Cannibales et conquistadors : le programme fou et espagnol de Filmo en février

La Rédaction | 22 février 2022
La Rédaction | 22 février 2022

En février, les abonnés de la plateforme Filmo feront un tour du côté de l'Espagne, grâce à une sélection ibérique ahurissante, mais pas que...

Au menu, vous retrouverez en plus des classiques et autres blockbusters, plusieurs films rares ou méconnus, des pépites remuantes, et surtout la preuve que le cinéma espagnol est actuellement en plein renouveau, grâce à plusieurs auteurs aux ambitions aussi variées que ravageuses. En effet, si le 7e art y a longtemps eu pour ambassadeur un célèbre mouvement, la Movida, découlant du retour de la République après le régime franquiste, l'époque a bien changé. Le geste punk dont Pedro Almodóvar fut l'emblème a vécu, l'industrie locale s'est développée rapidement, et provoque l'admiration des cinéphiles de par le monde.

Mais comme ils ne font rien comme les autres chez Filmo, plutôt que de vous ressortir les patrons, comme Alejandro AmenábarPaco Plaza ou encore Álex de la Iglesia, la plateforme a préféré vous proposer un choix de jeunes auteurs ou de productions trop vite oubliées, toutes valeureuses et impressionnantes. D'ailleurs, si vous voulez retrouver l'intégralité de cette brochette et vous abonner, c'est par ici.

 

Oro, la cité perdue : photoLa rédaction, en quête de perles rien que pour vus

 

AMOURS CANNIBALES

Carlos est doué de ses mains. Il faut dire que c'est un artisan qui jamais ne met sa passion de côté. Tailleur réputé le jour, il passe des heures à concevoir des vêtements proches de la perfection. Cannibale la nuit, il s'efforce de découper ses victimes à la manière d'un boucher expert, pour entretenir avec volupté un régime un peu exigeant, mais qui le satisfait. Jusqu'à sa rencontre avec la soeur d'une de ses victimes. Voilà un point de départ qui ne fleure pas du tout la comédie romantique, mais dont le déroulé s'avérera largement aussi addictif.

Fin psychologue autant que metteur en scène à l'impeccable sens du cadre, le trop peu connu Manuel Martín Cuenca ouvrait le bal des années 2010 avec un sacré choc. Amours cannibales aurait pu n'être que l'énième portrait d'une âme torturée en butte à l'amour, mais ce récit tour à tour glaçant et émouvant se transforme en une spirale abrasive, au fur et à mesure que l'intrigue comme la mise en scène nous donne à percevoir les secrets d'une âme complexe, qui doit peu à peu renoncer au contrôle et à la prédation... ou pas. Et quand notre boucher de tailleur se paie les traits d'Antonio de la Torre, acteur protéiforme et fascinant, on aurait tort de ne pas se resservir.

 

Amours cannibales : photoL'art de la découpe

 

ORO, LA CITE PERDUE

S'il y a bien un qualificatif qui permet d'apprécier les forces du cinéma espagnol contemporain, c'est celui de variété. Avec des moyens relativement modestes, aux antipodes de beaucoup de prods anglo-saxonnes ou hexagonales, l'industrie locale se jette sans complexe dans des projets très différents, tous plus exigeants et ambitieux les uns que les autres.

La preuve avec Oro, la cité perdue, film d'aventures qui retrace la quête désespérée de malheureux conquistadors à la recherche de la mythique Eldorado. Un point de départ qui charrie dans son sillage l'ombre tutélaire d'Aguirre, la colère de Dieu, chef-d'oeuvre définitif de Werner Herzog sur le sujet, mais aussi le fantasme d'une continuation de Apocalypto, autre coup de force, signe Mel Gibson.

S'il ne peut prétendre se hisser au légendaire niveau des deux oeuvres citées plus haut, le film d'Agustín Díaz Yanes fait un bien fou, justement parce qu'il appréhende son sujet avec la simplicité d'un conteur désireux de nous offrir une épopée carrée, une aventure tenue, évocatrice, portée par des personnages excellemment campés par des gueules au talent acéré et aux tronches burinées. Ajoutons à cela de superbes décors et un premier degré réjouissant, voilà qui constitue le menu d'une promenade sauvage dans une Amérique du Sud fantasmée, transformant les hommes en prédateurs et leurs terreurs en pièges mortels.

