Expendables : on a classé les films avec Sylvester Stallone, du pire au meilleur

Expendables 4 est (malheureusement) sorti au cinéma, donc pour élargir la plaie, on a décidé de faire un classement de tous les films de la saga avec Sylvester Stallone.

En 2010, après avoir (momentanément) fait ses adieux à Rocky et Rambo, Sylvester Stallone s'est créé à plus de 60 ans un nouveau héros sur-mesure et surgonflé dans Expendables : Unité spéciale. Le but était clair : réunir d'anciennes icônes du cinéma d'action pour refaire en toute décomplexion de l'actionner bien bourrin en assumant ses codes les plus ringards.

Mais sans surprise, l'appât du gain a vite dépassé la note d'intention, et ce qui aurait pu être un baroud d'honneur joyeusement régressif est devenu une saga inégale qui a atteint un degré inédit de bêtise avec son quatrième volet. Pour continuer le massacre (et surtout rentabiliser au maximum le douloureux visionnage d'Expendables 4), Écran Large s'est donc lancé dans un classement de la saga Expendables, du pire au meilleur film. 

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4. EXPENDABLES 4

Sortie : 2023 - Durée : 1h43

L'étalon italien, en route vers l'abattoir

Pourquoi c'est le pire du pire : Tout simplement parce qu'il n'y a rien qui va. Même si comme promis le film est revenu à un classement R (donc interdit aux mineurs non accompagnés d'un adulte aux États-Unis), il n'a strictement plus rien de spectaculaire ou cathartique à offrir. Les Expendables originels joués par Dolph Lundgren et Randy Couture sont en lambeaux, à l'image du scénario rapiécé dans tous les sens après, on le devine, pas mal de réécritures.

Le nouveau casting (en particulier Megan Fox et 50 Cent) se contente quant à lui de combler le vide avec leurs trois lignes de dialogue et leur demi-scène de baston, sans pour autant réussir à faire oublier l'absence d'Arnold Schwarzenegger, Jet Li, Terry Crews et autres acteurs emblématiques de la saga. 

Iko Uwais, le plus gros gâchis du film (et d'Hollywood)

Mais le plus pénible et insultant reste le traitement de Barney Ross, le héros campé par Sylvester Stallone qui, comme on le craignait, hante la franchise dont il commence à être écarté. Expendables 4 est en effet le premier volet de la franchise que Stallone n'a ni écrit ni réalisé, et dans lequel il était censé passer le relai à Jason Statham. Cette unique mission, qui n'avait rien de bien compliqué, est cependant un échec, les querelles d'ego et arrangements foireux avec Lionsgate ayant probablement conduit à cet entre-deux incompréhensible et surtout très énervant. 

Ce qu'on peut sauver : pas la carrière de Megan Fox en tout cas. Sinon, Jason Statham grogne toujours aussi bien. 

3. Expendables 3

Sortie : 2014 - Durée : 2h11

Un budget décor de oooouf !

Pourquoi c'est super décevant : Quand quelque chose fonctionne, on capitalise dessus jusqu'à le dévitaliser... Certes, les premiers Expendables ne sont pas des chefs-d'oeuvre du septième art, mais Sylvester Stallone a prouvé une énième fois qu'il ne fallait pas le sous-estimer, et que ce come-back méta des has-been des années 80 avait toutes les raisons d'être.

Pas de bol, Expendables 3 choisit non seulement d'abuser de sa formule par un casting bien trop massif, mais en plus d'en détourner le sens originel (à savoir-faire du bourrin à l'ancienne qui ne s'excuse de rien). Résultat, Sylvester Stallone et sa troupe tombent dans du jeunisme gênant, alors que des combattants dans la fleur de l'âge rejoignent leur rang. Sans doute histoire de rassembler les ados autour de figures moins ridées, ce troisième opus joue la carte du tout public. Une aberration, étant donné que la saga vaut moins pour la qualité de ses scènes d'action que pour ses élans gore régressifs et rigolos.

