Batman : les 10 meilleurs épisodes de la série animée culte

La Rédaction | 21 novembre 2023
La Rédaction | 21 novembre 2023

La sortie de The Batman était une bonne occasion de se replonger dans une des meilleures adaptations du Chevalier Noir : Batman, la série animée 

Après le difficile classement des 10 meilleurs films Batman de tous les temps qui a bien fait suer l'équipe, Écran Large a posé les armes pour se tourner vers la madeleine de Proust de tous les fans du Chevalier Noir : Batman, la série animée de 1992, considérée à raison comme une des meilleures adaptations du justicier de Gotham. Si la Warner l'a principalement commandée pour profiter de la Batmania après le carton du Batman de Tim Burton, la série a vite trouvé son public et son identité, à mi-chemin entre la nouvelle itération plus mature de Michael Keaton et la version kitsch du Batman d'Adam West (qu'on défend d'ailleurs de ce côté).

Que ce soit avec son générique exaltant, sa charte graphique qui a servi de base aux autres productions animées du studio, sa direction artistique art déco, son écriture fouillée et complexe, son doublage de qualité ou son ton grave et mélancolique peu commun, l'oeuvre signée Paul Dini et Bruce Timm a marqué un tournant pour le super-héros DC, tout en accordant plus de crédibilité et d'intérêt à l'animation. La récente sortie de The Batman est donc un prétexte tout trouvé pour revenir sur les 10 meilleurs épisodes de cette série culte.

 

 

10. Bas les masques

Saison 1 épisodes 20 et 21

 

Batman, la série animée : photoBatman vs Boue-Man

 

Ce sont quels épisodes : Ceux racontant la vie de l’acteur de talent Matt Hagen qui doit travailler pour un industriel véreux, Roland Daggett, s’il veut obtenir des échantillons de la crème pouvant cacher son visage monstrueux. Parce qu'il ne veut plus être à la solde de Daggett, les hommes de ce dernier vont faire avaler le produit miracle à Hagen, le transformant en Gueule d'Argile.

Pourquoi c'est un des meilleurs : Il illustre parfaitement tout le talent de Bruce Timm pour réécrire l’origine des vilains de Batman. L’épisode pose son ambiance de film d’épouvante avec cet acteur star ne supportant pas son propre reflet et qui se voit transformé en monstre de boue pouvant changer d’apparence. Comme pour Mister Freeze ou Double Face, Gueule d’Argile n’est pas un bête criminel, mais un homme que le sort accable et qui se marginalise pour devenir ce qu'il ne voit que de lui, un monstre.

Sa transformation en créature hideuse est le résultat de la cruauté de gangsters dans une scène qui fait basculer Hagen. La mise en scène glaçante laisse le public imaginer la torture que subit l’acteur, doublé par un excellent Ron Perlman. Entre les cris de douleur et de désespoir de la victime et les ombres des truands le faisant souffrir, la scène est frappante de violence et digne de l’univers de Batman.

 

Batman, la série animée : photoMatt Hagen et le visage qu'il ne veut plus voir

 

En partant d’un vilain pas forcément passionnant et à l'apparence de tas de gadoue brutal, la série l’entoure d’une origine dramatique qui amène un tout autre regard sur ce monstre d’argile à la gueule béante et au regard menaçant. Le jeu de Perlman et la tristesse du personnage dans la scène déchirante du studio de télévision rendent ce vilain poétique. De plus, Bruce Wayne est accusé d'un crime qu'a commis Matt Hagen sous l'apparence du milliardaire, ce qui conduit le justicier à franchir des limites qu'on l'a rarement vu dépasser pour obtenir des informations. L'enjeu est énorme, si Bruce Wayne ne peut prouver son innocence, c'est la fin de Batman.

Avec le film The Batman de Matt Reeves qui encre le Chevalier de la Nuit dans un univers réaliste, il y a peu de chance de voir Gueule d’Argile traîner ses pieds boueux dans Gotham. C’est tellement regrettable quand on voit le potentiel qu’il pourrait apporter avec plusieurs intrigues mettant plus en avant Bruce Wayne. Entre l'enquête sur l’entreprise commercialisant le remède de Hagen et le combat pour ne plus être suspecté d'un crime, Bruce Wayne/Batman serait occupé littéralement jour et nuit. Avec cela, Gueule d'Argile ferait figure de monstre d’épouvante touchant à la Burton et d’antagoniste voulant se venger de ceux qui l’ont défiguré.

