Les nouveautés films et séries à voir sur Amazon Prime en décembre

Mathieu Jaborska | 9 décembre 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Mathieu Jaborska | 9 décembre 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Parce qu'il n'y a pas que Netflix dans ce monde et que d'autres plateformes voient leur catalogue grandir chaque jour, chaque semaine et chaque mois, on a décidé de faire le point sur les nouveautés prévues sur Amazon Prime VideoChaque début de mois, Ecran Large reviendra donc sur quelques nouveautés ajoutées par Amazon Prime Video dans son catalogue, films et séries confondus, originaux ou pas, dans une liste non exhaustive.

Alors, quels sont les films et les séries à ne pas manquer sur la plateforme de streaming en ce mois de décembre ?

 

PhotoIl vaut mieux rester chez soi au chaud

 

Déjà disponible

Bates Motel - L'intégrale

Ça parle de quoi ? La famille Bates pourrait être attachante, si elle n’accueillait pas une quantité de névroses de tendances sociopathiques tout à fait incompatibles avec une espérance de vie correcte. 

Pourquoi il faut la regarder ? Quand Hollywood s’amuse à revisiter ses classiques, le résultat est rarement à la hauteur. Et quand le classique n’est autre que Psychose d’Alfred Hitchcock, chef d’oeuvre traumatique qui a révolutionné la représentation de la violence à l’écran et inspiré quantité d’artistes après lui, il y a de quoi s’inquiéter. Mais les showrunners Carlton Cuse, Kerry Ehrin et Anthony Cipriano ont su trouver le bon ton ainsi que la bonne distance pour revisiter ce mythe de cinéma et ses personnages emblématiques. 

Plutôt que de recréer l’intrigue du film ou de tenter de la poursuivre, le scénario prend le pouls d’une relation éminemment toxique entre une mère et son fils. Reprenant bien sûr les grandes lignes psychologiques établies par Hitchcock, la série parvient néanmoins à trouver son rythme propre, et surtout à façonner de véritables personnages, aussi touchants qu’excellemment interprétésFreddie Highmore et Vera Farmiga forment un duo magnétique, qui retient durablement l’attention au fur et à mesure que la folie les grignote. 

 

Photo Freddie HighmoreUn aubergiste un peu perturbé

 

C'est arrivé près de chez vous

Ça parle de quoi ? D’une équipe de journalistes siphonnée du bulbe qui accompagne Ben, un tueur en série. 

Pourquoi il faut le regarder ? Œuvre charnière du "documenteur" et du found-footage, C’est arrivé près de chez vous demeure un petit chef-d'œuvre d’humour noir sacrément méchant. En plus d’avoir ouvert la porte à tout un pan de l’humour belge, le film a surtout révélé le talent énorme de Benoît Poelvoorde.  

Mais derrière la provocation, le long-métrage est encore une œuvre indétrônable et radicale sur la violence de l’image cinématographique (et télévisuelle). Au fil des meurtres et des viols, le film impose le malaise, nous rendant complices des atrocités des personnages. Rien qu’avec son titre, C’est arrivé près de chez vous déploie une proximité dérangeante avec son sujet, celle désormais ancrée dans notre quotidien. Visionnaire vous dites ? 

 

photo, Benoît PoelvoordeLa tête du spectateur devant le film

 

Summer of 84

Ça parle de quoi ? Dans une petite ville américaine, des enfants disparaissent régulièrement. Pour Davey et ses amis, c'est le voisin qui est responsable, et ils comptent bien le prouver.

Pourquoi il faut le regarder ? Le succès de Stranger Things aura définitivement inspiré toute une génération de nostalgiques qui ne cessent de béatifier les années 1980. Summer of 84 s'inscrit forcément dans cette mouvance, en récupérant, comme son modèle, les archétypes conçus par Stephen King dans Ça et Stand by me. Le film met donc lui aussi en scène une bande de jeunes geeks à vélo, vadrouillant dans leur petite ville américaine éclairée à l'ancienne.

