Justice League : les 10 meilleurs changements du Snyder Cut

La Rédaction | 19 mai 2021
La Rédaction | 19 mai 2021

Cyborg, Flash, Steppenwolf, et d'autres (bonnes) surprises : retour sur 10 changements bienvenus dans Zack Snyder's Justice League, alias le Snyder Cut.

En novembre 2017, c'était le drame. Justice League sortait en salles, officiellement signé Zack Snyder, mais en réalité repris en main par les producteurs avec l'aide de Joss Whedon. Bilan : un gros ratage (notre critique de la bouse par ici), et un désastre financier.

En mars 2021, c'était la fin d'une longue histoire et le miracle. Après des années d'incertitudes, d'espoirs, de batailles, de rumeurs et de miettes, le Snyder Cut alias Zack Snyder's Justice League arrive, disponible sur plein de plateformes. Quatre heures pour rectifier le tir, rendre justice à la Ligue des justiciers, et aux fans.

Après notre critique sans spoilers du Snyder Cut, place aux spoilers, pour détailler 10 choses qui méritent le coup d'œil, et en font une version bien plus intéressante.

Zack Snyder's Justice League est disponible en achat digital et location depuis le 31 mars en France. Il est également sur OCS depuis le 19 mai 2021

ATTENTION SPOILERS

Et sinon, notre critique SANS SPOILERS en vidéo, c'est juste là.

 

 

L'intro et ces vilaines choses virées

Sans surprise, le Snyder Cut a jeté à la poubelle pas mal de choses dès l'intro. Adieu Superman filmé au téléphone portable par des gamins, adieu Batman qui attire un Parademon avec la peur d'un malfrat : Zack Snyder's Justice League reprend directement à la mort de Superman, lors du climax de Batman v Superman contre Doomsday.

Tout repart de ce moment fatidique, des visages de Lois, Bruce et Diana, et du cri de douleur de Superman qui se propage à travers le monde. De Themyscira jusqu'à Atlantis, ce hurlement résonne, touche plusieurs personnages, et éveille quelques Boîtes-mères. Notamment celle des Amazones, qui s'active pour ouvrir les festivités avec Steppenwolf à l'approche.

Cette longue intro montre que tout a bien démarré avec la fin de Superman, et la disparition du super-gardien de la planète. Une jolie manière de recentrer le récit par rapport à la version cinéma, qui montrait le deuil mondial avec la chanson Everybody Knows, et des images de journaux et figurants dans les rues. Zack Snyder, lui, étire un silence funeste et s'accroche à ses protagonistes. Le monde est ici dépeuplé, avec une mélancolie d'emblée affichée. Et c'est un très beau démarrage pour ce Snyder Cut.

 

photo, Henry CavillFinir sur une note grave

 

Cyborg et son père

Avec Superman, Victor Stone était le personnage central de cette version longue. Entre les déclarations de Ray Fisher et les nombreux éléments révélés jusque là, il était clair que Cyborg avait un rôle plus conséquent à jouer dans Justice League, à l'origine. Et c'est le cas, puisqu'il gagne énormément grâce à une multitude de scènes nouvelles, et notamment de flashbacks. Le match de football américain sous la neige au ralenti, la mort de la mère dans un accident de voiture, et ses talents de petit génie explicités permettent ainsi de mieux dessiner le personnage derrière la machine - même si c'est très simplet et écrit à la truelle. 

Autre nouveauté majeure : l'étendue de ses pouvoirs est assumée. L'homme-machine est capable d'à peu près tout et n'importe quoi dans un monde dominé par la technologie, et une voix explique bien que ce grand pouvoir pourrait le faire basculer du mauvais côté. Une (longue) (et niaise) scène insiste sur la bonté de Victor, lorsqu'il sauve une mère célibataire en détresse, en remplissant son compte en banque. Cette partie souligne en tout cas la puissance de Cyborg, qui est donc bien plus qu'un gros toaster en CGI : c'est un personnage-clé, et pas un figurant de luxe qui pirate les machines derrière Batman, Wonder Woman et les autres.

 

photo, Ray FisherBackstory sponsorisée par CGI

 

Enfin, le rôle de son père Silas, incarné par Joe Morton, est naturellement modifié. Présent en arrière-plan puis éjecté sans sommation dans la version cinéma, il a ici un rôle décisif dans l'intrigue, à la fois pour Victor et pour la Ligue des justiciers.

