Flop des Pires Films 2022 - Écran Large

La Rédaction | 25 décembre 2022 - MAJ : 25/12/2022 12:08
La Rédaction | 25 décembre 2022 - MAJ : 25/12/2022 12:08

Le flop 10 des pires films de 2022 selon Écran Large, avec de l'horreur, du Netflix, du Disney, des super-vilains et un peu de Luc Besson.

Après un très beau classement des meilleurs films de 2022, place aux films qui ont le plus déçu, énervé, exaspéré... la rédaction. Rendez-vous obligatoire de fin d'année, les flops sont l'occasion de revenir à la fois sur les films les plus mauvais, et ceux qui n'ont pas été à la hauteur des attentes.

Après consultation des membres de la rédaction, Ecran Large a constitué son flop 10 des pires films de 2022, sans faire de distinction entre les sorties cinéma, les films sortis directement sur les plateformes de streaming ou ceux balancés en catimini en VOD-DTV... Car désormais, les navets se subissent sur tous les types d'écrans.

NOS MEILLEURS FILMS 2022, C'EST DANS CE DOSSIER

 

Mort sur le Nil : photo, Kenneth BranaghHercule Poirot nous ayant menaçés, Mort sur le Nil a échappé au flop

  

10. le samaritain

Sortie : 26 août sur Amazon - Durée : 1h42

 

Le Samaritain : photo, Sylvester StalloneL'âge c'est dans la tête, mais aussi dans les lombaires

 

De quoi ça parle : De Joe Smith, un vieux monsieur pas très commode qui aime réparer des vielles choses et grogner sur les gens. Il rencontre par hasard le jeune Sam qui cherche à retrouver la trace du Samaritain, un ancien super-héros que tout le monde croit mort. La force surprenante de Joe persuade Sam qu'il a affaire au Samaritain en personne. Évidemment, au milieu de tout ça, il y a un méchant qui veut tout cramer.

Pourquoi c'est ridicule : Dans Le SamaritainSylvester Stallone s’accroche à son statut d’éternel combattant sur le retour, et ça ferait presque de la peine si ça ne faisait pas autant pitié. Pourtant, après le dernier Rambo, son absence dans le prochain Creed et son retrait prévu de la franchise Expendables, Stallone avait l’air de s’être fait à l’idée d'être vieux. Il a finalement choisi la façon la plus caricaturale de prouver que non (et que la jeunesse, ce n'est pas forcément que dans la tête).

Après les monsieur muscles surpuissants qu'il a incarnés, Sylvester Stallone a franchi le cap en jouant un super-héros qui sort de sa retraite pour mener un ultime combat, sauver un gosse et montrer à tout le monde qu'il n'a pas pris la poussière. Ce parti-pris méta, couplé à certains codes des séries B d'action à l'ancienne, aurait pu être marrant s'il était assumé et si le film versait dans la démesure régressive. À la place, tout est sage et lisse, à commencer par la réalisation et les combats expéditifs qui trahissent aussi les limites physiques d'un Stallone plus grimaçant que violent.

L'univers super-héroïque n'est pas plus solide avec trois lambeaux de mythologie, des enjeux politiques et sociaux résumés dans des bribes de journaux télévisés, les clichés habituels et des coquilles vides en guise de personnages. 

Vaut mieux mater quoi à la place : The Dark Knight Rises, Joker ou n'importe quel Rambo (sauf le dernier) pour voir Stallone faire des trous dans les gens

Notre critique de Le Samaritain

 

9. massacre à la tronçonneuse

Sortie : 18 février sur Netflix - Durée : 1h23

 

 

De quoi ça parle : Une bande de jeunes bobo-woke-gauchisto-citadins s'apprête à coloniser un village de redneck paumé en plein Texas pour alimenter ses comptes Insta. C'est sans compter sur ce bon vieux Leatherface, qui n'hésitera pas à caresser leur occiput avec les chaines de son outil de prédilection.

