Spider-Man, Godzilla vs. Kong, la Chine... 10 gros succès du box-office 2021

La Rédaction | 29 janvier 2022 - MAJ : 30/01/2022 16:21
La Rédaction | 29 janvier 2022 - MAJ : 30/01/2022 16:21

Spider-Man : No Way Home, James Bond dans Mourir peut attendre, Fast & Furious 9, Halloween Kills, The Battle at Lake Changjin... retour sur les 10 gros succès au box-office de 2021.

En 2021, le monde allait mal, tout le monde l'a vu et l'a senti passer. Et le business hollywoodien, comme tous les autres, en a pris un coup, avec quelques désastres au box-office comme Matrix 4, The Suicide Squad, Chaos Walking, Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City, ou encore Le Dernier Duel.

Mais l'ogre hollywoodien a aussi rempli son estomac de billets verts, malgré la pandémie, et malgré la guerre du streaming. Place donc à quelques uns des gros et aux plus intéressants succès au box-office de 2021, avec une large victoire du cinéma chinois et de Spider-Man, en prenant en compte les chiffres du box-office et la question de la rentabilité.

Et si vous vous demandez où sont passés les déceptions Black Widow, Shang-Chi et Les Éternels : ils ne sont pas là, puisque loin derrière les grands vainqueurs.

 

Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux : photo, Simu LiuEt pour quelques (millions de) dollars de plus

 

1. The Battle at Lake Changjin 

Budget : 200 millions

Box-office : 904 millions

 

The Battle at Lake Changjin : PhotoHorizon : Hollywood à terre

 

C'est le mastodonte de 2021 (excepté Spider-Man, arrivé en fin d'année et qui voltige encore en 2022), et il est quasi inconnu de tout l'Occident. Normal : il n'est même pas sorti en France.

Co-réalisé par Chen Kaige, Dante Lam et Tsui Hark, The Battle at Lake Changjin est un bulldozer pour le cinéma chinois, qui produisait pour ainsi dire son premier blockbuster. 200 millions de dollars de budget, c'est du jamais vu pour l'Empire du Milieu, devant Monster Hunt 2 (environ 150 millions), Asura (100 millions), ou encore The Wandering Earth (50 millions).

Au terme d'une exploitation longue ayant démarré par des vacances sous le signe du patriotisme (ces dernières étant dévouées à honorer le sacrifice de soldats chinois), The Battle at Lake Changjin a encaissé plus de 902 millions... dont 899 en Chine. Preuve, encore une fois, que cette industrie n'a besoin de personne d'autre. Contrairement à Hollywood, qui va chaque année amasser des centaines de millions en Chine sur beaucoup de blockbusters (notamment Marvel et Fast & Furious).

 

The Battle at Lake Changjin : Photo200 millions de dollars et vous sortez même pas le costume ?

 

900 millions, c'est un score faramineux, dans la lignée des Star Wars, Harry Potter, Le Seigneur des anneaux, Pirates des Caraïbes, et supérieur à beaucoup de Marvel, Transformers, Fast & Furious et Mission : Impossible. 899 millions sur le territoire chinois, c'est là encore énorme, et c'est l'équivalent des plus gros succès du box-office domestique américain (Star Wars 7 avec 936 millions, Avengers : Endgame avec 858 millions).

Depuis 2016, la Chine prétend avoir dépassé les États-Unis en terme d'écrans, pour avoir le plus grand parc de cinéma au monde. Et la demande du public chinois pour des productions locales a fortement augmenté durant les cinq dernières années (sans oublier que le pays s'est en parallèle ouvert aux films étrangers). Il n'y a qu'à regarder la liste des plus gros succès locaux du cinéma chinois : le plus vieux film date de 2015 (Monster Hunt), et 2021 a directement amené trois films (The Battle at The Lake Changjin, Hi, Mom et Detective Chinatown 3).

Plus que jamais, vu le contexte sanitaire de 2021, le marché chinois apparaît comme plus agile, puisque quasi automne. Pas besoin de coordonner de sortie internationale, et de trouver une date dans une pandémie décalée entre les continents. En ce sens, The Battle at The Lake Changjin pourrait marquer le début d'une nouvelle accélération, l'entrée officielle dans la sphère des blockbusters pour un marché qui a tous les feux au vert.

2. HI, MOM

Budget : 59 millions

Box-office : 841 millions

 

 

Hi, Mom : photoT'as jamais vu Retour vers le futur ?
 

