Alerte rouge : Disney en pleine polémique après avoir censuré des films Pixar

Mathieu Victor-Pujebet | 11 mars 2022
Mathieu Victor-Pujebet | 11 mars 2022

Disney a supprimé des éléments queer de films Pixar sans l'autorisation du studio d'animation.

Après Soul et Luca, le studio Pixar sort son nouveau long-métrage directement sur Disney+ : Alerte rouge. Et déjà que la sortie du premier long-métrage de la réalisatrice Domee Shi sur la plateforme aux grandes oreilles ne fait clairement pas l'unanimité, le dossier de la loi "Don't Say Gay" vient agiter les débats.

Dans l'État de Floride, aux États-Unis, une loi surnommée "Don't Say Gay" a été votée début mars 2022. Celle-ci vise à interdire purement et simplement l'enseignement de problématiques sur l'identité de genre et d'orientation sexuelle queer dans les écoles primaires publiques. Suite à cette signature, de vives réactions ont surgi dans l'espace médiatique - Joe Biden lui-même s'y est opposé - mais rien de la part de Disney. Pire que ça, le studio a financé certains législateurs derrière cette loi, provoquant une cascade d'indignation de la part du studio Pixar.

 

 

ALERTE CENSURE

Les employés de la boîte rachetée par Disney en 2006 se sont alors exprimés à travers une lettre ouverte - dans un premier temps partagée sur Twitter par le journaliste Judd Legum - où le studio en profite pour dénoncer la censure de la part de la major hollywoodienne. En voici un extrait :

"Nous, à Pixar, nous avons vus partir de belles histoires, pleines de personnages divers et variés, revenir de chez les exécutifs de Disney taillée en pièce, sans plus aucun rapport avec ce qu'elles étaient avant. Presque tous les passages ouvertement gay sont coupés à la demande de Disney, sans prendre en considération les protestations des équipes créatives et exécutives de Pixar.

 

 

Si la création de contenu LGBTQIA+ est la solution aux législations discriminatoires dans le monde, on nous empêche d'en fournir. Plus que le 'contenu inspirant' que nous ne sommes pas autorisés à produire, nous réclamons des décisions."

Cette lettre a été rédigée en réaction à un mail envoyé par Bob Chapek (le directeur de Disney) à tous les employés du studio dans le cadre des vifs débats qu'a suscités son absence de réaction face à la signature de la loi "Don't Say Gay". Cette déclaration en interne rappelait le soutien de la major à la communauté LGBTQIA+, tout en avouant son impuissance face à ces décisions politiques.

 

Alerte rouge : photoQuand Disney tente de se cacher

 

Chapek y exaltait par la même occasion le potentiel créatif des artisans de Disney qui ne peuvent pas plus s'impliquer politiquement, selon lui, qu'en "créant un monde plus inclusif à travers le contenu inspirant qu'ils fabriquent". La lettre signée par les "employés LGBTQIA+ de Pixar et leurs alliés" dénonce ainsi l'hypocrisie du studio qui promeut un "contenu inspirant" tout en imposant par la suite une censure sur la diversité des personnages représentés dans les productions Pixar.

Disney aurait, en effet, charcuté des propositions de la part de sa filière, sans le moindre accord de son équipe créative ou exécutive. À ce jour, seuls deux films Pixar font figure d'exception à la règle : En avant, sorti au cinéma en 2020, et le court-métrage Out diffusé sur Disney+ la même année. Dans le premier, une policière cyclope doublé par Lena Waithe laissait transparaître son orientation sexuelle au détour d'une ligne de dialogue, tandis que dans le second, un homme homosexuel faisait son coming out à ses parents, non sans difficulté.

 

Alerte rouge : photoÀ droite : Bob Chapek actuellement

 

En avant l'hypocrisie

Pixar insiste donc sur le fait que le studio aux grandes oreilles se dit supporter la cause LGBT, tout en n'ayant que très rarement prouvé ce soutien. La lettre en témoigne en rappelant l'absence de la Gay Pride dans les parcs d'attractions Disneyland du monde entier jusqu'en 2019 - où seul le parc parisien avait accueilli l'évènement. Pour autant, cela n'a pas empêché la société de capitaliser sur la communauté en déployant la Rainbow Mickey Collection en 2018, où Mickey affichait haut et fort les couleurs du drapeau arc-en-ciel.

Par ailleurs, vu la déclaration en interne de Bob Chapek insistant sur l'impuissance du studio face à des décisions politiques, la lettre de Pixar rappelle également l'implication de Disney en Ukraine où, huit jours après le début de l'invasion, le studio a décidé de suspendre la sortie de ses films en Russie. De la même façon, suite à l'assaut du Capitole en 2021, la major aux grandes oreilles a coupé ses donations aux membres du Congrès qui réfutaient le résultat de l'élection présidentielle américaine, prouvant ainsi le potentiel politique et l'impact de Disney.

 

Alerte rouge : photo"Quoi ? 'Du contenu inspirant' ?!"

 

Vers l'infini et les polémiques

Une imposture que Pixar tente de démasquer, tout en réclamant à la fois le retrait des investissements de Disney en faveur des législateurs de cette loi, une déclaration publique la dénonçant et une implication financière en faveur de la cause pour se racheter de cette implication qui rompt avec les valeurs que promeut le studio.

