Diablo : on a classé tous les jeux, du pire au meilleur (Diablo II)

Quel est le meilleur jeu vidéo de la saga Diablo ? On a classé tous les épisodes, du pire au meilleur.

Notre test de Diablo IV : pas le pire, mais pas loin.

Que l'on aime ou pas la franchise, que l'on apprécie ou que l'on déteste Blizzard (difficile de les apprécier après Warcraft III : Reforged certes), force est de constater qu'il y a eu du génie dans Diablo. Déjà un joli succès avec Diablo, la série devint légendaire grâce à Diablo II, qui propulsa tout un pan du jeu vidéo dans une nouvelle ère et donna son nom à un genre : le Diablo-like.

Son gameplay addictif, son ambiance gothico-gore, son multijoueur révolutionnaire et sa rejouabilité quasi infinie firent de Diablo une pierre fondatrice pour les décennies à venir. Alors que le monde se met à genoux à la simple évocation de son nom, il est temps de classer Diablo, Diablo II, Diablo III et même Diablo Immortal.

En attendant notre test de ce gros bébé

5. Diablo Immortal

Sortie : 2022

Disponible sur : Android / iOS

Bienvenue dans mon épicerie

Il se passe quoi ? Situé entre Diablo II et Diablo III, Diablo Immortal met le joueur dans la peau d'un combattant chargé par Deckard Cain de retrouver les fragments de la Pierre-Monde, détruite dans Diablo II. Les fragments font en effet ressurgir les démons de l'Enfer et font partie d'un plan fourbi par Skarn, le Seigneur de la Damnation, et doivent donc être détruits. Voilà, c'est à peu près tout ce qu'il y a à raconter puisque de toute façon ce jeu mobile est une arnaque.

Pourquoi c'est la honte ? Avec cette... chose, Blizzard ne s'encombre même plus pour proposer une histoire ni même un gameplay. Immédiatement identifié à sa sortie comme un cashgrab et absolument détesté par la communauté (0,3/10 sur Metacritic), Diablo Immortal n'est qu'un immense recyclage appauvri de tout ce qui a été fait précédemment qui camoufle à peine sa raison d'être : les microtransactions. Équipement rare ? Il faut payer. Augmenter la quantité de loot ? Il faut prendre un abonnement payant et ne pas oublier de jouer tous les jours. Accès aux items légendaires ? Il faut payer.

En voilà un jeu qu'il est moche

Ce choix payant transforme d'ailleurs les donjons en, ce qu'il faut appeler, des machines à sous géantes, et Diablo Immortal a été interdit en Belgique ou aux Pays-Bas, affirmant que la législation sur les paris en ligne et l'addiction au jeu a été censuré. Des petits malins ont même déterminé qu'il fallait débourser jusqu'à 100 000€ pour atteindre le niveau maximal. Et s'il faut vraiment en dire plus, les graphismes sont dégueulasses et le gameplay sur écran tactile se résume littéralement à un input. Pour peu que vous n'ayez pas encore été dépouillé de votre slip, il reste donc encore de l'espoir si vous avez mangé vos neuf autres doigts de rage face à cet attrape-pigeon, devenu l'opus le plus rentable de la série.

Un boss marquant : Il s'appelle Blizzard, et sans le Royaume-Uni, il aurait déjà terminé sa fusion avec Microsoft pour devenir le über megazord du capitalisme vidéoludique le plus cupide. Sa faiblesse réside dans son ADN de marchand de tapis, qui lui donne une capacité infinie à mettre en colère sa propre communauté grâce à des décisions absurdes comme empêcher l'accès à Warcraft III pour obliger l'humanité à acheter Warcraft III : Reforged. Soit 40€ pour rejouer à un jeu sorti il y a 20 ans.

4. DIABLO III

Sortie : 2012

Disponible sur : PC / Mac / Playstation / Xbox / Switch

La grosse bête revient

Il se passe quoi ? L'archange Tyrael tombe des Cieux dans le monde de Sanctuaire pour prévenir l'Humanité de l'arrivée de nouveaux démons. Après la mort de Deckard Cain, Bélial et Asmodan sont défaits par le joueur et emprisonnés dans la pierre d'âme noire contenant désormais les âmes des sept seigneurs des enfers. Mais tout cela est un piège, et Diablo parvient grâce à un subterfuge à absorber les âmes rassemblées de ses frères et soeurs pour devenir le Démon Primordial. Le joueur parvient néanmoins à défaire Diablo, mais il s'échappe à nouveau, car la pierre d'âme noire est détruite à cause de l'archange fou Malthael.

