#MeToo a été salvateur pour les femmes au cinéma, selon Jane Campion

Mathieu Lapon | 6 septembre 2021 - MAJ : 07/09/2021 16:15
Mathieu Lapon | 6 septembre 2021 - MAJ : 07/09/2021 16:15

À l'occasion de la Mostra de Venise, Jane Campion a partagé son ressenti sur #MeToo et la considération des femmes au cinéma, ces dernières années.

Un festival est toujours une occasion de remettre une pièce dans la machine d'un sempiternel débat. Jane Campion, réalisatrice réputée (entre autres) pour être une des rares femmes à avoir obtenu la Palme d'or du Festival de Cannes, n'a pas manqué de faire savoir son mécontentement sur le manque de considération envers les artistes féminines dans l'industrie du cinéma, en admettant que des progrès soient tout de même visibles.

Et ces progrès, la réalisatrice néo-zélandaise les met sur le compte de #MeToo, un mouvement féministe initié sur les réseaux sociaux, dont le but était avant tout de permettre aux femmes de prendre la parole sur les abus psychologiques et sexuels des hommes dans leur entourage. Dans le cadre du cinéma, ce mouvement a eu un impact particulier au moment de l'affaire Harvey Weinstein.

 

Photo Top of the LakeFaire le point

 

Durant la conférence de presse du festival, alors qu'elle promouvait son prochain long-métrage, The Power of the Dog, elle a partagé son analyse. Selon la metteuse en scène de La Leçon de pianoHoly Smoke et Bright Star, les femmes font un excellent travail, mais qui n'est pas suffisamment reconnu à la hauteur de leur talent. Elle pense notamment à Chloé Zhao (à qui l'on doit Nomadland et bientôt Les Éternels) et Julia Ducournau (Grave et Titane), qui sont deux réalisatrices particulièrement remarquées ces temps-ci (chacune à leur manière et à leur échelle).

"Les filles s'en sortent très bien [... ] Mais je sais que les statistiques ne sont toujours pas en notre faveur [...] Tout ce que je peux dire, c'est que, depuis que le mouvement #MeToo s'est lancé, j'ai senti un changement de ton. C'est comme si le Mur de Berlin s'était effondré ou que l'Apartheid avait pris fin."

 

Photo Benedict CumberbatchLe pouvoir du chien donc

 

Quoi qu'on puisse penser de ces analogies fortes en dramaturgie, il est vrai que le cinéma a longuement été un domaine masculin. Campion ayant fait ses débuts dans cette industrie dans les années 1980, il ne serait pas étonnant qu'elle ait été le témoin direct d'un certain nombre de comportements déplacés à l'égard des femmes, encore nouvelles et anecdotiques à cette époque, surtout pour celles passant derrière la caméra.

Le sujet de cette "masculinité toxique" qui tient à cœur la réalisatrice devrait d'ailleurs être abordé dans The Power of the Dog, dont vous pouvez toujours consulter la bande-annonce. Le personnage masculin principal sera campé par Benedict Cumberbatch, qui a aussi refait parler de lui à l'occasion de la bande-annonce de Spider-Man: No Way Home.

Tout savoir sur Jane Campion

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