Encore un film inconnu du grand public occidental, puisqu'inédit à peu près partout, notamment la France. Interprété et co-écrit par Jia Lingn, qui s'est inspirée de sa propre vie, Hi, Mom se place dans la plus pure tradition des parenthèses enchantées et larmoyantes, qui ont fait les grandes (et molles) heures des téléfilms de Noël. C'est l'histoire d'une jeune femme qui, après avoir perdu sa mère dans un accident de voiture, est renvoyée dans le passé pour avoir une seconde chance. Convaincue qu'elle n'a pas été une bonne fille, elle va tout faire pour rendre sa mère plus heureuse.

Hi, Mom est ainsi devenu un phénomène, et a notamment profité d'un effet boule de neige sur Weibo, l'un des principaux réseaux sociaux chinois. Un hashtag lié au film a ainsi poussé les internautes à imaginer ce qu'ils auraient pu dire à leur mère ou faire pour cette dernière dans le passé.

Un budget d'environ 60 millions, plus de 840 millions au box-office : Hi, Mom gagne le prix du film le plus rentable de 2021, qui ridiculise tous les blockbusters, avec un seuil de rentabilité exorbitant de 1400%. Si on projette ce taux de rentabilité sur un Spider-Man No Way Home à 200 millions de budget, c'est comme s'il faisait 2,8 milliards de recettes.

 

3. MOURIR PEUT ATTENDRE

Budget : 301 millions

Box-office : 774 millions

 

 

Il n'a pas dépassé le milliard comme Spider-Man : No Way Home ou son grand-père Skyfall, ni même atteint son père Spectre (880 millions), mais il n'en est pas moins un colossal morceau, et un gros espoir pour les salles de cinéma en cette année 2021. On parle évidemment de Mourir peut attendre, le 25ème film 007 et le dernier de la saga feuilletonnante de Daniel Craig en James Bond, qui a récolté 774 millions de dollars au box-office mondial.

Le film, maintes fois repoussé à la cause de la pandémie, a été une guerre d'usure pour les sociétés de production et de distribution derrière le projet ; ce qui aurait fait exploser son budget au-delà des chiffres officiels. Mais même dans une configuration aussi complexe, le film s'est hissé au sommet de l'année, et n'a pas manqué de rappeler l'éternelle attraction pour le plus grand des agents secrets (et des salles obscures).

 

Mourir peut attendre : photo, Daniel CraigBoss. James Boss.

 

Évidemment, l'aspect "fin de saga" a été un bon appui durant toute la promotion, malgré les faux départs du film. Le saut de l'ange, avec une distribution 100% salles et une durée de 2h40, n'était pas non plus un énorme risque, malgré les quelques appréhensions qu'il était possible d'avoir. Bref, ce mois d'octobre 2021 était l'occasion ou jamais de se lancer, et faire péter des scores, avec un week-end d'ouverture d'abord estimé à 90 millions.

Finalement, le film s'ouvrira à plus de 110 millions (soit le meilleur démarrage post-pandémique au cinéma), et s'approchera au terme de son exploitation des 800 millions. Avec à peine 100 millions de différence, comparé à Spectre (sorti en 2015), c'est une excellente performance, qui clot en beauté le chapitre de l'ère Craig, et qui devrait convaincre le binôme Barbara Broccoli/Michael G. Wilson de tenir la franchise loin du streaming.

 

4. FAST & FURIOUS 9

Budget : plus de 200 millions

Box-office : 726 millions

 

 

Là encore, si Fast & Furious 9 n’a pas dépassé le milliard dans le monde comme F&F7 et F&F8, il s’est imposé avec un joli score de 726 millions de dollars. Il s’agit là de la preuve que même en temps de pandémie, l’attractivité de certaines franchises a été (presque) plus forte que la pandémie.  Ce neuvième volet de la franchise de Vin Diesel est ainsi devenu le cinquième plus gros succès de la saga dans le monde, loin derrière Fast & Furious 7 (1,1 milliard) et Fast & Furious 8 (1 milliard), et juste derrière le spin-off Fast & Furious : Hobbs & Shaw et le sixième film.

F&F9 a été pour beaucoup la première preuve que les sorties exclusivement cinéma restaient, à ce jour, un modèle plus viable pour ce type de gigas blockbusters que le direct to Vod/Svod ou bien le Day and Date – et ce malgré les reports et autres restrictions liées à la période pandémique.