Pourquoi c'est à gerber : Passe encore que le long-métrage de David Blue Garcia, scénarisé et produit par Fede Alvarez, handicapé par une production chaotique (une constante dans la saga), s'échine à faire une fois de plus de Leatherface un boogeyman carnassier. Après tout, on n’est pas contre un petit bain de sang et cette cuvée 2022 ne lésine pas sur la tripaille, qui plus est avec des effets gores plutôt convaincants.

Non, ce qui coince dans ce "legacyquel", pour reprendre ce terme horripilant popularisé par le dernier Scream, et qu'on a avec le recul traité avec beaucoup trop de réserve lors de la sortie du film, c'est sa perspective politique bien dégueulasse. Certes, il n'est pas le seul à draguer le jeune public pour, au mieux le mépriser, au pire lui vomir ses idées réactionnaires dans le gosier (on ne t'a pas oublié, La Proie du diable). Mais il a le culot de le faire dans le prolongement d'un classique absolu qui, en plus de s'intéresser à la jeunesse de son temps, prenait du recul sur la fracture sociale qu'il décrivait.

Lorsqu'elle soigne le stress post-traumatique de son héroïne à coups de caresses de M16, sa prétendue suite directe, non contente de démontrer sa stupidité et son manque d'empathie pour brosser dans le sens du poil le réac' qui rêve d'un tartare de bobo, lui adresse un sacré doigt d'honneur. On le prend aussi pour nous.

Vaut mieux mater quoi à la place : Massacre à la tronçonneuse. L'autre.

Notre critique de Massacre à la tronçonneuse

 

8. pinocchio

Sortie : 8 septembre sur Disney+ - Durée : 1h51

 

Pinocchio : photo, Tom Hanks"Croix de bois, croix de fer, si tu mens, tu vas enfer"
 

De quoi ça parle : De la même histoire (à quelques libertés près) que celle de 1940, mais en beaucoup moins beau et bien.

Pourquoi c'est du nivellement par le bas : Cette année, deux visions du cinéma se sont confrontées à travers les deux réadaptations de Pinocchio, la très belle de Guillermo del Toro, et l'infâme de Robert Zemeckis, qui témoigne de tout ce qui déconne depuis un moment chez Disney. Comme pour La Belle et la Bête ou Le Roi Lion, le but était de recracher le film d’animation de 1940 en prises de vues réelles, en reprenant le gros du scénario de la charte graphique. Et penser que le nom du réalisateur était un gage de qualité était carrément naïf tant l'absence de vision créative est flagrante. Globalement, ce Pinocchio est sans ambition, technique ou narrative.

La réalisation n'a aucune énergie et se contente de montrer l'histoire sans y participer, tandis que la médiocrité des images de synthèses confirme le statut de sous-produit Disney de ce Pinocchio privé de salles. En guise de cache-misère, Pinocchio n’a presque pas d’interactions physiques avec les autres personnages, sauf Geppetto à deux ou trois reprises, mais sans aucune authenticité de leurs échanges. Figaro étant également très laid, il est la plupart du temps filmé en plan large ou de, avec un rôle aussi appauvri que son temps d’écran.

Toutes ces lacunes participent au manque de chaleur et d'émotion du film. Le scénario essaie pourtant de creuser le parcours de Pinocchio en ouvrant des pistes qui ne sont jamais explorées, comme le rejet social de Pinocchio, le deuil de Geppetto ou la découverte de l’amitié. Et comme le formidable Pinocchio de Guillermo del Toro part d'un postulat similaire, il a encore plus accentué la médiocrité de celui de Disney. 

Vaut mieux mater quoi à la place : N'importe quel autre Pinocchio, celui de 1940, celui de Guillermo del Toro, celui de Matteo Garrone ou celui de Roberto Benigni 

Notre critique de Pinocchio

  

7. eaux profondes

Sortie : 18 mars sur Amazon - Durée : 1h55

 

 

De quoi ça parle : Une relation amoureuse des plus toxiques, puisque madame séduit tous les hipsters du coin et que monsieur les menace de mort.