Mais heureusement, cette petite production tire son épingle du jeu et dépasse largement l'acharnement référentiel cynique de la série Netflix en exploitant concrètement l'air d'innocence qui la parcourt. En effet, la candeur qui se dégage naturellement d'une pareille esthétique va être confrontée à une noirceur totalement inattendue, culminant dans un final mémorable. Le passage à l'âge adulte traditionnellement abordé par ce genre de réalisations se fait ici dans la douleur, pour notre plaisir étonné.

 

photoDes ados torchés

 

The Lodge 

Ça parle de quoi ? Une jeune femme et ses beaux-enfants, réticents à son égard, se retrouvent coincés et isolés dans le chalet familial. Le sombre passé de la belle-mère refait surface...

Pourquoi il faut le regarder ? Après Goodnight Mommy en 2014, le duo de cinéastes Veronika Franz et Severin Fiala est revenu cette année à Gérardmer avec The Lodge, nouvelle itération autour des névroses familiales, entre le maniérisme du Shining de Stanley Kubrick et la cruauté autrichienne du Funny Games de Michael Haneke.

Avec ce nouvel exercice de style qui s'inscrit dans la veine du cinéma d'Ari Aster (HéréditéMidsommar), The Lodge s'émancipe très vite de son programme de huis clos horrifique pour devenir un film d'angoisse existentielle où les cinéastes font preuve d'une cruauté sans pareille envers leurs personnages, jusqu'à un dénouement littéralement glacial, à l'image de son décor hypnotisant et flippant à souhait. Une expérience qui ne laisse pas de marbre, portée par la performance glaçante de Riley Keough (American Honey). 

Notre critique du film

 

photoRiley Keough qui perd un peu la boule...

 

La saga La Planète des Singes (l’original et la trilogie de prequels)

Ça parle de quoi ? Les mésaventures des humains se confrontant à la nouvelle espèce dominante, à savoir les singes. 

Pourquoi il faut la regarder ? Adaptation libre du roman éponyme de Pierre Boule, La Planète des Singes est un classique de la science-fiction qui survit formidablement bien aux outrages du temps. Au-delà de sa patine kitsch, le métrage jouit d’une direction artistique réussie, qui doit énormément aux créations de John Chambers. C’est lui qui créa les masques et maquillages qui donnèrent vie aux singes, lesquels restent aujourd’hui encore un très impressionnant tour de force. 

 

La Planète des singes, PhotoUn film financé intégralement en monnaie de singe

 

De même, le charisme de Charlton Heston reste intact après plus de 60 ans, et culmine lors d’une conclusion restée culte, qui installa l’image obsédante de la statue de la Liberté en ruine au panthéon de la pop culture. Une fois n’est pas coutume, Hollywood aura su rendre hommage intelligemment à cette œuvre à part, en lui donnant une trilogie à mi-chemin entre prequel et reboots, qui ne tentèrent pas de singer leur modèle, mais d’en repenser les acquis. 

Les trois films réalisés par Rupert Wyatt et Matt Reeves comptent parmi les blockbusters les plus maîtrisés, finement écrits et techniquement aboutis des années 2010. Centré sur le personnage de César (présent dans les films, mais dont le rôle est ici beaucoup plus proéminent), le récit adopte progressivement le point de vue simien pour narrer la chute de l’humanité, et l’avènement d’une civilisation nouvelle. Une intrigue relativement balisée, mais qui trouve beaucoup de force dans son projet d’adapter successivement différents genres emblématiques du cinéma, revisitant ainsi tout un pan de la culture collective. 

Et si vous voulez en savoir plus, jetez donc un oeil à notre dossier consacré à la récente trilogie.

 

Andy SerkisAve César !

