Ahsoka : on a vu les premiers épisodes de la série Star Wars, et c'est... compliqué
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22 août 2023
- MAJ : 22/08/2023 18:31
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22 août 2023
- MAJ : 22/08/2023 18:31
Ahsoka, la nouvelle série Star Wars sur Disney+, débarque avec ses deux premiers épisodes. Et on est tiraillé entre les deux côtés de la Force.
Quand on y regarde de près, la création du personnage d’Ahsoka Tano est le plus beau miracle de Star Wars depuis la fin de la prélogie, alors que tous les signaux étaient du même rouge sang qu’un sabre-laser Sith. Lors de la sortie du long-métrage The Clone Wars en 2009, les fans n’ont pas vu d’un bon œil le fait de confier à Anakin une apprentie Jedi dans l’interstice entre L’Attaque des clones et La Revanche des Sith.
La sensation d’un texte apocryphe imposé au chausse-pied s’accompagnait d’un contresens par rapport à la place du futur Dark Vador dans l’Ordre qu’il allait rejeter.
Et pourtant, la série animée qui lui a succédé a fait d’Ahsoka sa véritable star, au point de lui offrir l’une des plus belles trajectoires possible au fil des saisons. D’adolescente aussi impétueuse que son maître, la jeune Jedi est devenue une guerrière affirmée, mais aussi une femme brisée par la trahison à son égard des Jedi et de la République.
Nul doute que cette réussite, sublimée par l’ultime saison de The Clone Wars et son final dévastateur, ont aidé à introniser Dave Filoni comme l’héritier majeur de George Lucas. Pour certains, l’apprenti a même dépassé le maître, au point où l’ancien directeur de l’animation est désormais au centre de toutes les séries Disney+, à commencer par The Mandalorian. Une occasion rêvée de ramener sur le devant de la scène ses créations en image de synthèse, dont la fameuse Jedi, à laquelle Rosario Dawson prête ses traits.
Toujours l'un des meilleurs persos de Star Wars
Thrawn will return (mais pas tout de suite)
L’arrivée d’un spin-off sur Ahsoka sonne donc comme la consécration du personnage, bien au-delà de sa niche geek originelle. Pour autant, on peut s’interroger sur la prise de risques que cela représente, surtout après les chiffres plus ou moins décevants des séries Star Wars sur Disney+, entre le bide injustifié (mais prévisible) d’Andor et la redescente de The Mandalorian avec sa saison 3. Ahsoka est loin de la simple pastille pour contenter les fans, et amorce le futur de la saga, entre le retour des personnages de Star Wars : Rebels (dont l’ex-apprentie d’Ahsoka, Sabine Wren) et la promesse d’une menace épique, manifestée par le Grand Amiral Thrawn, l’un des personnages les plus adulés de l’univers étendu.
Quand on sait que Dave Filoni est censé conclure ce pan de mythologie par un long-métrage qui regroupera les héros des séries Disney+, la Jedi aux deux sabres blancs se retrouve avec une sacrée responsabilité. En même temps, cette ambition devrait éviter à Ahsoka d’être un énième spin-off tiédasse et creux des grandes franchises Disney (Secret Invasion chez Marvel, Le Livre de Boba Fett chez Star Wars...).
"Je n'ai besoin de personne en landspeeder"
En tout cas, on croise les doigts, puisque les deux premiers épisodes d’Ahsoka (sur les huit au total) nous tiraillent un peu entre les deux extrémités de la Force. Dès son générique défilant remanié en lettres rouges, et son introduction savamment composée pour présenter les Jedis déchus Baylan Skoll (Ray Stevenson) et Shin Hati (Ivanna Sakhno), la série impressionne pour la qualité de sa production et de sa direction artistique. Contrairement à la honte stylistique des récentes séries Marvel, Ahsoka a de la gueule, et ce en grande partie grâce aux acquis techniques de Dave Filoni (qui réalise le pilote).
Entre les décors en studio et l’emploi plus habile qu’à l’accoutumée du StageCraft, le cinéaste et showrunner prend le temps d’incarner les espaces du monde de Star Wars, comme s’il était plus que jamais content de transposer certains lieux de l’animation à la prise de vues réelles. On en veut pour preuve le plaisir qu’il a à filmer l’horizon étourdissant de cette autoroute sur la planète Lothal, ou les ruines d'une civilisation déchue.
