Critique : Le Bannissement

Sandy Gillet | 25 janvier 2008
Sandy Gillet | 25 janvier 2008

Dans le dossier de presse on peut lire ceci du réalisateur russe Andrei Zvyagintsev : « Il y a une croyance selon laquelle le deuxième film est toujours un échec, comme une sorte de baisse d'énergie (...) ». Même s'il s'en défend un peu plus loin en précisant que « Le syndrome du deuxième film est un mythe et il faut s'en débarrasser », il faut bien l'avouer, Le Bannissement est une véritable déception au même titre que Le Retour fut en son temps une claque monumentale.

Et pourtant il est évident que le bonhomme a du talent. Il suffit de voir comment il manipule sa caméra pour obtenir des plans en scope de toute beauté aidé en cela à la photo par son « compagnon d'arme » depuis Le Retour, Mikhail Krichman. Mais encore une fois la technique ne fait pas tout et si l'on retrouve la force de la direction d'acteurs propre à Zvyagintsev, elle est annihilée d'emblée par une histoire à la platitude étonnamment proche de l'indigence émotionnelle si ce n'est quelques rires nerveux ça et là. À la différence de son premier film qui s'appuyait sur une démarche scénaristique forte relayée en cela par une mise en scène proche de l'hypnotisme, Le Bannissement prodigue une imagerie pourtant idoine mise au service de rien, ce qui finit par ennuyer très vite.

Lion d'Or en 2003 avec Le Retour, Andrei Zvyagintsev semble ne pas s'être fait ici à l'idée que son cinéma soit reconnu et applaudi. Il y a là comme un acte manqué, une justification qu'il n'y avait pas lieu d'être et surtout une démonstration par trop ampoulée. On attend son troisième long avec impatience...

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