3D : 10 films qui prouvent que ça déchire

La Rédaction | 11 décembre 2022
La Rédaction | 11 décembre 2022

Si James Cameron a révolutionné l'usage de la 3D avec le premier Avatar, quels sont les films qui ont su exploiter le relief au mieux ?

La 3D au cinéma, c'est une marotte qui n'a cessé de revenir pendant de courtes périodes. Dès 1915, de premières expérimentations ont été observées, mais la stéréoscopie a rarement convaincu le public, passée la curiosité. Bien sûr, quelques classiques, comme L'Etrange créature du lac noir ou Le Crime était presque parfait, ont prouvé la viabilité de l'outil, mais la mode a toujours fini par s'éteindre.

Puis, en 2009, Avatar a non seulement ramené la 3D sur le devant de la scène, mais l'a fait avec une 3D numérique (et non argentique). Le succès du film de James Cameron a bien sûr convaincu Hollywood de (sur)exploiter la technologie, quitte à ce que, là encore, l'attrait ne disparaisse à la fin des années 2010.

Néanmoins, le mouvement initié par Avatar a offert quelques propositions absolument superbes et inventives. La rédaction d'Ecran Large s'est donc réunie pour discuter des meilleures 3D post-Avatar. C'est d'ailleurs pour cette raison que les premières aventures de Jake Sully n'y figurent pas, parce qu'elles sont de toute façon la quintessence de la 3D moderne.

 

Avatar : Photo Sam WorthingtonKO par forfait

 

Piranha 3D

Sortie : 2010 - Durée : 1h29

 

Piranha 3D : Photo Piranha 3DLes tueurs volants dans ta face

 

James Cameron a sublimé la 3D en l'utilisant avant tout afin de modeler à sa guise les dimensions de son film, en donnant littéralement de la profondeur à son univers. Certes, les pionniers de la technologie (Jack Arnold par exemple) en ont parfois fait un usage similaire, mais il faut reconnaître qu'avant lui, beaucoup se contentaient d'exploiter son attrait très forain, c'est-à-dire d'envoyer des CGI dans la tronche de ses spectateurs. Sur le même modèle que la fameuse pub Haribo et avant Avatar sont sortis les pas terribles Voyage au centre de la TerreDestination finale 4 ou Meurtres à la St-Valentin, véritables attractions de multiplexes.

Cette approche a perduré parmi la vague 3D qui a suivi le long-métrage de Cameron et il n'est pas interdit de regretter sa simplicité. Surtout quand de sales gosses comme Alexandre Aja se sont amusés à la souiller, à salir les grands discours sur le futur de la technologie en larguant litres de sangs, de vomi et de fluides en tous genres avec un mauvais goût certain et assumé, comme pour adresser un doigt d'honneur en relief aux grands apôtres du progrès cinématographique. La régression, c'est bien aussi.

Oui, Piranha 3D est post-converti, parfois un peu par-dessus la jambe, mais on peut y contempler des piranhas roter des pénis déchiquetés, fraichement prélevés de l'entrejambe d'un minable producteur porno. Et ça, c'est finalement un bel hommage aux séries B anamorphiques et racoleuses de l'époque. D'ailleurs, le Blu-ray est venu accompagné des traditionnelles lunettes rouges et bleues. À l'ancienne !

 

Tron : L'Héritage

Sortie : 2011 - Durée : 2h06

 

Tron - L'Héritage : PhotoLes roues de l'infortune

 

Le monde réel est en 2D, et le monde virtuel, en 3D. L'idée est simple mais merveilleuse, et épouse parfaitement les formes du monde fantastique de Tron : L'Héritage, grand spectacle de son et lumière. Quand Sam Flynn est envoyé dans "la Grille", c'est le public qui est embarqué avec lui, comme dans la meilleure des attractions. Et c'est d'autant plus beau qu'à ce stade, après 20 minutes en 2D, la 3D apparaît presque comme une surprise, comme si ces lunettes sur le nez prenaient d'un coup un sens quasi magique.