 

Millénium - la trilogie scandinave

Ça parle de quoi ? Mikael Blomkvist, journaliste au magazine Milenium, et Lisbeth Salander, une surdouée atypique de 24 ans, font équipe pour résoudre une enquête sur la disparition de la fille d'une riche famille suédoise au passé troublant.

Pourquoi il faut la regarder ? Parce que les Millenium de feu Stieg Larsson sont des romans policiers captivants qui ont reçu un succès mondial impressionnant. Et avant que David Fincher s'occupe de transposer le premier roman de la trilogie avec son Millenium - Les hommes qui n’aimaient pas les femmesles trois romans ont eu le droit à leurs adaptations suédo-danoises en 2009 (les trois films sortant coup sur coup en Norvège entre février et novembre 2009).

De quoi donner une véritable continuité à la trilogie de films dont le récit, s'il s'attarde sur une enquête particulière dans le premier, finit par recouper un fil rouge présent tout au long de la saga rendant l'ensemble tout bonnement passionnant. D'autant plus que Lisbeth Salander est probablement l'une des plus belles héroïnes récemment écrite et fabuleusement incarnée ici par la caméléon Noomi Rapace.

 

Photo Noomi RapaceNoomi Rapace dans un de ses meilleurs rôles

 

Logan

Ça parle de quoi ? D’un Wolverine vieillissant, caché avec Charles Xavier à l’abri des regards. Alors qu’il tente de rompre avec son passé, une jeune mutante va le lancer dans une ultime aventure. 

Pourquoi il faut le regarder ? Après un Combat de l'immortel en demi-teinte, le réalisateur James Mangold a pu pleinement prendre les rênes du baroud d’honneur de Wolverine. Alors que le personnage bordeline de Marvel a toujours été traité avec un certain lissage, Hugh Jackman et le cinéaste ont insisté auprès de la Fox pour délivrer un dernier film rugueux et violent, inspiré par le comics Old Man Logan.  

Non seulement cette démarche se révèle plus que réjouissante dans le marasme des productions super-héroïques, mais James Mangold y trouve le moyen de proposer un regard personnel. Très attaché aux symboles de l’Americana et à l'âge d'or d’Hollywood, le cinéaste transpose l’imagerie du western pour mieux reconstruire la mythologie de son personnage esseulé. En quête de sens, les mutants restants règnent sur une terre désolée, réécriture d’une conquête de l’Ouest parfaitement appropriée. En bref, Logan est un pur plaisir de cinéma maîtrisé par un artisan passionné, et porté par l’interprétation habitée d'un Hugh Jackman qui va quand même nous manquer.  

 

Photo Hugh JackmanLes griffes de l'aube

 

3 films de Nicolas Winding Refn et un documentaire sur lui

Ça parle de quoi ? De gens qui ne parlent pas beaucoup, mais ont tendance à taper les autres gens. 

Pourquoi il faut les regarder ? En rassemblant des œuvres aussi diverses que BronsonDrive et Only God Forgives, la plateforme permettra à ceux qui ne sont pas encore familiers avec le cinéma de Nicolas Winding Refn de se faire une idée des mouvements qui le traversent. Véritable boulet de démolition, Bronson est réalisé alors que le cinéaste se considère dans une impasse artistique et laisse libre cours à son désarroi, mais aussi sa colère. En résulte un conte taré et ultra-stylisé, dans lequel explose un certain Tom Hardy, exceptionnel en artiste de la mornifle. 

Drive, pour beaucoup l’œuvre la plus maîtrisée de son auteur, est un film de commande dans lequel il injecte ses obsessions et ses motifs, avec un certain brio. Sans jamais trop subvertir un récit simple, direct, il parvient à y accoler son empreinte dans chaque séquence, bien aidé par un Ryan Gosling qui parfait ici son numéro de monolithe savonné. Only God Forgives marque une nouvelle (ultime) étape dans leur collaboration, et pour beaucoup le partage en cacahouète de l’auteur, manifestement désireux de casser son jouet et de pousser le spectateur à détruire son écran à coup de marteau. 

