousser un peu plus loin la fantaisie, dont on le sait parfaitement capable.

Et pour le coup, on adorerait le voir encadré par un Matthew Vaughn (X-Men : Le Commencement, Kick-AssKingsman), fin connaisseur de la pop culture, à l'aise avec la fantasy (remember Stardust et ses sorcières), et éminemment capable de dynamiser un récit de ce type.

A noter que Ridley Scott est censé être attaché à une nouvelle version de Merlin. A moins que ça ne soit Juan Carlos Fresnadillo.

 

photoUn film qui méprise ouvertement les images traditionnelles de la grandeur

 

KUZCO, L'EMPEREUR MEGALO

De quoi ça parle : Kuzco, c'est vraiment l'empereur mégalo par excellence. Pourri gâté, il ne pense qu'à sa tronche au détriment de sa population qui n'en peut plus et qui est sur le point de sortir les gilets jaunes. Dans son palais, c'est pas la fête non plus puisque la conseillère Yzma convoite le trône. Croyant l'empoisonner, elle le transforme en lama et prend le pouvoir, aidée de son fidèle Kronk.

Kuzco tombe sur Pacha, un paysan, et lui demande de le raccompagner au palais. D'abord réticent, Pacha accepte en échange d'une faveur concernant son domaine qui devait être transformé en piscine impériale. De fil en aiguille, ce duo improbable devient ami et retourne au palais pour affronter Yzma. Transformée en chaton, elle ne fait plus de mal à personne. K

uzco est redevenu humain, il a appris beaucoup de choses sur le rôle d'un empereur et commence à vivre en harmonie avec son peuple. C'est beau comme une manif qui se passerait bien.

 

photoBoum bébé !

 

Pourquoi ça mérite d'être refait : Dans le genre film-culte malgré lui, Kuzco, l'empereur mégalo se pose là. Sorti en 2000, il marque historiquement la fin du second âge d'or du studio. Envisagé à la base comme un grand classique, il devait à l'origine être une adaptation du Prince et le Pauvre de Mark Twain et s'appeler Le Royaume du soleil.

Le premier réalisateur, Roger Allers, y travaille depuis 1994 avant que Disney ne lui impose un collaborateur, Mark Dindal. A partir de là, tout part en vrille. Les deux hommes ne parviennent pas à s'entendre et Allers quitte le projet. Seul aux commandes et disposant d'un temps de production très court avant une sortie déjà programmée, Dindal décide d'appliquer la politique de la terre brûlée et de tout reprendre à zéro.

Le film devient donc Kuzco et un gigantesque pétage de plomb, relecture sous acide des buddy movies des années 80, très conscient de lui-même et qui n'hésite pas à utiliser ses erreurs de scénario comme autant de ressorts dramatiques.

On ne compte plus les moments cultes, les dialogues incisifs, le comique de situation qui rappelle les meilleures heures du Saturday Night Live et surtout l'incroyable VF avec le formidable travail de Didier Gustin en Kuzco. Et puis, évidemment, il y a Kronk.

 

photoVoilà, c'est Kronk

 

On en rêve : Plutôt que de se la jouer premier degré et donneur de leçon, Disney ferait mieux de se détendre du slip et de partir pour une franche partie de rigolade. Parce que Kuzco, l'empereur mégalo contient tous les ingrédients pour faire un hit en puissance en 2019.

De l'action, de l'aventure, de l'humour, des personnages inoubliables et une fraicheur générale qui n'aurait pas à rougir face aux tentatives actuelles empreintes du cynisme le plus révoltant... On en est convaincus, à lui seul, Kuzco ressusciterait le buddy movie, et pourrait être L'Arme fatale des jeunes générations. On peut donc rêver d'un retour en force du duo Richard Donner-Shane Black. Et nous, on a envie de voir ça. 

 

photoPitch du remake chez Disney

 

HERCULE

De quoi ça parle : Dans la Grèce Antique nait Hercule, fils de Zeus et d'Héra. Mais Hadès, le dieu des enfers, est jaloux et empoisonne le bébé. Au lieu de le tuer, il le rend mortel. Hercule quitte l'Olympe et est recueilli par des paysans. Arrivé à sa majorité, il comprend son origine divine et doit devenir un vrai héros pour retrouver les siens.