Son conflit avec son fils est plus développé, avec quelques échanges, regards et situations supplémentaires pour l'installer. L'histoire de Cyborg est celle d'un fils et d'un homme en colère, qui doit accepter un deuil (puis un deuxième) en pleine apocalypse. C'était déjà dans la version cinéma, mais c'est désormais très présent à l'écran, avec toutes les étapes classiques de ce cheminement. Cyborg va donc affronter le sacrifice de son père, et aura droit à un flashback final pour clôturer tout ça, avant un épilogue où il a trouvé la paix. Tout ça est très ordinaire, mais c'est au moins assumé de A à Z.

 

Photo Joe MortonPapa Cyborg

 

Flash un peu réparé

Dans la version Whedon-Warner, nul doute que Flash était l’un des gros points noirs notamment à cause de son humour lourdingue et surtout hors de propos, souvent inutile et proprement gênant, mais aussi parce qu’il avait un rôle mineur, se chargeant uniquement de sauver la petite famille russe dans le climax tout pourri.

Dans ce Snyder Cut, difficile d’affirmer que toutes ses tares ont disparu. Barry Allen est, malheureusement, toujours le sidekick comique de la bande (et Ezra Miller en joue beaucoup) et subit encore des situations un peu débiles (personne n’était prêt pour cette saucisse entre autres). On pourra regretter également que l’arc autour d’Iris West, dont le sauvetage introduit vraiment le super-héros dans cette version, soit totalement abandonnée par la suite (on ne revoit jamais la jeune femme) ou que l'arc autour du père de Barry soit toujours aussi peu dense.

 

photo, Ezra MillerCe coup d'index ne sera pas le grand moment de Flash dans le Snyder Cut

 

Toutefois, malgré cette caractérisation toujours un peu bancale et sursignifiante sur son asociabilité, le super-héros prend une ampleur absolument dingue dans les moments d’action. Outre son introduction en mode Quicksilver dans X-Men : Days of Future Past, ses pouvoirs sont enfin pleinement exploités.

D’abord lors de la résurrection de Superman où sa vitesse lumière montre très brièvement qu’il peut remonter le temps. Mais c’est surtout dans le climax final que Flash a un rôle unique et épique. Alors que l’équipe vient de perdre à cause de la réunion des Boîtes-mères et que l'apocalypse est en cours, il devient véritablement une figure super-héroïque, le sauveur de l’humanité (plus que Superman), en remontant dans le temps et effaçant la victoire de Darkseid sur la Ligue des justiciers.

En quelques minutes et une seule séquence, Zack Snyder déploie la puissance et l’importance cruciale de Flash, tout en créant une des scènes les plus mémorables du film. De quoi laisser planer le doux espoir d’un The Flash futur absolument titanesque et la promesse d’un possible multivers ou d’un récit de voyage dans le temps passionnant.

 

photoUne vision terrifiante et fascinante

 

Steppenwolf

Comme la majorité des personnages de la version cinéma de Justice League, Steppenwolf était totalement raté. Subissant un character design immonde et surtout un développement inexistant, il était le parfait prototype de l’antagoniste insipide.

On était donc en droit d’attendre de la version Snyder une meilleure utilisation de ce fameux Steppenwolf. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nos vœux ont été exaucés puisque c’est l’un des personnages les plus passionnants du Snyder Cut. Son nouveau design a beaucoup fait parler, mais indiscutablement, son armure de pics le rend plus impressionnant et plus inquiétant, et son allure moins humanoïde avec de véritables cornes le rend bien plus étrange. Il a, par ailleurs, droit à quelques nouveaux gadgets assez amusants (avec cette araignée robotique).

 

photoLe design n’est pas fou, mais c'est quand même plus intéressant visuellement

 

De fait, le personnage gagne en ampleur, d’autant plus avec un arc bien mieux travaillé. Ses motivations sont esquissées brièvement certes, mais elle lui donne une profondeur et une identité non négligeable. Son espoir de rédemption ouvre les portes, ici ou là, à quelques émotions et rappelle (en moins bien évidemment) la manière dont Thanos pouvait dissimuler - derrière ses desseins terribles - une jolie dose d'humanité dans Avengers : Infinity War.