 

Fast & Furious 9 : photo, Tyrese Gibson, LudacrisVers l'infini et au-delà du grand n'importe quoi !

 

F&9 a aussi rappelé, une énième fois, l'importance du marché international. À titre de comparaison, le Black Widow de Marvel a atteint les 183 millions de dollars alors que le dernier bolide mené par Vin Diesel n’avait atteint que 173 millions de dollars sur le sol américain. Néanmoins, c’est à l’échelle mondiale que Fast & Furious 9 a mangé le film avec Scarlett Johansson, celui-ci n'ayant pas dépassé les 380 millions de dollars.

Ce joli succès est certainement dû à la généreuse campagne promotionnelle du film qui a mis l’accent sur les plus grandes extravagances débilo-rigolotes du film, à base de VroumVroums dans le ciel ou VroumVroums aimantés qui traversent des bâtiments. De quoi prouver que le cinéma reste, pour le grand public, le rendez-vous du gros spectacle, où le prix du billet doit être justifié par des cascades, des explosions et des fusillades. Et c'est d'autant plus important que F&F9 visait un public plutôt jeune - c'est-à-dire celui qui est revenu le plus vite en salles pendant la pandémie.

Notre critique de Fast & Furious 9

 

5. DETECTIVE CHINATOWN 3

Budget : 117 millions

Box-office : environ 700 millions

 

Detective Chinatown 3 : photoComme des mecs qui ont braqué le box-office chinois

 

Lui aussi inédit en France, Detective Chinatown 3 est une autre bonne nouvelle pour le cinéma chinois en 2021, d'autant que la comédie d'action réalisée par Chen Sicheng est l'un des plus gros budgets de l'industrie locale (derrière The Battle at the Lake Changjin donc). Et le jackpot est historique : c'est le plus gros démarrage au box-office chinois (devant Avengers : Endgame), et le plus gros succès de tous les temps pour un film Rated R qui n'est pas américain.

Là encore, la Chine n'a attendu personne. Detective Chinatown 3 a encaissé dans les 700 millions dans le monde, dont 685 en Chine (sachant que le film est inédit quasiment partout). C'est un chemin logique, non seulement pour une telle superproduction chinoise, mais également pour la série Detective Chinatown, qui devait tout son succès à son pays d'origine - avec quelques miettes de millions dans le reste du monde.

Detective Chinatown 3 coche aussi une autre case important dans l'industrie du cinéma : la franchise. Parfait prototype de buddy movie, comme Le Flic de Beverly Hills ou Bad Boys, Detective Chinatown a cartonné dès le premier film, en 2015, qui suivait un policier renvoyé de l'école, qui fait équipe à Bangkok avec son oncle très reputé. La suite assumait encore plus l'héritage avec le cinéma américain, puisqu'elle a été filmée à New York. Le troisième, lui, se déroule à Tokyo.  Alors que l'industrie du cinéma occidental est plus que jamais obsédée par les franchises, la solidité d'une telle affaire est donc lourde de sens.
 

6. VENOM : Let There Be Carnage

Budget : 110 millions

Box-office : 502 millions

 

 

Venom : Let There Be Carnage, suite du premier film de 2018, n'allait certainement pas pouvoir caresser les 856 millions de son prédécesseur, mais ça ne l'a pas empêché de récolter 502 millions de dollars au box-office mondial. On pourrait croire que ce n'est pas top quand on voit des mastodontes comme Mourir peut attendre (774 millions) et Fast & Furious 9 (721 millions), mais c'est en vérité l'une des opérations les plus lucratives de l'année 2021.

Rappelons que Let There Be Carnage n'a pas eu le droit à une sortie chinoise, et qu'il traînait, dans le sillage du premier film, une critique-presse incendiaire, et une approbation des spectateurs tiède, divisée. Avec en plus la post-pandémie incitant le grand public à limiter ses sorties cinéma aux grand événements. La crainte pour Sony était de constater à ses dépens que ce deuxième volet de Venom n'en serait pas un, et qu'il planterait toute chance de développer un univers étendu autour des antagonistes de Spider-Man.