9. Chantage à crédit

Saison 1 épisode 22

C'est quel épisode : Celui où le pauvre Charlie Collins alias Monsieur Tout-Le-Monde, pactise avec le diable le Joker pour sauver sa peau après l'avoir insulté au volant sans le reconnaître.

Pourquoi c'est un des meilleurs : Si L’Homme qui tua Batman a un peu plus renforcé l’idée que le Joker est l’ennemi ultime de Batman - l’existence de l’un étant intrinsèquement liée à celle de l’autre -, Chantage à Crédit a permis de séparer un temps le super-héros de son Némésis pour appréhender ce personnage imprévisible au-delà de sa relation obsessionnelle avec le Chevalier Noir.

Pour laisser de côté la lutte existentielle entre le Bien et le Mal, le Clown Prince du Crime ne rivalise plus d’ingéniosité et de machiavélisme pour tuer son meilleur ennemi et remporter une guerre idéologique, mais pour le simple plaisir de ruiner la vie d’un quidam sans défense. 

 

Batman, la série animée : photo, JokerUne nouvelle proie à son tableau de chasse

 

Pour correspondre à son jeune public, la série privilégie à nouveau la violence psychologique à la brutalité graphique pour illustrer tout le sadisme du Joker, qui s’amuse autant à jouer au chat et à la souris avec le Justicier le plus énervé et suréquipé de Gotham, qu’à persécuter les plus faibles comme on écraserait des fourmis. Après que la série l’a présenté sous un jour plus fantasque et exubérant, Chantage à crédit dresse ainsi un portrait plus sinistre et inquiétant, voire presque horrifique, de ce super-vilain impitoyable en s'appuyant sur quelques marqueurs forts du film noir et du thriller urbain pour installer et maintenir la tension.

En bonus, il s’agit également du premier épisode dans lequel est apparue une certaine Harley Quinn, dont la psychologie s'avèrera aussi foisonnante que celle de son "Monsieur J".

8. Heureux comme un poisson dans l'eau

Saison 1 épisode 34

 

Batman, la série animée : photo, JokerIl est pas frais mon poisson ?

 

C'est quel épisode déjà : Celui où le Joker empoisonne tous les poissons de Gotham avec sa toxine et veut déposer des droits d'auteur sur l'utilisation de son visage dans l’espoir de toucher des bénéfices sur chaque poisson vendu avant de menacer de tuer tout le monde.

Pourquoi c'est l'un des plus fous : Parce que parmi tous les crimes qu'a pu commettre le Joker, celui-ci est aussi unique que mémorable. Il dévoile tous les aspects de sa personnalité : un être chaotique et déraisonnable, un clown hilarant et absurde, voire ridicule, mais aussi un tueur dérangé et terrifiant qui pourchasse Batman jusqu'au bout pour l'assassiner.

Heureux comme un poisson dans l'eau est aussi une des premières transpositions d'un comic book consacré à Batman à l'écran, avec un épisode écrit par Paul Dini et réalisé par Bruce Timm adapté de deux récits des années 70 : The Laughing Fish de Steve Englehart et Marshall Rogers et The Joker's Five Way Revenge de Dennis O'Neil et Neal Adams. Deux comics écrits par deux duos d'auteurs qui ont effectué un retour aux sources en ramenant Batman à un héros sombre et le Joker à ce psychopathe qui annonçait ses meurtres à la radio, comme dans le premier numéro de Batman.

 

Batman, la série animée : photoC'est rien, il aime beaucoup notre classement

 

Par-delà les facéties et les facettes du Clown Prince du Crime (merveilleusement doublé par Mark Hamill et Pierre Hatet dans les deux versions), la réalisation permet de ressentir ce même sentiment d'insécurité qui traverse l'employé du Bureau des droits d’auteur de Gotham City, puis l'effroi de Batman et des autres quand il regarde le pauvre homme mourir dans un rire macabre. Agrémenté évidemment de scènes d'action à l'animation toujours irréprochable, encore aujourd'hui.

