Après les bides de Valerian et Anna, EuropaCorp, la société de Luc Besson, devrait être sauvée par des Américains

La Rédaction | 15 juillet 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 15 juillet 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Dans le rouge depuis quelques années, la société française EuropaCorp cherche une issue et pourrait la trouver aux États-Unis, après un échec avec Pathé.

Suite à l'échec de Valerian et la Cité des mille planètes en salles (budget d'environ 180 millions de dollars, et seulement 226 millions récoltés dans le monde : un flop détaillé par ici), EuropaCorp changeait son fusil d'épaule. Objectif : des productions et budgets plus modestes, pour renflouer les caisses et limiter les risques. Une nécessité vu la situation financière d'EuropaCorp, aggravée après la sortie du blockbuster de science-fiction. Licenciements, fin des activités de la branche distribution, vente de la filiale Digital Factory, puis procédure de sauvegarde annoncée en mai dernier : le grand studio français était en péril véritable.

Rien d'étonnant donc à voir naître des rumeurs de rachat au fil des mois. Il y a eu la rumeur d'une collaboration avec Netflix puis celle, plus probable et naturelle, de négociations avec Pathé - qui avait déjà racheté les multiplexes de la société cocréée par Luc Besson. Mais Le Journal du dimanche et Variety affirment que c'est du côté des Américains que l'issue semble se dessiner : Vine serait en pleines négociations sérieuses pour racheter EuropaCorp.

 

photo, Luc BessonLuc Besson sur le tournage d'Anna

 

En tant que créanciers, Vine Alternative Investments jouait déjà un rôle dans les négociations avec Pathé : la société de Luc Besson a des dettes d'environ 80 millions de dollars, et c'est l'une des raisons qui ont bloqué les discussions avec Pathé. Le réalisateur lui-même aurait refusé l'offre de Jérôme Seydoux, de Pathé.

Mais depuis, Vine a exprimé un vif intérêt pour transformer cette dette en investissement et ainsi prendre possession d'une partie d'EuropaCorp. Selon Challenges, ce serait ainsi 100 millions d'euros qui pourraient être injectés dans la boîte de production. Le tribunal de commerce de Bobigny doit encore valider cet accord.

Un communiqué officiel confirme :

"Le groupe Vine a marqué son intérêt pour une éventuelle prise de participation au capital de la société. Les discussions sont actuellement en cours sur les modalités de cette éventuelle opération et sur le financement du groupe pour l'avenir. (...) L'éventuelle mise en œuvre de cette opération suppose notamment la recherche d'un accord avec les prêteurs séniors et la présentation d'un plan de sauvegarde au tribunal de commerce de Bobigny."

Depuis, l'action en bourse d'EuropaCorp a flambé, signe d'un emballement du marché face à cette éventualité. Après des pertes nettes d'environ 110 millions sur 2018-2019, ce serait un signal bienvenu pour la société derrière des films aussi divers que TaxiHaute tensionFrom Paris with loveMöbius, 20 ans d'écartSaint Laurent, Un monstre à Paris et Kursk.

 

photo, Sasha LussAnna, avec Sasha Luss

 

Après le retour de flamme Valerian et la Cité des mille planètes, censé lancer une franchise, Luc Besson devait miser sur Anna, bâti sur une formule entre Nikita et Lucy, énorme carton. Mais ce film d'action qui a coûté 30 millions est un échec : à peine 11 millions au box-office mondial, et un four absolu côté États-Unis avec environ 7 millions. 

EuropaCorp (d'abord appelé Leeloo Productions, puis renommé en 2000) a été fondé en 1992 par Luc Besson et Pierre-Ange Le Pogam. Peu importe ce qu'on pense du cinéaste, ses scénarios, ses formules, ses films : voir la société française passer du côté des Américains n'est pas forcément une issue heureuse et positive pour l'industrie française.

