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Ready Player One : un écho surmultiplié du légendaire Jurassic Park de Steven Spielberg ?

Par Simon Riaux
29 mars 2018
MAJ : 24 mai 2024
18 commentaires

Un lieu fantasmatique. Des créatures de rêve. Une révolte aventureuse… Et si Ready Player One était le Jurassic Park de notre temps ?

Affiche imax

Ready Player One est sur les écrans, après des semaines d’intense promotion. Alors que Steven Spielberg signe ce blockbuster que nous avons particulièrement apprécié, il se lance un défi un peu particulier, qui n’est pas sans rappeler un autre de ses immenses succès.

En 1993, Jurassic Park réjouissait des millions d’enfants, fascinés par le spectacle grandiose de dinosaures évoluant en liberté, laissait bouche bée autant d’adultes scotchés par la performance technique, et dopait la révolution numérique qui couvait alors à Hollywood.

Et à bien des égards, Ready Player One se pose en successeur immédiat, en écho surmultiplié des ambitions et défis de Jurassic Park.

 

PhotoQuand la culture pop sort de son enclos 

 

OASIS PARK

Le délire de John Hammond et le bac à sable virtuel de Halliday partagent bien des points communs. L’un comme l’autre donnent vie à un fantasme technologique aujourd’hui balbutiant : les applications des manipulations génétiques d’un côté, les possibilités de la réalité virtuelle de l’autre.

Tous deux incarnent ces concepts au sein d’un espace ludique, le parc Jurassic pour l’un et l’OASIS pour l’autre. Ces structures sont peuplées de fantasmes sur pattes (dinosaures iconiques et personnages emblématiques de la culture populaire), qui seront amenés à se révolter contre la superstructure qui les gère.

 

fin alternativUn lieu de villégiature en révolte

 

Ces deux lieux sont autant de laboratoires où s’affrontent l’émerveillement le plus total et une menace existentielle fondamentale. Les héros de Jurassic Park sont pris en étau entre formidables dinosaures herbivores majestueux et théropodes carnivores affamés, tandis que les usagers de l’OASIS naviguent entre leurs fantasmes dérivatifs et les corporations désireuses de convertir leur nostalgie en ressources capitalistiques. Deux arènes où se percutent idéalisme et tentation marchande, ténèbres et lumières.

 

DINO RIDERS

Un quart de siècle après Jurassic ParkReady Player One se penche sur un condensé d’imaginaire. Si les mômes de 1993 rêvaient tous en cœur de lézards géants s’entredévorant à flanc de volcan, leurs descendants se tapent la cloche manette en main, se flinguent sur Overwatch avant de chasser les Easter Eggs de Stranger Things.

C’est donc tout naturellement que le maître se penche sur d’autres colosses préhistoriques, à savoir les héros de la culture populaire, de Ray Harryhausen aux FPS en ligne. Mais c’est bien un investissement similaire de l’imagination et de sa reprise de pouvoir qui se joue ici, ce qu’indique en creux le seul hommage rendu à la carrière de Steven Spielberg au sein de l’OASIS, à savoir un T-Rex spectaculaire.

 

Photo L’OASIS a les dents longues

 

En témoigne la deuxième épreuve vécue par les protagonistes de Ready Player One, en forme de révérence cinéphile ultime, où un classique du Septième Art va sous les yeux du public prendre vie et littéralement se révolter, mettre à l’épreuve les personnages. Le metteur en scène retrouve alors la posture du Parc à dinos, collant aux basques non pas des spécialistes, mais aux jeunes, aux ados, aux néophytes, les invitant à un grand huit furieux.

 

ORGIE TECHNOÏDE

C’est là peut-être où se joue, plus qu’une connexion, une folle ambition. Avec ses dinos numériques, Jurassic Park a presque instantanément fait disparaître des décennies de tradition artisanale en matière d’effets spéciaux, renouvelé l’imaginaire hollywoodien et révélé au médium cinéma un tout nouveau champ de possibles.

Ready Player One ne substitue pas un nouvel artefact technologique aux images de synthèse, mais entend pousser l’interaction entre prises de vue réelles et créations numériques plus loin que jamais, tout en proposant une nouvelle étape dans le domaine de la motion capture.

 

PhotoVrai fantôme ou faux avatars ? Qui est vrai, qui est faux ?

 

Au-delà du challenge technique qui anime probablement Spielberg, peut-être désireux de mettre un chouia à l’amende des accomplissements de la trempe de Mad Max : Fury Road ou Avatar, tout en poussant plus loin les miracles de son méconnu Tintin, se joue bel et bien un possible renouveau technologique.

À l’heure où la réalité virtuelle frappe à nos portes, alors que la SVOD transforme le rapport à la fiction à toute vitesse et que Hollywood envisage sans complexe de transformer des pans entiers de culture en hochets désincarnés, plutôt que d’opposer réalité et imaginaire, le cinéaste se propose de les marier pour aboutir à quelque chose de neuf et d’incroyablement stimulant.

 

Photo Tye SheridanLe devenir écran de l’Occident ?

