Morbius : 5 films de super-héros qui semblent moins nuls, d'un coup

La Rédaction | 5 avril 2022 - MAJ : 05/04/2022 14:42
La Rédaction | 5 avril 2022 - MAJ : 05/04/2022 14:42

Après Venom, Morbius, avec Jared Leto, revient cracher au visage du public. Et donne envie de réévaluer quelques mauvais films de super-héros.

Venom, Venom 2 et Morbius : la Sainte-Trinité de l'horreur moderne. Pensé, écrits et filmés en dépit du bon sens, avec autant de problèmes et d'aberrations qu'il y a de zéro sur les chèques de Jared Leto et Tom Hardy, ces trois blockbusters ont établi malgré eux de nouveaux standards de médiocrité.

Après avoir bu la tasse trois fois, et manqué de se noyer dans cet océan de pisse super-héroïque, plus rien ne sera comme avant. La preuve : la rédaction d'Ecran Large a eu envie (besoin) de reparler de cinq mauvais films de super-héros, qui méritent presque un mea culpa après Venom et Morbius.

La critique de Morbius, alias Batnaze Begins.

 

 

ELEKTRA

Sortie : 2004 - Durée : 1h30 de trop

 

Photo Jennifer GarnerElektra alias erreur de parcours

 

Pourquoi tout le monde a détesté Elektra à l'époque : En 2003, Daredevil avec Ben Affleck et Jennifer Garner avait été un petit naufrage. Petit, car le film à 80 millions a limité la casse, avec près de 180 millions au box-office (un score proche du Hulk sorti la même année). Naufrage, parce que le film réalisé par Mark Steven Johnson est rapidement devenu un mètre étalon de la médiocrité. La version director's cut de Daredevil a atténué la douleur, mais ce ratage a marqué au fer rouge le monde, qui a depuis essayé de l'oublier (ainsi qu'Evanescence).

 

 

Mais Elektra a redéfini le pire, principalement parce qu'il a été conçu dans les pires conditions. Jennifer Garner était contractuellement obligée de revenir, même si elle était apparemment la première à le regretter. La production a été lancée, gérée et finie en quatrième vitesse, avec un budget d'environ 50 millions. Le réalisateur Rob Bowman (le premier film X-Files, Le Règne du feu) n'est pas un manchot, mais encore moins un magicien. Il expliquait à Now Playing en 2005 : "En arrivant sur ce projet, je savais qu'on n'allait pas faire Spider-Man, à cause de la préparation très courte, parce que j'avais Jennifer pendant sa pause sur Alias, donc dix semaines, et parce que la post-production était courte aussi. On n'avait pas le temps de faire Spider-Man. On n'avait même pas le temps de faire Daredevil !".

Même le producteur Avi Arad a reconnu ce désastre industriel en déclarant, des années après, qu'il ne ferait plus jamais la même erreur (comment ça il est derrière Venom et Morbius ?).

 

Daredevil : Photo Jennifer Garner, Ben Affleck "Le bon vieux temps"

 

À l'écran, c'est un navet de première catégorie. Pour les amateurs de comics, c'est une hérésie, puisque l'anti-héroïne créée par Frank Miller est transformée en petit soldat hollywoodien, propre et niais. Pour toute personne ayant déjà vu quelques films produits par Luc Besson, c'est une blague, avec la formule de la-tueuse-froide-qui-épargne-ses-victimes-et-retrouve-son-humanité-en-les-protégeant, option romance à la mords-moi-le-nœud. Pour toute personne ayant des yeux, c'est une merveille de kitsch (le combat contre Kirigi dans les nappes volantes, l'enfant prodige armée d'une gourmette magique), où Jennifer Garner est filmée comme dans une pub pour du shampoing.

C'est donc tout naturellement que le film Elektra a été instantanément intronisé comme une petite horreur, risible et insignifiante.