Harvey Bullock s'illustre en tant que flic et devance même Batman tandis qu'Harley Quinn subit la maltraitance de son Monsieur J pour lequel elle est prête à manger du poisson alors qu'elle déteste ça ou à enfiler un stupide déguisement pour faire la publicité des produits du Joker. Puis Batman se bat encore avec un requin, mais sans spray répulsif cette fois.

Et lorsque le Joker fait une chute apparemment mortelle, malgré tout ce qu'il lui a fait subir, Harley Quinn reste pour pleurer son "pauvre, pauvre petit canard". Et quand Harvey Bullock lui rétorque que c'était "un malade abusif débile et paranoïaque" et qu'elle lui répond, en larmes que "oui, mais il va me manquer quand même", cette dernière touche de folie et d'innocence est juste ce qu'il faut pour que cet épisode soit un petit bijou..

7. Harley et Ivy

Saison 1 épisode 56

 

Batman, la série animée : photoLe duo à ne surtout pas sous-estimer

 

C'est quel épisode : Celui où le Joker largue Harley, qui s'associe donc à Poison Ivy pour retourner Gotham, le Joker et Batman. 

Pourquoi c'est un des meilleurs : Après la première apparition d’Harley Quinn dans Chantage à Crédit, les créateurs Paul Dini et Bruce Timm ont rapidement exploité à leur avantage le potentiel de ce personnage inclassable avec des épisodes dédiés comme Harlequinade ou La Journée d’Harley qui ont permis de mieux la caractériser. 

Mais si l'Arlequinne a d'abord répondu aux besoins de la série et du Joker dont elle était un faire-valoir plus identifiable, Harleen Quinzel a aussi commencé à s'en émanciper dans Harley et Ivy, du nom des deux anti-héroïnes qui font ici la part belle de l'action. Cet épisode plus intimiste présente ainsi une Harley plus sensible, chaleureuse et attachante, mais surtout soumise et maltraitée par un Joker qui la tient sous emprise.

 

Batman, la série animée : photoUne relation qui évoluera encore plus dans la série animée Harley Quinn

 

Une relation toxique et abusive qui sera davantage explicitée dans Amour Fou, qui définit officiellement ses origines. L'épisode ambitionne également de contrebalancer la sensualité exacerbée de Poison Ivy par un discours et des valeurs féministes, ainsi qu'une complicité improbable avec Harley malgré leur tempérament bien différent.

Elles prouvent également qu'elles méritent leur place aux côtés des ennemis plus emblématiques - et généralement masculins - de Batman en mettant ce dernier en déroute, de même que le Joker. Avec Harley et Ivy, la série continue aussi de disséminer ses références et hommages cinématographiques, cette fois-ci où au Thelma et Louise de Ridley Scott avec une relation ambigüe entre les deux femmes et plusieurs éléments visuels et narratifs du road movie.

6. Il s'en est fallu de peu

Saison 1 épisode 46

 

Batman, la série animée : photo, Joker, Pingouin, Double-Face, Killer Croc, Poison IvyLes pires des pires

 

C'est quel épisode : Celui où le Joker, le Pingouin, Double-Face et Killer Croc disputent une partie de poker en essayant de deviner l'identité du justicier avant d'être rejoint par Poison Ivy et que chacun raconte la fois où il a failli tuer Batman pour de vrai.

Pourquoi c'est l'un des meilleurs : Parce que c'est celui qui utilise au mieux les ennemis de Batman et la relation qu'ils entretiennent, aussi bien ensemble qu'avec le justicier. Même s’ils ne se supportent pas (surtout Double-Face et Poison Ivy), ils se côtoient, partagent un certain respect mutuel et ont tous au moins un point commun : avoir été battu par Batman.