Le fait que Steppenwolf ne soit d’ailleurs finalement qu’un sous-fifre de Darkseid, tout en étant une véritable menace à lui seul pour les super-héros, permet d’amplifier la puissance des guerriers d’Apokolips et donc le danger encouru par la Terre. Sa force et sa brutalité sont bien mieux mises en valeur, le climax en est la preuve ultime, et le personnage a le droit à une fin digne de ce nom, au cœur de la scène la plus violente du Snyder Cut. Rien que pour ça, Steppenwolf a beaucoup gagné et nous aussi.

 

photoLes Boîtes-mères, les amours de Steppenwolf

 

Le vol de la TROISIÈME Boîte-mère

Steppenwolf est au cœur de l’intrigue avec ses vols des Boîtes-Mères et si les deux premières, récupérées sur les terres Amazones et les profondeurs d'Atlantis, étaient visibles dans la version cinéma, la troisième était récupérée hors-champ pendant que l’équipe de justicier luttait contre le Superman amnésique. Un gag tellement le moment était ridicule et profondément débile.

Dans ce Snyder Cut, le vol de la troisième Boîte-mère ne fait pas figure de trou dans la narration, mais a bel et bien un impact majeur. Certes, les super-héros oublient totalement de se soucier d’où est la Boîte-mère après qu’elle ait permis la résurrection de Superman. En revanche, quelqu’un essaye de la cacher avant que Steppenwolf ne la récupère : Silas Stone, le père de Victor aka Cyborg.

 

photo"Hereeeeeeeeee's Steppie !"

 

Pendant que les justiciers se battent contre Superman, le père de Cyborg s’empare en effet de la Boîte-mère tombée sur une voiture et retourne dans STAR Labs pour la cacher. Pas de chance, Steppenwolf arrive, ressent la Boîte-mère et retrouve Silas. Ce dernier, dans un geste héroïque, se sacrifie devant son fils Cyborg et les autres super-héros, arrivés entretemps, en tentant de détruire la Boîte-mère qui le fait se désintégrer.

Pas de chance cela ne suffit pas à empêcher la Boîte-mère d’être volée par Steppenwolf, mais le sacrifice de Silas permet à la Boîte d’être surchargée d’énergie et donc d’être repérable par les héros sur un radar. De quoi donner largement plus de consistances à la quête de Steppenwolf, tout en accentuant la lutte endeuillée de Cyborg (après sa mère, il perd ici son père).

Évidemment, ça n’est pas subtil pour un sou, mais la séquence permet de développer un peu plus les conflits intérieurs de Cyborg tout en donnant plus de cohérence au charabia qu’était le vol de cette troisième Boîte-mère dans la version cinoche. Pour une fois qu'une scène supplémentaire a un vrai intérêt, on ne va pas s'en plaindre.

 

photoEt ainsi la troisième Boîte-mère fut volée dignement

 

Le climax

Flash et Steppenwolf ayant gagné en épaisseur, la bataille finale change beaucoup, et pour le mieux. Le climax gagne déjà une dimension dramatique avec Barry qui sauve littéralement le monde grâce à sa super-vitesse.

Tel Superman version Christopher Reeve et Richard Donner, il remonte le temps pour réparer l'irréparable : il n'est pas arrivé à temps pour aider Cyborg à séparer les Boîtes-mères, Darkseid a gagné, la Ligue des justiciers a été atomisée. Flash tente donc le tout pour le tout, force la cicatrisation rapide de sa blessure, et fonce à toute allure vers les Boîtes-mères. Le néant reprend alors forme sous ses pieds, tandis qu'il réécrit l'histoire, et sauve finalement tout le monde. Personne n'en reparlera, mais ce n’est pas rien.

Visuellement, l'idée est très excitante, et la musique de Junkie XL souligne l'héroïsme de Flash. D'un point de vue dramaturgique, cette situation périlleuse et ce potentiel sacrifice apportent une nouvelle dimension bienvenue. On passe d'un simple climax à un super-climax en termes d'enjeux. Car la victoire des héros s'est jouée à quelques secondes, preuve que Darkseid est un ennemi de taille pour la Ligue. Pendant un instant, il y a le sentiment que oui, tout pourrait presque être perdu.

 

photoFlash info : je sers à quelque chose
 

Steppenwolf est de son côté (re)devenu un ennemi digne de ce nom. Au lieu d'être bouffé par ses Parademons parce qu'il vient de découvrir la peur (rires), il est vaincu par les héros, unis et synchronisés pour l'abattre. Aquaman l'embroche, Superman lui fout une grosse baffe, et Wonder Woman l'achève et le décapite. La tête est envoyée dans le portail par lequel Darkseid regardait tout ça, et le temps d'un plan affreux, mais utile, le grand méchant et les grands gentils se fixent à travers le temps et l'espace.