Notons que quelques heures avant la publication de cette lettre, Bob Chapek a pris la parole pour annoncer un don de 5 millions de dollars à la Human Rights Campaign - un groupe de soutien LGBT. Le lobby a déclaré refuser ce don tant que le studio ne se sera pas opposé publiquement à la loi "Don't Say Gay". La situation est donc plus que tendue entre Disney et sa filière.

Outre la sortie du très beau Alerte rouge ce 11 mars 2022 sur Disney+, le prochain film Pixar, Buzz l'éclair, débarquera, lui, dans les salles de cinéma françaises le 22 juin prochain.

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commentaires
Bigpoppa
11/06/2022 à 12:27

RICO à raison ! On enseigne pas ce genre de choses en primaire POINT BARRE !!! Les enfant n'ont pas besoin de ça. Et encore moins au cinéma.

Rico
14/03/2022 à 20:58

@Hasgarn
1. Vu l’horaire de ton post tu te fais bien chier dès le réveil, c’est triste.
De mon côté c’est pas mieux je te répond parce que je m’emmerde devant le débat.

2. De quelles idées farfelues parles-tu ?
Je dis juste qu’il faut faire preuve de prudence à parler de choses complexes à des mômes, dire à des petits garçons qu’ils peuvent devenir des petites filles si ils en ont envie c’est juste jouer avec leur psyché alors qu’ils sont censé être plus préoccupé par leur switch.
Je n’ai rien contre les trans ou les homos mon coco, chacun est libre de faire ce qu’il veut, je me méfie juste de tous ces activistes qui crie à l’offense pour tout et n’importe quoi (cf JK Rowling) et qui au final font preuve de peu tolérance envers ceux qui ne leur ressemblent pas.

Hasgarn
14/03/2022 à 07:19

Je n’en reviens pas de lire certains messages.

Pour info, un chercheur français à démontré la raison de l’homosexualité : c’est lié à un pique de testostérone dans le ventre de la mère pendant la gestation.
S’il a lieu, l’enfant serra naturellement orienté vers les femmes.
S’il n’a pas lieu, ce sera vers les hommes.
On ne sait pas pour la bisexualité.

Voilà.
Le reste n’est que licence poétique, croyance et idée reçue.

Pour ce qui est de l’identité de genre qui est, semble-t-il, déconnectée de la sexualité, je ne sais rien et n’ai entendu parler d’aucune étude.
La réalité, c’est que tout ça existe. Et nous devons l’accepter, point barre.

Rico : je ne sais pas qui t’a vomi toutes ces idées farfelues d’un autre temps dans la tête, mais il est temps de les remette en question

Ozymandias
13/03/2022 à 10:14

Hâte de le voir avec ma petite fille de 3 ans et demi, j'ai passé de supers moments avec les derniers Pixar. M'en fous des polémiques :D !

Xbad
13/03/2022 à 04:23

Dis donc il y a un paquet d'expert en disphorie de genre et autres problématiques liées à l'orientation sexuelle sur ce site! Ce serait cool que vous veniez aider un peu dans les secteurs où les gamins le vive vraiment mal alors parceque du coup on manque de personnel! En pédopsychiatrie juste comme ça par exemple ! Et au passage c'est ce genre de faux problème dont ils/elles se contre fout, mais prenez vous la tête sur un dessin animé avec d'un côté les gentils hyper sympas et de l'autre les méchants hyper méchants en occultant toutes formes de nuances; à part majorer des ressentiments déjà existants vous ne ferez rien de plus que de flatter vos conscience derrière votre téléphone

MystereK
12/03/2022 à 16:10

RICO merci vous venez de prouver encore une fois que vous renverser les arguments pour les adapter é vos idées. Qui mieux que les médecins spécialiste des mladies mentales peuvent dire ce qu'est une maladie mentale ? Vous RICCO ? Et qu'est.ce qu'est la médicine sinon une branche pratique de la science. Vus n'êtes pas dans les faits, mais dans l'idéologie, ce qui vous exclus de la science.

Emynoduesp
12/03/2022 à 15:05

Toujours epineux le coup du lgbt.

Ils peuvent en mettre dans les films ou autres series, ca ne me derange pas plus que ca.

Les lgbt font partie de la vie, ils ne sont pas une sous race, ils ont bien le droit d etre representes, il faut juste que ce soit fait correctement. Pas nous coller le stereotype de la fofolle ou un trans qui sera la pour remplir le cahier des charges. Bon, un trans chez Disney, ca va etre dur a proposer je pense.

Rico
12/03/2022 à 14:58

@MystereK tout est clair sur ton système de pensée biaisé quand tu dit qu'il ne faut pas croire la médecine, la déférence envers la science (qui se se base uniquement sur des faits) est l'autre mal de notre société.

Leocat
12/03/2022 à 13:55

Au lieu de jouer les censeurs, Disney aurait mieux fait de demander à Pixar de revoir sa copie, ce film girly n'a de Pixar que son générique. Je n'ai pas tenu plus de 40'.

gabbagabba
12/03/2022 à 13:29

Je crois pas qu'aujourd'hui en France les homosexuels soient lésés. J'en suis sur même.
Au sein des grandes entreprises françaises il y a des associations gay, de la cooptation entre gays. Les publicitaires utilisent l'image des gays comme un label progressiste,
Être gay c'est cool, c'est une image lisse pour pas cher, on imagine pas un gay réac, raciste (et pourtant..)
C'est ni courageux ni audacieux de défendre une cause acquise.
J’espère que vous vous sentez pas des comme des Martin Luther King en faisant ces gros pâtés. Vous avez juste un train de retard.

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