Avec les moyens de Disney (budget de 170 millions) et l'héritage du premier Tron, ce Legacy ne pouvait que miser sur une expérience technologique de premier ordre. Tron : L'héritage a ainsi été pensé comme un film en 2D (environ 1/4) un autre en 3D (tout le reste, le meilleur) ; et en vrai 3D, sans conversion. Le blockbuster est sans surprise un enfant d'Avatar puisque Joseph Kosinski a utilisé des caméras Sony F35 équipées par la technologie PACE, de la société créée par James Cameron et le directeur de la photo Vince Pace (avec un CV qui compte notamment Transformers 3, Pirates des Caraïbes 4 et L'Odyssée de Pi).

Si la 3D de Tron : L'héritage est si grandiose, c'est parce qu'elle existe pleinement et exclusivement dans un univers de jeu vidéo. Loin des lois de la réalité que tous les films protègent pour maintenir l'illusion, le long-métrage est un immense terrain de jeu, où les couleurs, les lumières, les perspectives et les mouvements défient tout bon sens. Et comme Joseph Kosinski n'est pas Paul W.S. Anderson, il n'utilise pas la 3D en tant que petit gadget pour bêtement envoyer des disques vers la caméra et la tronche du public. Comme la musique fabuleusement fabuleuse de Daft Punk, la 3D est un outil pour créer un vertige dans les dimensions de Tron : L'héritage. La beauté est immense, et l'expérience en salles, unique.

 

Tintin et le Secret de la Licorne

Sortie : 2011 - Durée : 1h47

 

Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne : photoMille millions de mille marqueurs

 

Le film Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne réalisé par Steven Spielberg est un projet de longue date concrétisé après sept ans de production et pour lequel le cinéaste s'est (encore) lancé des défis techniques de taille. Et il y avait de quoi faire, puisqu'il fallait réimaginer l'univers d'Hergé, que le public avait jusqu'ici toujours connu en 2D (sur papier, puis en animation traditionnelle). Mais surtout, il était nécessaire pour les personnages de prendre vie en trois dimensions, sans que le photoréalisme trahisse leurs caractéristiques physiques moins réalistes, comme l'énorme pif du Capitaine Haddock ou la houpette anti-gravité de Tintin. 

Le générique, qui reprend l'esthétique de dessins 2D, est d'ailleurs une transition maline qui prépare le spectateur à voir l'oeuvre se métamorphoser sous ses yeux. L'autre défi était de passer après James Cameron en matière de performance-capture (qu'il a expérimentée pour la première fois à cette occasion), et de 3D en faisait lui aussi appel à la société d'effets spéciaux Weta, cofondée par Peter Jackson, un des producteurs du Secret de la Licorne.

Et comme le réalisateur d'Avatar, Steven Spielberg a entièrement pensé la conception de son film en 3D, modélisant l'univers entier (décors, costumes et accessoires divers) en amont du tournage, qui s'est terminé au bout de 32 jours seulement. En résulte un véritable film d'aventure où la caméra virtuelle ose tous les mouvements les plus audacieux, comme lors de la bataille navale épique racontée par Haddock, qui n'a strictement rien à envier à la séquence finale de Pirates des Caraïbes : Jusqu'au bout du monde. La profondeur de la 3D n'en est que plus spectaculaire, sans parler des effets de jaillissements qui propulsent littéralement les personnages hors du cadre, et donc hors de leur caractère originel de figures de papier.

 

Transformers : La Face cachée de la Lune

Sortie : 2011 - Durée : 2h34

 

Transformers 3 : La Face cachée de la Lune : photoYouhou !

 

Après le succès d'Avatar, James Cameron a vite compris qu'Hollywood allait surfer sur la mode de la 3D sans même en comprendre l'essence, au point de vite dégoûter le public. Son objectif a donc été d'aller convaincre certains de ses comparses d'utiliser le dispositif pour le pousser dans ses retranchements et le mettre en valeur. Dans le haut de sa liste, il y a eu Michael Bay, alors en pleine pré-production de son troisième Transformers. À l'origine, le roi du kaboom s'est montré peu enjoué par l'idée, d'autant que les contraintes techniques engendrées par la 3D ne pouvaient que ralentir son rythme de tournage proche du mode guérilla.