Pourquoi c'est vraiment moyen ? Diablo III est LE jeu de toutes les polémiques, de bonne foi (l'hôtel des ventes) comme de mauvaise foi. La vérité se trouve probablement quelque part entre ceux qui le vomissent et ceux qui ne jurent que par lui : Diablo III est assez bof. Avec des graphismes cartoonesques, son histoire très bas de gamme et un gameplay extrêmement simplifié, Diablo III s'est évidemment pris un procès en casual gaming... et il faut bien admettre qu'il s'agit là d'un opus assez décérébré. Pour la quasi-totalité des classes, deux boutons suffisent pour rouler sur le jeu et faire apparaître des chiffres absurdes de dégâts à l'écran avant de récolter un butin ahurissant. D'où une expérience solo tristoune.

Il ne lui manque plus que les flammes sur le capot

Le DLC et quelques nouvelles classes implémentées au fur et à mesure viendront corriger un peu le tir, mais trop tard : Diablo III est déjà connu comme le party game pour kéké. Certes, le jeu est beaucoup plus fun en coop, mais une fois le mode histoire terminée une première fois, c'est un monde absurde de farming et de microtransactions qui s'ouvre. Avec ses classes inintéressantes, sa direction artistique complètement aux fraises et sa course au loot infinie, Diablo III pousse le joueur non pas à relever des défis avec ses amis, mais à courir dans une roue comme un hamster pour acquérir le casque du sanglier +51 623 qui brille comme un néon dans la nuit pour se la péter. Une certaine définition du tuning en somme.

Un boss marquant : Blizzard ayant dilapidé son lore en le rendant complètement inoffensif et le gameplay se résumant à un spam de bouton, les rencontres peinent à marquer. Du point de vue de l'histoire néanmoins, on retiendra le Roi Squelette, en réalité Léoric, le souverain fou qui a déclenché le désastre du premier opus. Une figure tragique et désespérée qui méritait bien un hommage avant d'être envoyée au repos éternel.

3. DIABLO IV

Sortie : 2023

Disponible sur : PC / Xbox / Playstation

Diablo laisse place à une diablesse

Il se passe quoi (SPOILERS) ? Le monde de Sanctuaire se remet tant bien que mal du conflit direct entre l'Enfer et les Cieux provoqué à la fin de Diablo III, qui a fait des millions de morts. Lilith, démone rebelle créatrice de Sanctuaire et progénitrice de l'Humanité, ressurgit alors. Vénérée comme une mère protectrice, elle cherche à mettre l'humanité sous sa coupe et conquérir l'Enfer. Un aventurier parvient à l'arrêter grâce à l'aide d'Inarius, archange banni des Cieux pour son union avec Lilith, avec qui il a créé le monde Sanctuaire comme un refuge pour ceux qui ne voulaient plus prendre part au conflit entre les anges et les démons.

Pourquoi c'est à peine mieux que Diablo III ? Il faut l'admettre, Diablo IV est une bonne petite claque graphique, surtout comparé à l'immondice visuelle qu'était Diablo III. Il faut aussi reconnaître que l'ambiance a une bien meilleure saveur. Le problème, c'est qu'en dehors de ces améliorations cosmétiques, il s'agit encore d'un opus au gameplay simpliste (particulièrement si vous jouez Barbare) et au contenu particulièrement répétitif. L'intrigue, malgré des prémices enthousiasmantes, retourne vite dans le n'importe quoi grandiloquent et, globalement, hormis quelques petits ajustements bienvenus, Diablo IV ne règle que la surface des nombreux manquements de Diablo III.

Au moins le jeu est très beau

Il faut environ dix heures de jeu à Diablo IV pour renouer avec le pire, à savoir l'absence de défi et l'arrosage constant de loot légendaire dans une gigantesque carte pleine de vide. Par ailleurs, Diablo IV est plus que jamais tourné vers le multijoueur, avec le passage en monde ouvert en ligne non-instancié obligatoire et les world boss réminiscents de World of Warcraft, ce qui renforce le sentiment que la campagne solo n'en est pas vraiment une. Maigre, répétitif, ennuyeux, à la fois MMO et faux RPG, Diablo IV est à peine plus un vrai jeu que son prédécesseur. Sauf que cette nouvelle boîte de Skinner est vendue 70€ pièce au lieu de 60€.

Un boss marquant : Si Lilith l'emporte par sa dimension opératique, mécaniquement on a été plus impressionné par Andariel, qui fait son retour après sa défaite dans Diablo II. La tempête de sable dans laquelle elle se trouve drainant constamment les points de vie du joueur, ce combat punit les joueurs trop statiques et encourage un gameplay nerveux et électrisant.