C'est simple, un peu laid niveau CGI (on en parlera dans un autre dossier), mais tout ça apporte une satisfaction nécessaire à cette baston. La Ligue des justiciers a trouvé un équilibre, l'ampleur de leurs pouvoirs (notamment Superman et Flash) a été indispensable, Steppenwolf a perdu son costume et sa corne pour marquer le coup, Darkseid a assisté à la scène, et la mission a été remplie côté spectacle.

 

photoBeau comme un épisode de Charmed

 

Zack Snyder EN roue libre

Vous ressentez une gêne, un malaise, une crispation face au style de Zack Snyder dans 300, Watchmen et Man of Steel ? Probable que ce Snyder Cut vous offre quelques fous rires nerveux. Parce que Zack Snyder's Justice League est un feu d'artifices pour le cinéaste, qui a un terrain de jeu inédit pour déployer ses tics de mise en scène.

Ralentis, musiques, couleurs, effets numériques : tout est au service de l'iconisation extrême des héros. L'image souligne à outrance les coups, les visages, les regards, les costumes, et les postures des personnages, quitte à surdécouper les mouvements et affrontements. De 300 jusqu'à Batman v Superman, Zack Snyder a toujours cherché à recréer au cinéma la magie des cases des comics. Le Snyder Cut est incontestablement l'une des démonstrations les plus spectaculaires de ce fantasme.

Il va sans dire que ce film de 4 heures n'est pas celui de la sobriété, de la mesure, et donc de la réconciliation pour ceux et celles qui ne digèrent pas la mise en scène de Zack Snyder. Mais difficile de ne pas voir dans ce geste un bouquet final pour le réalisateur, qui sort l'artillerie lourde pour pousser tous les curseurs au maximum, voire expérimenter (notamment dans le face-à-face entre Batman et Joker, entre très gros plans et flou assumé).

Selon la sensibilité, ce sera un fantasme ou une ignominie. Mais c'est tellement tiré au maximum, qu'il y a là quelque chose de remarquable.

 

photo, Henry CavillSe raser sur Krypton

L'ALLURE DE Martian Manhunter

C'est peut-être un détail vu le rôle mineur de J'onn J'onzz, mais c'est un petit plaisir pour les fans de comics et de la série animée La Ligue des justiciers. Teasé, révélé, confirmé par Zack Snyder et l'acteur Harry Lennix, le super-héros a droit à deux scènes. Et la première était connue puisque le cinéaste l'avait dévoilée : Martian Manhunter prend l'apparence de Martha pour parler à Lois, et lui redonner l'envie de vivre.

La deuxième fait office de scène post-générique, casée à la fin d'un épilogue qui a déjà des allures de scène post-générique. J'onn J'onzz va voir Batman au petit matin, dans sa grande maison sur le lac. Bruce n'est pas plus surpris que ça face à cet alien, qui lui explique que Darkseid n'en a pas fini avec eux, que l'équation Anti-Vie est sur Terre et qu'ils doivent la trouver. Une guerre arrive, et il les aidera.

 

photoSouvenirs...

 

Vu l'étendue des pouvoirs de Martian Manhunter (il vole, il tape fort et vite, il peut devenir invisible, a une vision qui dépasse l'entendement, il est télépathe...), sa présence ouvrait de grandes perspectives pour les suites, côté cosmique. J'onn J'onzz est non seulement un super-héros surpuissant, mais c'est également une figure tragique vue ses origines.

Enfin, il y a  le design du héros. Martian Manhunter n'est pas le personnage le plus simple à adapter vu son allure totalement alien, sa peau verte et son costume, mais le résultat est une bonne surprise. C'est d'autant plus appréciable que le film déborde d'effets, parfois pas très fins (la bataille contre les Amazones, le flashback avec Darkseid, le portail entre les dimensions dans le climax). Mais Zack Snyder habille son Martian Manhunter dans l'obscurité ou la lumière du soleil, pour entretenir son aura. De quoi donner encore plus envie de le revoir, un jour, quelque part....