 

Batman, la série animée : photo, Killer CrocDes rochers, des rochers partout

 

Chacun, par ses gestes, ses prises de paroles ou son histoire, dévoile sa personnalité et comment il se représente le Chevalier Noir dans son imaginaire : le Pingouin est un arrogant qui est le premier à affirmer avoir failli le tuer, Poison Ivy fait connaître son penchant féministe en bousculant Killer Croc lorsqu'il lui fait remarquer que c'est un club réservé aux hommes, ou encore l'obsession de Double-Face pour le chiffre deux, poussée à l’extrême (braque deux millions de dollars en coupure de deux, engage « le gang des deux tonnes » pour l’aider dans son coup et a toujours deux cartes dans la main pendant la partie).

Et quand vient le tour du Joker, évidemment, il se sent évidemment obligé de prendre un studio d'enregistrement en otage et d'organiser un talk-show à la télévision pour raconter sa version des faits pendant que Harley Quinn embête Catwoman en la capturant dans une usine pour attirer Batman.

L'épisode est un condensé d'humour, de polar, de film noir, de peinture et aussi de pop culture : d'une certaine manière, le club de poker des super-vilains a été remplacé par le Super Cafe / Villain's Pub sur la chaîne YouTube How It Should Have Ended. En plus d'une conclusion avec Catwoman qui rend cet épisode encore plus parfait qu'il ne l'est déjà, Killer Croc et son rocher reste certainement un des plus grands moments de la série animée. 

5. Double Jeu

Saison 1 épisodes 10 et 11

 

Batman, la série animée : photoDes sacrifices, mais toujours le poing levé

 

Ce sont quels épisodes : C’est l’épisode en deux parties traitant sur la transformation du charismatique procureur Harvey Dent en Double Face après qu’un mafieux qu’il s’était fait comme ennemi l’ait défiguré.

Pourquoi c'est un des meilleurs : De Batman, la série animée, Double Jeu est le premier épisode à être en deux parties. Un choix qui a déjà une certaine symbolique au vu du personnage, en plus de permettre de présenter Harvey Dent, la tragédie de sa transformation et l'impact sur son monde qui va s'écrouler. L’épisode est un vrai drame qui peut développer ses thèmes et faire de Harvey Dent un autre ennemi de Batman qui est ne se réduit pas à un gangster à qui il doit péter les rotules tous les soirs.

On a de la pitié pour cet homme à qui tout réussissait par la force de son travail intègre. Sa fiancée aimante croyait en lui, tout comme Gotham et Bruce Wayne. Voir ce chevalier blanc, doublé par un Richard Molle tout en nuance entre la voix douce de Harvey et rauque de son double, lutter contre ses démons qui refont surface permet de créer une profondeur nouvelle à la série. Car ce n'est pas juste l'acide qui va lui brûler visage qui fera de lui Double Face, Dent portait un monstre de colère refoulé qui ne demandait qu'à jaillir pour s'exprimer. Tôt ou tard, il aurait fini par devenir un homme de haine.

 

Batman, la série animée : photoLes deux visages d'Harvey

 

Dans la seconde partie de Double Jeu, le dramatique de ce que vit Harvey est renforcé par un Bruce Wayne si attristé pour son ami qu’il en oublie presque qu’il s’adresse à lui habillé en Batman. Ce combat pour sauver Harvey et l’aider à guérir de ses plaies intérieures se perçoit dans les expressions du Croisé Capé et le doublage de Kevin Conroy. En plus de ça, les épisodes délivrent un message d’amour fort et bien écrit au travers de Grace, la femme de Dent, qui continue de l’aimer malgré son visage monstrueux.

Et pour servir cette histoire magnifique, les épisodes ont une mise en scène aussi symbolique que travaillée. Les scènes de cauchemars de Harvey et Bruce nous mettent dans des décors torturés et rouges rappelant l’esthétique de Tim Burton. La couleur du sang et de la colère est constamment à l'image pour représenter la part sombre de Harvey que ce soit dans l’arrière-plan, comme dans les habits ou les éléments de décors. La dichotomie du personnage est toujours présente, comme la lutte interne qu’il subit, le tout appuyé par la musique incroyable de Shirley Walker.

4. Rêve ou réalité

Saison 1 épisode 30

 

Batman, la série animée : photo, Batman, la série animéeIl est l'or mon seignor

 

C'est quel épisode : Après une tumultueuse course-poursuite, Bruce Wayne se réveille dans une vie où ses parents ne sont pas morts, Selina Kyle est sa fiancée et où Batman est un autre que lui. 