Et justement, ce dernier long-métrage est accompagné du doc My Life Directed by Nicolas Winding Refn réalisé par Liv Corfixen, l’épouse du réalisateur, pendant le tournage d’Only God Forgives. Et c’est une curiosité qu’on recommande à tous les cinéphiles, tant elle permet de voir un artiste sur le point d’exploser, face aux défis techniques, aux aléas d’un tournage, et autres problèmes. Étonnant, parfois cruel, le documentaire est un témoignage singulier d’un tournage se transformant en cauchemar. 

 

Photo Ryan GoslingFast and silencious

 

Bientôt disponible

The Wilds - Saison 1 - 11 décembre

Ça parle de quoi ? Un groupe d'adolescentes toutes très différentes se retrouve coincé sur une île, ignorant qu'il fait en réalité l'objet d'une expérimentation sociale très élaborée...

Pourquoi il faut la regarder ? Un Lost, les disparus dystopique ou un Sa Majesté des mouches adolescent ? Difficile de trancher à la vue du matériel promotionnel de The Wilds. Seule certitude : on sera sur les terres bien connues du teen movie 2.0, comme le prouve une bande-annonce misant autant sur des flashbacks énamourés et forts en hormones que sur le mystère qui hante cette île.

Le créneau commence à être surchargé par les plateformes de SVoD, mais Amazon compte bien enfin concurrencer Netflix à ce niveau. Espérons juste que le résultat ne s'inspire pas trop du N rouge et de son vicieux Outer Banks, vrai roman télévisuel à l'eau de rose maquillé en fausse aventure exotique. Et soyons fous, le tout pourrait même se transformer en Battle Royale cruel, avec un peu de chance.

 

photoDes vacances à Dunkerque, quoi

 

The Expanse - Saison 5 - 16 décembre

Ça parle de quoi ? Au 23e siècle, les hommes ont colonisé le système solaire et les Nations-Unies contrôlent la Terre. Mars est devenue une puissance militaire indépendante et les autres planètes dépendent des ressources de la ceinture d'astéroïdes, où les conditions de vie sont pénibles et les habitants contraints de travailler durement. Au fil des ans, les tensions entre la Terre, Mars et la Ceinture ont pris une telle ampleur qu'une simple étincelle pourrait déclencher une guerre...

Pourquoi il faut la regarder ? Parce qu'en l'espace de quelques années, la création de Mark Fergus et Hawk Ostby est devenue la série incontournable pour tout amateur de SF, en pleurs depuis la fin de Battlestar Galactica en 2009, et pas (encore) convaincus par le retour de Star Trek, dans Discovery et Picard.

Sauvé par Amazon Prime après l'annulation sur Syfy, The Expanse avait offert une saison 4 sous forme de semi-renaissance. Plus de politique et moins de spectacle pour cette quatrième année moins solide, mais tout aussi stimulante, notamment pour les nouveaux horizons dégagés. Reste désormais à savoir si cette saison 5 saura embrayer pour exploiter entièrement les enjeux mis en place. Sachant que la saison 6 sera la dernière, The Expanse approche de la fin, et l'attente est donc encore plus grande.

Retrouvez notre critique de la saison 4 de The Expanse.

 

 

El Cid - Saison 1 - 18 décembre

Ça parle de quoi ? Ruy Díaz de Vivar est un jeune page qui sert fidèlement son maître, Sancho, le futur roi de León et de Castille. Alors qu’il progresse dans les faveurs de la cour grâce à son habileté au maniement de l'épée, il se retrouve pris contre son gré dans une conspiration pour renverser le roi, acte fou qui ferait couler le sang aussi bien dans les royaumes chrétiens que dans les taïfas musulmanes.