 

Venom : Let There Be Carnage : photoÇa s'annonçait très moche et terne depuis la promo

 

Les estimations du studio étaient assez basses, aux alentours de 40 millions de dollars récoltés pour son week-end d'ouverture (Mourir peut attendre visait les 90 millions, à côté). Variety misait plutôt sur 60-65 millions, déjouant la manœuvre de Sony de faire exprès de sous-évaluer le film pour qu'il fasse inéluctablement de meilleurs scores que les prévisions, pour ensuite s'en vanter. Finalement, Let There Be Carnage a ouvert à 90 millions de dollars, et a dépassé le cap des 500 millions au terme de son exploitation. Pour un budget à 110 millions, ça vend du rêve.

L'histoire s'est répétée (à l'échelle de notre époque pandémique), avec un gros succès économique, mais un ramassis de flatulences de la part de la presse, et un public divisé (les américains ont globalement apprécié, les européens ont vomi leurs tripes). Il a même dépassé le meilleur film Marvel Studios pur jus (exit No Way Home, donc) de l'année, qui n'était autre que Shang-Chi (432 millions). Un parasitage du bon sens universel, qui encouragera l'univers de Sony à s'étendre avec un Venom 3, un film Morbius pour 2022 et un projet Kraven toujours en développement.

 

7. GODZILLA VS KONG

Budget : 160-200 millions

Box-office : 468 millions

 

 

Godzilla vs. Kong est l'un des semi-rescapés de la pandémie et de la stratégie de Warner Bros. Sorti simultanément au cinéma et sur HBO Max, le blockbuster a ainsi mieux encaissé le choc que ses collègues The Suicide Squad, Mortal Kombat ou encore Reminiscence, qui ont perdu de grosses plumes avec cette double exploitation. Avec près de 470 millions, ce combat des titans s'en est remarquablement bien sorti, surtout comparé aux 386 millions de Godzilla II : Roi des Monstres. C'est même un triomphe avec la donnée piratage dans l'équation. Car même si les 530 millions du Godzilla de 2014 sont loin, Godzilla vs. Kong a été l'un des premiers gros films à doucement ramener le public en salles. Le démarrage au box-office domestique a même été supérieur aux projections.

A défaut d'être aussi glorieux que prévu, les comptes sont a priori bons, Variety estimait que le film devait passer la barre des 330 millions pour être rentable. Deadline parlait d'un profit net d'environ 100 millions sur l'exploitation en salles.

 

Godzilla vs. Kong : photoCombat intérieur entre pulsion d'aller au cinéma et confort du canapé-streaming

 

D'autant que Godzilla vs. Kong a aussi eu une carrière significative sur HBO Max. Warner a bien évidemment paradé sans donner trop de détail, pour parler d'un démarrage record pour HBO Max - lancé seulement 14 mois plus tôt aux Etats-Unis. Samba TV et d'autres ont sorti des estimations depuis, montrant que le film réalisé par Adam Wingard se placerait comme le deuxième plus gros succès de la plate-forme de Warner, avec 3,6 millions de visionnage, juste derrière Mortal Kombat.

Difficile de réellement suivre ces chiffres, mais une chose est sûre : la baston entre Kong et Godzilla a particulièrement intéressé et excité le public, au cinéma et sur HBO Max (et dans le circuit des torrents bien sûr), vu la période. C'est donc une victoire, néanmoins un peu trop modeste puisque la suite de l'univers reste encore à écrire, avec beaucoup de rumeurs mais rien de plus... si ce n'est une série, sur Apple TV+. Et pas sur HBO Max.

8. FREE GUY

Budget : 125 millions

Box-office : plus de 331 millions

 

 

C'est le gros succès inattendu de l'année. Prévu à l'origine pour juillet 2020, repoussé à décembre 2020, puis mai et enfin août 2021, Free Guy aurait pu être un énième accident industriel de la pandémie. D'autant qu'il est né au coeur du rachat de la Fox par Disney, devenant l'un des premiers films que le studio de Mickey a confirmé après l'opération financière.

Mais Free Guy a roulé sur l'été, avec un démarrage largement supérieur aux projections. Et heureusement pour lui : avec un budget énorme de 125 millions, le film réalisé par Shawn Levy se plaçait justement comme un blockbuster, et pas une simple petite comédie. Nul doute que la popularité de Ryan Reynolds post-Deadpool a aidé à booster tout ça.

Free Guy était aussi le premier film que Disney sortait avec sa nouvelle stratégie d'exploitation : une sortie exclusive au cinéma durant 45 jours, avant une disponibilité en SVOD. Après la déception Black Widow, le succès de la comédie à la sauce jeu vidéo a donc été un signal fort pour l'industrie.