 

Elektra : photo, Jennifer GarnerLe secret des poilades volantes

 

Pourquoi on a envie de moins détester Elektra : Comme Morbius, Elektra se prend exagérément au sérieux. Jennifer Garner et Jared Leto jouent leurs rôles avec le même mélange de tout premier degré et d'apathie délirante, dans un acte d'abnégation formidable.

Dans les deux cas, c'est écrit avec la pire des plumes hollywoodiennes pour mobiliser les poids lourds des clichés hollywoodiens. Elektra traîne le traumatisme d'une maman tuée par un   ̶d̶é̶m̶o̶n̶  ninja, vit dans une grande solitude loin des affaires des petites gens, mais va avoir droit à une famille de substitution grâce à un papa beau gosse et une adolescente-miroir. Morbius, lui, est orphelin (a priori, puisque c'est tellement mal écrit que ce n'est pas clair), est atteint d'une grave maladie, et ne vit que pour ses recherches. Il veut absolument trouver un remède, pour lui et pour son frère de béquilles. Il a également un papa de substitution (un scientifique) et une copine-ou-presque (une scientifique).

Elektra, Morbius : l'abécédaire de la dramaturgie pour les nuls, traité en quatrième vitesse pour que surtout personne n'ait le temps de respirer et exister, et avec en point d'orgue une romance aussi incarnée et excitante qu'une bouteille d'Eau écarlate.

GREEN LANTERN

Sortie : 2011 - Durée : 1h54 de trop

 

Green Lantern : photo, Ryan ReynoldsUn anneau pour les faire vomir tous

 

Pourquoi tout le monde a détesté Green Lantern à l'époque : Parce qu'il semblait venir d'une autre dimension, ce qui aurait pu être amusant si ça n'avait pas été si douloureux pour les yeux (et les âmes). Vaguement développé depuis la fin des années 90, Green Lantern est finalement sorti en 2011, dans un monde qui avait encore en bouche le goût du Joker de The Dark Knight et célébrait déjà Iron Man. Et il s'est perdu dans le fossé entre ces deux extrêmes.

Lancé avec une date de sortie, mais sans scénario, avec un gros budget, mais d'énormes réécritures en cours de route, avec une bonne équipe (Ryan Reynolds, Martin Campbell), mais aucune passion véritable pour les comics, Green Lantern a été un naufrage industriel pour Warner Bros. Avec un budget officiel de 200 millions de dollars et moins de 220 millions au box-office, le studio a perdu gros.

Avec ses délires cosmico-verts et son ambition de donner vie aux pouvoirs fous des Green Lantern Corps, le film a laissé dans les esprits une trace d'arc-en-ciel CGI si puissante, que même Speed Racer est une blague pour les épileptiques. Rire de Green Lantern était donc comme sourire face à Jean Lassalle : facile, mais irrésistible.

 

Green Lantern : photo, Ryan ReynoldsUn grand pouvoir exige une grande irresponsabilité

 

Pourquoi on a moins envie de détester Green Lantern après Morbius : Parce que Green Lantern a repoussé les limites du bon goût voire du respect, mais avec une générosité kamikaze et enthousiasmante. Au milieu des blockbusters fades, installés dans les mêmes rues de métropoles et les mêmes intérieurs, il dénote comme un phare fluorescent au milieu d'un océan gris. Personne ne niera que Martin Campbell et son équipe sont allés trop loin, et que le film résistera aussi bien à l'épreuve du temps que les sketchs d'intro des César. Mais cette énergie débridée donne à Green Lantern des allures d'anomalie totale.

Morbius a certes coûté beaucoup moins cher (75 millions), mais il tente quelques coups de pinceau numérique pour raviver son univers noir. Dès que le vampire s'envole, c'est avec des traînées violacées qui lui donnent des airs d'écureuil volant gothique. Mais malgré ça, son sonar et ses courants d'air magiques, le film reste extraordinairement fade, visuellement.

