D'Amazing à Spider-man : Le point sur les reboots, suites, remakes

Damien Virgitti | 7 juillet 2012
Damien Virgitti | 7 juillet 2012

 

The amazing Spider-man, ou le remake bien agaçant, comme une araignée qu’on aurait envie d’écarter rapidement d’un revers de main. Et pour cause : 5 ans après le dernier opus de Sam Raimi, ce nouveau départ apparaît d’un goût douteux. Pour autant, on peut y voir aussi une suite puisque cet « amazing » produit un nouveau méchant à partir d’un personnage déjà aperçu chez Raimi et développe la relation entre Peter Parker et Gwen Stacy, introduite dans le dernier film. A tel point qu’on se demande si l'on avait vraiment besoin de repasser par les origines du héros, juste sous prétexte principal de présenter les nouveaux acteurs. Et le film de brouiller encore plus les frontières entre remake, reboot et fausse suite.

 

Ecran Large fait le point pour vous sur ces héros déjà rebootés et ceux à venir pour déterminer la meilleure recette pour les garder au chaud.

  

Batman begins : Le Reboot


Le film où tout a RE-commencé. L’une des préquelles avec Star wars qui a donné ses lettres de noblesses au genre. Bien égratigné par le travail de Schumacher, Batman avait en effet bien besoin d’un nouveau départ, d’autant plus que le film voulait mettre en lumière une période du héros à chaque fois éclipsée. Dès lors, tout restait à découvrir sur le fameux entraînement physique de Bruce Wayne qui emmenait progressivement le film vers sa tonalité plus sombre et réaliste. Et c’est bien là la force du personnage de se prêter à tous les styles. De par sa nature même de super-héros d’être capable d’englober différentes valeurs, et parce que le personnage a su se prêter aux couleurs criardes des bédés des années 60 comme il a su se couler dans les ténèbres d’un Frank Miller. A l’image de son évolution sur le support papier, Batman fait aisément le grand écart entre les tribulations colorées d’Adam West et les aventures épiques insufflées par Nolan tout en passant par le romantisme gothique d’un Burton. Le reboot se tient et c’est un pari réussi pour la Warner. Les semaines à venir devraient confirmer que le héros a enfin droit à une fin digne de ce nom, tout comme le personnage de Bane devrait y retrouver de son charisme là où Joel Schumacher l’avait transformé en catcheur bas du front bourré aux stéroïdes.

 

 

 

Superman returns : Le Remake


Si le film affichait avec son titre la volonté de faire suite à la saga initiée par Christopher Reeve, il n’en est rien. Le réalisateur Bryan Singer a eu beau clamer qu’il faisait suite aux deux premiers Superman, il n’a rapidement trompé personne et ce, dès les premières minutes du film. Avec la reprise du thème de John Williams et l’apparition de la Krypton hivernale au milieu du cosmos, le réalisateur montre clairement qu’il veut surtout rendre hommage au classique de Richard Donner. Si certaines lignes du scénario reprennent des éléments introduits dans les précédents films (le fils de Superman et Loïs, la journaliste qui refait sa vie avec un autre collègue…), le réalisateur ne déviera jamais de son objectif. Même le retour de Superman sur terre évoque son crash initial dans la ferme des Kent ! Résultat, au lieu de moderniser l’un des héros les plus iconiques des comics, ce remake à peine déguisé affiche une candeur et une naïveté qui le ringardisent encore plus au vu des autres productions. Un comble pour le réalisateur qui avait su relancer avec brio la mode des super-héros avec le premier X-Men. Il faut dire que le reste des productions liées à l’homme d’acier ne font pas mieux puisqu’aussi bien à la télé avec Smallville ou sur son support papier, les auteurs nous resservent toujours la même histoire depuis 30 ans, enchaînant les séquences cultes de Superman découvrant sa Forteresse de Solitude ou se prenant le bec avec sa collègue journaliste. La Warner a d’ailleurs bien retenu la leçon et a convoqué Christopher Nolan pour superviser un nouveau reboot de l’homme d’acier. Mais ce nouvel opus, sans doute magnifié par la maestria visuelle de Zack Snyder, s’annonce lui aussi comme un autre remake, celui de Superman 2, en confrontant à nouveau le héros au Général Zod et sa compagne Ursa. A voir si le casting, avec Michael Shannon en tête dans le rôle du vilain, saura apporter un souffle salvateur au héros qui en a bien besoin et qui pourrait retrouver une nouvelle jeunesse en se faisant le miroir des peurs et des doutes de notre époque.