Il suit donc l'enseignement de Philoctète, un faune entraineur de champion, aidé de Pégase, cadeau de son père. Mais sa rencontre avec Megara va tout changer et lui faire découvrir les douceurs de l'amour. Manipulée par Hadès, Meg devra choisir entre son coeur et sa mission au moment même où le dieu des enfers utilise une ancienne prophétie pour libérer les Titans et conquérir l'Olympe. Hercule s'interpose, il devient un héros mais décide de rester sur Terre pour vivre avec celle qu'il aime.

 

photo HerculeDe zéro à héros

 

Pourquoi ça mérite d'être refait : Soyons honnêtes, quand Hercule sort sur les écrans en 1997, on a bien du mal à comprendre le délire. Surtout qu'à l'époque, nous sommes à la fin du second âge d'or du studio, initié par La Petite Sirène. Disney retrouve de sa superbe, commence sa transition vers le numérique avec Pixar, et ses films d'animation sont faits très sérieusement. On vient quand même de se payer Le Bossu de Notre-Dame, d'après Victor Hugo, donc ça déconne pas trop même si ça reste familial.

Hercule ne devait pas être autrement d'ailleurs, à l'origine, lorsqu'il a commencé son développement en 1993. Et puis, allez savoir pourquoi, John Musker et Ron Clements, les réalisateurs stars du studio à l'époque, décident de partir dans une direction totalement différente. On s'attendait à un peplum épique ? Pas de bol, ce sera une comédie musicale méta en mode Gospel avec des références à Superman et le portrait d'une irrésistible ascension hollywoodienne. Un choix judicieux qui installe le film comme un véritable plaisir coupable, encore aujourd'hui.

 

photo HerculeLa chair est faible

 

On en rêve : Les adaptations live des films Disney ne cachent pas leur sérieux ni leurs ambitions démesurées. Tout ceci est très premier degré et, quelques fois, la pilule a du mal à passer. Refaire Hercule en live amènerait un peu de légèreté dans cet ensemble. Et puis ce serait aussi l'occasion d'avoir une petite critique du studio par lui-même.

Un film qui pourrait donc briser le quatrième mur à plusieurs reprises, se moquer du star-system, de la course à la reconnaissance et de toutes ces thématiques diablement actuelles. Comme en plus le film original comporte un certain nombre de morceaux de bravoure, le spectacle vaudrait carrément le détour.

En plus, ça nous ferait du bien, à nous, gros cyniques qui n'en pouvons plus de la photocopieuse Disney. Et puis ça fait longtemps qu'on s'est pas tapé un bon péplum. Et puis, si Steven Spielberg refait West Side Story, il pourrait tout aussi bien s'occuper de ce remake non ? Ou alors Ben Stiller ?

 

photoL'intérêt qui brille dans les yeux

 

FANTASIA 

De quoi ça parle : Fantasia est composé de sept séquences illustrant huit morceaux de musique classique, réorchestrés et dirigés par le chef d'orchestre Leopold Stokowski à la tête de l'Orchestre de Philadelphie.

Le film n’a pas de trame narrative au sens classique du terme et voit des saynètes, parfois figuratives et d’autres fois abstraites, se succéder au rythme de Toccata et fugue en ré mineur de Jean-Sébastien Bach, Casse-Noisette de Tchaïkovsky, Le Sacre du printemps d'Igor Stravinsk, la Symphonie pastorale de Ludwig van Beethoven, la Danse des heures d'Amilcare Ponchiell, Une nuit sur le Mont Chauve de Modeste Moussorgski et Ave Maria de Schubert.

 

photoUne certaine idée du sublime, du théâtral et de l'art total

 

Pourquoi ça mérite d'être refait : Troisième long-métrage des studios Disney, scénarisé par Joe Grantand et Dick Huemer, et réalisé par Ben Sharpsteen, Fantasia est une véritable expérimentation artistique et un tour de force technique mettant au premier plan la musique et l'animation - le film ne comporte quasiment aucun dialogue.

Par sa narration éclatée et son côté très expérimental, Fantasia est à part dans l’histoire des dessins animés Disney. Il faudrait donc allier maîtrise technique, poésie, lyrisme et un certain penchant pour le sublime et la figure du monstre.

 

photoLe final grandiloquent

 

On en rêve : Soyons honnêtes, une réadaptation en live de Fantasia serait surtout l'occasion d'un nouveau tour de force technique (hello CGI). Ce ne serait ni étonnant ni gênant vu l'omniprésence des effets spéciaux depuis Alice au pays des merveilles, dans Le Livre de la Jungle, Dumbo et ce que l'on a vu du Roi Lion. Sauf qu'ici, ce serait à un niveau bien supérieur.