 

Green Lantern : photo, Ryan Reynolds Ce rêve   ̶b̶l̶e̶u̶ vert

 

Green Lantern est donc le parfait remède pour réveiller les yeux après ce tunnel de fadeur bétonnée nommé Morbius. Tout le monde se prend là encore trop au sérieux, mais entre le Ryan Reynolds show, les costumes VFX qui dégoulinent et les tornades de CGI qui donnent le tournis, il y a l'essence du genre : le spectacle. Peu importe si vous avez besoin d'un sac à vomi, d'une boîte de Nurofen ou de trois shots de vodka pour y survivre, c'est mille fois plus stimulant et mémorable qu'un Morbius, qui se contente de reprendre la direction artistique des Venom, avec deux-trois touches de couleur.

Quand le clou du spectacle reste le générique de début et de fin, pop et coloré comme un sous-Neon Demon, c'est que quelque chose cloche.

THOR : Le Monde des Ténèbres

Sortie : 2013 - Durée : 1h53 de trop

 

Thor : Le Monde des ténèbres : photo, Chris Hemsworth, Natalie PortmanNouvelle crise conjugale

 

Pourquoi tout le monde a détesté Thor : Le Monde des Ténèbres à l'époque : Parce qu'il était surtout une suite obligatoire plus qu'un film à part entière. Kevin Feige avait d'ailleurs annoncé le retour de Thor avant même que Kenneth Branagh soit mis au courant ou que le premier film sorte en salles (et ne serve finalement qu'à introduire le personnage dans le MCU avant Avengers).

Patty Jenkins avait tenté d'envoyer un message d'alerte en quittant la réalisation pour la laisser à Alan Taylor, choisi essentiellement parce qu'il a travaillé sur Games of Thrones. Et comme Asgard et Port Réal, c'est presque pareil avec plus d'or et moins de dragons, après tout pourquoi pas. Un tournage carré et un massacre en post-production plus tard, le film sort fin 2013, après Iron Man 3. Si l'échec au box-office a été évité, avec 206 millions de dollars aux États-Unis et 644 millions dans le monde (pour 170 millions de budget, hors inflation et frais marketing), les critiques et les fans n'ont pas particulièrement été convaincus, et c'est normal.

 

Thor : Le Monde des ténèbres : photoAttention, le vilain méchant a un gros truc moche dans les mains !

 

Ne sachant pas s'il doit être une grosse blague ou un récit fantaisiste épique, Thor : Le Monde des ténèbres part dans tous les sens et n'exploite aucune des quelques bonnes idées qu'il lance dans son amas de scènes toutes importantes, mais peu intéressantes.

Thor est toujours le beau et grand Thor, Loki est méchant et gentil selon les besoins, Jane se retrouve possédée pour avoir quelque chose à faire et Malakith est un gros méchant transparent qui veut tuer tout le monde, mais ne fait rien de bien inquiétant. Le scénario mélange les relents shakespeariens du premier film à un peu de Star Wars avec une bonne dose d'humour lourdaud et d'action quelconque en réutilisant sans cesse les mêmes ressorts narratifs (Loki aime énormément ses illusions). Moins pénible que le premier, parce que mieux rythmé, mais aussi plus long et plus gras, il tient toujours aussi bien sa place parmi les pires films du MCU et les meilleurs somnifères disponibles sur Disney+.

 

Thor : Le Monde des ténèbres : photo, Chris HemsworthSélectionnez votre combattant

 

Pourquoi on a moins envie de détester Thor : Le Monde des Ténèbres : Parce que même s'il est toujours aussi mauvais, au moins, le film profite d'une direction artistique plutôt jolie, d'effets spéciaux plus que corrects et d'un casting toujours aussi excellent. Morbius ne peut pas en dire autant. Par rapport au premier film, le royaume d'Asgard ressemble vraiment à un univers divin et fantastique impressionnant (avec une touche médiévale d'Alan Taylor) qui préfère les paysages cosmiques et les grands espaces aux parkings de New York et aux bâtiments désaffectés.