 

 

Le punisher et Ghost rider: Les Infidélités


Voulant se débarrasser d’un premier essai trop tourné vers les actionners eighties bourrin (la version avec Dolph Lundgren), la Marvel organise une version édulcorée de son vigilante ultra violent pour le recalibrer à la mode Spider-man, oubliant au passage ce qui fait la diversité de ses genres. Gâchée par un John Travolta ridicule et un Thomas Jane trop gentillet pour être vrai, la franchise tentera un nouvel essai à la façon Hulk avec une séquelle/reboot portée par Ray Stevenson. Mais cette suite au budget allégé ne prendra pas. Dommage pour un héros qui aurait pu faire figure d’un bel outsider au milieu des autres productions.

Le même sort sera appliqué aux adaptations de Ghost rider. Après un premier essai qui tourne à la blague sous la direction de Mark Steven Johnson (le Joel Schumacher des temps modernes), la Marvel produit une suite qui tente de rebooter son héros au travers d’un pré générique bien barré. Mais le héros infernal, obligé lui aussi de se plier aux règles du divertissement, n’assumera jamais sa vraie nature et ne fera pas le poids face à d’autres anti-héros tels que le Dark knight, pour ne citer que lui.

 


 

 

Catwoman : La Trahison


On pourrait aisément passer sur cette production, véritable nanar qui a grillé à tout jamais Pitof aux yeux des studios US. Mais le film marquait la volonté de faire une adaptation libre de ce personnage inoubliable. Hélas, le réalisateur le dénature complètement en le replaçant dans un univers trop éloigné de la moribonde Gotham, pas du tout aidé par le cabotinage de ses deux méchants Sharon Stone et Lambert Wilson. Le film a beau réutilisé les thèmes de la femme émancipée à travers sa transformation, Pitof apprend à ses dépens que n ’est pas Tim Burton qui veut. Même son de cloche pour la pauvre Halle Berry qui, en dépit de son sous-tif sexy, ne fait jamais oublier Michelle Pfeiffer tout en grillant pour le coup tout le crédit que lui avait apporté son Oscar de la meilleure actrice pour A l'ombre de la haine. "Si j'avais su, j'aurai pas venu" doit-elle se dire depuis.

 

 

De Hulk aux Avengers : L'Incroyable saga


Le héros que la Marvel s’est échiné à réinventer en effaçant systématiquement chacun de ses films s’est paradoxalement créé une vraie continuité. Malgré le changement régulier d’acteur, on observe en filigrane une vraie série qui trouve son apogée dans Avengers. Car la Marvel a bien compris une chose : Hulk restera toujours un héros basique, résumé très justement à un homme qui déchire ses chemises et se transforme en ogre vert dès qu’il s’énerve. Du coup, pas besoin de réexpliquer un quelconque background à chaque nouveau film. Le héros, toujours en fuite, peut être pris simplement à différentes étapes de son parcours. Un peu à la manière du principe de la série avec Bill Bixby où chaque épisode le voyait arriver dans un nouveau décor. Guillermo del Toro l’a d’ailleurs bien compris en décidant d’offrir une version moderne de cette série, sûrement nourrie aux créatures fantasmagoriques tant chéries par le réalisateur. Côté cinéma, le héros en prend en tout cas la bonne voie.  Malgré l’envie de renier la première version incomprise d’Ang Lee, L’incroyable Hulk peut très bien s’apparenter à sa suite directe en retrouvant le héros exactement là où l’avait laissé à la fin du précédent film. Mieux, le film de Leterrier prépare progressivement l’évènement Avengers où le héros, après avoir maîtrisé sa transformation sous les traits d’Edward Norton, finit enfin par trouver sa place au milieu d’un groupes de héros aussi frapadingues que lui quand on y regarde de plus près. Bien sûr, le personnage gagnerait en force s’il générait son propre univers avec des seconds rôles plus réguliers, à la manière de la saga Batman actuelle, et l’interprétation ovationnée de Mark Ruffalo devrait l’y aider. Mais le titan de jade peut-il a nouveau fonctionner de façon isolée ?


