Alien, Volte-Face, Snake Eyes... 10 films cultes à (re)voir sur Disney+ et Star

Simon Riaux | 23 février 2021 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Simon Riaux | 23 février 2021 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Quels sont les films disponibles sur Star, le service pour adultes de DIsney+ ? Ils sont nombreux, et ne manquent ni d'explosions, de flingues ou de tentacules.

Depuis le mardi 23 février, Disney+ a rendu accessible sa plateforme Star à ses abonnés, laquelle accueille une partie du catalogue de la Fox, studio racheté par la multinationale et dont on ignorait concrètement à quelle sauce il avait été mangé. Avec une première salve de films et de série disponibles, l'heure est venue de nous plonger dans les archives mises à dispositions par tonton Mickey.

Comme annoncé et attendu depuis de longs mois, les licences phares de la Fox sont présentes au sein du service Star, qui accueille logiquement les Aliens (sauf Prometheus), Predator, Die Hard, ou encore les nombreux épisodes de La Planète des singes, du film original, en passant par le remake de 2001 jusqu'à la récente trilogie de reboots. Parce qu'ils sont pour l'essentiel très connus (et abondamment chroniqués sur notre site), ce n'est pas à eux que nous consacrons ce dossier, mais plutôt aux autres pépites ou curiosités qui se trouvent sur le service Star au moment de son lancement.

 

photo

 

28 JOURS PLUS TARD

C'est quoi déjà ? Après plusieurs expériences malencontreuses impliquant des chimpanzés et quelques entorses à la déontologie médicale, un virus se répand en Angleterre. Couvre-feu, confinement ou tentative d'immunité collective n'auront apparemment pas embrayé la contamination, car quand Jim, un coursier, se réveille à l'hôpital après un long coma, il trouve une Londres dévastée.

C'est vraiment culte ? Au-delà de la qualité du long-métrage, évidente tant Danny Boyle et Alex Garland y déploient leur effervescence horrifique avec panache, 28 Jours plus tard a transformé en profondeur le film de zomblard (pardon, d'infecté). Jusqu'alors sous perfusion depuis que le roi Romero a initié, magnifié et clôturé son âge d'or, le genre a retrouvé grâce à lui sa puissance offensive, et surtout une efficacité impressionnante, laissant derrière elle la plupart des ambitions sociales qui faisaient alors l'unanimité pour concevoir des mondes post-apocalyptiques où la sécurité est une illusion et un bon cardio nécessaire à la survie.

 

photoRun, boy, run

 

Les zombies (pardon, les infectés) du film sont parfaitement adaptés au style de Boyle et plus largement au mouvement esthétique qui va (littéralement) secouer le cinéma d'horreur dans les années 2000. En quête d'un réalisme brutal, les cinéastes n'hésiteront plus à malmener la stabilité du cadre pour exploiter à fond les velléités contagieuses de la fameuse shaky cam, tous inspirés par la terreur frénétique de 28 Jours plus tard. Ce point de rupture a-t-il changé en bien ou en mal l'industrie ? À chacun de se faire son idée. Reste que le coup de poing anglais n'a pas volé son statut de précurseur.

Pourquoi on ne pensait pas le trouver chez Disney ? Faut-il vraiment l'expliciter ? Pensé comme un essai horrifique radical, le film n'y va pas avec le dos de la cuillère avec la violence, physique et psychologique. Esthétiquement (merci Anthony Dod Mantle, à la fois maître de la crasse de Trainspotting et de la science-fiction minimaliste de Garland), il tranche évidemment avec les standards de la firme. Et pour plus de zombies (pardon, d'infectés), le trop souvent oublié 28 semaines plus tard, qui passe un nouveau cap dans la cruauté, teste-lui aussi les limites de l'uniformisation de la plateforme. 

 

photobre-son comme jaja

 

À TOMBEAU OUVERT

C'est quoi déjà ? La chronique du quotidien chahuté et chahutant d'un infirmier au coeur de New York. Ou comment porter assistance aux plus démunis quand on est chargé comme un bus d'étudiants revenant du Spring Break. Le résultat n'est pas aussi ensoleillé ni relaxé, mais au moins aussi spectaculaire, et dégage un délicieux parfum de folie urbaine.