Pendant que Chris Hemsworth prend ses meilleures poses en plein combat, Anthony Hopkins campe un Odin toujours solide, Tom Hiddleston commence à s'approprier le personnage de Loki et Natalie Portman assure le minimum. Kat Dennings révèle le potentiel qui sera exploité ensuite dans WandaVision et Stellan Skarsgård... est là. C'est déjà bien.

 

Thor : Le Monde des ténèbres : photo, Tom HiddlestonLe vrai héros du film

 

Entre deux incohérences et tunnels de dialogue, Thor : Le Monde des Ténèbres réussirait presque à faire croire qu'il a de l'ambition quand il le veut, malgré sa réalisation bâclée et son émotion au ras des pâquerettes. Avec ses histoires d'amour, d'Éther, de portails magiques et de famille divine, le film n'apporte rien de fondamentalement nouveau au MCU ou au cinéma, mais certaines scènes d'action sont même plutôt plaisantes (notamment le raid sur Asgard et la fin avec le vaisseau qui atterrit au milieu de Londres) et ce n'est pas une torture à regarder ou comprendre non plus, contrairement à Morbius. Il est juste long, ennuyeux et oubliable.

X-MEN ORIGINS : WOLVERINE

Sortie : 2009 - Durée : 1h45 de trop

 

X-Men Origins : Wolverine : photo, Hugh JackmanQuand l'expression "montrer les griffes" prend tout son sens

 

Pourquoi tout le monde a détesté X-Men Origins : Wolverine à l'époque : Parce qu'il était une tentative franchement ratée pour continuer d'exploiter une saga qui montrait déjà ses limites. Après le succès de X-Men 2, la Fox a la folie des grandeurs et Hollywood ne jure plus que par les super-héros (la plupart des pires films du genre verront d'ailleurs le jour à cette époque).

En plus de X-Men : L'Affrontement Final, qui doit conclure la trilogie autour des X-Men, le studio lance alors deux spin-offs consacrés à des personnages adorés des fans : Wolverine et Magnéto. Entre le développement chaotique, les réécritures de dernière minute, les retards de production et un réalisateur admettant ne pas être fan de comics qui s'embrouille avec la Fox et les producteurs sur le tournage, le film était condamné d'avance.

 

X-Men Origins : Wolverine : photo, Ryan ReynoldsDéjà insupportable à l'époque

 

Lorsqu'il sort en 2009, un an après The Dark Knight et les débuts du MCU avec Iron Man, c'est la fin du rêve pour la Fox et le réveil est brutal. X-Men Origins : Wolverine ne récolte que 373 millions de dollars au box-office pour 150 millions de budget (hors inflation et coûts marketing) et le film se fait démolir par les critiques. Et il le méritait.

Un Wolverine faussement torturé, des trahisons, des morts pas vraiment morts... au final, le film reprend tous les clichés possibles et ne fait que compiler les scènes d'action mal filmées avec de mauvais effets spéciaux (l'affrontement dans la ruelle ou tout le dernier tiers), sans révéler grand-chose des "origines" de Wolverine. Après la course-poursuite à moto sur fond vert avec l'hélicoptère, le film s'enfonce progressivement dans la facilité et la honte avec des références toutes pétées et des retournements de situations qui le sont tout autant.

 

X-Men origins : Wolverine : blobLe Blob ou Ivan Drago qui a arrêté les stéroïdes ?

 

Pourquoi on a moins envie de détester X-Men Origins : Wolverine : Parce qu'à côté de Morbius, la première heure de X-Men Origins : Wolverine serait presque appréciable. Les deux films partagent d'ailleurs plusieurs éléments dès les premières minutes : un enfant qui est originellement malade, deux frères ennemis qui empruntent deux chemins différents pour finir par s'affronter, un héros qui essaye d'avoir une relation amoureuse malgré sa nature profonde ou encore des expériences douteuses.

