Kathleen Kennedy avant Star Wars : la femme incontournable derrière Jurassic Park, Retour vers le futur, Gremlins...

La Rédaction | 24 avril 2021 - MAJ : 26/04/2021 09:59
La Rédaction | 24 avril 2021 - MAJ : 26/04/2021 09:59

Symbole de l'évolution d'Hollywood, de l'amour et de la haine qu'il inspire, Kathleen Kennedy a une carrière passionnante.

Il suffit de passer quelques secondes dans la section commentaire d'un de nos articles sur Star Wars pour le constater : on reproche à Kathleen Kennedy tous les maux du Hollywood moderne, concentrés, selon une partie du public, dans les productions Disney Lucasfilm. Chacun des griefs contre cette nouvelle saga lui ont été addressés d'une façon ou d'une autre, que ce soit l'échec de Solo, les libertés des Derniers Jedi, l'abandon des projets de Lucas ou plus généralement l'absence de cap. Et quand il y a une réussite plus nette, comme le rafistolage incroyable de Rogue One ou la série The Mandalorian, ce serait en revanche grâce à d'autres.

Honnie dans ce que certains iront jusqu'à appeler la dictature des fans, elle a pourtant doté l'industrie américaine de la fin du XXe siècle d'une bonne partie de ses grands classiques encore régulièrement célébrés, comme les plus grand succès de Steven Spielberg (E.T., Indiana Jones, Jurassic ParkLa Liste de SchindlerLa guerre des mondes), Gremlins, les Retour vers le futurLes Goonies, Twister, Sixième sens, L'étrange histoire de Benjamin Button ou même les versions anglaises de certains films Ghibli.

Une filmographie paradoxale, qui balaie autant le spectre du divertissement hollywoodien qu'elle éclaire sur le métier de producteur. De l'amour à la haine, de la discrétion à l'omniprésence, Ecran Large retrace le parcours unique d'une des femmes les plus puissantes d'Hollywood en deux dossiers, évoquant tour à tour l'avant Star-Wars, et sa gestion de la saga.

 

Photo Michael J. Fox, Retour vers le futurLe dénominateur commun de beaucoup de films...

 

Dans l'ombre de Spielberg

Le premier crédit de la jeune Kathleen Kennedy en temps que productrice annonce le lien très fort qu'elle aura par la suite avec les gros classiques du divertissement américain : E.T. l'extra-terrestre. En réalité, comme beaucoup de personnalités hollywoodiennes des années 1980, elle doit le début de sa carrière à l'ascension fulgurante de Spielberg. D'ailleurs, leur collaboration remonte à avant les aventures de l'alien moche et gentil. Travaillant sur 1941 en tant qu'assistante de John Milius, elle attire grâce à son sens de l'organisation l'attention du cinéaste, qui l'engage en tant qu'associée sur Les Aventuriers de l'arche perdue. Grande fan de David Lean, elle aide Spielberg, et rencontre déjà toute l'équipe de Lucasfilm.

Au même moment, il la charge d'aller enquêter sur le cas Hopkins, l'histoire vraie d'une famille a priori visitée par les extraterrestres. C'est elle aussi qui démarche un scénariste, John Sayles, pour qu'il adapte cette histoire. L'auteur accouche de Watch the Sky, plus tard renommé Night Skies, et mué en une suite de Rencontres du troisième type. La toute dernière image du scénario montre un alien laissé derrière par les siens, abandonné sur la Terre. C'est le concept qui stimule le réalisateur des Dents de la mer, lequel décide d'en tirer un long-métrage.

 

PhotoDerrière les pleurs, un potentiel film d'horreur

 

Kennedy a donc sa part à jouer dans la genèse d'E.T., film parti à la conquête du monde et - comme nous l'évoquons plus en détail dans notre dossier - une nouvelle référence américaine, une référence dont va découler tout un pan d'une pop culture jouant de ses propres repères (on y décèle des morceaux de Star Wars et des appels du pied à l'univers spielbergien). L'acte est important : aujourd'hui vilipendée pour des films entièrement tournés vers le passé, elle est de ceux qui ont intronisé cette nouvelle vision du divertissement.

