Scarface, La Mouche, Les Nerfs à vif : les remakes, c'est de la bonne sur FilmoTV

La Rédaction | 9 septembre 2021
La Rédaction | 9 septembre 2021

À l’heure où les géants du streaming s’affrontent à coups de millions d’abonnés, le cinéphile n’est pas toujours gagnant, loin s’en faut. C’est pourquoi on vous propose un focus sur FilmoTV, acteur historique du secteur, plateforme clairement tournée vers la cinéphilie et son partage. 

Nouveautés, classiques, films cultes, pépites mais aussi quantité d’émissions centrées sur les créateurs composent une galaxie de programmes indispensables et passionnants. 

Et histoire de vous causer un peu du contenu de FilmoTV, on revient sur l’épineuse mais passionnante question des remakes, qu’ils aient supplanté leur modèle ou s’en soient grandement éloigné pour mieux les réinventer. Vous trouverez en effet plusieurs longs-métrages majeurs dans le catalogue, qui permettent d’explorer cette thématique sous de multiples facettes. 

Passons donc en revue ces pépites. 

 

photo Plus d'info sur le catalogue FilmoTV

SCARFACE

On ne présente plus le film culte Scarface de Brian De Palma, et sa galerie de séquences chocs, ou puissamment cinégéniques. Les images de Tony Montana, aspirant la coke mieux qu’un Dyson, échappant de justesse à une tronçonneuse ou tirant à tout va avant d’être pulvérisé ont fait le tour du monde. Le film est d’ailleurs devenu célèbre pour le contresens qui l’accompagne. 

Son héros est toujours un des emblèmes d’une sous-culture gangster, quand le film n’a jamais été pensé autrement qu’une violente charge contre les choix du personnage principal. Toute l’ironie, c’est qu’il existe un Scarface avant Scarface, qui subit en 1932 les foudres de la censure, les autorités craignant que le métrage ne fasse de son protagoniste un héros aux yeux du public. 

 

Photo Al PacinoUn film énervé

 

Seulement connu aujourd’hui des cinéphiles désireux de se plonger dans l’histoire du médium ainsi que les passionnés du grand Haward Hawks, Scarface premier du nom est une création passionnante, d’une puissance visuelle rarement égalée. Dans un noir et blanc somptueux, le cinéaste suit le parcours meurtrier d’un criminel bien différent de celui campé par Al Pacino. 

Des mouvements d’appareil (dont un plan-séquence d’ouverture) complexes permettent de capturer la folie des années 20 américaines, alors que la prohibition dope les activités illégales et fait de petits caïds des combattants forcenés, ivres de pouvoir et de violence. Une pépite sanglante à redécouvrir d’urgence. 

 

photo, Paul MuniLe boulet de démolition d'Howard Hawks

 

LA MOUCHE

Pour toutes les victimes d’acné purulente, il n’existe qu’un seul La Mouche et c’est bien sûr celui de David Cronenberg, dans lequel un scientifique enthousiaste marie par accident son ADN à celle d’une mouche, provoquant une inexorable transformation insectoïde. Rien à voir avec l’œuvre originale, sans doute moins effrayante ou techniquement maîtrisée, mais peut-être plus mystérieuse. 

Nous y suivons une enquête consécutive au meurtre d’un chercheur, assassiné par sa femme. L’acte semble incompréhensible, et l’épouse dévoilera le secret entourant les derniers instants de son époux. Transformé en hybride mi-homme mi-mouche, il l’a suppliée de mettre fin à ses jours. 

 

PhotoEt bon appétit si vous êtes à table !

 

Questionnement sur la science, sur le rapport à la vie et à l’amour, La Mouche noire est une création étonnante, désuète, mais une véritable curiosité néanmoins. Pour autant, on comprend aisément que La Mouche, en questionnant les névroses de son héros bien plus en profondeur, soit demeuré dans les mémoires. 

Jeff Goldblum y explore la maladie, la transformation, la fascination pour le vide, l’inconnu, dans une Amérique où faisait alors rage l’épidémie du SIDA, encore largement invisibilisée et traitée comme un pur objet de discrimination et de terreur. Autant d’idées auxquelles Cronenberg a génialement donné corps, et comme la nature, même mutante, est bien faite, on retrouve ce cauchemar sur FilmoTV.