X-Men Origins : Wolverine profite aussi d'un argument de taille comparé à Morbius : Hugh Jackman. Jared Leto résiste un temps en Morbius rachitique et s'éteint une fois qu'il gagne ses muscles tandis que l'interprète de Wolverine, alors au sommet de sa condition physique, dégage un charisme et une animalité indéniables dès qu'il apparaît à l'écran, en plus d'être déjà habitué au rôle.

 

X-Men origins : Wolverine : Photo Hugh JackmanLa seule raison de regarder les deux spin-offs sur Wolverine : Hugh Jackman

 

Outre l'excellent générique durant lequel Logan et son frère traversent les guerres et les époques, le film réalisé par Gavin Hood caractérise peut-être ses personnages grossièrement, mais efficacement, et présente une galerie de mutants qui rappelle les belles heures de X-Men. Les motivations de Logan pour devenir Wolverine et participer au programme Arme X sont au moins plus crédibles, plus tangibles que les quelques minutes durant lesquelles Morbius reste avec ses béquilles, tout comme la haine fraternelle.

Alors que Milo est un énième méchant très vilain non-incarné par un Matt Smith aux abois, Liev Schreiber est un Dent de Sabre bestial et sadique qui réussit presque à rivaliser avec le Wolverine de Hugh Jackman. Toute la fin avec le retour de Silver Fox, le faux Deadpool et le combat sur le silo nucléaire restent et resteront impardonnables quand les effets spéciaux sont encore pires avec le temps. Mais X-Men Origins : Wolverine a l'excuse de l'âge pour lui, contrairement à Morbius.

LES 4 FANTASTIQUES

Sortie : 2015 - Durée : 1h41 de trop

 

Les 4 Fantastiques : photoPierre qui roule...

 

Pourquoi tout le monde a détesté Les 4 Fantastiques à l'époque : Peut-être parce qu'il y avait de grands espoirs autour de cette relecture des 4 Fantastiques, après les nanars immondes et ignares de Tim Story. La raison principale à cela était bien entendu la présence de Josh Trank à la réalisation, lui qui avait bouleversé le cinéma de super-héros moderne avec l'excellent Chronicle.

Et sur le papier, le cinéaste semblait idéal pour explorer les troubles et le mal-être de cette troupe de scientifiques héritant de super-pouvoirs. Malheureusement, au-delà de son aspect sombre et chiant déjà bien trop présent dans les blockbusters de l'époque (surtout côté DC), le réalisateur n'a pas manqué de se désolidariser du projet avant même sa sortie. En effet, Les 4 Fantastiques a été charcuté par la 20th Century Fox, à la fois pour différends artistiques et à cause de coupes budgétaires drastiques, touchant en particulier la création en CGI de la Chose.

 

Les 4 Fantastiques : photo, Kate Mara, Miles Teller"Mes plans indiquent qu'on est face à un bon gros tas de m..."

 

Résultat, le film est un encéphalogramme plat bourré de raccourcis narratifs indigents, à commencer par son ellipse censée condenser tout le parcours psychologique de ses super-héros. Le récit n'en est que plus laborieux et désincarné, surtout lorsque ses (rares) scènes d'action se voient précipitées ou aperçues au travers d'écrans dans une salle de réunion. Le dernier acte s'impose d'ailleurs comme un sommet d'anti-climax, qui rend encore moins justice au Docteur Fatalis que la précédente version du personnage.

Mais le vrai problème des 4 Fantastiques, c'est que son approche émo-dark paraît assez risible compte tenu des comics fantaisistes et colorés dont il s'inspire. Les remontages intempestifs ont réduit les relations de personnages à peau de chagrin, en plus d'être peu aidées par des acteurs difficilement investis et des reshoots grillés à des kilomètres (la perruque de Kate Mara, aïe aïe aïe...).