 

X-Men : le commencement : La Préquelle

5 ans après l’échec de son Superman à peine rentabilisé au box-office, Bryan Singer décide de rectifier le tir en reprenant ses chers X-Men saccagés par la venue de Brett Ratner sur le dernier volet. En restant à la production et en confiant les rênes au réalisateur Matthew Vaughn, révélé par son adaptation inventive de Kick-ass, Singer prouve qu’il n’a pas encore tout perdu de son talent. Et c’est un sans faute, puisqu’en replaçant les super-héros dans leur époque de création avec un tout nouveau casting, X-men : first class (préférez lui son titre original plus que sa traduction bas du front) réinvente toute une nouvelle mythologie tout en s’amusant comme il se doit avec la richesse de son matériau de départ. L’une des meilleures préquelles à ce jour aux côtés de Batman begins puisqu’elle charrie des éléments connus tout en lui apportant une vraie force, qui donne réellement envie de voir la suite.

 

 

 

Et pour la suite... ou le début ?


Cela se confirme au vu des premiers chiffres : The amazing Spider-man est bien parti pour connaître un destin à la Batman, développant sa propre trilogie (ce que Sony vient juste d'annoncer). Les reboots cycliques de super-héros, malgré les quelques faux pas cités, ne sont pas prêts de s’arrêter. A commencer par… Batman. La faute à un certain Avengers qui est passé par là et qui donne à la Warner de furieuses envies d’adapter son propre groupe de super-héros : la Justice League. Le Batman sombre de Nolan doit malheureusement être rebooté en conséquence afin de répondre à cette visée plus commerciale. Un projet laborieux qui risque d’être suivi par d’autres, tant il faut reprendre en main des héros tels que Wonder woman qui ne cesse de vouloir ressusciter sur grand écran sans jamais trouver grâce auprès des producteurs (le pilote d’une nouvelle série écrite par David E. Kelley, le créateur d’Ally McBeal, n’a jamais été diffusé). Sans parler de Green Lantern, incapable de réitérer au cinéma ses exploits de vente dans les comics US, sous les traits de Ryan Reynolds. La Warner risque méchamment de se faire griller la politesse par Marvel, alors qu’elle pourrait rapidement monter une adaptation des Teen Titans ou de Young Justice (qui connaît un beau succès en série animée à la télé) où de jeunes ados reprennent le flambeau, guidés par nos héros les plus connus qui ne valent plus la peine d’être présentés. La Marvel s’affaire déjà de ce côté-là en promettant un nouveau groupe de super-héros au cinéma : les Gardiens de la galaxie, ou une version « têtes brulées » des Avengers. Le studio compte aussi en profiter pour retravailler des héros tels que Daredevil ou encore les 4 Fantastiques pour les hisser à la hauteur de leurs homologues papiers. Leur seul super-pouvoir pour s’en sortir et maintenir l’intérêt du public serait d’attirer à nouveau des réalisateurs de la trempe de Sam Raimi et Darren Aronofsky, qui ont malheureusement tous deux quittés leur projet d’adaptation, boudés par les studios. Tous les yeux sont à présents tournés vers Joss Whedon qui tutoie actuellement James Cameron au box-office et qui pourrait ainsi devenir un possible « Super-man », fédérateur de toute une nouvelle génération de héros cinéastes…

 

 
 
 
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