 

photoSeul sur Mars, pas seul sur Terre

 

Les fantasmes de trilogie

Plus personne ne se risquera à dire qu'il n'y aura jamais de suite ou continuation de ce Zack Snyder's Justice League, vu que son existence même prouve qu'on devrait tous la fermer. Ce qui est certain, c'est que ces 4 heures confirment pour la 47e fois que Zack Snyder avait de grandes ambitions pour sa trilogie Justice League.

Le projet était à l'origine pensé en deux parties, avant d'être réduit à un seul film ouvrant la porte à des suites. Depuis, l'ambition d'une trilogie a plusieurs fois été explicitée et teasée, avec beaucoup d'éléments : l'équation Anti-Vie, Darkseid qui dévaste la Terre, la mort de Lois, Superman qui passe du côté obscur, Flash qui voyage dans le temps, et Green Lantern Corps à la rescousse. Tout ça est plus ou moins confirmé dans le Snyder Cut, avec en plus Martian Manhunter qui rejoint la Ligue des justiciers, et Ray Palmer alias le super-héros Atom dans le coin.

 

photoJe n’ai jamais aimé Batman

 

Plusieurs visions cauchemardesques ponctuent le film pour ouvrir ces horizons apocalyptiques. Au moment de ressusciter Superman, Cyborg aperçoit un futur terrible, où Wonder Woman et Aquaman sont morts, et où un Superman pas très gentil plane au-dessus des ruines du Hall de Justice (le célèbre QG de la bande), avec quelques cadavres et le masque de Batman dans la main.

Et bien sûr, l'épilogue explore plus le Knightmare, ce futur sombre vu dans Batman v Superman. Le Snyder Cut révèle ainsi que Bruce n'est pas le seul survivant de ce chaos, puisqu'il traîne avec Cyborg (dont la ferraille souffre un peu au soleil peut-être), Flash (dans une combinaison plus lourde), Deathstroke (qui n'a pas oublié d'aller chez le coiffeur), Mera (très énervée d'avoir perdu Arthur)... et le Joker. Le sentiment de désespoir est là face à ce groupe inattendu, qui n'a pas grand espoir de survie. D'autant que Superman les retrouve - étonnant, ils discutaient à découvert depuis 5 minutes.

 

photoJ'ai jamais aimé Superman

 

Tout ça laisse donc avec beaucoup de questions. D'un côté, un présent où les héros ont survécu de justesse grâce à Flash, tandis que Darkseid prépare sa revanche avec son armée, et que Martian Manhunter rejoint la Ligue des justiciers pour la guerre à venir. De l'autre, un futur terrible, où Superman est du côté de Darkseid, où Wonder Woman et Aquaman sont morts, et où Batman mène un groupe de survivants plus très héroïques. Entre les deux ? Beaucoup d'événements possibles, notamment la mort de Lois et le voyage dans le temps de Flash. Et potentiellement deux films, qui devaient plonger dans cette ère du désespoir particulièrement excitante.

Fantasme ultime ? Frustration ultime ? Teasing de la mort qui tue avant un Zack Snyder's Justice League - Partie 2 sur HBO Max ? C'est ça aussi, le cadeau (empoisonné) du Snyder Cut.

 

photoJ'ai jamais aimé les poissons

 

C'EST UN cas d'école INCROYABLE

Regarder ces 4 heures du Snyder Cut, c'est aussi réaliser à quel point l'existence même de ce film est extraordinaire. Si pas grand monde n'y croyait à l'origine, c'est parce que ça n'avait en théorie aucun sens de rouvrir le dossier.

Warner Bros. qui assume le chaos de la version cinéma ? Qui rétropédale et crée la jurisprudence face aux fans ? Qui rallonge le budget ? Qui rajoute une couche de complexité à un univers étendu déjà pas simple à décrypter ? Ça semblait fou. Comme un film Joker avec Joaquin Phoenix, Robert De Niro et le réalisateur de Very Bad Trip, qui décroche un Oscar.

Tout ça a pu exister en grande partie grâce à une révolution nommée SVoD. La guerre du streaming a poussé les studios à se placer face à Netflix, et à surcharger la mule avec des projets dans tous les sens. Pour Warner Bros., c'était une occasion parfaite : réparer une erreur, attirer des abonnés sur HBO Max, occuper le terrain vu le désert des salles de cinéma, et calmer les fans (ce qui n'est plus un luxe, comme l'a prouvé Sonic le film).