 

9. SANS UN BRUIT 2

Budget : 60 millions

Box-office : 297 millions

 

Si Sans un bruit 2 n’a amassé « que » 297 millions de dollars au box-office mondial, il ne démérite pas. Le film de John Krasinski a en effet réussi à multiplier son budget par cinq au box-office. C'est certes moins que le premier Sans un bruit (qui avait presque multiplié son budget par 21 à l’arrivée), mais ça reste un gros succès.

Suite au succès phénoménal du premier, qui avait coûté dans les 17 millions et en encaissé 350 au box-office, le budget de Sans un bruit 2 a sans surprise grimpé, jusqu'à 60 millions de dollars (soit plus de 20 millions de plus que le poids lourd Conjuring : Sous l'emprise du Diable sorti en 2021 aussi). C'est donc tout naturel que le long-métrage ait été moins rentable. Par ailleurs, notons tout de même l’évidence : le film est sorti en période pandémique, et en a subi les conséquences avec plus d’un an de reports (il devait sortir mi-mai 2020, et a débarqué en juin 2021).

 

Sans un bruit 2 : photo, Emily BluntMême pas peur de la pandémie !

 

Sous pression et après avoir lâché 30 millions de dollars en plus côté marketing, la Paramount a réduit au maximum la fenêtre de sortie salle de ce dernier. Sans un bruit 2 est donc sorti sur Paramount+ 45 jours après sa sortie cinéma. Mais en analysant les chiffres, on se rend compte que le thriller horrifique avec Emily Blunt a continué à attirer les gens devant les grands écrans, même après sa sortie en streaming.

En effet, deux semaines après le début de cette diffusion en SVOD, le film d'horreur rapportait encore deux millions de dollars par week-end au box-office domestique. Difficile de savoir ce qu'il en aurait été sans cette diffusion en ligne (qui implique également téléchargement illégal), mais ces scores ont suffi pour faire de cette mécanique des 45 jours de battement une coutume régulière en ces temps pandémiques.

10. Halloween KillS

Budget : 20 millions

Box-office : 131 millions

 

 

Là encore, la présence de ce Halloween Kills dans ce classement est due à sa rentabilité : avec un budget de 20 millions de dollars, le film de David Gordon Green a réussi à tirer 131 millions de dollars au box-office mondial. Notons que cet investissement de 20 millions est assez rare pour la société de production Blumhouse, dont les budgets de films ne dépassent que rarement les 10 millions de dollars.

Mais cette ambition a payé puisque le film a multiplié son budget au box-office par plus de 6, et ce malgré la période pandémique. Cette dernière a forcé le film à repousser sa sortie d’un an, passant ainsi d’octobre 2020 à octobre 2021, tout en donnant la jolie idée à Jason Blum de proposer une sortie simultanée sur la plateforme du studio Universal : Peacock.

 

Halloween Kills : photoMichael Myers qui vient braquer le box-office

 

Cette décision témoigne de la prise de panique des différents exécutifs qui ont tenté de trouver une voix de secours pour éviter le crash complet. Les estimations du box-office du démarrage du film ont été traversées par la même inquiétude puisque les projections les optimistes étaient aux alentours de 40 millions de dollars, là où le premier film avait démarré à 76 millions.

Halloween Kills n’a pas atteint les 255 millions de dollars au box-office de son prédécesseur, mais le dernier massacre en date de Michael Myers a signé un démarrage de presque 50 millions et a gratté jusqu'à 131 millions en tickets vendus sur l'ensemble de son exploitation dans le monde. S'il est difficile d'estimé l'impact qu'a eu la concurrence de Peacock, ainsi que celle du téléchargement illégal qu'elle entraine, les spectateurs se sont tout de même déplacés en assez bon nombre dans les salles pour que le film devienne bien rentable.

 

hors catégorie : Spider-Man : No Way Home

Budget : 200 millions

Box-office : 1,7 milliard (et c'est pas fini)

 

 

Techniquement, il n'est pas qu'un film de 2021, mais sur les quinze derniers jours de l'année, il a absolument explosé tous les scores pour avoir la médaille d'or du box-office. Spider-Man : No Way Home a été le grand événement Marvel-Sony de l'année, avec déjà près d'1,7 milliard de dollars au box-office mondial (et il lui reste encore un peu à gratter).