Pourquoi c'est un thriller érotique qui bande mou : Voir Adrian Lyne revenir au thriller érotique "sulfureux" avec Eaux Profondes, trente ans après la fin de ce genre mort, enterré et pourrissant, nous faisait déjà marrer, mais le résultat a dépassé nos espérances. Pour tout avouer, la rédaction s'est même mise en pause pendant deux heures à sa sortie, afin de savourer collectivement ce grand moment de ringardise. Que voulez-vous ? Nous vivons de plaisirs simples à EL, et le regard éteint de Ben Affleck, soutenu de longues minutes par la mise en scène stoïque (enfin, "classieuse", disent ses défenseurs) de Lyne, nous embarque complètement.

Bon le plus drôle, c’est surtout que le film se veut une grosse critique du couple de petits-bourgeois américain. Mais le truc c’est qu’Adrian Lyne et ses scénaristes sont complètement persuadés que les codes du thriller érotique post-Basic Instinct (parfois sacrément misogynes soyons très honnêtes) sont les meilleurs pour raconter cette histoire de cul sans cul. Et à croire l’impossible, ils ont réussi à nous livrer une parodie totalement involontaire, transformant leur thriller sulfureux en gros drame marital, mou et frigide.

Alors finalement, entre les scènes de culs les moins sexy du cinoche récent, le parallèle baveux avec des escargots et surtout la course-poursuite la plus nulle de l’année, Adrian Lyne nous a offert un nanar ultra-teubé, complètement périmé et profondément gênant. Le gros malaise quoi.

Vaut mieux mater quoi à la place : Basic Instinct, Sexcrimes et cette liste des films érotico-neuneu

Notre critique de Eaux profondes

 

6. bigbug

Sortie : 11 février sur Netflix - Durée : 1h51

 

BigBug : photo, Claude PerronGêne, Death and Robots

 

De quoi ça parle : Dans un Paris futuriste, les robots se rebellent. Ceux d'une maison chic prennent en otage leurs maîtres, qui commencent alors à se déchirer et légèrement perdre les pédales, sous les yeux des machines.

Pourquoi c'est une horreur hallucinante : Qu'est-il arrivé à Jean-Pierre Jeunet ? Comment a-t-il pu écrire pareille bêtise, aussi insignifiante, paresseuse et ringarde ? Où est passé le brillant réalisateur de Delicatessen et La Cité des enfants perdus (co-réalisés avec un autre génie, Marc Caro), et bien sûr Alien, la résurrection et Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain ? Un long dimanche de fiançailles et surtout Micmacs à tire-larigot et L'Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T. S. Spivet avaient certes divisé, mais BigBug est de loin son pire film – sachant qu'il a passé des années à essayer de le faire produire, et que seul Netflix lui a dit oui.

Best of des pires petits clichés de la SF (intelligence artificielle, révolution des robots, bêtise inhumaine des humains), dont plus personne n'ose se contenter depuis 20 ou 30 ans, BigBug ressemble à un mélange cauchemardesque entre Scènes de ménage et La Quatrième Dimension. Une idée saugrenue sur le papier, mais qui se transforme en enfer à l'écran tant le scénario est poussif, les personnages vides, et la mécanique ronflante. Il y a bien quelques prouesses techniques du côté des robots (notamment Einstein, une animatronique de Pascal Molina), mais rien qui ne puisse faire digérer ce vrai bug dans la machine Jeunet.

Vaut mieux mater quoi à la place : Toute la filmographie de Jean-Pierre Jeunet, Les Mitchell contre les machines

Notre critique de l'affreux BigBug

 

5. Les Animaux fantastiques : les Secrets de Dumbledore

Sortie : 13 avril 2022 - Durée : 2h22

 

 

De quoi ça parle : "Vite, une intrigue !", cria Warner Bros à J.K. Rowling, quand bien même elle était persona non grata à Hollywood, au même titre que pas mal d'acteurs de sa saga. Mais elle eut soudain une idée : autant faire n'importe quoi.