C'est aussi grâce à HBO Max que Zack a pu rendre une version de 4 heures, d'ordinaire plutôt réservée aux éditions DVD et Blu-ray.

 

photoLe PDG de Warner réfléchissant à Justice League 2

 

Justice League n'est pas le premier blockbuster à avoir droit à une deuxième vie. Pas besoin d'aller bien loin, puisque Superman II est passé par un enfer similaire, chez Warner, en 1979 : le réalisateur Richard Donner a été viré par le studio pendant le tournage, et remplacé par Richard Lester au cours d'une production pharaonique (Superman et Superman II ont été tournés ensemble). Il y a eu les mêmes problèmes de reshoots, de réécritures, de conflits et de bricolage. Le tournage s'était tellement étiré que des problèmes de raccord sur la coiffure et l'allure des acteurs étaient visibles, comme la perruque de Kate Mara sur Les 4 Fantastiques, autre cas d'école super-apocalyptique.

Lourdement remonté, avec des scènes rajoutées, le Richard Donner Cut a finalement vu le jour... environ 25 ans après. C'est aussi pour ça que le Snyder Cut est un cas d'école, puisqu'il a été concrétisé en moins de 4 ans.

D'un point de vue purement business, Zack Snyder's Justice League est donc fascinant, et trouvera sa place dans les livres d'histoire hollywoodienne. Reste à savoir si c'était un miracle, ou si la foudre pourra retomber au même endroit, un jour.

Vous avez vu le Snyder Cut et vous voulez notre critique avec spoilers, en vidéo, où on reparle de Superman, Joker et compagnie ? C'est par ici.

Tout savoir sur Zack Snyder's Justice League

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commentaires
pere colateur
19/05/2021 à 20:11

Que de critiques pointues ou d'avis "intellotechnicopertinents" envers un film pour mouflets con comme la lune.. Ils s'en foutent les kids de toutes ces appréciations a la gomme , ils kifferont a donf et se prendront quand même pour superman , Pétoman ou un autre.. .On parle quand même pas de Citizen kane non plus. ça me fais rire.

Walter Kovacs
22/03/2021 à 15:53

"Plus personne ne se risquera à dire qu'il n'y aura jamais de suite ou continuation de ce Zack Snyder's Justice League, vu que son existence même prouve qu'on devrait tous la fermer."

Qu'est-ce que ça fait du bien de lire des trucs intelligents de temps en temps! :-P

Xav
20/03/2021 à 19:37

Moi le format 4/3 ça me gêne vraiment, retour en 1980... Du coup pas envie de me taper 4 heures dans cette version. On mélange pas le vintage avec le moderne, visuellement ça marche pas. En plus il le sort en 4k dans 1 mois ?! Heu... 30 balles pour du 4/3... Et pourquoi pas en VHS plutôt ? Hum ?

Kyle Reese
20/03/2021 à 16:08

Marrant le format ne m'a déragé que pendant les toutes premières minutes, ensuite je n'y pensais plus vraiment me disant au contraire que finalement quand on sait composer et cadrer de superbe plan comme Snyder ça passe quelque soit le format. J'ai trouvé la scène d'intro superbe, une très belle et grande idée que ce cris de douleur qui dur et se répand comme une nouvelle de malheur à travers toute la planète. Mémorable.
Le rapport Silas/Cyborg est intéressant, un peu lourd qd même et je n'ai pas ressentis la colère de Norton, on ne comprend pas pourquoi il ne s’intéresse pas à son fils ou pourquoi il lui en veut. Mais j'aime bien Norton et puis gros clin d’œil à son perso de T2. Flash, que je n'aimais pas trop dans la BA, je l'ai en fait beaucoup aimé, il est rafraichissant, humain fonceur malgré ses doutes, je trouve que ça change. Bon ok la saucisse, là c'est WTF ça casse le joli moment d'émotion. Dommage.
SteppenWolf et son armure (que j'ai tout de suite apprécié dés teasé par Snyder), excellent.
On sent sa puissance et détermination, et j'aime le coté reptilien qui s'éloigne du coté humanoïde. Martian MH, je ne connaissais pas. Bon c'est juste une surprise, coucou me voilà, dommage qu'il n'est pas été plus utilisé. Le climax, top, un travail d'équipe, à la X-men quoi.
Bien fait pour ça gueule ! lol.
Alors oui sinon, c'est du 200% Snyder, j'adore les plan iconiques, les cadrages qui tuent, les effets partout. C'est sa pâte, il sait les utiliser avec style même si c'est parfois très chargé mais ça ressemble beaucoup à du comics book très léché quoi, voir des planches graphiques.
Pas le meilleur film de Snyder, ni des DCU, ni des supers mais plus qu'un simple bon film, un sacré film qu'il faut peut être revoir à tête reposé en plusieurs fois pour bien le digéré ... ou pas.