Quand on lui demande ce qu'elle fait lorsqu'elle collabore avec tonton Steven, des années plus tard, dans un entretien avec Den of geek, elle est catégorique :

"Un peu de tout. Donc, grâce à ma collaboration au long terme avec Steven, et le fait que je l'ai rencontré quand j'avais 26 ans, mon rôle est de vraiment collaborer avec lui du début à la fin, qu'il s'agisse de trouver du matériau, embaucher l'équipe, développer le scénario ou m'investir dans tout le casting. Donc j'ai l'opportunité d'être un partenaire dans les aspects créatifs, et puis, au même moment, j'ai besoin d'être responsable fiscalement."

 

photo, George LucasKathleen Kennedy avec George Lucas en 2012

 

Déjà, elle s'emploie à cadrer tout le monde pour assurer le bon déroulement du tournage, quitte à engueuler Spielberg lui-même, comme l'interessé l'avoue dans un entretien à The Hollywood Reporter traduit par Allocine :

"J'étais un peu une tête brûlée, impatient, je pouvais être dur avec mon équipe technique, mais aimant avec le casting. Au bout de 15 jours de tournage de E.T., elle m'a prise à part dans son bureau, m'a fait asseoir dans un fauteuil, et m'a balancé l'engueulade de ma vie. Parce qu'elle n'aimait pas la manière dont je parlais à l'équipe. Elle se contrefichait de mon impatience, ni de mon côté tranchant. Elle m'a dit : "c'est un comportement totalement inacceptable". Je n'avais pas entendu ça depuis les bancs de l'école ou de ma mère. Ca été le recadrage le plus salutaire de ma vie. Je suis devenu soucieux et attentif depuis, parce que quelqu'un en qui je croyais et que je respectais m'avait rappelé à l'ordre".

À peine âgée de 30 ans, elle est nommée dans une pléthore de cérémonies (les producteurs récupèrent les prix des meilleurs films), dont les Oscars, qui sacrent cette année-là le monstre à récompenses Gandhi. E.T. explose cependant les records du box-office avec 359 millions de dollars amassés sur le territoire américain pour à peine 10,5 millions de budget, ce qui lance évidemment sa carrière, aux côtés de celui qui va devenir le metteur en scène de l'Oncle Sam par excellence.

 

photo, Henry ThomasLa partie de ping-pong Spielberg / Lucas commence

 

Amblin dans le mille

Plus matriciel encore, elle cofonde la société de production Amblin dans la foulée, aux côtés de Spielberg et de Frank Marshall, son futur époux, société qui va faire la pluie et le beau temps sur le monde naissant du blockbuster familial. C'est à travers cette structure qu'elle va révéler au monde des talents eux-mêmes très friands de culture populaire et d'un jeu de clins d'oeil assez évident. Le premier à bénéficier très largement d'Amblin est Joe Dante qui, outre La Quatrième Dimension, Le Film, deuxième production de la firme après E.T., explose avec Gremlins, une co-production avec Warner. Une fois de plus, c'est un carton.

Un an après, en 1985, elle participe à la production exécutive des Goonies, oeuvre désormais culte signée par un autre amoureux du divertissement grand public : Richard Donner. Mais en plus de sa participation toujours active à plusieurs films de Spielberg, comme Indiana Jones et le Temple maudit (où elle sauve la situation après la blessure au dos de Harrison Ford) ou La Couleur Pourpre, elle s'investit surtout pour dresser un autre monstre hollywoodien : Robert Zemeckis, pour qui elle produit Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, ainsi que la cultissime trilogie des Retour vers le futur.

