Leatherfake
La franchise étant passée par toutes les étapes obligatoires de l’épouvante mainstream (suite, remake, reboot, prequel du remake et tutti quanti), au point de ressembler à un incompréhensible sac de noeuds et de chronologies, c’est sans étonnement qu’on la voit céder à la tentation du « requel », affreux néologisme popularisé par le dernier Scream. Comme Halloween, ce nouvel opus entend prendre la relève du chef-d’oeuvre initial. Comme Halloween, il en profite pour sortir du placard les personnages originaux, à commencer par le premier leatherface et la survivante alpha, Sally, campée non pas par Marilyn Burns, malheureusement décédée depuis, mais par Olwen Fouere (bientôt à l’affiche de The Northman).
Pour autant, il reste conscient du caractère intouchable du classique de 1974, et quand bien même il mime vaguement sa photographie, il évite de recopier le minimalisme étouffant d’Hooper (rappelons que Massacre à la tronçonneuse ne doit sa brutalité qu’à un montage sadique, une musique bruitiste et une mise en scène aride) et assume de piocher dans ses suites une violence graphique féroce.
L’amateur de gore ne s’ennuiera jamais face à ce nouveau massacre, qui ne fait aucun effort pour ménager les apparitions du boucher (le bougre doit casser 17 fenêtres en moins d’une heure et demie), mais se rattrape quand il s’agit de décortiquer de l’ado écervelé. La saga – et en particulier l’ultra-crétin épisode en 3D – s’est parfois un peu trop reposée sur les effets gores numériques, généralement peu convaincants lorsqu’ils sont cadrés en gros plan. Mais ici, l’équilibre entre caoutchouc dégoulinant et CGI fonctionne plutôt bien.
L’ensemble comporte quelques fulgurances sanglantes amusantes, quelques mises à mort bien bourrines, culminant dans une séquence de carnage rajoutée à la dernière minute sur le scénario, faute d’un bodycount assez conséquent, compilant le meilleur et le pire du film.
Car si la dose de gore ne l’empêche pas de se placer dans le sillage de son illustre ainé, le long-métrage s’oblige à perpétuer ses gimmicks, exactement comme les séries B opportunistes qu’il feint d’ignorer, au point de nous infliger une nouvelle fois une repompe de sa fin. Le personnage de Leatherface est encore maltraité. D’enfant boucher, incapable de discerner les êtres humains de son bétail, il se transforme une énième fois en boogeyman de slasher, en Terminator texan. Et ce n’est pas la figure maternelle accolée pour motiver son retour ou la désespérante scène post-générique qui parviennent à faire revenir dans le récit le concept qui présidait au malaise de l’original : la famille.
Bien conscient de participer à une mode, le film s’empare parfois astucieusement de l’héritage du classique de Hooper, lors de son introduction ou quand il fait revenir une Sally vengeresse, contredisant avec ironie les termes du retour de Laurie Strode chez la concurrence. Mais il échoue à perpétuer ses thèmes et sa terreur viscérale, incapable de convoquer son Texas crapoteux et vicié ainsi que ses antagonistes corrompus, ou tout du moins de les actualiser.
Petite hippie devenue bouchère
Ok Tueur
C’est d’autant plus problématique qu’il prétend renouer avec la fibre politique de son ainé, proposition plus que bienvenue après des années d’exploitation aveugle de la marque. Tobe Hooper et Kim Henkel, par ailleurs ici producteur, envoyaient une jeunesse encore empreinte de l’idéal hippie dans les bas-fonds de l’Amérique glauque et profonde, figeant sur pellicule une fracture sociale depuis complètement vidée de sa substance par des générations de redneck movies.
David Blue Garcia, lui aussi natif texan (comme Hooper en son temps), Chris Thomas Devlin, Alvarez et son compère Rodo Sayagues comptent bien, très sérieusement, mettre cet affrontement au goût du jour. Non pas qu’ils se méprennent sur la portée symbolique de leur histoire : la ville fantôme rachetée par cette bande de jeunes entrepreneurs idéalistes fait écho aux restes du western qui hantent encore cette terre fantasmée par des décennies de cinéma hollywoodien. Comme l’auteur du Crocodile de la Mort dévoilait le contrechamp d’un rêve américain factice.
Symbole d’un environnement ou boogeyman indestructible ?
Sauf que là où il prenait le parti de ses protagonistes, l’équipe de Bad Hombre choisit de se moquer d’une jeunesse qu’elle ne comprend assurément pas, et qu’elle prétend – à tort – percer à jour plutôt que les envoyer bêtement à l’abattoir. Cela donne quelques scènes très gênantes, comme lorsqu’un de ces sales bobo menace de « cancel » Leatherface avant de se faire étriper en direct sur Facebook ou bien sûr quand notre héroïne révèle avoir été traumatisée par une fusillade scolaire, flashback à l’appui, puis fricote sans transition avec un Texan pro-arme et anti-hipster.
Sur le papier, ces raccourcis narratifs pour le moins grossiers cherchent à détricoter le manichéisme qui hante le genre et dénoncer le mépris ambiant envers ces espaces présumés abandonnés (les néo-ruraux adeptes du brunch et des comic-book stores n’hésitent pas à user d’expropriation forcée). Encore aurait-il fallu qu’ils ne se contentent pas d’aligner les caricatures (bobo condescendant versus rustre conservateur, en gros) et qu’ils aillent au bout de leur propos, coupé net par le massacre de Leatherface.
Ne reste plus à la fin qu’un dédain navrant pour à peu près tous les personnages et la certitude qu’on se serait parfaitement satisfaits d’un jeu de massacre réjouissant. Étant donné les ambitions sociales d’un film qui n’hésite pas à s’emparer de sujets très sensibles aux États-Unis, ça ne lui suffit jamais et c’est bien dommage.
Massacre à la tronçonneuse est disponible sur Netflix depuis le 18 février 2022
L’unique classique après celui de 1974 c’est celui de Marcus Nispel de 2004. Il n’y avait pas plus de viscéral que celui-ci ! Dans le reboot Netflix les protagonistes avaient zéro charisme surtout les deux sœurs dont la bouclée (Lila je crois) qui était insupportable ! Pour une suite je passe mon chemin.
@Mary : exactement, j’allais écrire la même chose, les 5 dernières minutes gâches tout, on se dit mais wtf? Déçu aussi.
La fin gâche absolument tout le film. Déçu…
1h14 de film et 10 minutes (!) de générique plus tard , j’ai le sentiment d’avoir passé un moment très rigolo. C’était d’une efficacité redoutable et le petit commentaire politique aurait pu être approfondi mais ça passe tout seul.
6,5/10
Des premières minutes pas mauvaises et un final efficace, malgré tout voilà un film d’épouvante qui manque de saveur
Bon ben c’est super nul. Petit big up a la photographie tout de même assez classe et aux effets gore sympatoches. Entre la caricature de texan et celle des bobos, j’ai pas compris si c’était mieux de polluer ou de poster des trucs sur Instagram.
Tout comme.le.remake de.evil dead massacre a la.tronconneuse c’est de la merde
NUL …..LE FILM DANS SONT INTEGRALITE EST NUL JE LUI MET 0.5/20
Meilleur Texas Chainsaw Massacre depuis 1974, vraiment trop bon. de l’action non stop très musclé 80 min sans temps mort. la technologie a bien évolué pour rendre le tout exceptionnelle, surtout le son chainsaw et la vitesse du force Leatherface. bref, merci Fede Álvarez (apres son Evil Dead)
Michael myers chez leatherface ou haloween s’invite au texas