Une non-surprise absolue, car le film s'est très vite vendu sur un élément accrocheur : la promesse de la réunion des trois sagas cinématographiques Spider-Man en un film, boostant les rumeurs et l'intérêt du public par trois mille. À partir de quasi-rien, la semence était plantée, et les studios n'avaient plus qu'à récolter l'immense pactole qui en découlerait. Toutefois, cela n'a pas empêché le film d'avoir le colossal budget de 200 millions de dollars, hors promo.

 

Spider-Man : No Way Home : photo♫ Money Money Money ♫

 

Colossal pour une production cinématographique se soumettant aux lois de l'univers, du moins. Ici, on parle de Marvel Studios, avec son retour sur investissement tellement énorme que cent millions de dollars équivaut à de l'argent de poche. Et le gros pourboire lui a été donné avec le premier jour d'exploitation américain à 121 millions de dollars, lui permettant de battre Star Wars : Le Réveil de la Force (119 millions), tout en restant en dessous d'Avengers : Endgame (157 millions).

Le 29 décembre 2021, juste avant le nouvel an, il dépasse le cap du milliard, lui permettant de mériter son titre de roquette de 2021. Mais elle ne s'est même pas arrêtée après ça, car les 1,7 milliard sont dorénavant tout proches. No Way Home aura été l'énième signe que les salles de cinéma (et Marvel) arrivent encore à créer de l'événement attractif, et jamais dans la demi-mesure. Les choses devraient continuer d'aller bien pour le Tisseur, avec une nouvelle trilogie Spider-Man annoncée.

 

Tout savoir sur Spider-Man : No Way Home

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commentaires
Geoffrey Crété - Rédaction
01/02/2022 à 13:12

@TerminéatoR.

Et c'est pour ça qu'on encourage tant les débats en commentaire, et qu'on met tant d'énergie à y répondre, en semaine, week-end, soirée ! Si on refusait les critiques, il y aurait un espace commentaire fermé, zéro réponse quand on nous tombe dessus, et ce serait un gain de temps considérable dans la modération et la gestion - mais on a fait un autre choix.

Tout ça me donne envie de redire que derrière ce site, il y a une petite équipe, avec de petites ressources, qui met beaucoup d'énergie, passion et temps, pour faire de son mieux au quotidien. Ce qui n'est pas chose aisée dans l'économie actuelle, avec nos obligations, nos envies, nos ambitions et nos limites.
Comme on le dit et reconnaît très souvent : il y a parfois des erreurs, des oublis, c'est certain, et on fait de notre mieux pour les éviter ou les corriger. Ou les expliquer, quand on considère que ça le mérite. Merci donc à tout le monde pour la vigilance... et la bienveillance, dans les bons jours :)

TerminéatoR.
01/02/2022 à 12:55

Oui en UNE effectivement vous aviez titré une première fois : les 10 PLUS gros succès BO de 2021 , alors que vous aviez traité 10 gros succès (pas forcément les plus importants mais du moins les plus rentables) . Ce qui n’est pas pareil . C’est pour cela qu’à ce moment là j’ai fait la remarque . Mais vous avez modifié votre titre peu de temps après mon commentaire (qui était bien apparu dans un premier temps mais a disparu par la suite) . Pour le reste je suis entièrement d’accord avec vous sur le fait qu’une étude des films les plus rentables pour parler de succès ou non me paraît plus approprié que de faire un classement sur les seules recettes des films au bo us et monde . Ps : j’ai également un commentaire qui a disparu dans l’article qui traite du prochain film de Kevin Costner et où vous parliez de Open Range et qu’il n’avait pas eu les faveurs du public . J’avais démontré le contraire chiffres à l’appui (budget et recettes ) et en prenant en compte le fait que le genre western est un genre qui fonctionne toujours mieux aux usa et que forcément il avait eu un succès bien supérieur aux États Unis plutôt que dans le reste du monde . Bon là encore c’était juste une petite remarque pour remettre les choses en perspective et les rendre plus juste . Rien de bien alarmant hein ne vous inquiétez pas . Comme j’aime votre site , je veux juste participer à le rendre meilleur à mon petit niveau en corrigeant des choses qui me paraissent pas forcément juste . Rien de mal contre vous , bien au contraire MR Crété :D

Geoffrey Crété - Rédaction
01/02/2022 à 10:35

@Terminéator

Ce n'est pas "peut-être", c'est réel, sinon on aurait effacé tous les commentaires déplaisants... au lieu de leur répondre. Un dimanche. Plusieurs fois. En mettant à jour l'article pour réagir, et en le disant.