Pourquoi c'est un des meilleurs : Partant comme un épisode What…if ? réimaginant l’histoire de Batman, Rêve ou Réalité confronte Bruce Wayne à une vie qu’il a toujours rêvé, celle d’être un fils ayant sa famille. Mais pour ça, il doit faire une croix sur ce qui l'a inspiré pendant des dizaines d'années, sa quête de justice en tant que Batman. Ainsi, l’épisode, par le jeu de Kevin Conroy et les animations du visage de Bruce, arrive à nous faire douter que le playboy milliardaire puisse vivre sans Batman. Que ce serait Bruce Wayne sans sa dévotion pour combattre le crime ? Un fils à papa qui n'a rien accompli seul, vivant une existence toute tracée.

Rêve ou Réalité est amusant par son histoire pour les questions qu'il se plaît à nous poser, mais ce qui le rend si intéressant est qu’il montre parfaitement et avec subtilité que sans Batman, Bruce Wayne perd tout. Car, même si dans l’épisode il accepte sa nouvelle vie avec joie, le premier indice détruisant cette situation rêvée fait réagir en un bond Bruce Wayne, redevenu aussitôt Batman, comme si son alter ego n'était jamais parti.

 

Batman, la série animée : photo, Batman, la série animéeUn rêve difficile à accepter

 

Bruce devient à moitié fou donnant à l’épisode des airs de naissance d’un nouvel ennemi à Batman, questionnant les motivations des rivaux du Chevalier Noir. Surtout, l’écriture de ses scènes prépare à la révélation finale touchante suscitant une certaine compassion pour le vilain derrière cette manipulation.

Même si le concept est ultra basique et imaginé cent fois pour un super-héros, il est exploité à fond et avec brio, mettant en exergue la dualité de Bruce Wayne et sa lutte infinie qui l'écrase. Le dernier plan de l’épisode est d’un pesant tant on sent l’écrasement émotionnel d’un Batman ayant goûté à une vie qu’il n’aura jamais et dont la pensée le ronge.

3. L'homme qui tua Batman

Saison 1 épisode 51

 

Batman, la série animée : photo, Batman, la série animéeQui est le tueur de Batman sur cette image ?

 

C'est quel épisode : Celui où le plus piteux des malfrats, Sidney Debris, devient le gangster le plus respecté de Gotham après avoir tué Batman, même s’il clame que c’est un accident.

Pourquoi c'est un des meilleurs : Parce que c’est de ces histoires qui jouent avec le concept de Batman en le mettant au centre de l’intrigue, malgré son absence de l’épisode. Son ombre pèse sur la ville et les activités des criminels qui fantasment de le tuer, et quand ça arrive, celui qui a vaincu le Chevalier Noir ne peut qu’être un génie du crime. Sauf que non, et c’est ce qui fait tout l’absurde de la situation de Sidney Debris et la sympathie qu'on lui accorde.

Brian Bolland avait écrit une courte histoire concluant The Killing Joke où un type ordinaire se vante de pouvoir assassiner Batman juste pour connaître la sensation de tuer quelqu’un. La différence avec l’épisode L’homme qui tua Batman écrit par Paul Dini et réalisé par Bruce Timm nous raconte comment le meurtrier présumé du Dark Knight subit la situation et regrette ce coup de projecteur. Le scénario pourrait être écrit par les frères Coen qui se passionnent pour les personnages aux envies de grandeur malgré un bagage intellectuel léger écrit avec sarcasme.

 

Batman, la série animée : photoUne blague à faire rire un mort

 

Personnage principal de l’épisode, Debris est un loser sympathique, un petit gangster qui a des rêves de gangster de renom, mais le charisme d’un comptable et une naïveté rare à Gotham. Comme un grain de sable dans un courant d’eau, Sidney est embarqué dans un enchainement de causes-conséquences le mettant au centre de toutes les attentions, même celle du Joker. De l’empathie mêlée à de l’humour noir entoure ce personnage et ses déboires.