Néanmoins, Cameron a eu le nez fin (ou plutôt l'oeil), puisque le style ampoulé de Bay est depuis toujours dédié à une dynamique des plans au service de compositions où l'avant et l'arrière-plan se distinguent parfaitement. Son travail sur les lignes de fuite et sur la profondeur est particulièrement grisant dans le cas présent, puisque la ville de Chicago et ses multiples buildings donnent du relief à cette Chute du faucon noir avec des robots géants.

Globalement tourné en 3D native (sauf pour les gros plans et les séquences de dialogue, où Bay a privilégié la pellicule post-convertie), Transformers 3 : La Face cachée de la Lune reste une vitrine technologique impressionnante, qui emplit tout l'espace, à la fois horizontal et vertical, de son terrain de jeu vertigineux. Entre la séquence des wingsuits et l'effondrement de l'immeuble attaqué par un ver de métal géant, Bay nous renvoie à la simplicité de l'appel à la gravité, et fait péter des trucs dans tous les sens avec une 3D exemplaire. Un bien beau galop d'essai, perfectionné par le bonhomme sur Transformers 4 et 5.

 

Détective Dee

Sortie : 2010, 2013 et 2018 - Durée : 2h02, 2h14 et 2h12

 

Detective Dee : La Légende des Rois Célestes : photoSword master

 

Le cinéma chinois s’est lui aussi emparé de la 3D suite au développement de la technologie, et il n’y avait bien que le génial Tsui Hark, reconverti dans le blockbuster de fantasy bien bourrin, pour la magnifier complètement dans une trilogie ultra-jouissive. Un peu à l’instar de ses homologues américains, le maître s’amuse à faire du relief le vecteur du fantastique et de l’émerveillement dans un monde pseudo-historique, à savoir la dynastie Tang, sur le point d’être dominée par une impératrice qui deviendra la première femme à accéder à ce poste en Chine. Et lorsque surgissent des éléments surnaturels, particulièrement dans les opus 2 et 3, c’est en traversant l’écran et les limites de la profondeur de champ.

Une manière de donner de la valeur à des CGI forcément moins à la pointe que leurs cousins yankee, mais aussi de donner – littéralement – une dimension supplémentaire à la mise en scène de Tsui Hark. Le cinéaste s’était déjà, au cours de sa carrière, affranchi des cadres, de la gravité et même du concept de cohérence au cours d’une carrière qui jusqu’ici culminait avec le chaos de Time and Tide (où il expérimentait déjà avec les effets spéciaux numériques).

Il saisit ici l’occasion pour faire virevolter son héros entre les différentes strates de relief et tirer le maximum de ses impressionnants décors, toujours au service de l’expérience visuelle. Bien sûr, cela n’atteint jamais la virtuosité de The Blade et consorts, mais c’est un divertissement à grande échelle des années 2000, et à ce titre, il place la barre, très, très haut.

D’ailleurs, il se repose de plus en plus sur le procédé au fur et à mesure des films, avec la chevauchée sur dragons démentielle du climax de Detective Dee 2 et les gigantesques entités de La Légende des Rois Célestes, sans compter l’utilisation de plus en plus audacieuse de l’épée qui fait office de MacGuffin. Si seulement on pouvait les revoir en salle, dans des conditions optimales...

 

Pacific Rim

Sortie : 2013 - Durée : 2h11

 

Pacific Rim : PhotoTu veux voir mon gros robot ?

 

Pacific Rim n'est pas seulement un bonheur de blockbuster malin et généreux. Guillermo del Toro en a fait une véritable lettre d'amour au Kaiju eiga et au Tokusatsu, comme s'il matérialisait ses fantasmes de gosse trop heureux de mettre en scène ses jouets. Avec cette optique, on comprend mieux la nécessité d'une 3D avant tout pensée pour valoriser, par le jaillissement et la profondeur, la taille massive de ses colosses de chair et de métal. Grâce à des amorces, ou des éléments qui bouchent le premier plan, le film donne toujours un référent d'échelle, qui accentue l'effet du relief.