Pourquoi il faut la regarder ? El Cid n'est pas tout à fait une adaptation de la célèbre (et sublime) pièce de théâtre de Pierre Corneille, mais bien la transposition de ce qui a inspiré le dramaturge français pour l'écrire. Avant de devenir cette tragi-comédie légendaire, l'histoire du Cid s'inspire de l'histoire de Rodrigo Diaz de Viar, chevalier mercenaire chrétien et héros de la Reconquista au XIe siècle.

Sa vie a d'ores et déjà fait l'objet de plusieurs oeuvres littéraires, dont le fameux Le Cid donc, mais également de films. Ainsi, avant de vous plonger dans la série Amazon qui sera portée par Jaime Lorente Lopez (star de La Casa de papel), on vous conseille de vous jeter sur le film de Anthony MannLe Cidporté par l'incontournable Charlton Heston. En tout cas, si vous êtes fan de bataille, de sang, de trahison et de sexe, El Cid devrait vous passionner.

 

 

 

La saga Die Hard - 9 décembre

Ça parle de quoi ? De John McClane, l'homme le plus chanceux du monde, qui attire les emmerdes à Noël, à l'aéroport, à New York ou en Russie, avec sa femme, sa fille, ou son fils.

Pourquoi il faut la regarder ? La saga Die Hard, c'est cinq films avec Bruce Willis, entre 1988 et 2013, qui illustrent parfaitement la trajectoire kamikaze de l'acteur, les dérives des franchises, et la tristesse de l'usure hollywoodienne. Car entre Piège de cristal de John McTiernan (Predator, Last Action Hero) et Die Hard : Belle journée pour mourir de John Moore (Max Payne), il y a un fossé, dans lequel le bon goût a été éventré.

Pourquoi revoir Piège de cristal et Une journée en enfer, tous deux signés McTiernan ? Parce que ce sont des classiques à peu près parfaits, et des modèles dans le genre huis clos et buddy movie. Impossible d'oublier ce Nakatomi Plaza transformé en théâtre de sang, suspense et sueur ; et impossible d'oublier le duo magique avec Samuel L. Jackson en Zeus.

 

photoYippee Ki hier c'était bien

 

Pourquoi revoir 58 minutes pour vivre de Renny Harlin et Die Hard 4 : Retour en enfer de Len Wiseman ? Parce que sans être à la hauteur, ces deux épisodes restent solides, avec un moteur action-humour bien géré.

Pourquoi reparler de Die Hard : Belle journée pour mourir ? Parce qu'il fait bel et bien partie de la saga, et qu'il reste à ce jour l'ultime épisode, malgré sa qualité très, très relative. Vu le succès en salles (plus de 300 millions, soit un beau score, même si loin des 388 du précédent), Die Hard aurait dû revenir, mais Bruce Willis avait envie de déposer les armes. Un projet de prequel centré sur un jeune John McClane a longtemps été développé, mais depuis, Disney a récupéré tout ça en rachetant la Fox.

La rumeur parlait d'un retour en série... ce qui sera toujours moins pire que Bruce Willis qui reprend le rôle pour une publicité de seconde zone.

 

photo, Jai Courtney, Bruce WillisYippee Ki y'a plus rien à voir

 

4 films de Luc Besson - Le 14 et 18 décembre

Ça parle de quoi ? De gens qui aiment les dauphins, de gens qui aiment les espions, de gens qui aiment les petites jeunes filles, de gens qui aiment Milla Jovovich. Mais pas dans le même film heureusement.

Pourquoi il faut les regarder ? Avant de filmer des mannequins/des stars dans des navets de luxe/des films moyens comme Malavita, Anna, Lucy ou Valerian et la Cité des mille planètes, et de slalomer entre les accusations d'agressions sexuelles comme le chauffeur de Taxi évite les piétons, Luc Besson était le petit malin du cinéma français.