Pour une fois, le ton délavé trop typique des blockbusters du genre offre à l’ensemble une poésie bienvenue, en accord avec son héroïne désabusée et méfiante. Ahsoka a connu la chute pure et simple de son monde, et le moindre indice sur un retour potentiel du Mal l’amène dans un combat que d’autres réfutent, surtout après la défaite de l’Empire. Le ton enjoué que supposerait cette période de la chronologie de Star Wars se retrouve parasité par ce hors-champ inévitable, qui se rapproche de plus en plus des ciels sans nuages que se plaisent à capter les épisodes.
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L'Ascension ou la chute d'Ahsoka ?
En bref, Ahsoka rassure dans un premier temps, y compris pour ce qui est du passage de ses personnages principaux de l’animation au live-action. Rosario Dawnson avait déjà fait ses preuves dans The Mandalorian, mais Mary Elizabeth Winstead et Natasha Liu Bordizzo n’ont besoin que de quelques minutes pour s’imposer dans la peau de Hera Syndulla et de Sabine. Même le compositeur Kevin Kiner, souvent contraint de recopier le style de John Williams sur Clone Wars et Rebels, s’amuse ici avec des expérimentations musicales, entre un style tribal bienvenu et un morceau de rock de l’espace parfaitement adapté à la scène concernée.
Néanmoins, la compétence technique et les facilités de ses créateurs n’empêchent pas Ahsoka d’être une petite déception au démarrage. On pouvait le voir venir, étant donné que Disney+ a rendu disponible les deux premiers épisodes d’une traite. Depuis Obi-Wan Kenobi, Andor ou même Les Anneaux de pouvoir du côté d’Amazon Prime, la technique commence à confirmer les craintes des plateformes face au manque d’attrait du pilote seul.
Au même titre que les séries pré-citées, le premier acte s’avère inutilement laborieux. Si on passera sur la lassitude que provoquent les projets Star Wars dans leurs éternelles quêtes de cartes spatiales (cette fois pour retrouver Thrawn), la nécessité de réinstaller un statu quo après les événements de Rebels fait grandement traîner l’ensemble.
Mary Elizabeth Winstead, une belle idée de casting
Le problème était déjà discernable sur d’autres propositions du même type (à commencer par Obi-Wan), mais Ahsoka est piégée par un appel à l’aventure campbellien abusif, qui fait stagner sa situation initiale pour retarder l’élément perturbateur du récit au cliffhanger de son premier épisode. C’est d’ailleurs pour cette raison que sa suite se montre un tant soit peu plus engageante dans sa rythmique, notamment dans ses scènes d’action. Sauf qu’une poursuite en vaisseau et un combat de sabres-laser (plutôt bien chorégraphié pour une fois) ne suffisent pas à pallier l’absence d’évolution de sa protagoniste.
Certes, il est logique qu’Ahsoka Tano soit plus réservée et mutique que par le passé, mais sa série débute au même stade que sa réintroduction dans The Mandalorian, sans grande promesse de bouleversement. Si ce n’est pour un petit dialogue sur sa relation avec Anakin, le personnage a peu l'opportunité de mettre en avant ses fêlures, malgré le ralentissement forcé de son premier acte. On ne doute pas que Sabine devrait l’obliger à sortir de sa coquille, mais la suite de la série n’a finalement qu’une durée réduite pour espérer donner du corps à ses enjeux. L’action et l’émotion ont intérêt à se mêler de façon plus organique pour se démarquer du marasme actuel de Disney+. Croisons les doigts, et les sabres-laser.
Les deux premiers épisodes d'Ahsoka seront disponibles à 3h du matin ce 23 août 2023 en France sur Disney+. Un nouvel épisode sera diffusé chaque mercredi.
Tout savoir sur Ahsoka
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06/09/2023 à 19:25
Vu. L'actrice qui joue Ahsoka est insupportable de mollesse, de platitude et de nonchalance.
Et d'ailleurs ça n'est pas mieux pour les autres : la fille en vert est non moins figée et apathique.
Bizarre
28/08/2023 à 21:24
@Hey Wah
Merci, très clair ;)
28/08/2023 à 19:33
@ C.Kalanda
Tu as raison de souligner certaines incohérences entre les films eux-mêmes.
Même s’il est clair que Tatooine échappe à la République, qu’elle est isolée (c’est justement pour ça que Qui-Gon s’y pose dans l’Ep. 1), certains habitants importants ont une notion des Jedi. Et Anakin lui-même reconnaît le sabre-laser de Qui-Gon, alors qu’il n’est qu’un gamin esclave jamais sorti de son périmètre.