Pourquoi c'est le somnifère de l'année : À partir du moment où un film explique que ses personnages doivent inventer un plan sans queue ni tête pour contrer les pouvoirs de médium du méchant, c'est qu'il y a un sacré problème. Certes, le yes-man David Yates a toujours assemblé les scènes de ses Harry Potter sans réelles envies, mais les films avaient au moins pour eux un minimum de tenue. Avec Les Animaux fantastiques : les Secrets de Dumbledore, c'est la Bérézina, un monstre tendance Frankenstein dont on perçoit les coutures dues à ses nombreuses phases de réécriture.

Bien entendu, il semblait difficile de se relever de la médiocrité de l'opus précédent, surtout lorsqu'il doit retirer de l'équation Johnny Depp et Ezra Miller. Mais au-delà de ces problèmes extérieurs au film, celui-ci enchaîne ses péripéties avec un tel manque de rythme qu'on jurerait voir une expérience sociologique sur notre résistance au sommeil.

Les acteurs s'ennuient dans des décors vides sans couleurs, et les fameux animaux fantastiques sont une fois de plus forcés au chausse-pied dans un récit qui essaie tant bien que mal de s'accrocher à son fan-service. Les Secrets de Dumbledore pourrait ainsi être comparé à un.e ex agaçant.e, qui sait que tout est fini, mais refuse malgré tout de partir en s'accrochant à votre jambe. Il ne s'agit plus seulement de tuer la franchise Harry Potter, mais d'ôter toute joie de vivre de ses anciens fans, à la manière d'un Détraqueur.

Vaut mieux mater quoi à la place : Les premiers Harry Potter (surtout le 3), House of the Dragon, Le Seigneur des anneaux (les films, pas la série)

Notre critique de Les Animaux fantastiques : les Secrets de Dumbledore

 

4. thor : love and thunder

Sortie : 13 juillet en salles - Durée : 1h59

 

 

De quoi ça parle : Après avoir médité sur sa vie, Thor revient sur le devant de la scène pour tuer un grand méchant (encore).

Pourquoi c'est l'incarnation du vide : Comment aurait-on pu mettre autre chose que le fameux quatrième volet des aventures de Thor chez Marvel, le bien nommé Thor : Love and Thunder à la quatrième place. En 2017, Taika Waititi avait plus ou moins revigoré l’univers du Dieu nordique dans le MCU avec Thor : Ragnarök, beaucoup plus pop et fou que les horribles Thor et Thor : Le Monde des ténèbres. Alors, pour être très honnêtes, on avait un peu d’espoir que Waititi continue à tout dynamiter au milieu de la fadeur grisâtre du MCU. Et puis, on a découvert le bousin et on a compris que Taika Waititi avait bien eu envie de tout exploser, mais qu’il avait surtout oublié de faire un film derrière.

Thor 4 est le symbole même d’une déroute narrative stratosphérique : il y a bien un prologue alléchant avec l’introduction d’un grand méchant puis… une plongée dans le vide, l’ultra-vide même, ponctuée de blagues de mauvais goût, de scènes d’action tristement molle et d’une bonne dose de bons sentiments que ne renieraient pas le père Noël. D’ailleurs, c’est peut-être ça le gros problème de ce Thor 4 : ce n’est pas un film de super-héros, ce n’est pas un grand spectacle héroïque, mais tout simplement un immense conte de Noël.

Entre le traîneau de chèvres bruyantes, les gosses infernaux et la fin nian-nian, on suit en fait le duo mère Noël-père Noël tentant de sauver les fêtes en ramenant des bambins dont tout le monde se contrefout à la maison. Soit un petit conte au budget mirobolant, mais aux effets spéciaux digne d’un téléfilm M6. Une farce gentillette, lourdingue et terriblement laide, qui ne commence jamais vraiment et qui semble par effet papillon ne jamais en finir. L’enfer quoi.