 

Photo Bob HoskinsUne révolution technique, à la post-production cataclysmique

 

On a tendance à résumer Amblin à son aspect mainstream, mais la firme a pris un gros risque en finançant le premier volet, à l'époque rejetée par tous les studios hollywoodiens, probablement rebutés par le côté rebelle de Marty et l'inceste sous-jacent. Productrice exécutive, Kennedy aide donc Bob Gale, initiateur du projet, et Zemeckis à concrétiser des aventures ultra-rentables (381 millions de dollars de recettes pour 19 millions d'investissement). Avec du recul et pas mal de langue de bois, la productrice a révélé à The Hollywood Reporter à quel point ils considéraient leur sélection instinctive, ce qui les a probablement aidés dans ce type de choix : "On faisait juste ce qu'on pensait vouloir voir".

Difficile de ne pas sombrer dans le name-dropping (en bon français, le fait de lister des titres) lorsqu'on évoque la filmographie impressionnante de la productrice, derrière tous les films les plus appréciés des années 1980. Elle travaille toujours dans l'ombre de grands cinéastes qui accaparent en général l'attention médiatique, perpétuant la tradition des producteurs discrets, mais prolifiques.

Ainsi, elle apparait rarement dans les médias, agissant souvent derrière la bannière Amblin. Dans un article de Vanity Fair, elle avoue avoir apprécié cette discrétion, qui s'est atténuée avec le temps :

"J'ai adoré être assez anonyme, vous savez. Il n'y a rien que j'aime plus qu'avoir un de nos films à l'affiche, et aller aux toilettes pour femmes et entendre tout le monde en parler. Personne ne sait qui je suis."

 

photo, Lea Thompson, Michael J. FoxUne semi-love story qui ne passait pas chez Disney

 

La vallée des dinosaures

Les années 1990 révèlent une étrange contradiction dans la carrière de Kennedy. En effet, les deux évènements marquants de cette période restent son départ d'Amblin en 1991 et la sortie d'une production... Amblin en 1993 : Jurassic Park.

En 1991, après Arachnophobie, réalisé par Frank Marshall, et la collaboration avec Martin Scorsese Les Nerfs à vif, elle et son compagnon quittent la boite de Steven Spielberg pour fonder The Kennedy/Marshall Company, ce qui la fait un peu sortir de l'anonymat puisqu'elle met en avant son nom. Sur la promesse d'un contrat de trois ans avec Paramount, ils se lancent dans la production de plusieurs films moins familiaux que l'idéal Amblin comme Les Survivants et La Surprise

Producteur connu avant la création d'Amblin pour Les Guerriers de la nuit, Marshall hante lui-aussi le cinéma mainstream de l'époque à travers le spectre de Spielberg, jusqu'à Jurassic World, dont il s'occupe désormais des suites. Leur union professionnelle, puis personnelle, coule de source et forme un véritable bulldozer cinématographique.

 

photoLes Survivants, adapté d'une terrible histoire vraie

 

En parallèle, elle s'occupe de Jurassic Park, un chantier spectaculaire et surtout complètement inédit. Quand elle en reparle des années plus tard, à l'occasion de la sortie de la version 3D, elle parle d'une rupture ("A breakthrought"). Et devoir gérer telle rupture ne devait pas être de tout repos, la préproduction étant extrêmement complexe à cause de la collaboration révolutionnaire entre ILM et Phil Tippett. Un véritable défi, qui, une fois de plus, symbolise une étape supplémentaire dans l'évolution d'Hollywood. Et derrières les coulisses, il y a Kathleen Kennedy, toujours là pour sauver les meubles... ou les acteurs, comme l'a confié une Laura Dern ne tarissant pas d'éloge à son égard dans Variety :

"Kathy m'a sortie d'un ouragan. Il y avait un ouragan tragique sur l'île de Kauai, où nous tournions Jurassic Park, et elle portait assistance aux habitants de l'île, protégeait son équipe, mettait tout le monde en sécurité."

Un tournage complexe, qui ne l'empêchera pas de rempiler avec les deux opus suivants en 1997 et 2001. Entre-temps, elle se consacre à des longs-métrages moins célébrés, avec ou sans sa société de production nouvelle née, en tant que productrice ou productrice exécutive. Mais parmi des films plus confidentiels (toutes proportions gardées) comme L'indien du placardCongo, le film d'animation Balto chien-loup, héros des neiges et même un court-métrage documentaire, elle continue à livrer quelques gros classiques.