Les scènes avec le Clown du Crime de cet épisode sont d’ailleurs parmi les meilleures de ces apparitions. La perte de son rival de toujours cause un vide chez le Joker qui en perd même le sourire. La folie du criminel grimé est superbement représentée dans ses quelques scènes. Capable d’organiser des funérailles pour son ennemi juré, de piquer des crises de colère, de pleurer, puis de conclure par une réplique devenue culte « Well that was fun. Who’s for Chinese ? ».

2. Amour on ice

Saison 1 épisode 14

 

Batman, la série animée : photoJuste un flocon dans l'oeil

 

C'est quel épisode : Celui où Batman affronte Mister Freeze et où on chiale, à moins d'avoir un coeur de glace (promis, ce sera le dernier jeu de mots).

Pourquoi c'est presque le meilleur : Comme les dytiques Double Jeu ou Bas les masques, Amour on Ice a puisé dans la galerie de méchants du Chevalier Noir pour s’imposer comme un des épisodes les plus mémorables de la série animée. En racontant la naissance de Mister Freeze - et de façon plus imagée la mort de Victor Fries à travers celle de son épouse -, l’épisode a presque entièrement redéfini le personnage, qui n’était jusque là qu’un super-vilain de seconde zone utilisé comme ressort humoristique dans les comics. 

Pour le débarrasser de son image de bouffon, l’épisode malmène injustement le personnage et mutile son esprit autant que son corps pour dramatiser et approfondir son écriture. Comme Bruce Wayne, le scientifique est confronté à un deuil insurmontable, mais choisit de franchir la ligne rouge, préférant la vengeance aveugle à la justice éclairée ; contrairement à Batman qui lutte contre cette dualité. Mister Freeze met cependant à mal le code moral et idéologique de Batman, dont le jugement se retrouve altéré par la même compassion et empathie que le spectateur. 

 

Batman & Robin : photo, Arnold SchwarzeneggerTout ça pour en arriver à : "Freeze, t'es givré !"

 

D'autant plus que l'épisode choisit un autre personnage détestable et condamnable pour remplir le rôle d’antagoniste, ce dernier ayant signé l’arrêt de mort de Nora et précipité la descente aux enfers de Victor. En plus de cette origin story tragique et torturée, le doublage grave et austère de Patrick Osmond (en VF), ses répliques dépressives, le thème musical mélancolique de Todd Hayen et les couleurs froides renforcent un peu plus l’atmosphère éplorée et pesante qui règne d’un bout à l’autre de l’épisode, mais aussi de l'oeuvre. 

Preuve (s’il en fallait encore une) du talent des deux créateurs, ce premier épisode réalisé par Bruce Timm et écrit par Paul Dini est le premier de la série à avoir décroché un Emmy Award dans la catégorie du meilleur programme d’animation.

1. Légendes du Chevalier Noir

Saison 1 des Nouvelles aventures de Batman épisode 19

 

Batman, la série animée : photoLes trois Robin 

 

C'est quel épisode déjà : Celui où trois gamins qui admirent Batman et qui ressemblent étrangement à Dick Grayson, Jason Todd et Carrie Kelly racontent chacun une histoire ce qu'ils imaginent être le vrai Batman avant d'assister à un combat entre le Chevalier Noir et Firefly.

Pourquoi c'est le meilleur : Parce que c'est une magnifique lettre d'amour à Batman et tout ce qu'il représente pour chacun de nous, écrite par Bruce Timm et Bob Goodman d'après un récit de Frank Robbins et Dick Giordano publié en 1973 dans le numéro 250 de Batman dans lequel des enfants partageaient aussi leur vision du Chevalier Noir sous la surveillance de Bruce Wayne.

 

Batman, la série animée : photoTorture en la mineur

 

En moins de vingt minutes, cet épisode, un des derniers de la série animée, raconte trois histoires différentes qui rendent hommage à trois artistes ayant durablement marqué l'histoire de Batman. D'abord, Bill Finger, co-créateur oublié de Bat-Man resté trop longtemps dans l'ombre de son partenaire Bob Kane, puis une aventure en musique inspirée du style de Dick Sprang, dessinateur avec un amour pour le gigantisme qui a donné sa fameuse mâchoire ciselée et sa silhouette carrée au justicier, mais aussi son design au Sphinx et un Joker au visage exagérément allongé.