Vous parlez donc des unes, comme je l'expliquais.
Cette phrase est sinon toujours présente dans le chapô, preuve qu'on n'a rien modifié en cachette pour faire comme si. Parler des plus grands succès ne veut jamais rien dire en soi (on a tous accepté qu'on prenait habituellement le top 10 du BO... alors que la rentabilité devrait rentrer en ligne de compte : le sujet est donc vaste et jamais clair si on veut être rigoureux). On assume la sélection, qu'on justifie, comme je le disais, du début à la fin de l'article. Pourrait-on être toujours plus clair et précis ? Oui, évidemment. D'où les rajouts suite au commentaire plus bas. Mais en l'état tout ça me semble clair, de la sélection à notre sauce (l'idée des "succès intéressants" pour nous, elle est là depuis la publi dans l'intro, ce qui annonce la couleur), à la justification pour chaque film dans les textes.

Terminéator
01/02/2022 à 10:12

Oui bon peut-être que mes commentaires supprimés ne sont pas de votre fait , soit . Mais il n’empêche que vous avez remplacé la phrase : les 10 plus gros succès par 10 gros succès de 2021 . D’où ma mention d’erreur . Ce qui n’est franchement pas la même chose. C’était juste une petite remarque pour que vous corrigiez ;)

Geoffrey Crété - Rédaction
31/01/2022 à 19:50

@Terminéator.

Rien supprimé du tout, en revanche on a (eu) un vrai problème dans les commentaires suites à une sorte "d'attaque" de spam la semaine dernière, qui a duré pendant le week-end. J'en parlais ouvertement sur un autre article.
Un espace de commentaire comme celui-ci (pas besoin de s'inscrire pour commenter, afin d'avoir des échanges simples) va de pair avec quelques soucis côte spams au quotidien.

Je ne sais pas de quelle "erreur" ou autre vous parliez, mais l'article n'a pas été changé aujourd'hui. On a simplement fait tourner les unes, donc modifié les mots comme d'hab quand la grande une passe en petite une. Pour le reste, j'ai déjà largement répondu je crois - les détails au-delà du titre, du chapô, sont là dans l'intro, puis dans chaque texte, sur chaque film, et j'ai rajouté dimanche aprem des mots dans l'intro pour réagir au commentaire plus bas... qui aurait été supprimé direct si on ne supportait pas les remarques hein, soyons logiques.

Terminéator.
31/01/2022 à 19:44

EcranLarge qui supprime mon commentaire qui dénonçait une erreur de la part de la rédaction . Beh alors on assume pas les gars . C’est rien ça arrive à tout le monde hein mdrrrr. En attendant vous avez quand même changé l’intitulé de votre article c’est déjà ça ;D

mothra2000
31/01/2022 à 06:10

je ne vois pas ou est le probléme
ce sont les films les plus rentables et qui ont le plus de succés independamment de leurs qualités ou pas...
il y a eu tellement de flops..d echecs ou de semi echecs..que c est c est positif de voir des films qui attirent encore du public en salles..

Geoffrey Crété - Rédaction
30/01/2022 à 16:51

@Vulfi

Je ne "défends" pas (ce qui met en jeu une forme d'attaque de votre part, et/ou de positionnement sur la défensive et donc, très émotionnel, de mon côté) : j'expliquais et je répondais, en détail.

Vous devez savoir qu'on met beaucoup de temps et d'énergie dans les échanges avec les lecteurs et lectrices, pour prendre en compte les remarques. La preuve : j'ai rajouté quelques mots dans l'intro suite à votre remarque plus tôt, pour éviter tout doute sur l'article au-delà des textes sur chaque film, et je vous réponds un dimanche ;)

Vulfi
30/01/2022 à 16:24

@Dilah

Je ne crois pas être à la recherche de "la petite bête" :'-). Je partage l'avis d'un autre lecteur sur ce que j'estime être une simple maladresse d'un rédacteur. Ce n'est pas la première fois que ça arrive dans un article, ce ne sera pas la dernière et il n'y a ici aucune gravité.

Geoffrey Crété - Rédaction

Je comprends totalement le désir de défendre le travail effectué par l'un de vos collègues ou par vous-même. Libre à vous de tenir compte des retours de vos lecteurs ou pas.

Dilah
30/01/2022 à 16:09

Cet article est très clair si on prend le temps de le lire. Pas d'incompréhension, juste un point de vue, précisé pour chaque film. Faut arrêter de chercher la petite bête

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