Vaut mieux mater quoi à la place : N'importe quel film du MCU (et on n'aurait jamais pensé dire ça), The Northman

Notre critique de Thor : Love and Thunder

 

3. morbius

Sortie : 30 mars en salles - Durée : 1h45

 

 

De quoi ça parle : Jared Leto se prend pour Bruce Wayne, mais avec une maladie rare (autre que son method acting). Pour trouver un remède, il fait des expériences sur de pauvres chauves-souris. Alors qu'il mute en Cullen cerné, son frangin se met en tête de lui subtiliser sa décoction dans le but de faire des choses pas très catholiques (comme danser).

Pourquoi c'est le pire film de super-héros de l'année : Morbius a un seul intérêt : confirmer officiellement que le Spider-Verse de Sony plonge tête la première dans le ravin. L'histoire, vue mille fois, se contente de cocher les étapes obligatoires de l’origin story. En plus de son vampire hématophobique ridicule, la paresse d’écriture est presque revendiquée. Les acteurs sont en roue libre (surtout Matt Smith), tout est pris au premier degré, la réalisation de Daniel Espinosa est inexistante et les effets spéciaux sont laids à en pleurer. Autant de caractéristiques qui en feraient un simple mauvais film s'il ne méprisait pas à ce point ses spectateurs.

Le personnage de Morbius avait peut-être quelques fans préexistants (on est sûr qu’il y en avait au moins deux), mais tout l’attrait (et la promotion) du film reposait sur son maigre lien avec Spider-Man. Les quelques clins d’oeil à Far from Home dans la bande-annonce et la présence du Vautour devaient donner du poids au Spider-Verse en créant un pont avec le MCU. Mais le méchant de Michael Keaton n’apparaît en fait que dans une vieille scène post-générique sur fond vert, sans aucune logique, si ce n’est celle de faire un doigt d’honneur aux fans et du pied aux membres de la secte méga-glauque de Jared Leto. Malheureusement pour eux, leur gourou a peu de chance de chasser le vautour dans une potentielle suite.

Vaut mieux mater quoi à la place : N'importe quel film de vampire, vraiment. Oui, même Twilight ou Dracula 3000.

Notre critique de Morbius

 

2. arthur, malédiction

Sortie : 29 juin 2022 - Durée : 1h27

 

 

De quoi ça parle : Une bande de jeunes qui ne peut décemment pas exister, quel que soit le segment de Multivers, décide d'aller sur le lieu de tournage d'Arthur et les Minimoys (aka la maison de vacances de Luc Besson) parce qu'ils sont trop fans de la saga. Heureusement, leur faute de goût monumentale est punie par des événements plus ou moins étranges et macabres.

Pourquoi c'est la nanar de l'année : Depuis la sortie d'Arthur, malédiction, il est presque plus difficile de se moquer de ce nanar aussi ubuesque que le laisse présager son pitch. De témoignage en témoignage, on sait désormais que Barthélemy Grossmann a été dépossédé de son film par Luc Besson, qui a d'ailleurs bouclé ce petit budget en faisant bosser des étudiants de l'École de la Cité à moindre coût.

Dès lors, Arthur, malédiction ne peut décemment être considéré qu'en tant que film étudiant, ce que sa fabrication proprement indigente ne fait que confirmer. Outre l'absence totale d'écriture qui rend ses personnages particulièrement crétins, tout pue l'improvisation gênante, de la direction d'acteurs à la photographie en passant par un montage qu'on jurerait parodique (on ne se remet toujours pas des stock-shots des cerfs, ou de certains jump cuts).

Au moins, ce machin (parce qu'on peut plus appeler ça un film) a le mérite de renouveler sa bizarrerie à chaque scène, si bien qu'à chaque nouveau problème, on est de plus en plus happé par tant de nullité. Ajoutez à cela un final dont le cynisme nauséabond est à la hauteur de l'image déjà bien écornée de Besson, et vous avez là l'un des pires films de ces dernières années (et pas seulement de 2022).

