Cannes 2007 : le palmarès
Le 60ème festival de Cannes vient de livrer ses secrets et c'est le film du roumain Critian Mungiu 4 mois, trois semaines et deux jours qui reçoit une Palme d'or 2007 plus que méritée à notre sens des mains de Jane Fonda. Le président du jury Stephen Frears a du y voir comme un rappel de son propre passé de cinéaste quand avec My Beautiful Laundrette ou Prick up your ears il faisait dans le social militant façon caméra vérité. Une sorte de double hommage en forme de rencontre dans le temps savoureuse. Pour le reste il ne s'agit ni plus ni moins que d'un palmarès des plus homogènes avec toutefois un petit bémol puisque à la place de Konstantin Lavrinenko, on aurait plus vu Javier Bardem dans le dernier film des frères Coen No Country for old men pour le prix d'interprétation masculine. Ce qui au passage permet de constater que depuis le Zodiac de Fincher au James Gray et sa Nuit nous appartient en passant par Le Boulevard de la mort du sieur Tarentino et le dernier opus donc des Coen, aucun des films américains sélectionnés en compétition officielle n'a obtenu une quelconque récompense (le cas de Paranoid Park de Gus Van Sant étant à part puisque de production 100% française alors même que ce prix du 60ème anniversaire apparaît plus comme un lot de consolation qu'autre chose). Une gageure considérant la très bonne tenue générale des métrages proposés. Est-ce à penser que le jury n'a pas jugé utile de mettre en avant une cinématographie qui n'a de toute façon pas vraiment besoin de Cannes pour exister artistiquement et économiquement parlant ? Si la réponse est dans la question, il permet aussi de mettre le doigt sur un aspect important de tout palmarès de Cannes à savoir son côté immanquablement « politique » de par le message qu'il veut véhiculer. Ici, il était évident que Stephen Frears et son équipe de dix jours ont voulu récompenser des cinémas exigeants, sans concessions et engagés. Dont acte !
Palme d'or
4 mois, trois semaines et deux jours de Critian Mungiu
Grand Prix
La Forêt de Mogari de Naomi Kawase
Prix du 60ème anniversaire
Paranoid Park de Gus Van Sant
Prix du scénario
De l'autre côté de Fatih Akin
Prix de la mise en scène
Julian Schnabel pour le Scaphandre et le Papillon
Prix d'interprétation masculine
Konstantin Lavrinenko dans Le Bannissement
Prix d'interprétation féminine
Do-yeon
Jeon dans Secret Sunshine
Prix du Jury ex-aequo
Persépolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud
Lumière silencieuse de Carlos Reygadas
Caméra d'or
Les Méduses (Meduzot) de Shira Geffen et Etgar Keret
Pame d'or du Court-métrage
Ver Llover de Elisa Miller