C'est d'autant plus impressionnant que Del Toro a dû composer avec une 3D qui lui a été imposée, comme ça a été le cas pour la plupart des gros divertissements hollywoodiens de cette période. Dès lors, Pacific Rim n'a pas été tourné en 3D native, mais a été post-converti. Si beaucoup de spécialistes voient cette méthode comme étant moins efficace pour rendre le relief, c'est surtout que les productions les plus médiocres l'ont employée pour rajouter rapidement de la 3D sur des films pas du tout adaptés au format.

À ce titre, Pacific Rim est la preuve que la post-conversion n'est pas un mal en soi, puisque Del Toro a réfléchi sa mise en scène et le point de vue de sa caméra par rapport aux possibilités de ce nouveau jouet. L'ensemble n'en semble que plus massif, surtout que le réalisateur a eu l'intelligence d'implémenter certains éléments, comme la pluie, pour créer du liant entre ses couches de cadre, et créer de meilleures interactions entre les matières numériques. Un modèle du genre.

 

Gravity

Sortie : 2013 - Durée : 1h30

 

Sandra Bullock : GravityBulle Bullock

 

Dans Gravity, la 3D n'est pas là pour nourrir le premier plan avec des objets flottants (même si ça arrive). Elle est surtout là pour créer l'arrière-plan : l'immensité folle et vertigineuse de l'espace. C'était le plan dès le départ pour le réalisateur Alfonso Cuarón et le directeur de la photo Emmanuel Lubezki, qui voulaient filmer en 3D pour une immersion totale. Sauf que des bras mécaniques étaient indispensables pour parvenir à la précision des mouvements qu'ils avaient en tête, et les caméras 3D devenaient alors inenvisageables – à cause du poids, ou de l'espace limité.

Gravity a donc été pensé pour une conversion en 3D. Néanmoins, c'est un cas bien spécial puisque quasiment tout a été tourné en studio, avec Sandra Bullock dans une énorme boîte lumineuse avec des milliers de LED autour d'elle. Environ 70% du film, et donc de la 3D du film, a été créé de toutes pièces autour de l'actrice, ce qui assure une cohérence et une maîtrise affolante. "Cuaron était satisfait de la conversion, qui lui donnait plus de liberté créative pour le tournage", raconte Matthew Bristowe, boss de View-D, branche spécialisée dans la conversion 2D-3D de la boîte Prime Focus World.

Et c'est là la grande différence : la conversion de Gravity a été un choix mûrement réfléchi dès le début, comme tout le reste. C'est la logique et la cohérence des choix qui compte, et la manière dont ils sont tenus du début à la fin. La 3D est un outil, pas une baguette magique. Une vraie 3D gadget ne vaut pas mieux qu'une conversion forcée en post-prod, et qui n'a pas été intégrée à la mise en scène pendant le tournage (Cuarón n'a d'ailleurs pas caché son mépris pour la 3D gadget depuis). En somme : Gravity représente une certaine idée de la 3D parfaite, puisqu'elle sert à merveille l'expérience et la mise en scène, et n'a jamais l'air d'un rafistolage en post-prod.

 

The Walk : Réver plus haut

Sortie : 2015 - Durée : 2h03

 

The Walk - Rêver plus haut : Photo Joseph Gordon-LevittSuspendu à un fil

 

The Walk - Rêver plus haut est loin d'être l'oeuvre la plus mémorable de cette liste si l'on doit être tout à fait honnête. Robert Zemeckis y raconte en effet l'exploit accompli par Philippe Petit, funambule français ayant rejoint les deux tours du World Trade Center sur un fil suspendu au-dessus du vide, dans les années 70. Une prouesse que le film met très (trop) longtemps à offrir au public après une interminable présentation du personnage, des enjeux de cette traversée et de sa romance cucu avec le personnage de Charlotte Le Bon, ce qui lui valut assez justement une réception plutôt décevante de la part du public et de la critique.