 

Impossible de dire aujourd’hui si Ready Player One aura le même retentissement que Jurassic Park. Mais alors que la presse internationale, si elle n’attaque pas frontalement le film, se montre gentiment mesurée, et qu’une partie du public envisage d’abord l’œuvre comme un catalogue mélancolique, on se dit que comme en 1993, se joue peut-être une révolution en sourdine.

En effet, lorsque les dinosaures de Spielberg envahirent les écrans, quasiment personne n’y voyait autre chose qu’un délire de gosses dopés aux effets spéciaux, tandis que le public, lui, identifia immédiatement le changement de paradigme qui lui était proposé. La foudre retombera-t-elle au même endroit ?

 

Affiche imax

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Buckaroo Banzai

Pour ma part ça a été un film plutôt agréable que j’ai été content de voir pour ce qu’il est : un divertissement qui tente d’expliquer la nostalgie d’une époque vue par le regard d’aujourd’hui.
Comme on a eu des histoires qui nous parlaient des sixties, qu’on a pas connu mais qu’on a apprécié quand même.
Je n’en ferais pas un film culte (même si pour mon plus grand plaisir on y évoque Buckaroo Banzai) mais je le classerais comme film intelligent et lucide, qui mérite une autre lecture.
Sinon l’hommage à Shining restera une de mes scènes préférées.

rrrr

« ordinaire »
Rien que le plan séquence de la 1er incursion dans l’Oasis atteint des sommets jamais atteints par Avatar ou Gravity

Paehon

Alors corleone toujours aussi mesuré hein 🙂
Pour ma part RDV manqué aussi même si la virtuosité de notre génie de réalisateur y est, l’ensemble reste assez bancal et ordinaire pour qu’on parle d’une révolution technique ou artistique au niveau d’un Jurassic Park ou d’un Avatar.

the riddler

Je M attendais à un choc. J ai eu un film agréable. J ai aimé. C’est sans conteste. Mais j’en espérais tellement plus. Quelque chose de plus profond. De plus meta et de plus philosophique. Peur être de plus sombre aussi. Le danger nest pas palpable. Je n ai pas ressenti de réels enjeux, ni de véritables réflexion. Il y avait pourtant matière mais c’est survolé. Techniquement impeccable. La caméra est virtuose et certaines idées de mise en scène sont incroyables. Mais il manque quelque chose. Parfaitement emballé mais incomplet sur la mise en abîme

Théo

Le hic, à mon sens, c’est tout bêtement que le livre de JP était déjà franchement super. Spielberg l’a adapté à sa sauce mais en a gardé l’essence. Pour Rio, le matériau de base est selon moi vraiment pas terrible. Le film est heureusement déjà beaucoup plus intelligent. Mais pas du niveau de la réflection de Crichton. Après, j’avoue en avoir tant attendu que j’avais 80% de chances d’être déçus. J’attendais sûrement un cousin de AI. C’est malheureusement raté, et en tant que fanatique de Spielberg, je suis un peu amer

Gage

Si la « révolution » de tonton Spielby est de tout simplement surfer sur la vague « Stranger Things », cela me paraît un peu limité de sa part.

Peter

les goûts et les couleurs ne se discutent pas, certains cracheront leurs venins inutilement sur un film qu’ils n’ont pas aimé ou qu’ils considèrent comme une hérésie, ou tout simplement qu’ils ne l’ont pas vus mais qu’ils aiment critiquer… comparer ce film aux succès de Jurassic est une autre paire de manche dirons-nous, attendons de voir le résultat des comptes, sinon il a l’air pas mal.

Peter

Genre Matrix pourquoi pas, il me plaît celui-là, mélange aussi Luc besson.

Dirty Harry

Plutôt d’accord avec l’article : j’avais peur d’un film « putageek » mais le fond du film qui mêle adroitement les codes du jeu vidéo avec un récit initiatique conduisant les personnages à ne pas s’enfermer dans le virtuel, et l’importance du réel en fait paradoxalement la meilleure adaptation de jeu vidéo. La scène de Course-Poursuite du début est un des meilleurs morceaux spectaculaire du film (oui Spielberg reste le patron pour les scènes d’action rien à dire, même les détracteurs doivent baisser la tête devant cette réussite) mais je pense surtout à l’utilisation brillante de revisitation d’un classique lors de la 2e épreuve : pas hommage ni clin d’oeil lourdingue, on pénètre dedans comme un film dans le film. Mais la vraie réussite sont les personnages : réellement attachants, une bande de gamins Amblin réussie, chapeau pour le méchant, incarnation vorace de l’industrie du divertissement d’aujourd’hui. Le meilleur film des années 80 est juste sorti aujourd’hui !

Simon Riaux

@Theo

Je suis d’accord concernant le scénario de JP, mais il est bon de se rappeler que pendant des années, il a été moqué et considéré comme lourdingue, voire bâclé.

Quant à celui de Ready Player One, qui n’est pas exempt de défaut, vu la précision et la violence avec laquelle il dépeint Hollywood, on peut difficilement écrire qu’il n’est pas d’actualité.