Shin Godzilla : pourquoi la sortie du film en France est un évènement monstrueux après Minus One

Mathieu Jaborska | 27 janvier 2024 - MAJ : 29/01/2024 10:13
Mathieu Jaborska | 27 janvier 2024 - MAJ : 29/01/2024 10:13

L'excellent Shin Godzilla sort en France, en 4K chez Spectrum et en VOD chez Filmo. Il a donc fallu attendre plus de sept ans avant de contempler le film de Hideaki Anno et Shinji Higuchi.

L'éditeur Spectrum Films s'est mis sur son trente-et-un pour le trente et unième film Godzilla : une grosse édition avec le film en 4K HDR, en Blu-ray et en DVD, un livret, un commentaire audio, une séance spéciale filmée... Le tout dans un packaging de toute beauté et quasiment épuisé avant même sa sortie. Un travail à la hauteur de l'évènement.

En effet, non seulement Shin Godzilla est désormais devenu un véritable phénomène culturel, rehissant le roi des monstres sur le trône de la pop culture japonaise, mais ça fait des années que des passionnés bataillent pour permettre sa diffusion en France. Un long processus dont cette double sortie (il est aussi disponible en VOD chez nos amis de Filmo) est l'ultime accomplissement.

  • A découvrir sur le même sujet : notre vidéo (passionnée) sur les versions américaines de Godzilla

 

 

LE RETOUR DE GODZILLA

Au Japon, le retour de Big G a fait grand bruit. Les métropoles de l'archipel n'avaient pas été ravagées par la grosse bestiole de la Toho, studio tout puissant derrière la légendaire saga débutée en 1954, depuis des lustres. Au début des années 2000, conséquence d'un déclin de popularité, la dernière ère de son règne s'était achevée avec fracas dans le complètement foutraque Godzilla Final Wars. Les responsables de la firme avaient décidé d'accorder des vacances bien méritées à leur Kaiju-star. 

Vacances qui ont pris fin une dizaine d'années plus tard, lors de la sortie du Godzilla américain. Doté d'un budget conséquent estimé à 160 millions de dollars, le film de Gareth Edwards en a remporté 529 millions à travers le monde. Mieux encore, il en a amassé près de 30 millions sur le territoire japonais, où il est resté à l'affiche 7 semaines consécutives. Big G a retrouvé une place dans la culture populaire, à l'échelle mondiale. La Toho a donc décidé de sauter sur l'occasion pour concrétiser ses plans de relance de la franchise à domicile.

 

Godzilla Resurgence : photoLe retour du roi

 

Et elle n'a pas fait les choses à moitié. Shin Godzilla (littéralement "le nouveau Godzilla" ou "le dieu Godzilla") est une superproduction à destination du grand public, vouée à dominer le box-office et le marché des produits dérivés tout en flattant la critique. D'où l'autre composante qui en a fait un projet atypique : l'embauche du duo formé par Shinji Higuchi et Hideaki Anno. Le premier est un vétéran du tokusatsu, célébré, entre autres, pour la trilogie Gamera Heisei. Le second est extrêmement populaire chez les amateurs de manga et d'animation, ayant créé l'une des séries les plus commentées de son temps : Neon Genesis Evangelion.

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commentaires
Flo1
16/04/2024 à 15:07

Nouvelles bases avec ce remake de l’original, par Hideaki Anno et Shinji Higuchi (qui aiment bien s’interroger sur les icônes culturelles).
Dès le début on comprend où on a mis les pieds : une règle non écrite veut que si on traite Godzilla en solo, comme unique menace, c’est donc l’équivalent d’un film catastrophe, centré d’un point de vue humain – et si c’est avec plusieurs créatures c’est de l’action, puisque une menace qui écope d’un adversaire de même taille, c’est de la résistance, donc quasiment du super-héroïsme, donc un point de vue plus haut.
Pourtant ici on n’est pas au niveau des gens simples qui fuient le danger et protègent leurs êtres aimés, et à peine avec les sempiternels scientifiques et militaires. Là on est tout en haut de la chaîne décisionnelle, des ronds de cuirs en costards-cravate, ambitieux et dialoguant avec les américains.
Et paradoxalement composées d’êtres moyens et faillibles, en pleine déconfiture devant un danger à la fois naturel (c’est habituel au Japon) et vraiment belliqueux. Métaphore évidente des évènements récents de Fukushima… Anticipation de ce que sera la Pandémie mondiale.

