3D, HFR, IMAX, Atmos... où voir Avatar 2 dans les meilleures conditions ?

Avatar 2 : La Voie de l'eau est un monstre technologique, et James Cameron l'a rendu disponible dans un grand nombre de formats. Mais lequel choisir ? Petit guide.

NOTRE CRITIQUE D'AVATAR 2

Lors de sa sortie en 2009, le premier Avatar n'a pas seulement imposé une nouvelle forme de 3D aux cinémas. Le long-métrage a précipité la transition vers la projection en numérique, amenant les salles à délaisser plus rapidement que prévu l'argentique. Pour autant, en étant conscient d'être une oeuvre pionnière, le film de James Cameron a tout fait pour se rendre le plus accessible possible à un maximum de salles, y compris celles encore équipées de projecteurs 35mm.

Résultat, la première incursion sur Pandora a, à l'époque, battu un record pour son nombre de versions différentes (2D, 3D, 2.39 pour l'argentique, 1.85 pour le numérique, etc). Sans grande surprise, ce même record vient d'être battu par... Avatar 2 : La Voie de l'eau. Alors que les expériences premium et diverses renouvellent les multiplexes depuis quelques années, la nouvelle merveille du réalisateur de Titanic s'est adaptée à ces nouvelles propositions, en plus de perfectionner les technologies employées sur le premier film. Avatar 2 mérite d'être vu dans les meilleures conditions possible, mais quelles sont-elles ? On fait le point.

2D ou 3D ?

Face au succès du premier Avatar et de sa 3D, Hollywood s'est jeté sur le relief et ses lunettes peu confortables comme la petite vérole. Bien entendu, les années 2010 ont offert quelques très belles expériences (qu'on a d'ailleurs compilées dans un classement des meilleurs films 3D), mais le foutage de gueule institutionnalisé a amené la 3D à disparaître de plus en plus.

Par chance, Avatar 2 compte reproduire le miracle de son prédécesseur, et pourrait bien y arriver au vu de sa 3D exemplaire, qui pense la profondeur et les diverses couches de plans avec maestria. Tout comme le premier opus, le film a été réalisé en 3D native plutôt qu'en post-conversion (lorsque le relief est créé en postproduction à partir d'images en 2D) comme la plupart des 3D médiocres.

Flèche dans ta face

L'expérience d'Avatar 2 a donc été pensée en 3D, et il serait criminel de ne pas en profiter dans ce format (sauf si vos yeux sont incapables de le supporter, bien évidemment). À noter qu'il vaut mieux privilégier les salles qui proposent de la 3D active (avec des lunettes qui vous sont prêtées par le cinéma). La différence avec la 3D passive (celle où vous ramenez ou achetez vos lunettes en plastique), c'est que les lunettes sont équipées de systèmes intégrés et de verres LCD avec des volets qui s'ouvrent et se ferment pour chaque oeil. La 3D s'en retrouve plus prononcée, même si cela s'accompagne parfois d'un assombrissement accru. Il est donc important de s'assurer de l'âge du matériel de la salle.

Si la technologie n'est pas encore parfaite, elle a été largement améliorée par les salles Dolby Cinema et IMAX (du moins celles en Laser, mais on y reviendra). Pour faire simple, leur 3D utilise un décalage chromatique qui n'envoie pas à chaque oeil les mêmes longueurs d'ondes, ce qui permet une restitution des couleurs adaptées aux deux images décalées du relief, et qui évite une trop grosse perte de la luminosité. 

Quand tu assistes au retour triomphal de la 3D

Le HFR

Cela étant dit, la véritable nouveauté immanquable d'Avatar 2, c'est le HFR, ou High Frame Rate, une augmentation du défilement d'images, limité depuis l'arrivée du cinéma parlant à 24 images par seconde. Si on est revenu en vidéo (et en détail) sur cette révolution, c'est en partie parce que le procédé a souvent été rejeté par les spectateurs à cause de cette fluidité "télévisuelle" du framerate (Le Hobbit, Gemini Man).

Cependant, James Cameron a compris comment acclimater l'oeil du public. La Voie de l'eau alterne en effet entre les 24 images par secondes traditionnelles et 48 images par secondes selon la nécessité des plans et des séquences. L'effet est saisissant tout en se rendant très vite indiscernable. Son intérêt premier est ainsi de réduire considérablement l'effet de saccade d'un plan (l'effet stutter), surtout en cas de travelling rapide ou de mouvement vif d'un personnage dans le champ. Pandora n'en est que plus belle et donne à voir chaque microdétail des corps et des environnements. Mais surtout, cette hausse du framerate épaule la 3D, qui devient bien plus lisible et confortable.

Toutefois, le HFR est une technologie encore difficile à démocratiser et à expliquer au grand public, d'où une communication floue autour de son existence. Les projecteurs numériques les plus anciens ne sont pas capables d'adapter le nombre d'images par seconde, et même certaines salles IMAX (dont celle du Pathé La Villette à Paris) ne diffusent pas le film en HFR. N'hésitez pas à vous renseigner auprès de votre cinéma pour vous assurer de la présence du High Frame Rate. Il serait dommage de s'en passer.

Le type de projecteur

Comme dit plus haut, le HFR dépend beaucoup du type de projecteur numérique employé. Depuis le premier Avatar, la plupart des salles sont équipées avec une lampe de type Xénon. Comme n'importe quelle lampe, cette dernière émet de moins en moins de lumière avec le temps, et son coût amène (parfois) les exploitants à ne pas la changer dès qu'il le faudrait. Puisque la 3D assombrit déjà l'écran, ce combo n'est pas toujours souhaitable.