Birdy en noir
20/03/2021 à 09:47

@ Mus : une note ne remplacera jamais le plaisir que tu as pu prendre devant un film. On est pas nombreux, apparemment, mais on a aimé. Et je suis très curieux de lire les avis sur ce film dans quelques années, quand la hype toute pourrie contre un réal décrié sera retombée.
Son style très clip mixée à de l'imagerie pub ne plait pas beaucoup, j'avoue ne pas toujours accrocher. Mais il y a un vrai auteur derrière, avec des thèmes qui transpirent de ses arcs narratifs, de ses persos, et de sa mise en scène. Mais y a bien ici des gugusses pour trouver Kubrick, Malick, ou Tsui Hark chiants et surfaits, Spielberg et Scorsese dépassés, et qui pensent avec 10 ans à tout casser de cinoche dans les pates, alors...

Birdy en noir
20/03/2021 à 09:42

@ Robin : décidément, on sera jamais d'accord sur rien... t'arrives même à utiliser tes gouts pour justifier ta rage contre Fischer dans un dossier parallèle. Waow. C'est à l'air très compliqué dans ta tête.

RobinDesBois
19/03/2021 à 21:23

Je trouve la nouvelle intro basée sur le cri de Superman très laborieuse. Je trouvais celle de la version ciné moyenne (ça ressemble à celle de l'animé Justice League - Guerre en moins bien).

"On pourra regretter également que l’arc autour d’Iris West, dont le sauvetage introduit vraiment le super-héros dans cette version, soit totalement abandonnée par la suite (on ne revoit jamais la jeune femme)"

Et dire que Fisher a accusé Whedon de racisme pour avoir évacué ce personnage alors qu'on est proche de la figuration.

Je trouve le Flash du Snyder's cut encore plus lourd que celui de la version ciné. Whedon gère mieux la légèreté dans la Snyder's cut c'est insupportable.

Très déçu par ce Snyder's cut qui n'est pas moins pire que la version ciné à mon sens et qui j'en suis persuadé n'aurait pas fonctionné auprès du public si le film était directement sorti avec ce montage au ciné. Et je précise que j'adore la director's cut de BvS.

Champi79
19/03/2021 à 17:57

Moi dsl c pas la justice League non plus et même la première scène est raté car Batman n'avait même pas de fusil a la fin de Batman vs Superman et puis les perso le suit pas les comics depuis quand Grayson est mort et puis même Steppenwolf ne ressemble pas au comics et puis cyborgs c pas possible comment il marche il a tout affachi même Robocop serait mieux fait et le cgi il est dégueulasse

Mus1200
19/03/2021 à 16:18

Salut tout le monde,
Quel régale ce film. ZS a prouvé qu'il connaissait son sujet. 4h passé comme 1.30h avec une cohérence rare pour un film de super zéro.

Je ne comprend pas les 6/10, pas mal et autre note juste passable.

Ce film est la preuve qu'il existe encore des possibilités de réaliser de bonnes oeuvres sur un sujet trop marvelisé.

ZS a intégré tout ce qu'il avait dans le coeur et ça se ressent vachement je trouve.

Mon seul Hic concerne le traitement "neuneu" de Flash mais le reste Génial.

Ceux qui n'ont pas vu le film, allez y les yeux fermés !!!

GTB
19/03/2021 à 13:32

@Barry> Il lui a pris qu'il voulait penser ses cadrages autrement. Tout comme Wes Anderson pour The Grand Budapest Hotel, ou plus récemment Eggers pour The Lighthouse.

J'avoue avoir du mal à comprendre en quoi ça dérange tellement les gens. Tous les tableaux n'ont pas le même format, en fonction que ce qu'on souhaite rendre on choisit le plus adapté. Et puis pour rappel, l'Imax a un ratio assez proche de celui-là (c'est d'ailleurs pour ça que Snyder souhaitait une diffusion dans les salles Imax).

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