 

Photo Laura DernUn tournage pas facile

 

Si on exclut quelques spielbergeries, en tête desquelles La Liste de Schindler, elle s'occupe de Twister et Sixième Sens, pour le compte d'Amblin, avec qui elle continue à travailler, et Kennedy/Marshall. Le premier est encore une oeuvre très ambitieuse. Comme pour Jurassic Park, il est grandement motivé par l'aspect technique, au point de convaincre Warner de lancer un feu vert... sans scénario. La principale intéressée l'a très bien expliqué lors d'une table ronde organisée par Wired :

"ILM a fait un plan preuve de concept pour Twister. Au moment où on leur a montré ce plan d'une minute dans le studio, ils ont dit : 'C'est bon. On veut le faire.' On n'avait pas encore de scénario !"

L'achat du scénario à Michael Crichton et sa femme Anne-Marie Martin établit un record à l'époque : Amblin débourse 2,5 millions de dollars pour finalement confier la réalisation à un Jan de Bont débarqué de son projet d'adaptation américaine de Godzilla. Twister (494 millions de dollars de recette pour 94 millions de budget) et Sixième Sens (672 millions de recette pour 40 millions de budget) sont des énormes succès, prouvant que Kennedy sait toujours s'adapter au marché et doter l'industrie de ses films les plus appréciés, et les plus importants.

 

photoUn gros budget... et un gros bénéfice

 

Not quite hollywood

Les années 2000 ne sont pas forcément synonymes d'une transformation radicale de sa carrière. La productrice accompagne toujours les cinéastes avec qui elle a l'habitude de collaborer, tous dans une période bien plus sombre de leur filmographie. Si déjà A.I. : Intelligence Artificielle prend une tournure assez inattendue, Munich et surtout La guerre des mondes sont très loin du charme d'E.T. Au cours de la promotion du film d'invasion, elle expliquait continuer à être secrètement en marge du processus créatif :

"Ça a évolué à partir d'une conversation avec Steven [Spielberg] et Tom [Cruise], où ils étaient tous les deux d'accord qu'ils ont toujours aimé La Guerre des mondes et qu'il devrait être mis au goût du jour."

Le résultat marque tout de même un tournant dans la carrière contemporaine du maître. Les choix de Kennedy aussi prennent une allure plus personnelle. Après avoir contribué une nouvelle fois à un thriller surnaturel signé M. Night Shyamalan (Signes), elle s'occupe du Persepolis de Marjane Satrapi, à travers la structure Kennedy/Marshall, aux côtés de France 3 et Celluloid Dreams. Budget de 7,3 millions d'euros, production européenne, style graphique unique en son genre... on ne peut pas dire qu'une des femmes les plus puissantes d'Hollywood soit dans sa zone de confort.

Toutefois, le film dont elle est la productrice sera sélectionné au Festival de Cannes 2007 et repartira même avec le prix du jury, avant de recevoir, quelques mois plus tard, deux César (meilleur premier film et meilleure adaptation), comme quoi !

 

photoPersepolis, aux antipodes de ses précédents projets

 

À la fin des années 2000, elle s'éloigne donc très vaguement des canons d'Hollywood. Elle ne les quitte cependant jamais, continuant à accompagner les plus grands cinéastes avec Au-delà (Clint Eastwood) ou L'étrange histoire de Benjamin Button (David Fincher), encore un sacré défi technique, nécessitant des années et des années de développement. Reste qu'elle s'essaye à d'autres formes.