 

Photo La mouche noire"Non ! ne zappez pas !"

 

THE THING 

The Thing est toujours considéré comme le chef d’oeuvre de John Carpenter, un des plus grands accomplissements de l’histoire du cinéma en matière d’effets spéciaux, une leçon de terreur implacable et un conte aussi amer que nihiliste. Merveille cauchemardesque qui a d’ailleurs eu les honneurs d’un prequel-remake en 2011... Mais The Thing n’en est pas pour autant un film original. 

Si la réussite de John Carpenter est indiscutable, à tel point qu’elle a marqué de son sceau le genre horrifique au point de demeurer culte, 40 ans après sa sortie, le maître est allé s’inspirer d’un autre grand du cinéma pour nous filer les chocottes en Antarctique. 

 

photoNe jamais repousser un rendez-vous chez l'orthodontiste

 

Avant The Thing, il y a eu en 1951 La Chose d'un autre monde (The Thing From Another World), réalisé par Christian Nyby, produit et écrit en sous-main par... le génial Howard Hawks, mentor artistique de Carpenter (dont il se dit qu’il aurait également dirigé plusieurs scènes). Le principe est le même, à savoir la découverte d’une forme de vie extra-terrestre, qui va menacer la survie de scientifiques une fois extraite de la glace. 

Mais l’horreur tripale, quasiment lovecraftienne et toujours imprévisible, rendue possible par les trucages de Rob Bottin est absente du film original. Plus obsédé par la paranoïa anti-communiste que la peur totale, il souffre d’un rythme incertain, et d’un antagoniste qui trahit l’effroi qu’inspirait dans une partie de l’Amérique pour un corps soviétique fantasmé, puissant et machinique. Autant dire que cette charmante série B ne pouvait lutter contre le génie de son remake. 

 

La chose d'un autre mondeL'horreur en noir et blanc

 

LA FÉLINE

Comment se mesurer à l’oeuvre originale, à savoir La Féline de Jacques Tourneur, date indépassable du fantastique et précis de mise en scène difficilement émulable ? En retournant son principe comme un gant, pour mieux livrer un film surnaturel, traversé par une vague de violence et de désir irrépressible. 

En 1942, Tourneur narrait sous la forme d’un faux film noir comment une femme réactivait une vieille malédiction familiale, qui la métamorphosait en panthère si elle cédait au désir. Le cinéaste en faisait une œuvre en forme d’allégorie de la frigidité. En 1982, Barbet Schroeder s’empare du concept pour le repenser, et c’est cette vision ahurissante que l’on retrouve sur FilmoTV 

La Féline devient un récit fiévreux, sur la frustration et le goût de la chair, alors que l’héroïne, désormais interprétée par Nastassja Kinski, se languit de laisser libre court à son désir et à son corps. Le résultat est fort, étouffant, souvent magnétique, et sans jamais chercher à surpasser son modèle, questionne la place du fantasme et le rapport que nous entretenons à la passion, perçue comme une faim dévorante. 

 

photo, Nastassja KinskiSes nuits sont plus belles que vos jours

 

DOCTEUR JERRY ET MISTER LOVE

Les incarnations filmiques du roman de Stevenson sont innombrables, Dr Jeckyll and Mr Hyde étant parvenu, mieux que personne, à capturer l’essence des contradictions de la civilisation occidentale, les tensions régnant au cœur de chaque homme, ainsi que plusieurs principes de la psychiatrie qui se répandaient alors dans le corps social. 

Par conséquent, c’est un ravissement que de trouver Docteur Jerry et Mister Love, un long-métrage qui parvienne à la fois à totalement respecter l’équation du texte original et des films qui l’ont précédemment adapté, tout en prenant un malin plaisir à le passer dans la moulinette du pastiche. Un choix qui ne moque jamais la matière première de l’intrigue, mais permet au contraire de n’en rendre que plus visible les articulations. 