Toutefois, le film vaut évidemment pour une chose : ladite traversée des deux tours World Trade Center en 3D (et IMAX au cinéma). Robert Zemeckis a toujours été un grand expérimentateur durant sa carrière et son utilisation de la 3D dans The Walk est encore une performance de haute-volée (et haute-voltige). Son travail remarquable sur la perspective permet d'offrir une immersion inédite dans le dernier tiers. Un tour de force narratif plongeant le spectateur dans cet exploit en quasi-temps réel, où l'expérience du vertige devient réelle, Zemeckis brisant les barrières du médium comme jamais auparavant.

L'expérience en est d'autant plus passionnante que Zemeckis raconte à travers The Walk l'évolution du divertissement tout en revenant à sa base originelle : le spectacle de cirque. En revisitant ce divertissement à l'ancienne, le cinéaste parvient à créer une sensation nostalgique émouvante mais vient surtout la décupler en transformant cette formule du spectacle en quelque chose d'immense, le petit art de cirque périlleux devenant l'objet d'un spectacle d'envergure hollywoodienne saisissant.

 

Un grand voyage vers la nuit

Sortie : 2018 - Durée : 2h18

 

Un grand voyage vers la nuit : photoPlongée dans la profondeur

 

Le cinéma dit "d’auteur" (même si beaucoup de films de cette sélection pourraient prétendre à cette appellation) s’est également emparé de la 3D à son échelle, pour en questionner les implications artistiques, émotionnelles, voire philosophiques. On aurait bien évidemment pu citer l’Adieu au langage de Godard, trip expérimental en relief, mais puisqu’on n'a pas eu la chance/l’audace/la foi (rayer la mention inutile) de tenter l’expérience à l’époque, on lui préfère l’incroyable et complètement hypnotique Un grand voyage vers la nuit, au cours duquel le spectateur est invité subtilement à revêtir ses lunettes en plein milieu de métrage pour rentrer dans une autre dimension.

S’il n’est pas le seul film à demander au public de passer de son propre chef de la 2D à la 3D (comme Tron cité plus haut), sa note d’intention est absolument fascinante. Le réalisateur le racontait lui-même à Cannes avec des propos repris par The Guardian : "J’aimais l’idée que la première partie soit en 2D, parce que je voulais qu’elle paraisse fragmentée comme le temps, avec quelques petits morceaux de mémoire. Avec la deuxième moitié, je voulais que ce soit en temps réel et la 3D était la meilleure manière de créer une expérience spatiale pour ça".

Une manière de transformer la perception de cette longue et splendide balade initiatique et donc de questionner la puissance d’évocation des images de cinéma qui, plus elles tentent de s’imprégner du réel, englobent le spectateur dans leur propre temporalité. Et la sensation d’immersion, très différente de celle d’Avatar ou Gravity, est assurément au rendez-vous, tant et si bien qu’Un grand voyage vers la nuit a marqué la plupart des cinéphiles qui ont choisi d’accompagner son personnage en salles. Si vous étiez parmi eux, vous savez de quoi on veut parler.

 

Gemini Man

Sortie : 2019 - Durée : 1h57

 

Gemini Man : photo360 No Scope

 

Si Gemini Man a été une véritable révolution technologique, c'est parce qu'Ang Lee en a fait le paroxysme de ses expérimentations avec la 3D, entamées avec L'Odyssée de Pi et Un jour dans la vie de Billy Lynn. Avec ce dernier, le cinéaste a essayé d'imposer au monde le HFR, soit l'augmentation du défilement d'images par seconde pour assurer une plus grande fluidité, et ainsi un meilleur confort de la 3D.

Et Gemini Man est allé encore plus loin. Au-delà du sentiment d'immersion total au coeur de l'action par la netteté de l'image (même lorsqu'elle est très mouvante), le procédé était taillé pour cette histoire improbable où Will Smith se voit traqué par son clone plus jeune. Là où les artifices du découpage et du montage auraient pu épauler un tel concept et la présence dans un même espace d'un corps dédoublé, le HFR permet à Ang Lee de bien montrer, dans un seul plan, deux Will Smith en train de se battre, sans "tricher".