 

Les 4 Fantastiques : photo, Kate MaraDis-moi que tu es un reshoot sans me dire que tu es un reshoot

 

Pourquoi on a moins envie de détester Les 4 Fantastiques : Si Josh Trank prétend que sa version du long-métrage aurait été très différente, difficile de savoir si le résultat final aurait été meilleur pour autant. Soyons même honnêtes : il est peu probable que Les 4 Fantastiques soit devenu soudainement un chef-d'oeuvre du genre.

Le projet a été émaillé de problèmes dès son état embryonnaire, et Josh Trank a clairement une part de responsabilité dans cet échec. Cela étant dit, on ne peut pas enlever au cinéaste un véritable parti-pris. La dimension très taciturne du récit et de son esthétique se montre en accord avec cette volonté de filmer de jeunes personnages isolés, obsessionnels et cabossés par la vie, puis maudits par leurs super-pouvoirs. À titre de comparaison, on voit où le film veut nous emmener avec ce regard désabusé sur le genre super-héroïque, ce qui est loin d'être le cas pour Morbius.

 

Les 4 Fantastiques : photo, Kate Mara, Miles Teller, Michael B. JordanDes scènes d'action palpitantes

 

Mais surtout, Les 4 Fantastiques est un film qu'on pourrait juger de courageux. Bien que la proposition soit devenue malgré elle une catastrophe industrielle, Josh Trank n'a jamais cessé de se battre pour sa vision, recourant à de vraies réflexions de mise en scène pour éviter au maximum le tronçonnage en règle du studio. L'exemple le plus fameux de cette démarche réside dans le réveil du Docteur Fatalis, qui expérimente ses pouvoirs en s'échappant d'un hôpital où il tue par la pensée ceux qui croisent son chemin.

Afin de s'assurer que la Fox ne puisse pas amoindrir la force émotionnelle et graphique de cette scène où le méchant avance paisiblement comme un tueur de slasher, Trank a tourné la séquence dans de longues prises, avec la caméra dans le dos de son protagoniste pour assurer une clarté maximale. Pas d'inserts interchangeables ou de gros plans faciles qu'il serait possible de réassembler n'importe comment : les monteurs n'ont pas pu couper dans le lard de ce découpage aux axes réduits.

On sent une forme de résistance de la part du réalisateur, ou du moins une envie de ne jamais renoncer, contrairement à Morbius où la présence de Daniel Espinosa derrière la caméra est purement inexistante. Le cinéaste derrière Life a clairement lâché l'affaire, permettant au film d'être le gloubi-boulga sans âme que Sony a engendré. Il est bien sûr difficile de se battre dans ce genre de machine, mais au moins, Josh Trank n'a pas abandonné.

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commentaires
E.MA
12/04/2022 à 11:31

Je me suis beaucoup amusée en lisant vos critiques. Indiscutablement, Elles sont mieux construites et écrites que les films sus cités.

Geoffrey Crété - Rédaction
06/04/2022 à 09:59

@sans nom

Je n'ai pas dit "le pire", mais l'un des pires. Il suffit de regarder l'accueil à sa sortie, côté critique et public. Vraiment, ce n'est pas mon avis, mais un constat. Il a particulièrement été critiqué car Marvel était plus surveillé et attendu à l'époque, et qu'entre ça et Iron Man 2, il y avait eu un vent de critiques.