Ainsi, elle produit les versions anglaises de plusieurs films Ghibli, comme Ponyo sur la falaiseArrietty : le petit monde des chapardeurs ou La Colline aux Coquelicots. Elle décrivait plus précisément son implication dans un entretien avec Den of the geek :

"Ça a été une discussion très intéressante et constante. Ils sont venus à nous parce que, pour une variété de raisons, ils voulaient comprendre pourquoi les films de Miyazaki étaient si populaires au Japon, et ne s'importaient pas forcément chez un public américain [...] Et ça a été vraiment le processus, on a essayé de les aider à franchir l'écart avec les personnes qui font leur marketing et la distribution aux États-Unis. On a travaillé directement avec certains partenaires créatifs de Miyazaki, pour ne pas y aller et transformer les films, mais superviser avec précaution la manière dont on s'occupe de la traduction, pour être sûr que rien ne se perd dans l'entre-deux, pour évoquer le mixage, le doublage et le sous-titrage."

 

photoUn partenariat inattendu

 

Capable de varier les plaisirs à son poste, Kathleen Kenedy ne va cependant pas complètement lâcher Hollywood, loin de là. Après un retour auprès de Spielberg pour des longs-métrages une fois de plus très techniques (LincolnCheval de guerre et Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne), elle hérite de la direction de Lucasfilm suite au rachat de Disney. Et c'est là que cette femme aussi puissante que discrète va se retrouver sous le feu des projecteurs... et des critiques.

Mais avant de se faire détester par une communauté tout entière, elle aura accompagné l'histoire du cinéma américain des années 1980 et 1990. Ironiquement, c'est bien elle qui a façonné l'industrie qui l'a désormais couronnée à la tête d'un de ses plus grands empires et qui a provoqué une implication populaire sans précédent. La suite au prochain épisode... et c'est dans cet article, sur Kathleen Kennedy après Star Wars.

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commentaires
Farfadet
27/04/2021 à 10:55

Kathleen Kennedy est sans doute excellente lorsqu’il s’agit de gérer un budget, un planning, de dénicher des talents, de passer des coups de fil et de coordonner les différents éléments constitutifs d’un plateau de tournage. Personne, à ma connaissance, ne lui reproche quoi que ce soit sur ce plan là.

La difficulté pour Kennedy sur la franchise SW aura été de gérer à la fois des préoccupations matérielles et morales. Et c’est là que le bât blesse : Kathleen Kennedy n’est pas George Lucas, elle n’est pas Steven Spielberg et son métier n’est pas de raconter des histoires, ni de gérer la construction méthodique d’un univers sur le plan internaliste.

De fait, elle s’est rapidement retrouvée possédée par des polémiques intestines sur la poursuite de l’héritage moral, et la volonté des « artistes » de rouler littéralement sur la vision très personnelle de Lucas avec une vision systématiquement « vintage » de l’univers SW. Kathleen Kennedy porte en cela une lourde responsabilité avec Bob Iger dans le choix de se défaire de l’influence de Lucas.

L’univers cinématographique de SW s’en trouve aujourd’hui profondément déséquilibré, et se vide de son identité qui faisait sa singularité dans le paysage des blockbusters calibrés.

Morcar
27/04/2021 à 10:29

Il est indéniable qu'on lui doit beaucoup de bons films, mais il n'en demeure pas moins qu'elle a très mal géré la franchise Star Wars depuis la reprise par Disney. Je la compare à chaque fois à Kevin Feige chez Marvel.
Qu'on aime ou pas les films Marvel, en les voyant on sent qu'il y a derrière la franchise une tête pensante qui assure la cohérence du tout. Kennedy devait remplir le même rôle pour Star Wars, selon moi, et a complètement échoué dans cette mission.

La trilogie originale aussi a connu son lot d'improvisation au fil de son développement, mais on sent malgré tout que Lucas cherchait à être cohérant du début à la fin. Pour la prélogie, il devait avoir une idée plus construite de toute la trilogie avant de la démarrer, donc on sent moins d'improvisation.
Mais pour la trilogie Disney, c'est une totale catastrophe. Que Lucas décide en écrivant l'épisode 5 que Dark Vador soit en réalité le père de Luke est certes un changement en cours de route, mais son objectif n'était pas de déconstruire ce qui avait été fait dans l'épisode 4. Tandis que le but de Rian Johnson était clairement de déconstruire le film d'Abrams et les éléments qu'il avait mis en place. Comment après ça réussir à proposer quelque chose qui se tienne ? Kennedy aurait à ce moment là du calmer les ardeurs du gars.

