Batgirl : les boss de Warner sont des sociopathes selon les frères Russo

Joe Russo pense que c’est la sociopathie des dirigeants de Warner qui les a poussés à tuer Batgirl.

Certes, Warner et le DCEU relèvent la tête ces derniers temps, même si on peine toujours à voir clair dans leur avenir, mais il y a encore peu, tout semblait être à feu à et sang dans les coulisses de la compagnie. Alors que Black Adam ramène Superman sur le devant de la scène et que James Gunn prend les rênes de DC, on en oublierait presque qu’il y a seulement trois mois la firme larguait sans ménagement nombre de ses projets. Warner a ainsi procédé à un ménage interne d’une brutalité rarement observée, peu de temps après la fusion de la compagnie avec Discovery et la prise de pouvoir de David Zaslav.

L’incident le plus marquant étant bien évidemment l’annulation du film Batgirl, de l’encre a coulé à flots depuis sur ce qui était apparu comme une première historique dans l’industrie du cinéma. Le film de super-héros, qui devait ramener le Batman de Michael Keaton à l’écran, fut totalement jeté aux ordures alors que sa production était terminée, pour permettre à la firme de réussir un plan d’optimisation fiscale correspondant aux plans économiques de Zaslav. Une façon de faire souvent jugée sévèrement et commentée durement. Toutefois, on n’avait pas vu venir le virulent "J’accuse" de Joe Russo, co-réalisateur d’Avengers : Endgame, qui pointe du doigt la sociopathie capitaliste comme coupable. 

C’est durant une discussion avec Variety que les frères Russo ont étonnamment annoncé prendre leur distance avec les studios Marvel jusqu’à la fin de la décennie tout en s’inquiétant du traitement des films par les compagnies de cinéma, en prenant pour exemple ce qui s’est produit avec Batgirl. Joe Russo, en particulier, n’a pas gardé sa langue dans sa poche :

"C’est rare de voir un projet d’un si gros calibre, si cher, être assassiné d’une telle façon. C’est triste, mais nous vivons à une époque où la sociopathie des grosses entreprises va de plus en plus émerger parce que les gens ont peur." 

Les enjeux économiques étant de plus en plus colossaux pour les films de super-héros que les compagnies comme Warner et Disney semblent désormais user de méthodes toujours plus radicales et drastiques pour survivre ou s’entre-dévorer. Une dérive du capitalisme souvent redoutée, mais qu’on pourrait s’étonner de voir directement désigner par l’un de ses plus loyaux hérauts, c’est-à-dire l’un des exécutants de Kevin Feige – qui n’est pas en reste sur la question du pragmatisme libéral. 

Au pays des sociopathes

Que ce soit pour dénoncer le cynisme économique des franchises hollywoodiennes – pourtant parées de vertueuses parures – ou l’impitoyable logique des comptables des multinationales, ce n’est pas tant le constat qui ici nous surprend, mais plutôt la bouche qui l’aurait tenue. Si même Joe Russo, responsable de The Gray Man ou de Captain America : Civil War, commence à s’indigner du comportement hostile des dirigeants de Warner ou Disney envers les réalisateurs, c’est qu’il y a bien matière à s’inquiéter. Toutefois, cela n’empêchera pas les Russo de faire The Gray Man 2 pour Netflix. Le chien aboie et la caravane passe.