Vaut mieux mater quoi à la place : Eden Lake, Massacre à la tronçonneuse, ou tout slasher qui se respecte

Notre critique d'Arthur, malédiction

 

1. jurassic world : le monde d'après

Sortie : 8 juin en salles - Durée : 2h26

 

 

De quoi ça parle : Owen et Claire cherchent leur gamine-clone, enlevée par de méchants trafiquants. Ellie Sattler cherche le méchant PDG de la méchante société Biosyn. Alan Grant cherche Ellie. Ian Malcolm cherche quelque chose, apparemment. Il y a aussi le scientifique Henry Wu et la pilote Kayla Watts, qui ont sûrement des raisons d'être là. Et tout le monde se retrouve dans une vallée perdue, avec des dinosaures.

Pourquoi c'est une honte : Parce que c'est le parfait specimen du cynisme et de la bêtise hollywoodienne. Au rayon médiocrité, Jurassic World : Le Monde d'après mérite la médaille d'or en tant que navet de luxe, qui permet de réévaluer quasiment toutes les horreurs passées. Le premier Jurassic World devient d'un coup exemplaire, Jurassic World 2 pourrait avoir l'Oscar du meilleur scénario, et même la scène de gymnastique de Jurassic Park 2 est moins gênante.

Lister tous les problèmes de Jurassic World 3 prendrait environ 2 mois. Le scénario ? Une accumulation de non-sens et prétextes grossiers, à l'image de ce fameux Monde d'après (la fin de JW2 n'est pas du tout assumée), des motivations des personnages (tellement artificielles que c'en est comique), du plan du méchant (tellement bête que le film n'essaie même pas de le détailler), ou de ces sauterelles hilarantes (le monde est envahi de dinos, mais oui c'est ça le vrai danger qui menace l'équilibre de la Terre). Il n'y a qu'à voir les apparitions inutiles des seconds rôles des précédents films, et l'arrivée de nouveaux seconds rôles également inutiles, pour se dire que le scénario est une aberration.

 

Jurassic World : Le Monde d'après : photo, Sam Neill, DeWanda Wise, Chris Pratt, Jeff GoldblumPire scène du pire film

 

La mise en scène aurait pu sauver cette immense connerie en assumant un spectacle régressif, mais soigné, à l'image du très amusant Jurassic World : Fallen Kingdom. Que nenni, puisque c'est Colin Trevorrow derrière la caméra. Capable de foirer absolument chaque scène, comme démontré dès la première minute, le réalisateur laisse derrière lui une trace de pneu à 185 millions, et presque autant de questions.

Quelqu'un avait-il réfléchi aux conséquences de la fin de Fallen Kingdom ? À quel moment est-on censé croire que cette vallée n'est pas juste une nouvelle île camouflée, preuve que tout se répète encore une fois ? Qui croit un seul instant aux motivations d'Ellie, Alan et Ian, réunis par la force des chéquiers du studio ? Pourquoi rajouter un énième personnage nul (Kayla) alors que la trilogie n'est même pas foutue de gérer et respecter les précédents (pensée pour les gamins du premier, totalement éjectés depuis) ? Combien de gens ont compris que le grand méchant, Lewis Dodgson, est un personnage présent dans le premier Jurassic Park ?

Clou du spectacle : l'hilarante scène où tous les personnages sont réunis face au Giganotosaurus. Un sommet de non-sens (les décisions des personnages, la lenteur et non-violence du dino, les pauses artificielles, le non-danger rocambolesque), où le temps se dilate pour créer un trou noir dont rien ne réchappe.

Vaut mieux mater quoi à la place : N'importe quel Jurassic Park ou World, Carnosaur, ou même Tammy and the T-Rex.

Notre critique du nul Jurassic World : Le Monde d'après

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commentaires
Flo
28/12/2022 à 16:00

Déjà, c’était une année 2022 où quasi tous les blockbusters ont été faits sous protocoles Covid. Et ça se sent, ça a alourdi la logistique, et on a donc eu encore plus de déceptions systématiques sur tels ou tels détails.