 

affiche

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commentaires
Thierry
18/12/2019 à 14:58

J'adore ce que propose Besson. Concernant ces deux derniers longs métrages, j'ai aimé ANNA, j'ai adoré VALERIAN et je rêve d'une suite

Blackhole
08/10/2019 à 13:43

Deprimant

Sébastien
19/07/2019 à 10:35

Les "critiques" me font penser à des ingénieurs de travaux finis. Ils viennent donner un avis technique alors qu'on en est au stade de l'avis cosmétique. Lorsqu'un film (avec tout le travail que cela représente en amont) sort en salle, on doit faire preuve d'humilité et avoir la pudeur de se placer au niveau du spectateur et non venir poser ses fesses sur la chaise du réalisateur. Les critiques (que ce soit dans un édito, derrière un pupitre avec un buzzer rouge ridicule ou sur un gros fauteuil qui tourne) sont généralement des personnes qui ne produisent rien. Elles ne font que renvoyer leur rancoeur d'artistes ratés à la figure de vrais artistes. Bien sûr qu'on a compris que ce film est un "Nikita" nouvelle version. Ce film a un cachet particulier grâce à cette atmosphère des services secrets russes. Par contre, quand une nunuche de la star-ac reprend des morceaux qu'elle n'aurait jamais eu la capacité intellectuelle de créer, là ; les critiques l'érigent en star ! Bande de nuisibles ! BRAVO LUC BESSON !

Miami81
18/07/2019 à 12:30

Je suis d'accord. Le problème d'Europa Corp, c'est Luc Besson lui-même. Omniprésent, décisionnaire. Quand on voit la filmographie des "block buster" de la société, on peut parfois se demander si quelqu'un avait son mot à dire s'il était différent du boss.
Luc Besson a créé un empire incroyable qui a fait énormément de bien au cinéma français. C'était un pari fou mais tellement génial. Il n'y avait que lui pour aimer suffisamment le cinéma et avoir le courage de faire ça. sauf qu'il n'a pas su faire confiance à ses collaborateurs. Ce qui me fait d'ailleurs rire quand dans une ancienne interview, il indiqué avoir viré l'équipe dirigeante qui pour lui était responsable des mauvais chiffres de la société.
Finalement, avoir un partenaire américain puissant n'est à mon avis pas forcément mal. Peut-être que lui arrivera à canaliser les exigences du boss. L'esprit créatif français et le savoir faire américain peut être un très bon mélange finalement, à condition que l'essence d'Europacorp et son attachement à une certaine culture française et européenne reste conservée.

Fenix
17/07/2019 à 02:38

Dur de juger Anna alors qu'il vient juste de sortir ?
J'ai pour ma part ADORE ce film :)

david
16/07/2019 à 21:23

Luc Besson j'avoue qui m'a beaucoup déçu j'étais vraiment éblouie par ses films qui avait fait Lucie et Valérian mais là franchement je sais pas ce qui lui arrive avec Anna franchement revenir dans le passé pour revenir au futur enfin c'est un peu le désordre franchement moi j'ai pas du tout aimé en plus ça manque cruellement d'action réveille-toi Luc Besson fais-nous plutôt des suite avec Valérian

TicEtTac
16/07/2019 à 07:23

Comment les US ont tout fait pour couler EuropaCOrp ? C'est le public qui n'a pas suivi en salles ces films approximatifs, iul n'y a pas de complot.

Lapin triste
15/07/2019 à 20:02

Notons que les US ont
Tout fait pour couler un concurrent potentiel (le seul en fait) et que les français qui sont trop occupés par leur jalousie maladive envers qui s'enrichit et réussi auront suivi comme un seul homme la presse us perdant du coup le seul champion hexagonal ! Triste

La Classe Américaine
15/07/2019 à 18:19

Europacorp était une structure inédite en France. Le problème d'Europacorp c'est Luc Besson lui-même : seul maitre a bord dans le créatif et l'exécutif, aucun collaborateur en face ne peut/ne doit le contester sous peine de limogeage immédiat. Résultat des courses : des échecs successifs de plus en plus lours (Angel-A, The Lady, Adele Blanc-Sec, Malavita, Valerian, Anna) et ce rêve de construire un studio français ambitieux qui a été dépouillé de toute part pour finalement revenir dans les mains d'un studio américain banal. Il n'y a vraiment pas de quoi se réjouir de cette décision qui marque définitivement la fin d'une époque dans le cinema français.

Alien
15/07/2019 à 18:00

J’ai apprécié VALÉRIAN , j’ai apprécié
ANNA le seul reproche pour Anna certaines scènes de sexe sinon l’intrigue/ l’histoire / les acteurs tip top maintenant je suis aussi films
LUC BESSON

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