C'est pas Le Masque de Zorro, mais bon... (légende écrite par Antoine)

D'ailleurs, malgré son budget avoisinant les 100 millions de dollars, Expendables 3 rend moins hommage aux séries B d'antan qu'à la série Z fauchée, entre le découpage catastrophique de ses gunfights, son final dans des ruines décrépies d'Europe de l'est (même Steven Seagal aurait honte) et certains des VFX les plus hideux de son époque. Dans le genre, une sacrée douche froide.

Ce qu'on sauve : La présence de Mel Gibson en méchant, de Wesley Snipes en tueur mutique, et surtout celle d'Antonio Banderas en spécialiste du parkour ringard et romantique, toujours accompagné de musique latino.

2. Expendables : unité spéciale

Sortie : 2010 - Durée : 1h45

All I want for Christmas... 

Pourquoi c'est presque le meilleur : Le premier Expendables est arrivé à un moment charnière de la carrière de Sylvester Stallone. L'acteur venait de réhabiliter et libérer ses deux héros les plus emblématiques, Rocky et Rambo, dans les complémentaires Rocky Balboa et John Rambo, et semblait condamné à s'effacer derrière les nouvelles stars de l'époque. Après les années 2000, durant lesquelles il a eu du mal à se réinventer et à retrouver sa place dans l'industrie, l'acteur a donc commencé la décennie avec un film qui se voulait un hommage au cinéma d'action "à l'ancienne", comme un dernier cadeau à son public. 

Pour l'occasion, il a réuni une troupe de vedettes vieillissantes, loin de leurs heures de gloire et qui, comme lui, n'étaient plus dans la course. C'est donc avec une décomplexion régressive que le film carbure à la sueur, à la poudre, à la testostérone et aux punchlines ringardes, pour le plus grand bonheur des nostalgiques de Cobra, Commando ou Il était une fois en Chine.

Vous avez dit "surenchère" ?

Ce qu'on ne garde pas : Même si le but d'Expendables n'était pas d'être fin ou particulièrement bien léché, le film aurait gagné à soigner davantage son montage et sa réalisation, histoire de ne pas saboter la plupart des scènes d'action, surtout celles avec Jason Statham ou Jet Li. De plus, même si Dolph Lundgren, Steve Austin et Randy Couture jouent comme des parpaings, il est assez désolant de voir David Zayas (Dexter, Oz)  s'impliquer aussi peu, ou mal, dans son rôle de Général pris entre deux feux. 

1. Expendables 2 : unité spéciale

Sortie : 2012 - Durée : 1h42

Dire qu'il voulait revenir pour jouer Claude, le jumeau de Jean...

Pourquoi c'est le meilleur : Parce que Jean-Claude Van Damme joue un méchant qui s'appelle Jean Vilain ? Parce que c'est Scott Adkins qui joue son homme de main et qu'on aime beaucoup Scott Adkins ? Parce que Sylvester Stallone + Arnold Schwarzenegger + Bruce Willis ?  Parce que le film est en roue libre totale ?

Probablement un peu tout ça à la fois. Si la note d'intention du premier Expendables était déjà touchante (en particulier lors de ce dialogue lourd de sens entre Stallone et Mickey Rourke qui creusait la dimension méta), cette suite déborde, de tout, mais surtout de générosité et de clins d'oeil séducteurs. 

C'est une immense réunion de famille, plus fantasmée encore, qui cherche sincèrement à en mettre plein la vue, même si c'est parfois maladroit, comme le retour foiré de Jet Li ou le rapide caméo de Chuck Norris.

Il n'y a pas d'âge pour s'amuser

Malgré cette gestion un peu foireuse du casting, le film tient sa promesse de divertissement musclé et démesuré, qui ne cherche pas à faire dans la dentelle ou dans le crédible, mais à taper ou flinguer tout ce qui bouge.  Et puis, difficile de ne pas plier le genou devant la naïveté mégalo de Stallone. 

Ce qu'on ne garde pas : principalement les références vraiment lourdingues, comme Arnold Schwarzenegger qui recycle ses répliques de Terminator ou Chuck Norris qui reprend le célèbre meme internet sur sa morsure de cobra.