Critique : Paranoid Park

Sandy Gillet | 21 mai 2007
Sandy Gillet | 21 mai 2007

Et revoici Gus Van Sant qui tel un métronome nous revient maintenant tous les deux festivals de Cannes (son dernier film, Last Days, fut sélectionné en compétition officiel en 2005) avec Paranoid Park son nouvel opus adapté d'un « Young Adult Novels » de Blake Nelson. Dès les premières images, on est en terrain familier avec Alex, cet ado de Portland adepte du skate, qui se rend pour la première fois à Paranoid Park, le skatepark le plus malfamé de la ville. Là il va tuer un agent de la sécurité par accident.

 

Ce qui intéresse Gus Van Sant ici, c'est traiter cette phase de « deuil » où il sera question de culpabilité forcément étouffante et de non-dits révélateurs. D'autant que Alex ne se livre pas à la police préférant se dire qu'il s'agissait là tout au plus que de légitime défense. Ce lent processus d'acceptation prend visuellement la forme d'une mise en scène encore plus épurée qu'auparavant et un montage déstructuré fait de flash-back et de flash-forward toujours au service d'un récit qui n'en demeure pas moins étonnamment linéaire et prenant. Comme toujours Gus Van Sant utilise des acteurs néophytes (recrutés ici sur Myspace) et comme toujours ceux-ci se révèlent parfaits et justes. La « faute » bien évidemment à une direction d'acteurs dont le cinéaste de Portland a quasi exclusivement le secret.

 

Au final le but du film n'est pas là pour juger ni même pour comprendre. Paranoid Park n'existe que pour faire un bout de chemin avec cet ado ordinaire à qui il arrive quelque chose d'extraordinaire soit l'essence même de toute histoire au cinéma. Le fait que Gus Van Sant y arrive sans autre artifice que la simplicité et l'envie de nous associer pleinement à sa vision ne fait que confirmer que l'homme maîtrise parfaitement son art.

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