Après Le Dernier Combat et Subway, le réalisateur a explosé avec Le Grand Bleu en 1988. Une génération entière a usé la BO d'Eric Serra en collectionnant des dauphins en porcelaine, pour en faire un phénomène à 9 millions d'entrées en salles. Le mythe de Besson détesté par la critique et le monde est né à cet instant, suite à des huées lors de la présentation à Cannes.

Ce serait oublier que ça arrive quasi chaque année (même à des cinéastes immenses comme Antonioni, Tarantino ou James Gray), que Luc Besson était tout de même en ouverture avec son troisième film, que la presse a globalement aimé le film dès sa sortie, et que Le Grand Bleu a été jusqu'aux César (deux prix techniques et des nominations de prestige, comme meilleur film et réalisateur).

 

Photo Jean-Marc BarrLes yeux dans le bleu

 

Dans la foulée, il y a eu Nikita, et un nouveau carton. Gros succès de 1990, le film offre un César à Anne Parillaud et impose une formule encore aujourd'hui exploitée à outrance (Nikita a donné lieu à des remakes et séries officiels, en plus d'être copié en boucle).

La folie des années 90 continuera avec Léon et Le Cinquième Elément. La route vers Hollywood est ouverte, avec New York, Natalie Portman, Bruce Willis, Gary Oldman. Le tueur et l'enfant, le héros et la fille venue d'ailleurs : Luc Besson marque pour de bon les esprits avec ces duos improbables, et son envie d'explorer des genres toujours très américains. Là encore, ce sont des films-témoins d'une autre époque, qui portent toutes les traces et tendances de la décennie.

Avec ces quatre films, il y a plus ou moins l'essence du cinéma de Besson, avant qu'il ne se perde plus ou moins gravement avec Jeanne d'Arc, Arthur et les Minimoys, Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, The Lady et autres méfaits récents.

Pourquoi Luc Besson n'est pas du tout le vilain petit canard mal-aimé du cinéma français : c'est dans ce dossier.

 

photo, Milla JovovichMilla Jelevauxbien

 

La filmographie de Maurice Pialat - 22 décembre

Lesquels ? L'Enfance nue, Nous ne vieillirons pas ensemble, La gueule ouvertePasse ton bac d'abord, Loulou, A nos amours, Police, Sous le soleil de Satan, Van Gogh et Le Garçu.

Pourquoi il faut les regarder ? Parce que Maurice Pialat est un réalisateur incontournable de l'histoire du cinéma français. Vous en avez sûrement entendu parler pour au moins une phrase : "Si vous ne m'aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus", prononcée lors de la réception de sa Palme d'or pour Sous le soleil de Satan au Festival de Cannes 1987 sous les sifflets d'une salle ultra-divisée.

S'il est connu pour ses exigences et sa réputation de réalisateur rude, capable de pousser ses acteurs dans leurs retranchements, il a réalisé quelques-uns des longs-métrages les plus splendides du 7e art hexagonal, notamment ceux menés par l'immense Gérard Depardieu.

Ainsi en plus de sa Palme d'or, le comédien a tourné avec lui sur la romance Louloule polar Police ou encore l'émouvant Le garçu, le dernier film de Pialat. En plus du sacre cannois, Pialat a également vu son À nos amours récompensé du César du meilleur film, mais dans notre coeur, il a surtout offert au public le puissant Nous ne vieillirons pas ensemblechef d'oeuvre adapté de son propre roman qui avait valu à Jean Yanne le prix d'interprétation masculine à Cannes en 1972 et donné un de ses plus beaux rôles à Marlène Jobert.

 

Photo Gérard Depardieu, Jean-Christophe BouvetUne séquence d'une beauté envoutante et déroutante, dans Sous le soleil de Satan

 

After : chapitre 2 - 22 décembre

Ça parle de quoi ? De jeunes gens qui n'ont de mieux à faire que d'être beaux et de répandre leurs gamètes sur d'autres gens très beaux, aux hormones manifestement en ébullition.