« Top Gun – Maverick » (dont le tournage était déjà fini avant Pandémie) reste la sensation de l’année… Mais au goût de grosse arnaque, parce-que c’est un monstre de Nostalgie, vous refaisant à l’identique des scènes des années 80 (rassurantes), souvent dans le même ordre, avec la musique et tout, sans les détourner vraiment… Et dire que ça bavait sur « No Way Home ». Au moins Jon Watts ne s’amusait pas à refaire péniblement plein de scènes de Raimi, lui (quelques petites répliques, un face à face entre Osborn et son masque, c’est tout).
Bon c’était marrant, c’était moins catastrophique que « Jurassic World » et moins bancal que « Buzz l’Éclair », Cruise et les petits défoncent des russes sans les nommer… Mais pour la gêne avec Val Kilmer, et le manque d’immersion dans les cockpits d’avion (que aucun acteur ne pilote), c’est pas non plus énorme.
Heureusement « Avatar », même en ayant lui aussi un équilibre pas facile à tenir, fait plus que le job : il a une part de radicalité.
Sinon, les plus « petits » blockbusters sont comme les films d’auteurs à budget moindre… Très recommandables – personnellement, « Ambulance » et « Coupez ! » (autant faire des remakes de films pas bien connus) m’ont marqué durablement par leur virtuosité mêlée à des ruptures de ton innatendues – désolé pour « Everything Everywhere… », mais lui aussi a encore trop de lourdeurs et formatages.

Alors pour les super-héros, donc… il vaudrait mieux être cohérent sur le terme employé.
L’accueil populaire voudrait que ça soit « The Batman » le meilleur de l’année… Mais non, logiquement, c’est pas possible. Parce-que c’est pas un super-héros qu’on a vu là. Pas quand il manque à tous ces devoirs face au vilain, en étant incapable d’arrêter un seul de ses meurtres, ou de le mettre en difficulté un petit peu.
Ce qu’on avait là, c’était une émulation d’un polar à la « Se7en », où on peut accepter que le détective soit impuissant devant un mal mystérieux et inéluctable, évitant éventuellement qu’il y ait plus de casse à la fin, parce-que c’est un constat sur ce dont est capable la Nature Humaine etc etc.
Ce n’est pas compatible avec un Batman avéré, capable de se transcender pour devenir le meilleur, physiquement et intellectuellement – passe encore qu’il ne soit pas encore polyglotte, mais ne pas savoir l’espagnol aux Etats Unis, c’est un peu bêta pour lui.
Donc encore une histoire où le héros ne se construit qu’à la toute fin – ça prend moins de temps que « Moon Knight », « Ms Marvel » et « She-Hulk », mais c’est encore trop long.

Et pour le reste des films… Là aussi, quels super-héros ?
Qu’est-ce qu’un supposé antihéros comme Morbius apporte de plus qu’un Jekyll/Banner ?
« Dr Strange… » n’est pas le film MCU le mieux réalisé, c’est juste le plus maniéré. Mais tous les gros plans de Raimi sur des yeux crééent-ils un sens cinématographique ? Ces Illuminati ne sont-ils pas trop gratuits ?
Et y a-t-il beaucoup de gens à sauver dans ce film pas bien équilibré ? Pas trop.
« Black Adam » apparaît lui aussi comme une vilaine arnaque, promettant des guerriers vraiment impitoyables et des crossovers à foison… Déjoué par l’équipe de James Gunn (enfin, plutôt par l’avis critique du public). Dommage pour les bastons.
« Wakanda Forever » non plus ne respire pas le super-héroïsme. Déjà que plusieures scènes d’action ne sont pas très bien faites… mais en plus, dans une histoire opposant des nations, il est moins question de vertu que d’intérêt et de fierté. Dans une histoire parlant ouvertement de deuil, il est moins question des autres que de son propre chagrin.