Enfin, c'est une adaptation d'un passage de The Dark Knight Returns de Frank Miller, auteur et artiste qui a redéfini Batman dans plusieurs chefs-d'oeuvre et l'a fait entrer dans une ère plus moderne, plus sombre et plus violente.

 

Darwyn Cooke : photoQuand un chef-d'oeuvre rencontre un autre chef-d'oeuvre

 

Il y a aussi une parodie aussi drôle que gênante de Joel Schumacher, caricaturé dans un corps d'enfant qui caresse une écharpe de fourrure en parlant de ses gros muscles, sa combinaison moulante et sa voiture qui monte sur les murs. Ce voyage entre les époques et les Batman est, en plus, visuellement remarquable, avec une animation qui s'adapte qui chaque style tout en continuant d'offrir une histoire légère, plus sombre ou tout simplement inspirante.

Un épisode devenu tellement culte que Justin Roiland et Dan Harmon s'amuseront à reprendre la séquence du piano dans ce qui est aussi considéré comme un des meilleurs (sinon le meilleur) épisode de Rick & Morty, Pickle Rick.

Tout savoir sur Batman, la série animée

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commentaires
Flo
23/11/2023 à 12:28

On aurait aussi pu citer "Morts de rire", "Le Roi du temps", "Rendez-vous dans la rue du crime", "Sombres Hallucinations", "Robin se rebiffe", "L’Étrange Machine du Docteur Strange", "Bain de boue", "Jeux d'ombres", "La Quête du démon", "Procès", "La Seconde Chance", "Le Grand Frisson", "Règlement de comptes"...

BATMALIEN
23/11/2023 à 01:49

LA BASE.

Nathan Lane
10/03/2022 à 10:56

Du je pense au rapprochement de Batman Forever.

Une nouvelle direction a du étre imposer. Ensuite cela reste de qualité, mais loin des perles que proposer les 2er Saison.

Nathan Lane
10/03/2022 à 09:38

Y'a tellement d'épisode culte dans cette série. Difficile de les classer.
Je pense notamment à l'homme invisible, qui ressemble étrangement à celui de Leigh Whannell. Avec une critique sur une femme battue et abuser.

Ou Baby doll, qui est hyper malaisant. Celui de Robin qui revient sur la mort de c'est parents et sa soif de vengeance. Bref beaucoup. Cela dit les 2 dernière saison sont bien moins sombre que les premières. Ce qui est fortement dommage.

Krakenstein
09/03/2022 à 22:56

mp

Le A
09/03/2022 à 19:50

Pour moi le meilleur épisode est le numéro 5 ''mort de rire'' ou le joker balance un gaz hilarant dans toute la ville. Ainsi que l'épisode 1 face à Man-bat

Berserkovore
09/03/2022 à 09:47

@ Arsh
Oui, je m'en souviens très bien, mais je ne vois vraiment pas en quoi c'est un passage inoubliable (perso je le trouve même assez malvenu vis-à-vis du personnage de Killer Croc). Donc en fait c'était un trait d'humour ?

Arsh
09/03/2022 à 08:46

@Berzerkovore
Lablague vient du fait que tous les méchants ont une super histoire avec un piège très élaboré et quand vient l'histoire de killer croc il dit juste "la fois ou j'ai failli tué Batman, c'est quand je lui ai lancé un rocher" et tous les méchants le regardent dubitatifs.

Sinon un épisode qui m'a pas mal marqué aussi c'est l'épisode "Baby Doll" ou une comédienne atteinte d'une maladie génétique la faisant ressembler à une petite fille devient folle car sa carrière c'est arrétée à cause de cette maladie. La fin est d'une tristesse...

Arsh
09/03/2022 à 08:41

@Berzerkovore

Ethan
09/03/2022 à 08:13

Je suis incapable de dire si le dessin animé qui passait à la télé française dans les années 80 et 90 est celui dont vous parlez

N'y a-t-il pas eu plusieurs dessins animés?

Il serait intéressant de savoir

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