Blindé de vues subjectives et de travellings ultra-spectaculaires (cette moto jetée au visage de Will Smith), Gemini Man est un véritable bouleversement de la 3D, ce qu'Ang Lee a appuyé par sa scène d'introduction magistrale. En position de sniper, le personnage doit tuer un homme dans un train à grande vitesse, soit l'évolution parfaite de L'Entrée d'un train en gare de la Ciotat des frères Lumière. Le cinéma est carrément rebooté, plus vif et nerveux grâce à des outils qui en redéfinissent les paramètres. Un nouveau point de départ qui a sans doute servi à James Cameron pour les suites d'Avatar.

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commentaires
JL
09/04/2023 à 16:08

La 3D c'est super,que ceux qui n'aiment pas ne regarde pas et ne critique pas:ou aller consulter un ophtalmologiste...

Leplombierdu73
14/12/2022 à 16:37

Le meilleur pour moi en 3d c'est le voyage extraordinaire de Sammy.
La télé deviens un aquarium tellement c'est beau.

Pulsion73
14/12/2022 à 16:15

La 3D n'est en rien un nouveau langage cinématographique digne d'intérêt. C'est amusant quelques minutes dans le meilleur des cas. Point.
La performance capture elle est une nouvelle étape, un nouveau moyen d'expression cinématographique très intéressant .

Kabuto
14/12/2022 à 11:00

Pour moi la 3D de Gravity éclipse tout le reste.

Ano
14/12/2022 à 10:58

J'ai adoré Un Grand Voyage Vers la Nuit, j'aurai tellement voulu voir ce qu'aurait donné ce film en 3D...

Primus
13/12/2022 à 02:28

Il manque un titre majeur en 3D: La bataille de la montagne du tigre. Et non la 3D n'est pas gadget en home cinéma. Avec un projecteur correct comme la gamme sony HW vous obtenez une qualité supérieure à l'expérience en salle avec pas mal de titres.
L'odyssée de Pi également excellent.
Quelques Marvel convaincants comme le 1er Doctor Strange, les deux Gardiens de la galaxy. J'en oublie mais j'ai pas mal de titres 3D. Aucun n'a été une déception.
Pina, Titanic, Prometheus, Mad Max Fury Road...

Cidjay
12/12/2022 à 20:02

Tron : Legacy, un film trop souvent mal aimé. Et pourtant c'est un chef d'œuvre de design et de sound design. Ok, Jeff Bridges en 3D est dégueulasse, mais tout le reste était ouf. Je ne vais pas revenir sur la 3D m'étant déjà prononcé sur le sujet.( (la 3D, c'est parfois très bien, mais ça marche 20 minutes, après, pour beaucoup d'entre nous, notre oeil s'habitue.) Mais il en va surtout de la sensibilité de chacun. C'est une interaction physique plus qu'une réelle proposition de cinéma, cest gadget.

Eusebio
12/12/2022 à 19:34

Pina, de Wim Wenders. Point barre. Seule expérience qui m'a laissé sur le cul. Pour le reste, que du gadget. Ca ne me manque absolument pas, et je croise très très très fort les doigts pour qu'Avatar 2 ne relance pas une nouvelle mode...

Atama
12/12/2022 à 13:02

Et Mad Max Fury Road ?

JamesCr
12/12/2022 à 11:01

Pour Gravity c'était vraiment ouf !
Je me souviens esquiver de la tête certains objets et être agrippé aux accoudoirs.
Je suis étonné que vous n'avez pas mis la ressortie de Titanic où pour de la conversion, c'était rudement bien fichu. Camera avait dépensé une somme folle pour la conversion.

Pour Jurassic Park, ça m'a permis de le voir au cinéma du coup. Le cri du T-rex qui résonne dans toute la salle <3

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