On peut supposer que Luke vivait dans ses champs plutôt qu’en ville et qu’il a été « protégé » des histoires de Jedi par son oncle, mais l’autre vérité c’est effectivement qu'en 79 ils n'envisageaient pas une telle ampleur… et que Lucas lui-même a ensuite dû composer avec son propre héritage, même s’il a toujours envisagé une série de films. Et qu’il avait déjà vaguement les grandes lignes des préquels afin de développer sa trilo originale.
Après c’est aussi une question de focalisation, d’entrée dans l’univers : dans les 1ers films, Lucas voulait effectivement introduire un ordre chevaleresque mythique, pour attiser l’imagination avec un côté légende Arthurienne. C’était le parti-pris.
Dans la prélo, au contraire, il a démythifié l’Ordre en montrant des Jedi partout, et en explorant leurs failles. C’était le parti-pris.
L’explication, c’est qu’il a toujours eu l’ambition de montrer la grande guerre et la chute de la République, mais qu’il n’en avait pas encore les moyens techniques ni financiers. Donc il a commencé par la fin, en déterrant les ruines d’un conflit majeur, en jouant sur la puissance du hors-champs et l’imagination du spectateur pour suggérer ce passé grandiose.
C’est ce qui valut son succès à la franchise, de lui donner un aspect mythologique avec des effets à la pointe de la technologie.
Mais tout doit évoluer pour perdurer, et se développer : on ne peut rester éternellement sur de la suggestion, quand on étend ensuite un univers à ce point-là. Libre à ceux qui veulent garder le mythe intact de s’arrêter à la trilo et d’ignorer les œuvres ultérieures.
Pour la longévité de Yoda : pareil, j’avais aussi compris que c’était lié à la Force dans l’Ep. 5.
Mais si on fait attention, Yoda dit juste qu’il est robuste grâce à la Force, jamais littéralement que c’est par elle qu’il a atteint cet âge invraisemblable.
Favreau et Filoni se sont longuement entretenu avec Lucas pour créer « bébé Ydoa », et Lucas a visité le tournage du Mandalorian (contrairement à celui de la postlo). On peut donc supposer qu’il a validé l’idée que la longévité vient de la race. D’ailleurs sinon ça poserait la question : pourquoi tous les grands maîtres Jedi ne sont-ils pas millénaires ?
Lucas lui-même a autorisé des retcons majeurs comme la « résurrection » de Maul dans TCW ; ça semblait la pire idée… mais au final c’était très bien amené, ça a donné des épisodes parmi les meilleurs de TCW et Rebels, et ça a précisément permis d’avoir un Sith dans les séries sans en introduire de nouveaux ;)
28/08/2023 à 17:58
@Hey Wah
Non pour me poser en sachant sur SW (je n'en connais que les grandes mailles) mais plutôt pour apprécier l'exigence scénaristique d'une oeuvre.
Je comprends la tolérance faite à l'ignorance de Luke, mais de mémoire Tatouine n'est pas si reculée et "protégée" du phénomène Jedi que ça, 30 ans plus tôt, ils sont visités par Qui Gon Jin et Kenobi, par Dark Maul aussi. Le "maitre" d'Anakin connait d'ailleurs les Jedi, de même que Jabba...Bref la planète n'avait pas l'air hermétique à l'institution, et on peut s'étonner que Luke, qui sort quand même de sa ferme de temps en temps, n'en ai jamais entendu parlé....Je pense tout de même qu'en 79 ils n'envisageaient pas une telle ampleur (ni même de raconter l'histoire d'Anakin, même si on sait que Lucas l'avait pensée d'abord) et voulait faire de l'institution Jedi quelque chose de bien plus mystique, ancien et exclusif à Luke (comme par exemple le fait que Yoda dise à Luke qu'il vivra 900 ans grâce à la force, alors que maintenant ils l'associent à la "race" Yoda seulement), et qu'ils ont ensuite du composer avec cet héritage pour s'en émanciper, comme tu le rappelles très justement ensuite.
28/08/2023 à 11:49
Série de fan-service. Jolie direction artistique, enjeux déjà vu mille fois (comme je l'avais pressenti et dit au visionnage de la bande-annonce) et jeu insupportable de tiédeur de Rosario Dawson. Aucun engagement, aucune proposition de sa part, et aucune direction de celle du réalisateur. Les bras croisés en permanence dans les scènes de dialogue, un ininterêt profond pour ce qu'elle défend. Je la comprends, mais au prix du cachet, elle pourrait faire un effort et y croire un minimum.
Premier épisode, au bout d'une demi-heure, je me suis dit : "si elle recroise les bras encore une fois, j'arrête là"
27 secondes plus tard, j'ai arrêté.
28/08/2023 à 10:10
Merci pour les commentaires sympas, sachez que vraiment on les lit et ça compte beaucoup !