Pour finir, on se retrouve avec un premier film qui, certes manque de surprise à cause de sa trop grande volonté de réconcilier les spectateurs fâchés avec la prélogie, mais met en place de nouveaux éléments intéressants qui auraient pu amener à deux bonnes suites et au final une bonne trilogie.
Au lieu de ça, on se retrouve avec une première suite qui dès le premier plan de Luke jetant le sabre montre que son principal objectif sera de faire un gros f**k aux spectateurs et à Abrams, et donc un 3è volet repris par Abrams à nouveau dans lequel le pauvre doit tenter de rattraper le tout, une mission quasi impossible et pour laquelle je trouve qu'il s'en est sorti le mieux qu'il pouvait.

Miglou tape sur le bec
26/04/2021 à 20:27

@ grincheux et rageux divers et multiples
L’objectif de Disney quelque soit la franchise considérée (MCU, Star Wars) et d’occuper les écrans les consoles et les bibliothèques non stop
Dans ce contexte le MCU comme Star Wars produisent de bons films comme des moyens ... pas de surprise vu le rythme industriel de production
Le bilan de 2k dans ce contexte est très honorables : de franches réussites au cinéma : Le réveil de la Force, Rogue One et un rebondissement de haute volée en série : Thé Mandalorian... de quoi justifier sa stature et ses bonus qui n’en doutons pas sont mirobolants

SimaoDoBrasil
26/04/2021 à 15:23

@Pacino et @Moi : parfaitement d'accord avec vous.

@Kyle Reese : idem et j'aimerais vraiment connaître aussi les coulisses des dernières prod Star Wars. Pour pleurer encore un peu... Je pense que d'autres auraient pu faire mieux, ou peut-être aussi qu'elle-même aurait pu faire mieux sans le rachat de Disney, qui sait...

Moi
26/04/2021 à 13:01

A mon avis, la métaphore d'alulu résume bien la chose : elle était excellente pour s'assurer que les projets se passent bien (management, quelques idées créatives par ci par là...) mais lorsqu'on lui a demandé d'être au sommet ça ne l'a pas fait.
Parce que mal entourée ? Quand il y a eu des bons staff comme sur Rogue ou Mando ça marche malgré les difficultés de prod de Rogue.

Micju
25/04/2021 à 22:55

Je me fou complètement des débiles haiters de StarWars. Elle est à l’origine de presque tous les films que j’ai aimé et que j’aime encore et qui me rappelle mon enfance et mon adolescence.Oui une grande dame qui mérite d’être célébrée.

Krakenstein
25/04/2021 à 22:11

Rien que pour son taf de productrice, elle aura toujours mon estime.
Après, pour ce qui est de Star Wars... Je suis tellement détaché de l'univers et c'est tant mieux vu le fandom hostile que c'est. Ou que c'est devenu...

MacReady
25/04/2021 à 10:47

@JML

Mad Max ? ... Byron Kennedy ?

Pacino
24/04/2021 à 22:55

Très belle carrière avant d’être devenu présidente de Lucasfilm.

Ensuite elle est devenue présidente de Lucasfilm et a fait n’importe quoi. Elle n’avait pas les épaules pour gérer une telle licence.

Morale de l’histoire, on a beau être très compétent dans un domaine, décrocher de beaux succès, être très intelligents, cela ne suffit pas quand il faut gérer une grande licence comme Star Wars.
Il faut être passionné de la licence avant tout.
Kennedy avait peut être le cerveau, elle en n’avait peut être pas le cœur.

JML
24/04/2021 à 22:36

Vous avez complètement oublié je cros son rôle de productrice dans les 2 premiers Mad Max , associée à Georges Miller .
Une carrière exceptionnelle, qui mérite un sacré respect.

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