On peut donc se dire qu'un Robert Zemeckis serait parfait pour le job, puisqu'il a déjà montré son attrait pour les grandes histoires populaires accessibles aux enfants (Qui veut la peau de Roger Rabbit ?Le Pôle Express), et qu'il a marqué l'histoire du cinéma au fil des décennies avec ses ambitions et réussites techniques.

 

photoUne danse des plus gracieuses

 

ROX ET ROUKY 

De quoi ça parle : Un jeune renard est recueilli par une fermière au grand cœur. Rox se lie rapidement d’amitié avec quantité de créatures sympathiques, mais découvre en Rouky un frère. Malheureusement, Rouky est un Saint-Hubert, un chien destiné à la chasse.

Voilà qui importe peu aux deux compères, lesquels préfèrent jouer et fraterniser, plutôt que d’apprendre à se traquer ou se craindre. Mais le fermier Amos ne l’entend pas de cette oreille et tente de tuer le renard. Le mentor de Rouky, le chien Chef, est blessé dans la bataille.

Les deux amis grandissent, l’un devient un prédateur plein de panache, tandis que l’autre se mue en chasseur habile. Ils vont se retrouver, décidés à s’affronter. Les deux amis sont mûs par des sentiments aussi ravageurs que la soif de vengeance, la déception, et l’amitié trahie. Leur fraternité apparaîtra soudain au grand jour quand Rouky sauve Rox d’une salve de fusil in extremis. Un acte qui scelle paradoxalement leur séparation.

 

photoQu'ils sont mignons

 

Pourquoi ça mérite d'être refait : Histoire tragique, fataliste et empreinte de déterminisme social, Rox et Rouky raconte rien moins que l’impossibilité d’échapper à sa destinée, un peu comme si Disney levait le voile d’innocence qui nimbait jusqu’alors ses œuvres. Ajoutons à cela une maîtrise de l’émotion assez bluffante, et on comprendra pourquoi le tout s’épanouirait naturellement dans le cadre d’un film « live ».

On peut le regretter, mais pour une partie du public, l'animation traditionnelle est encore et toujours synonyme de divertissement candide et anodin. Mais Rox et Rouky (réalisé par Ted Berman, Art Stevens, et Richard Rich) a le potentiel pour nous remuer autant qu'un autre film culte, The Plague Dogs. Gageons que si ce classique ignoré et la radicalité de son propos pouvaient retrouver le chemin des salles, le public aurait droit à un sacré choc.

 

photoLà, à l'écran, ce sont tes larmes spectateur

 

On en rêve : Non seulement il faut refaire ce film, mais il faut le confier à Tim Burton, pour qui ce serait comme une revanche. En effet, c’est en travaillant sur Rox et Rouky, et en refusant littéralement de limer les dents d’une renarde qu’il voulait caractériser en femme fatale, que le cinéaste fut viré de chez Disney et faillit voir sa carrière compromise. Le studio vient de prouver avec Dumbo qu’il était prêt à laisser une vraie liberté au metteur en scène et ce serait là une occasion formidable que de lui permettre de dévoiler aujourd’hui sa vision de ce récit. 

On aimerait aussi que le film puisse être refait, car il a souffert de son contexte de production. En 1977, une partie des cadors de l'animation du studio, mécontent de l'orientation de l'entreprise, claque la porte. Cette situation aura bien des conséquences, et des 9 animateurs senior envisagés pour chapeauter Rox et Rouky, seuls 3 sont encore présents en 1980.

C'est ce qui explique le ton nouveau, plus mature du film. Alors que la nouvelle équipe est encore en train de se faire la main, elle ne parvient pas à maîtriser totalement son sujet, mais pose les bases de ce qui aboutira aux réussites de La Belle et la Bête ainsi que La Petite Sirène. Un film charnière donc, qu'on rêverait de voir refait à un moment où le studio est pleinement mâitre de lui-même.

 

photoQu'ils sont tristes, violents et désespérés

 

TARAM ET LE CHAUDRON MAGIQUE 

De quoi ça parle : Dans la ferme de l'enchanteur Dalben, Taram, un jeune valet, rêve de devenir un chevalier légendaire. Sa truie, Tirelire, possède le don de préscience et permet à Dalben de comprendre que le Seigneur des Ténèbres veut retrouver le mythique chaudron magique pour monter une armée de morts-vivants et dominer le monde. Et pour cela, il a besoin de Tirelire. Taram doit donc cacher son animal mais le perd en cours de route.