28/08/2023 à 08:30
Excellent début comme Andor de vraies séries avec de vrais personnages une vraie histoire et pas simplement le réveil d un personnage aimé. Techniquement c'est beau c'est plaisir à regarder c'est quand même de la science-fiction avec des vaisseaux spatiaux et tout et tout vraiment génial. Et par un féminisme absurde.
28/08/2023 à 07:26
@Geoffrey Crété et l’équipe. Pareil : merci pour la sincérité de votre travail, et vous avez bien raison d’expliquer votre démarche à ceux qui n’ont aucune idée des difficultés à maintenir un site indépendant.
@ C.Kalanda
« En 1984, Luke Skylwaker marquait le retour des jedi, entité tellement mythique et oubliée que le jeune homme qu’il était sur tatouine n’en avait jamais entendu parlé. »
Tatooine est un trou perdu de la bordure extérieure, dixit Luke lui-même. Au moment d’Un Nouvel Espoir, ça fait même pas 20 ans que la purge Jedi a eu lieu (naissance de Luke et Leïa). La propagande de l’Empire peut être efficace, mais tous les habitants du centre galactique âgés de plus de 20 ans ont connu l’âge de Jedi…
Kal Kestis n’est pas confirmé vivant pendant la trilo, puisque Survivor s’arrête avant, et qu’on ignore encore la suite… Et puis c’est peut-être canon, mais un jeu vidéo.
Les Moff Gideon ont tous été détruits à la fin de la saison 3 du Mandalorian, il me semble.
Les Inquisiteurs ne sont pas des Siths ! En supplément des Siths déjà connus y’a que les 2 au sabre orange qui viennent de pop dans cette série, mais on ne sait pas encore exactement ce qu’ils sont.
Je ne cautionne pas tout, mais il faut leur reconnaître qu’ils se sont cassés la tête avec des contraintes pas possibles dictées par les films, afin de respecter au max l’univers préexistant.
Par ex. une seule malheureuse réplique de Grievous dans l’Ep. 3 (quand il mentionne qu’il pensait Anakin plus grand), les a contraints à ne JAMAIS faire se rencontrer Grievous et Anakin durant les 7 saisons de The Clone Wars, alors qu’il ne cesse d’y croiser Kenobi…
Personne n’y a vraiment fait attention, et pourtant c’était un exploit scénaristique permanent de ne jamais empiéter sur le territoire sacré des films.
Moi aussi j’aurais préféré qu’on explore l’Ancienne République, là où il y aurait pu avoir des Siths et Jedi partout sans problème. Mais ce n’était pas la politique Disney, qui misait sur la sécurité et la nostalgie.
Donc merci à Filoni et aux scénaristes de s’être arrachés les cheveux afin qu’on puisse avoir quelques Forceux dans les séries sans commettre de sacrilège, parce que Star Wars sans la mystique ce ne serait plus de la science-fantasy, juste de la banale SF.
27/08/2023 à 13:15
Le site a été piraté en 2023 ? WTF !?
On vit vraiment dans un monde de merde, tout est piraté, broyé, jeté à la poubelle, triste monde du 21e siècle !
Tant mieux si vous allez bien et ne prenez pas trop à cœur les réactions excessives des lectrices, il faut savoir prendre beaucoup, beaucoup de recul avec internet.
À bientôt au bistrot !
27/08/2023 à 11:25
Aligné avec pas mal de commentaires. C’est techniquement très abouti, de très bonne facture à tous les niveaux. L’écriture prise de façon totalement autonome a SW est bonne aussi je trouve. Mais en effet ça n’apporte pas grand chose si on pense à SW en général.
Et je rejoins complètement mlkth. En 1984, Luke Skylwaker marquait le retour des jedi, entité tellement mythique et oubliée que le jeune homme qu’il était sur tatouine n’en avait jamais entendu parlé. Encore plus pour les sith, qui semblaient enterrés depuis des siècles. Maintenant il apparaît des jedi et des sith en encore plus facilement que des livreurs delivroo devant un mcdo un lendemain de fête nationale...
Et ce n’est pas que les Ahsoka qui peut être rodait comme une âme en peine sans pouvoir le temps de la 1ere trilogie. C’est aussi les Kal Kestis et toute sa bande (d’ailleurs comment ils vont se sortir de la révélation à la fin de « survivor? En faire une île où se trouve aussi Kurt Cobain et Amy Winehouse ?) ou les moff gideon par exemple.
Et @Geoffrey Crété. De tout cœur aussi avec votre rédaction. Merci pour votre travail.