  

Oro, la cité perdue : photo, Raúl ArévaloUn film qui vise juste

 

QUE DIOS NOS PERDONE

En seulement trois longs-métrages et une mini-série, Rodrigo Sorogoyen s'est imposé comme un des metteurs en scène les plus importants de sa génération, un créateur bouillonnant, tenant parfaitement le grand-écart périlleux entre cinéma de genre et brûlot politique. La preuve avec Que Dios nos perdone, premier film découvert en France du jeune cinéaste, choc tellurique qui devait secouer jusqu'aux fondations du Festival du film policier de Beaune. Sur le papier, voici un énième thriller à base de tueur en série, de flics tendus comme des strings de championnes de biathlon, le tout enrobé dans un filmage numérique signe d'économies contraintes.

Sauf que pas du tout. Sorogoyen déploie ici un sens de la tension, une écriture du suspense d'une précision irrésistible, développant une véritable grammaire du pétage de plombs, qui autorise son scénario proche de la perfection à prendre un tour surpuissant. Non seulement on aura rarement vu de traque aussi énervée et inéluctable, mais ses échos avec notre propre société, ses lignes de tension et ses soubresauts de violence sont absolument remarquables.

Ce récit de la chasse à l'homme que mènent deux flics au bord de la crise de nerfs est un des plus beaux uppercuts de récente mémoire, et devrait vous donner envie de découvrir toute la carrière du créateur de MadreEl Reino ou encore Antidisturbios.

 

Que Dios nos perdone : photo, Antonio de la TorreAntonio de la Torre, toujours dans les bons mauvais coups

 

Ces trois films sont donc à retrouver au sein de la sélection Viva España sur Filmo, qui contient de nombreuses autres pépites. Preuve que les abonnés de la plateforme sont décidément bien traités, cette dernière n'en reste pas là, puisqu'elle propose tous les mois des sélections de productions contemporaines ou passées, toujours accessibles et détonantes, souvent un peu trop vite oubliées.

C'est notamment le cas de L'Emprise des ténèbres, création cauchemardesque et trop sous-estimée de Wes Craven, le père de la saga Scream. Un anthropologue innocent y enquête sur la réalité des pratiques vaudou en Haïti. L'occasion pour le réalisateur de prouver qu'en plus d'un formidable créateur de concept, il pouvait être un incroyable créateur d'images.

 

L'Emprise des ténèbres : photoSatisfait ou inhumé !

 

Celles qui traversent les visions du présent film sont d'une puissance invraisemblable, tant elles nous ramènent à la racine du mythe du zombie, et offrent un tremplin surpuissant à nos terreurs les plus profondément ancrées. Hallucinations, spirales infernales et monstruosités en tout genre aboutissent à l'un des longs-métrages les plus angoissants de son auteur.

Vous l'aurez compris, les amateurs de productions étonnantes et vertigineuses seraient bien inspirés de s'essayer au superbe catalogue de Filmo, et de jeter un oeil à l'essai gratuit que vous propose la plateforme.

Ceci est un article publié dans le cadre d'un partenariat. Mais c'est quoi un partenariat Ecran Large ?

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commentaires
Cidjay
02/03/2022 à 17:48

oui, rien à voir avec de la publicité racoleuse comme on pourrait voir sur jeuxvidéo.com par exemple ! je préfère 100 fois ça !

Simon Riaux
24/02/2022 à 10:56

@Serivore

Sauf qu'il n'est pas besoin de s'attarder longtemps sur l'article pour constater qu'il n'a pas grand-chose d'une publicité.

Il ne s'agit aucunement d'un encart publicitaire, qu'on aurait inséré automatiquement, ainsi que vous en voyez fréquemment sur le site et sur d'autres. C'est également la raison pour laquelle c'est bien nous qui le rédigeons, on en assume absolument tout le contenu.

C'est ce qu'on détaille ici, quand on cause du fonctionnement des partenariats : https://www.ecranlarge.com/partenariats

Serievore
23/02/2022 à 13:25

Cet article/partenariat, poir moi, ce n est rien d autres qu un publicitie

Mais Une publicite bien faite, et assumee au moins, ou pas masquee deja disons, juste bien enrobee et deguisee.
Au final, on lit juste une pub, mais c est bien plus sympa que la lessive que nettoie plus blanc que le baril d a cote.

Alors quitte a avoir faire des pubs ,autant les rendre le moins indigeste possible :)