Aidé de Gurki, de la princesse Eilonwy et du barde Ritournelle, Taram se lance dans une grande aventure initiatique où, au final, il est moins question de retrouver le cochon que de vaincre le Seigneur des Ténèbres. Arrivé au bout de sa quête, Taram comprend qu'il préfère surtout rester valet de ferme.

 

photoUn chaudron... magique, donc

 

Pourquoi ça mérite d'être refait : Avant d'être un film pensé comme prestigieux, Taram et le chaudron magique de Ted Berman et Richard Rich est surtout un gros bordel interne chez Disney, preuve des dysfonctionnements de l'époque et de la transition douloureuse dans laquelle se trouvait le studio. Adaptation très concentrée des Chroniques de Prydain de Lloyd Chudley Alexander (5 volumes quand même), Taram a avant tout été l'occasion d'une grosse lutte de pouvoir intestine, qui a cumulé les mauvais choix, entre la vieille garde des animateurs Disney et la nouvelle génération qui souhaitait bousculer les choses.

Bilan : 5 ans de production effective pour un total de 12 années de développement chaotique, un budget gigantesque de 25 millions de dollars pour un projet auquel plus personne ne croyait et dont tout le monde tentait de se débarrasser. Si le film ne tient pas la route, il se permet néanmoins de belles audaces technologiques pour l'époque. Sans surprise, il n'a pas connu de succès public puisqu'il n'a rapporté que 21 millions de dollars à sa sortie en 1985, n'arrivant même pas à se rembourser. 

 

photo TaramUn film qui ne sait pas ce qu'il veut être

 

On en rêve : Considéré comme trop sombre, violent, et dépressif pour les enfants, Taram et le chaudron magique représente l'approche schizophrène du Disney des années 80, qui tentait de toucher un nouveau public plus adulte tout en conservant ses acquis.

Honni par le studio en son temps, le film mérite pourtant d'être remis au goût du jour, sous la forme d'un film live et pourquoi pas d'une franchise qui traiterait intelligemment de tous les volumes du roman car, quoi qu'on en dise, cet univers dispose d'un gigantesque potentiel. Et, quitte à y aller à fond, filez le projet à Ridley Scott ou John Boorman, tant qu'à faire...

 

photoLe département compta de Disney

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commentaires
Rorov94
18/04/2020 à 19:38

DON BLUTH mérite d'être réhabilité techniquement parlant.A quand des éditions dignes de ce nom pour:
BRISBY,LE PETIT DINAUSORE, FIEVEL...

Opale
18/04/2020 à 11:03

Non, merci, un peu d'inédit et de risque, svp!! Ah, on parle de mIckey? Alors oubliez...

Numberz
18/04/2020 à 08:54

Ce n'est pas un Disney, mais que pensez vous du dessin animé Titan A.E.?

M1pats
18/04/2020 à 01:31

ATLANTIDE, L'EMPIRE PERDU ?? Vous êtes sérieux ?? Je plagiat de Nadia le secret de l'eau bleu ?

Rorov94
18/04/2020 à 01:16

TARAM en cinémascope, dolby 7.1, remasterisé,nettoyé de ses drops et autres rayures...UN MIRACLE!
Pour ceux qui l'on découvert soit en vhs,laserdisc ou dvd,allez jeter un oeil sur DISNEY PLUS.
Incroyable.

Pat Rick
17/04/2020 à 20:24

Surtout pas un remake inutile de Fantasia.

Nyl
29/03/2019 à 19:36

La planète au Trésor et Atlantide me tenterait bien, perso.
J'aime bien ces films et je trouve dommage qu'ils ne soient pas si connus.
Rox et Rouky, pourquoi pas ? Le Disney orignal est assez émouvant malgré les années qu'ils traînent sur le patte.
Kuzco et Fantasia, je n'en vois pas l'utilité, perso.
Quant à Taram, je ne sais pas trop. Le film ne m'a pas laissé un très grand souvenir, msie à part la mort du Seigneur des Ténèbres.

À voir mais j'espère vraiment que les deux projets cigdeqsu, se feront.

qc
29/03/2019 à 16:26

perso le seul de la liste ci haut qui m'intéresserait a voir en live action
est L',ATLANTIDE, L'EMPIRE PERDU !

Luludo22
29/03/2019 à 14:14

Taram... pfff quel film!!!!!!!!!!!!

Number6
28/03/2019 à 21:45

Ahah ah puceron bien vu

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