Comme dans un film politique à la « Walk and Talk », on y voit la gestion de la situation, désordonnée mais s’efforçant tout de même de respecter un ordre protocolaire aussi bureaucratique que traditionnellement nippon… et tout ça devient vite absurde (un intertitre pour chaque personnage, chaque réunion, chaque engin – prévoyez d’être sur-stimulé par les images). Du sarcasme à la « Dr Folamour », en plus discret et moins cartoonesque…
Sauf que au fur et à mesure, ça devient moins grinçant, plus amer. Pour ensuite chercher une autre voie plus optimiste, via une jeunesse moderne, aux plans inventifs – Japon oblige, c’est suffisamment didactique pour identifier très vite le héros principal et ses alliés.
Quant à la bête, elle passe elle aussi d’une représentation grotesque (mais dans une logique darwinienne), pour évoluer ensuite vers une horreur vraiment effrayante et surpuissante… On a quand-même là des types qui ont bossés sur « Evangelion » et « L’attaque des Titans » !
Bref c’est intelligent, c’est très bien joué, c’est ultra bavard mais si rythmé que ça n’est jamais rasoir…
Un petit chef-d’œuvre, hélas passant pour trop élitiste en France – jamais distribué en salles, il n’y a qu’à voir la rareté des éditions Blu-ray VF (hors de prix) pour regretter que sa grande réputation le rende aussi peut accessible.

Gogozizou
29/01/2024 à 12:04

Relecture très sympathique dans l'ensemble, malgré tout mon amour pour Spectrum je garde ma version bluray import UK de l'époque d'avant le brexit et que j'avais payé une misère en soldes.

Sur le fond je trouve que le film a 2 traitements inégaux, autant la partie monstre + critique sociale post Fukushima sur l'immobilisme du gouvernement japonais en période de crise est très bien autant le binôme de jeune prodiges est hyper caricatural et limite hors contexte tellement ils font cliché. Mais bon faut bien contrebalancer, mais pour le coup c'est un peu trop extrême.

Tuco
29/01/2024 à 12:03

Beaucoup apprécié ce film vu il y a deux semaines sur Filmo. Pas beaucoup de scènes d'actions, n'y allez pas pour ça, ça parle énormément, on suit plus le gouvernement japonais tenter de gérer une situation de crise et leur course contre la montre avec les Etats Unis qui sont décidés à tout péter pour être les grands vainqueurs. J'ai trouvé le scénario malin.
Il y a quand même quelques scène ultra impressionnantes comme au milieu du film où Godzilla s'énerve (cette musique !!).

Morcar
29/01/2024 à 10:50

J'avoue que le succès de ces X versions de Godzilla m'échappent. D'un côté on reproche (à juste titre) à Marvel de répéter la même recette sur une trentaine de films, et d'un autre on acclame le 30è Godzilla qui répètent inlassablement la même histoire...

Vroom
28/01/2024 à 10:55

C'est justement parce que ce film n'est pas un morceau de "boom boom" pour adolescent prépubère qu'il est réussi. Ici, on a (enfin) une vraie réflexion sur l'implication à tous les niveaux d'un tel événement et c'est bien ça qui fait monter la sauce à chaque apparition du grand lézard. On n'a pas besoin de voir le monstre et des bâtiments s'écrouler pendant 1h30 pour créer de la tension : c'est même a priori tout l'inverse. Le dernier Godzilla, pas désagréable, n'évite lui pas les pièges d'une écriture banale et sans finesse.

Article débile
28/01/2024 à 07:59

Shin Godzilla, le n à pas voulu se mettre

Article débile
28/01/2024 à 07:57

Votre article je le trouve nul, vous avez parlé de Godzilla comme si il était en déclin à un moment alors que c'était complètement faux. C'est juste que en France si le film apparaît pas en Amérique bah il apparaît pas chez nous (de vrai mouton). Au Japon Godzilla à toujours été au ciné même après le film de final Wars qui était très bien. En même temps Godzilla fait partie de la culture des japonais alors que en France on pense à l'argent et à imiter les États-Unis donc votre article est nul et vraiment n'importe quoi, minus one fait succès du coup et si on passé aussi Shi Godzilla pfff

Prisonnier
28/01/2024 à 07:27

@Gizmoket

Té, bien vu. J'arrive pas à accéder via Google a la critique. C'était C. Foltzer qui l'avait écrite 1/5

Gizmoket
27/01/2024 à 22:33

On parle du film noté une seule étoile par les rédacteurs de ce site? N'est ce pas ?

Donc, dans 7 ans vos films notés 1 en vaudront 4, ou ça se passe comment ?

Prisonnier
27/01/2024 à 20:34

@ Kyle

Et encore tu n'as pas dû revoir la version de 1984. Dans mes souvenirs c'était plus rythmé. Le revoir c'était limite chiant

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