Étonnamment, « Thor »… Alors oui, il sert de gros bouc (?) émissaire, parce-qu’il n’est pas très poli et qu’il a l’audace de ne pas être vraiment féministe – toutes les héroïnes s’en prennent plein la figure, bras arraché, rein en moins, morte, et en plus Jane ne remplace pas Thor.
Et puis on voit qu’ils ont lu les comics. Il y a une partie de Walt Simonson et Jason Aaron, certes. Mais la référence pour la personnalité actuelle de ce Thor, c’est Eric Masterson, qui a endossé le titre dans les comics des années 90. Tout y est, le costume de Thunderstrike, l’attitude de beauf américain, les décisions impulsives puis le pardon… et il est père de famille maintenant. « Sweet child o’mine ».
Tout ce côté mal-aimable est assumé jusqu’au bout, un parti pris qui tient compte que tout y est romancé de manière tordue, puisque tout est montré selon le point de vue Korg (sauf le début et les post-génériques).
Cela n’empêchera pourtant pas la mission principale d’être complètement super-héroïque : il faut sauver des enfants (et pas les 1%… enfin, les dieux quoi).
Donc ok cette année c’était soit lui, soit « Krypto… ». La vie des bêtes !

Maxibestof
28/12/2022 à 13:22

Dommage que Matrix 4 soit sorti fin 2021, sinon il aurait été number 1 des pires films de l'année. J'ai rarement vu une telle purge.

Sinon pour 2022, Thor bah c'est un Marvel, c'est du cinéma sans saveur quoi et sans intérêt. Jurassic World c'est juste un appât à fric, et comme fallait bien tourner un film ils ont fait appel à ce tâcheron de Colin machin.
Les animaux fantastique se prend tellement au sérieux que ça en est drôle. Où est passé la magie des premiers Harry Potter ?? C'est valable aussi pour les derniers Harry Potter en bouquin + la pièce de théâtre qui a un scénario moisi.

SebSeb
27/12/2022 à 14:18

Vous avez raison.

beyond
26/12/2022 à 19:58

Pour ma part, je placerais Thor 4 en tête du pire palmarès des flops de 2022. Ce film crétin et mal torché ajoute l'injure à la faute, en donnant le sentiment de se moquer ouvertement de son public.

Prometheus
26/12/2022 à 19:31

Je trouve que les gros films US ont majoritairement atteint un nouveau seuil de nullité depuis la pandémie. Pas vous ?
J'ai zappé Thor 4, Les Animaux Fantastiques, Morbius, et pas mal de films de ce top. J'ai zappé ou abandonner d'autres comme Black Adam et Jurrasic World.
J'ai bien compté, il n'y a qu'une petite douzaine de films cette année qui m'ont "plu". Et surtout, aucun coup de coeur que j'ai envie de revoir ou d'acheter en bluray. C'est pas génial...
Et je crois que ce n'est pas plus mal.

Kyle Reese
26/12/2022 à 11:41

Je rajouterai Black Adam et Glass Onion, grosse déception pour ma part.
Mais sinon oui ce flop se tient très bien, heureusement que la touche accélération de la télécommande existe pour les films que j'ai vue ici, à savoir Morbius, Jurassic Wolrd et THor4.

Il y a néanmoins 2 flops que je regarderais peut être.
Eaux Profondes pour Ana de Armas, et Les animaux fantastiques pour connaitre la fin de l'histoire.

Tom33
26/12/2022 à 10:50

Le film avec Stalonne est pas mal.

Euh
25/12/2022 à 23:56

Pour ceux qui veulent retrouver espoir après cette daube de jurassic World 3 et veulent du dinos, je leur conseillerais plutôt Primal, une tuerie.

Jashugan
25/12/2022 à 23:23

Totalement ok avec Jurassik World le monde d'après...
Mais quelle bouse intersidérale...
Et en plus Omar Sy est encore dedans, la cerise sur le gateau.

Dead at the end
25/12/2022 à 19:56

Je suis pas loin de vous rejoindre sur la liste écran large ...petit bémol thor que j ai pas trouvé si degeulasse que ça....j aurais mis black Dwyane Adam dans la liste un bon gros foutage de coine !ce qui est fun si vous voulez voir à quel point le cinéma dit grand public est tombé bien bas il vous suffit de mater par exemple le jour d après (tiens il colle avec les actualités us en ce moment ) et c est la claque comparé aux bouses actuelles ce film passe pour un chef d œuvre ! Je dis ça je dis rien.

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