Pourquoi il faut le regarder ? À cause d'une terrible crise sanitaire, entraînant confinements et fermeture de salles de cinéma de par le monde, il a fallu se passer ces derniers mois de blockbusters et de grand spectacle. Heureusement, le porn savonneux descendant de Cinquante nuances de Grey a réussi à se frayer un chemin jusqu'à nous, ou plutôt jusqu'aux plateformes de SVoD, puisque c'est sur Amazon que débarque After : Chapitre 2. Son programme est connu et rebattu, mais c'est précisément ce qu'on espère y trouver.

À savoir, des amours impossibles, mais quand même très possibles, un peu de peau dénudée, des beaux gosses comme s'il en pleuvait, de la jalousie, du rentrage de poils, des coups de poings dans les murs de la mauvaise pop et des couchers de soleil. Difficile de dire si le résultat sera un succès aussi important que le précédent épisode, mais quand on voit le phénomène produit il y a quelques mois par 365 jours sur Netflix, Amazon pourrait bien frapper très fort avec cette bluette sexy.

 

photo, Hero Fiennes-Tiffin, Josephine Langford"Ouh je me suis encore assise sur un pied de chaise !"

 

Transformers 5 : The Last Knight - 28 décembre

Ça parle de quoi ? De robots géants, de légende arthurienne, de planètes qui s’entrechoquent, de personnages stupides et de plein d’autres trucs incompréhensibles.

Pourquoi il faut le regarder ? Après le succès gargantuesque de Transformers 4 : L'Âge de l'extinction, Paramount a cru bon de lancer un univers étendu, pour lequel Transformers 5 devait servir d’introduction. Résultat : la dernière incursion de notre ami Michael Bay dans la saga robotique s’est révélée pour beaucoup être une sacrée douche froide de portnawak scénaristique mal agencé. Et ils n’ont pas complètement tort. 

Néanmoins, si la franchise d’Hasbro s’est clairement perdue dans les limbes algorithmiques d’Hollywood, elle est loin d’être plus bête qu’une concurrence qui brasse tout autant le vide. La différence, c’est que The Last Knight est épaulé par un réalisateur doté d’une vraie vision, d’un sens du cadre imparable, et d’un goût pour le spectacle immodéré.

Alors que le film a été grandement tourné en IMAX, et a saoulé de nombreux spectateurs pour ses perpétuels changements de ratios, le montage saccadé de Bay n’a jamais paru aussi logique, telle une mosaïque dont on percevrait chaque morceau. Le réalisateur s’en sert pour mieux segmenter que jamais les corps de ses robots, amas anarchiques de métal dont il sublime les rouages. Une certaine idée de blockbuster abstrait (à réhabiliter ?).  

 

PhotoQuand Michael Bay allégorise son chibre...

 

Et aussi...

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commentaires
Stavos
09/12/2020 à 22:17

Comme @brucetheshark je suis déçu de voir que Die Hard 3 n'a pas trouvé le chemin de la plateforme. Dommage...

Sharko
09/12/2020 à 21:48

@ lolilol Ça suffit les spoilers.

lolilol
09/12/2020 à 14:28

@Sharko loooooooooooooooooooooooooooooool

Non seulement le film à 60 ans, de plus l'image devant la statue est l'affiche du film depuis des décennies et est l'une des plus cultes du Cinéma. Crier au spoil sur ce fameux twist en 2020 est aussi ridicule que de crier au spoil sur un article qui dévoile que Dark Vador est le pére de Luc.

ps: si c’était du troll bien joué.

Sharko
09/12/2020 à 13:19

"et culmine lors d’une conclusion restée culte, qui installa l’image obsédante de la statue de la Liberté en ruine au panthéon de la pop culture."

Merci pour le spoil.

brucetheshark
09/12/2020 à 11:18

Ici sur prime, j'ai en effets tous les Die Hard... Sauf le 3 :'-(