@Geoffrey Crété
06/04/2022 à 09:18

Jamais vraiment entendu, sauf ici, que le Thor 2 était le pire Marvel. Le Thor 1 est bien moins bon que le 2. Le Thor 1 à une direction artistique complètement raté (le visage de Thor...).
Mais dans les pires marvel on peut en citer d'autres sinon, Captain Marvel et surtout Blackpanther !
Bref tous les gouts sont dans la nature et heureusement, Morbius est, à mon gout, mieux que Venom 2 mais dans la veine des réalisations de Sony qui finalement revalorise les réussites des fims Marvel et donc pas tous.
Et ce qui est amusant c'est que finalement on voit la réussite des super héros depuis qu'ils sont repris par Marvel. Réussite économique indéniable et réussite artistique plus discutable en fonction des films.
Quand on voit le dernier Batman et le rire ridicule des deux vilains en prison, on constate que certaines idées du méchant gaudriole comme celui du Daredevil avec Ben affleck n'ont pas disparu....

Geoffrey Crété - Rédaction
05/04/2022 à 20:53

@Emperorkouado NM

Ce n'est pas un oubli. Cet article ne liste pas les pires films du genre, mais ceux qui sont d'un coup moins pires à côté de Morbius.
Catwoman reste à part, on lui avait consacré un article
https://www.ecranlarge.com/films/dossier/958553-l-indefendable-catwoman-l-accident-industriel-de-pitof-avec-halle-berry

Emperorkouado NM
05/04/2022 à 20:39

Xmen origins:wolwerine et thor 2 sont pas si mal, jamais compris la haine contre ces films,par contre les autres ils sont tellement à chier que même morbius est un chef d'oeuvre à côté
PS: vous avez oublié catwomandans votre liste,qui est sûrement le pire film de super héros au côté de batman et robin

Geoffrey Crété - Rédaction
05/04/2022 à 18:18

@Amnorian

Non, on a juste constaté que Thor 2 était souvent cité comme l'un des pires Marvel, et qu'il avait une approche pseudo-sérieuse et sombre qui collait bien face à Morbius.
Et oui, je trouve toujours que Morbius est pire que tous les films cités ici, même Elektra. Même le premier Thor. Même Wolverine, sérieux.

Amnorian
05/04/2022 à 18:13

Je rejoins un peu les autres critiques, Morbius n'est clairement pas un chef d'oeuvre surtout avec sa deuxième partie inutile et désastreuse mais à une première partie plutot agréable
Les films que vous comparez sont désastreux sur toute la ligne

Elektra : rien à sauver ! Même Jennifer Garner est fade le pire de la selection
Thor : faut citer le premier du nom ou alors vous avez estimé que le premier était finalement plus mauvais que Morbius et donc inrattrapable. Peut être avec quelqu'un d'autre que Brannagh (un vrai réalisateur quoi...) ca aurait put apsser.
Green Lantern : pas si mauvais, de bonne chose, du niveau de morbius pas pire
X-Men Wolverine : sérieusement ? Le deadpool qui ne parle pas ? C'est vraiment mieux ?
Les 4F : la encore on atteint plus le niveau, mais pas mieux. De bonnes idées au départ, complètement massacré sur un final ou le changement de couleur de cheveux est trop flagrant pour mme richards.

Flavien Black
05/04/2022 à 16:52

@Kyle Reese et pourtant si il est vraiment pire ! Il est tellement vide, tellement de raccourci, c'est bâclé, mal filmé et n'a aucun sens. Et je ne parle pas des scènes post génériques qui en ont encore moins...

Mr Smith
05/04/2022 à 16:44

Jamais compris la haine contre Thor 2.

Bipbip
05/04/2022 à 16:24

Elektra n'a d'intérêt que pour Jenifer Garner.
Pour Green Lantern, il manque surtout d'un antagoniste digne de se nom et une meilleure écriture du héros. Parce que franchement, y a de quoi faire avec le matériel de base des Green Lantern.
Thor... C'est pas que ça soit mauvais mauvais, mais je fais parti des personnes qui ont apprécié le ton donné à Thor Ragnarok
Wolverine: il suffit de lire le Comic Wolverine Origines pour comprendre pourquoi on ne peut qu'être déçu par le film
Y a rien à sauvé dans dans les 4 fantastiques. Si Morbius est plus mauvais, c'est qu'on est au fond de la cuvette

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