 

photo, Jerry LewisL'étoffe des cauchemars

 

On se réjouit d’autant plus de trouver cet impayable remake sur FilmoTV qu’il a été un peu vite oublié, tout comme son réalisateur et interprète, comique dément, capable de passer du comique de situation à la clownerie pure, quand il ne ressuscite pas le souvenir de Buster Keaton. Inclassable et inoubliable, cette comédie azimutée pourrait bien être le plus bel écho à ce récit sans cesse revisité par le 7e Art. 

Une position étonnante, car cette comédie passablement irrésistible fut l'objet d'un improbable remake, qui s'efforçait de pousser encore bien plus loin le n'importe quoi, quitte à se dénaturer totalement. Une situation qui confère à Jerry Lewis le titre de professeur le plus folledingue de la comédie américaine.

 

Photo Eddie MurphyOui, c'est Eddie Murphy

 

LES NERFS A VIF

Quand Scorsese se penche sur le classique avec Gregory Peck et Robert Mitchum, ce n’est pas pour lui rendre un hommage maniéré, ou pour dépoussiérer poliment le précédent film, dont il reprend néanmoins le titre. Non, avec Les Nerfs à vif, Martin Scorsese se lâche complètement et s’essaie à une forme d’outrance tout simplement jamais vue chez lui. 

Oubliez la tension sous-jacente, le suspense construit à la manière d’une horlogerie redoutable... Martin choisit Robert De Niro pour en faire un démon sortant de sa boîte pour se jeter aux pattes d’un Nick Nolte qui n’en demande pas tant. Véritable traité de guerre psychologique qui fait exploser cabotinage et couleurs dans chaque photogramme, le film est dans un tel sur-régime qu’il se rapproche parfois du cartoon. 

 

photo, Robert De NiroLe Joker n'a qu'à bien se tenir

 

Parfois considéré comme grotesque, ce remake est pourtant une des plus passionnantes tentatives d’un auteur de se livrer à une relecture aussi bien scénaristique, de pousser un récit dans ses derniers retranchements, en prenant tous les risques. 

Pour déguster ces glorieux remakes (et beaucoup d'autres) jetez donc un oeil à l'offre de FilmoTV, qui vous propose 14 jours d'essai gratuit, et un abonnement à 6,99 Euros par mois. Vous pourrez y découvrir un catalogue de centaines de créations cultes, des nouveautés chaque semaine, et des entretiens exclusifs avec tous ceux qui font le cinéma.

Ceci est un article publié dans le cadre d'un partenariat. Mais c'est quoi un partenariat Ecran Large ?

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commentaires

13/09/2021 à 16:28

A quand un dossier Jerry Lewis dont la mort est passé inaperçu en 2017.
Même Arte n'a pas dénié diffuser quelques uns de ses classiques en hommage.
Une injustice qui mérite d'être réparée.

Pierre
10/09/2021 à 21:14

@Ethan
Au même titre que le Scarface original est daté année 20/30 avec la mafia de l'époque de la prohibition, son remake est daté année 70 avec la musique disco omniprésente, le trafique de drogue qui n'est plus organisé comme ça aujourd'hui, les véhicule, les tenue, etc...

Si un nouveaux Scarface devait sortir aujourd'hui, on aurait a faire a un tout autre type de milieux et de mafieux.

Bref, les deux film sont aussi facilement regardable aujourd'hui, mais les deux représente des époque qui ne sont clairement plus d'actualité et leurs âges se fait facilement ressentir.

Kyle Reese
09/09/2021 à 14:52

Hum La féline avec la très jolie et envoutante Nastasia Kinski je l'avais totalement oublié celui là.
Il est vrai que certains remakes de cette époque ont pu égaler voir parfois totalement dépasser les originaux. Ce n'est plus trop le cas aujourd'hui ... mais que s'est-il passé ? lol

Duffman
09/09/2021 à 14:48

Le remake de La féline est réalisé par Paul Schrader et non Barbet Schroeder

Ethan
09/09/2021 à 14:34

Le remake est souvent attaché à de la modernité. Certains films vieillissent alors que d'autres non. Certains me semble t'il ne peuvent pas être retourné. Le Scarface d'al pacino est un remake c'est vrai mais reste moderne et n'a pas vieilli. Ce qui n'était pas pareil pour le premier