Cependant, la projection numérique transite depuis quelques années vers le laser. Non seulement ce système évite de remplacer une lampe, mais la luminosité et le niveau de contrastes des couleurs est amplifié. La plupart des multiplexes équipés avec cette nouvelle technologie aiment le préciser, d'autant qu'elle sert souvent leur plus grande salle.

Watching Avatar 2 the way James Cameron intended

Il est important de noter que les salles IMAX fonctionnent avec cette même distinction. Une majorité des salles labellisées utilisent encore des lampes à Xénon, tandis que quelques-unes sont passées à "l'IMAX with laser". La différence avec une salle classique, c'est que la taille conséquente des écrans IMAX demande souvent une double base (soit deux projecteurs), non seulement pour assurer de recouvrir toute la surface, mais aussi pour ne pas trop perdre en luminosité. Dans tous les cas, le laser, qu'il soit dans une salle normale ou en IMAX, à l'avantage de pouvoir offrir de la 4K.

Dans le domaine, le nouveau Saint-Graal, c'est le Dolby Cinema, qui propose une double base au laser (et donc en 4K). C'est dans ces conditions que la fameux Dolby Vision peut pleinement se révéler. Cette technologie permet une projection avec du HDR (High Dynamic Range), un codage de la dynamique lumineuse qui offre beaucoup plus de précision et de contraste entre les parties sombres et lumineuses d'une scène (en plus d'une gamme de couleurs plus subtile).

Comme le montre la fameuse introduction de séance Dolby, le blanc devient vraiment blanc, et le noir vraiment noir. Et dans le cas de La Voie de l'eau, un plan particulier de son dernier acte devrait suffire à convaincre. Sans trop en révéler, disons juste que l'obscurité s'abat sur certains des personnages, comme si un abîme surgissait du fond du cadre à la manière d'une entité vivante. Glaçant.

Indice : c'est lors de cette scène

Le format d'image

Comme beaucoup de blockbusters récents (à commencer par ceux de Marvel), Avatar 2 a été conçu dans plusieurs formats d'images. La version "standard" du long-métrage, c'est le traditionnel 2.39, vulgairement appelé le scope (ce format panoramique où vous avez les fameuses bandes noires quand vous le regardez sur votre télé). La plupart des salles de cinéma en France possèdent un écran adapté pour le 2.39, afin qu'il remplisse la salle de toute son ampleur.

Néanmoins, La Voie de l'eau est aussi disponible en 1.90, un format à la hauteur accrue, et qui donne donc plus d'informations en haut et en bas de l'image. Cette version est majoritairement pensée pour les salles IMAX, puisque le format correspond à la taille de l'écran. On a déjà débattu dans un dossier des différences de formats entre les bandes-annonces d'Avatar 2, mais le choix dépend principalement de votre préférence.

Il est d'ailleurs bon de préciser que le format 1.90 n'est pas réservé à l'IMAX, puisqu'il est possible pour des salles de cinéma "standard" de diffuser le film ainsi si l'écran n'est pas en 2.39. Cameron a demandé à ce que chaque cinéma puisse optimiser ses projections d'Avatar 2, et on le remercie pour cette ambition.

Un plan qui claque en 1.90

Le son

Il n'y a pas que l'image dans la vie, et l'immersion par le son est toute aussi importante. Dans le cas d'Avatar 2, les équipes de James Cameron ont encore poussé le vice pour proposer une ribambelle de subtilités. De la précision des bruits de l'eau aux interactions avec la moindre plante de Pandora, le design et mixage sonore du long-métrage est tout bonnement enveloppant.

Malheureusement, les cinémas précisent rarement sur leur site le système de leurs salles (à moins de fouiller un peu), mais face aux habituels 5.1 ou 7.1, on ne saurait que trop conseiller le Dolby Atmos proposé par les salles Dolby Cinema, en sachant qu'Avatar 2 a créé un mix adapté à ce format dynamique de son.

On écoute la nature

Les autres technologies...

On n'a pas encore eu l'occasion de tester les projections diverses d'Avatar 2, mais on serait tenté de ne pas trop charger la mule. Si la 4DX et ses sièges mouvants peuvent déjà sortir le spectateur du pouvoir immersif du film au profit d'un effet "parc d'attractions", la présence de jets d'eau devrait transformer la séance de La Voie de l'eau (tout est dans le titre) en douche payante.

Pareil pour le ScreenX et son prolongement de l'écran sur les côtés de la salle, qui ne cherche qu'à étendre artificiellement le monde de Pandora. C'est oublier que le septième art est avant tout une question de cadre et de point de vue (un domaine dans lequel James Cameron excelle). Ce qu'on montre est aussi important que le hors-champ, et le ScreenX tend à pervertir cette donnée.

La TechnEAUlogie

En conclusion

La 3D et le HFR sont les éléments essentiels pour pleinement profiter de l'expérience conçue par James Cameron. Pour un confort maximal, les projections en laser sont à privilégier (surtout pour la luminosité de l'écran, qui compense la perte causée par les lunettes 3D), et il faut bien admettre que les séances Dolby Cinema, bien que coûteuses, sont de loin les plus complètes. Entre le Dolby Vision, le Dolby Atmos, la 3D active et la double base 4K parfaite pour le HFR, cet écrin sublime le mastodonte technologique qu'est La Voie de l'eau.

Et si vous ne jurez que par le format 1.90, l'IMAX est aussi une bonne option (surtout en laser), mais assurez-vous que le HFR soit bien disponible.