2. DIABLO

Sortie : 1997

Disponible sur : PC / Mac / Playstation

Direction artistique d'une autre époque

Il se passe quoi ? La ville de Tristram est sur le déclin : le bon roi Léoric devenu fou a été assassiné par ses sujets à cause de ses exactions, et son jeune fils Albrecht a disparu. Un aventurier part explorer la cathédrale de la cité, et trouve la vérité dans ses profondeurs. Celles-ci renferment la pierre d'âme de Diablo, un des sept démons primordiaux qui tente de se libérer en s'emparant du corps du prince Albrecht. L'aventurier parvient à vaincre Diablo et le renvoie dans sa pierre d'âme, mais ce faisant tue l'enfant possédé. Le héros s'enfonce alors la pierre dans le front pour contenir le démon et se voit condamné à une vie d'errance.

Pourquoi c'est toujours super 25 ans après ? Plus grand monde ne s'en souvient désormais, mais il fut un temps où Diablo était un jeu d'horreur aussi triste que sanglant capable de nous faire ressentir des émotions. Évidemment, 25 ans plus tard, il faut rassembler tout son amour du rétro gaming pour oser se confronter à ce premier opus, et les gamers adultes et blasés que nous sommes devenus peuvent désormais torcher le jeu en littéralement une heure (peut-être moins encore si vous jouez le sorcier). Pourtant, donnez-lui ne serait-ce que dix minutes de votre temps et vous serez surpris de ce que le travail d'ambiance peut y accomplir.

Et vive le retro gaming

Diablo premier du nom est un jeu extrêmement sombre, au sens propre comme au sens figuré, qui exigera que vous traversiez les angoissantes ombres épaisses de la cathédrale de Tristram. Malgré la patine du temps, les graphismes datés et la raideur toute 90's du gameplay, impossible de ne pas être pris d'un certain malaise en parcourant les froids sous-sols d'un édifice où l'on n'y voit pas à cinq mètres devant soi. Limitations techniques ou pas, seule la peur compte, et Diablo la fait monter crescendo jusqu'à un final pataugeant dans le sang, infernal et désespéré. Succulent comme un rougeoyant giallo, avec même les dialogues pourris typiques du genre.

Un boss marquant : Quiconque n'a pas souillé son froc dans l'antre du Boucher dans son adolescence-enfance est un fieffé menteur. Alors que la porte s'ouvre sur son arène remplie de corps affreusement mutilés et exhibés comme des oeuvres d'art morbides façon pochette de Cannibal Corpse, ce colosse rougeaud vous fonce dessus en hurlant "FRESH MEAT", profitant de votre sidération pour vous dégommer en deux coups de hachoirs. Cauchemardesque.

1. DIABLO II

Sortie : 2000

Disponible sur : PC / Mac

Druide meilleure classe on ne veut rien savoir

Il se passe quoi ? L'aventurier du premier opus n'arrive plus à contenir Diablo et son corps cède face à la puissance du Démon. Libéré de la sa pierre d'âme, Diablo parvient à sortir ses frères Mephisto et Baal de leurs propres pierres et ouvrir un portail vers l'enfer. Un nouvel aventurier traque le Démon avec l'aide de l'archange Tyrael et parvient à défaire Mephisto, mais il doit poursuivre Diablo en enfer avant qu'il ne reprenne trop de forces et ne lance une invasion totale du monde. Il y parvient, mais pendant ce temps, Baal dévaste l'humanité avec une violence inouïe. Il est finalement vaincu, mais la Pierre-Monde est brisée par sa faute, abaissant complètement la barrière entre les mondes.

Pourquoi c'est (toujours) le GOAT ? Si autant de joueurs vénèrent à ce point Diablo II et son extension au point de continuer à y jouer 23 ans après, c'est parce qu'il s'agit là d'un modèle de perfection, tout simplement. L'unique reproche que l'on peut faire au jeu, c'est un manque d'équilibre entre les sept classes jouables, qui se ressent surtout dans le multi et dans le endgame. Pour le reste, en multi comme (surtout) en solo, le monde n'a pour ainsi pas connu mieux que Diablo II dans le genre du hack'n'slash, qu'il s'agisse de Torchlight, Dragon Age ou Titan Quest.

"Je suis Akara"

Que vous jouiez pour la profondeur des mécaniques de jeu ou pour les frissons du récit, Diablo II est une grande expérience vidéoludique dans un très bel univers de low fantasy gothique sanglante à souhait. Bref, c'est un immanquable du RPG. D'autant plus qu'avec le sublime remaster graphique Diablo II Resurrected, qui n'a pas touché à une ligne de code de l'originel (au point de reproduire certains bugs connus), il n'y a vraiment aucune excuse pour ne pas y jouer... à part les pratiques commerciales abjectes de Blizzard et son prix prohibitif à 40€. C'est cependant moins cher que 70€ pour un mauvais jeu comme Diablo IV par exemple, mais cela, on vous en reparlera plus tard.

Un boss marquant : Au coeur de l'enfer, au milieu d'un pentagramme enflammé, il se tient là : Diablo en personne vous attend, prêt à vous pulvériser.