Après la polémique Spielberg, l'Académie des Oscars ne changera pas ses règles vis-à-vis de Netflix
L'Académie a fait quelques petits changements pour sa 92e cérémonie mais rien concernant Netflix.
C'est au mieux un changement profond des règlementations de ses compétitions que l'industrie du cinéma connait aujourd'hui, au pire beaucoup de vent autour de petites interrogations comparées aux réels problèmes posés par ces institutions (notamment les Oscars et les Césars). En tout cas, l'arrivée en masse de la SVoD a éveillé les esprits critiques et les défenseurs de la modernité. Pour le dire vite, les cinéastes sont en train de progressivement choisir leur camp.
Steven Spielberg, Helen Mirren, Xavier Dolan défendent d'un côté l'expérience en salles, certains refusant même de reconnaître une quelconque place aux films Netflix et SVoD au sein de compétitions aussi importante que celle de l'Académie. De l'autre, Robert De Niro et Martin Scorsese saluent l'audace de Netflix et de ses investissements financiers (comme avec The Irishman) ou encore la facilité d'accès de ces films.
Roma, film "Netflix" d'Alfonso Cuarón, loin de faire mouche à l'Académie
John Bailey, président de l'Académie, a annoncé dans un communiqué qu'il ne modifierait pas le critère d'éligibilité susceptible d'écarter Netflix. Il a finalement maintenu le point névralgique de son règlement : pour être éligible, un film doit connaître une sortie en salles de 7 jours d'affilés minimum (à raison de 3 séances par jours au moins) dans le comté de Los Angeles.
"Nous soutenons l'expérience en salle et la considérons comme essentielle au septième art, et cela a pesé grandement dans nos discussions. Nos règles exigent actuellement une distribution en salles et permettent également à une large sélection de films d'être soumise aux Oscars. Nous comptons étudier plus en profondeur les changements à l'œuvre dans notre industrie et poursuivre les échanges avec nos membres sur ce sujet."
On est loin des 90 jours revendiqués par Spielberg
En revanche, l'Académie a voté quelques changements (mineurs) pour le reste de la compétition. Le premier changement concerne les films étrangers, le nom de l'Oscar passera de "meilleur film en langue étrangère" à "International Feature Award" (meilleur film international), obligeant toujours les films éligibles à avoir une langue autre que l'anglais en langue majoritaire. D'autre part, si les nommés devraient toujours être au nombre de cinq, la shortlist retenue après la première phase ne comptera plus neuf mais dix films.
Les micro-changements concernent également l'Oscar des meilleurs maquillages et coiffures, qui voit son nombre de nommés passer de trois à cinq, et la shortlist de sept à dix. Et enfin celui du court-métrage d'animation et du court métrage de fiction qui pourront choisir entre New York et Los Angeles pour leur sortie en salles.
Ahead of the 92nd #Oscars, we've made some changes to the rules. Take a look. https://t.co/zVkOc7ti90
— The Academy (@TheAcademy) 24 avril 2019
For the full rules, click here: https://t.co/hyO4c55hMf
Une chose est sûre, après le succès de Roma (Oscar du meilleur réalisateur, de la meilleure photographie et du meilleur film étranger), la plateforme fait les yeux doux aux plus grands cinéastes et misera certainement sur le prochain Martin Scorsese, The Irishman, pour décrocher l'Oscar du meilleur film.
24/04/2019 à 14:16
Un film, c'est un film. La différentiation entre cinema et téléfilm est grandement artificielle. Spielberg le sait bien car son "Duel" fut en premier lieu un téléfilm remonté et allongé par la suite pour sortir en salles. Je le trouve pas mal hypocrite quand à sa position actuelle sur le sujet.
Et puis sans vouloir être méchant, cela fait un bail que Steven n'a pas produit quelque chose qui vaille d'être récompensé ou même nominé. Ce qui expliquerait un peu de sa rancoeur en voyant des productions Netflix ramasser des titres.
La différenciation entre films et téléfilms se justifiait avant par le support principal pour lesquels les oeuvres étaient destinées : on ne filme pas de la même façon pour un écran vaste et rectangulaire que pour une lucarne carrée.
Mais maintenant, même les écrans télés sont au format 16/9 et de taille à soutenir la comparaison avec pas mal de salles de quartiers. Cette ségrégation n'a plus lieu d'être.
24/04/2019 à 14:12
@Karev
Non mais Spielberg ne crache pas sur l'existence de Netflix. Il souhaite simplement que leurs productions ne soient pas nominés aux Oscars (y a les Emmys pour ça). Et il souhaite pas non plus que les productions d'Apple TV aillent aux Oscars.
24/04/2019 à 13:37
Spielberg, le gars qui bave sur Netflix mais va faire la promo de Apple TV. Aussi hypocrite que son Ready Player One tiens !