C'est vraiment culte ? Parce que le duo derrière Taxi Driver se reforme quelques deux décennies après sa Palme d'Or, et n'a rien perdu de sa férocité. Martin Scorsese devant la caméra, Paul Schrader à l'écriture, voici donc le moteur de cette fable tour à tour désenchantée et aveuglante, récit d'une descente aux enfers dont le premier moteur est la recherche de lumière à tout prix, et une nouvelle fois, cette collaboration aboutit à une autopsie américaine fascinante, dont la vélocité narrative n'a d'égale que la puissance visuelle. D'ailleurs, c'est probablement le dernier film à date de Scorsese à avoir su imprimer sur pellicule la rage de ces débuts, une vitesse trompeuse, aussi éprouvante que passionnante.

 

Photo Nicolas CageNicolas est en cage

 

Et pour incarner cette énergie phénoménale, le film a rassemblé un casting de haute volée, puisqu'on retrouve devant la caméra les excellents Cliff CurtisVing RhamesTom Sizemore ou encore John Goodman. Mais les deux astres qui nous précipitent avec grâce dans cette spirale tourmentée sont bien évidemment Patricia Arquette et Nicolas Cage, qui trouvent ici deux de leurs meilleurs rôles, ce qui n'est pas peu dire. Comme portés par la grâce, ils épousent la géographie éclatée d'une cité au bord de la folie et occupent merveilleusement le cadre, nous servant de guide dans cette cour des miracles filmique.

Pourquoi on ne pensait pas le trouver chez Disney ? La démence, l'expérimentation plastique et l'horreur sociale ne sont pas exactement les étendards de Tonton Mickey. Et c'est peu dire qu'ils trouvent ici un support éclatant. La mise en scène s'échine à décrire organiquement, la misère, et l'épuisement, tant des habitants que de ceux chargés de leur porter secours. Regorgeant de séquences particulièrement dures et de passages tout bonnement hallucinants, A Tombeau ouvert est un long-métrage profondément remuant, qui n'épargne rien au spectateur et compose une poésie de l'asphalte aux antipodes de l'ADN de Disney.

 

Photo Patricia Arquette, Nicolas CageNew York, antichambre de l'enfer

 

French Connection

C'est quoi déjà ? Deux flics des stups, Buddy Russo et Jimmy Doyle, dit Popeye, se retrouvent sur la piste d’une grosse livraison d’héroïne en provenance de Marseille. De planques en filatures, d'arrestations en courses-poursuites dans les rues de New York, Popeye et Russo vont démanteler ce que les archives du crime appellent désormais... la French Connection.

C'est vraiment culte ? C’est tout simplement l’un des meilleurs polars de l'Histoire du cinéma américain et l’un des meilleurs films de William Friedkin, pour lequel il a remporté l’Oscar du meilleur réalisateur. Juste avant de révolutionner le film d’exorcisme, le réalisateur de L'Exorciste a apporté ses lettres de noblesse au genre du film policier, en filmant la traque de la French Connection dans un New York ultra-réaliste, caméra à l’épaule dans une esthétique plus proche du documentaire que de la fiction.

 

car chaseUn Gene Hackman magistral...

 

Outre le duo de flics culte que forment Popeye (Gene Hackman) et Cloudy (Roy Scheider), French Connection contient surtout ce qui est unanimement considéré comme l’une des meilleures courses-poursuites de l’Histoire du cinéma américain. D’une précision technique à tomber par terre, que ce soit dans son découpage et dans sa tension, cette scène culte résume à elle seule la révolution que représente le film dans le genre, réputé pour être inégalé… jusqu’à ce que William Friedkin réalise Police Fédérale, Los Angeles.

Pourquoi on ne pensait pas le trouver chez Disney ? Parce que quand on évoque la traque de la French Connection, filmée de manière ultra-réaliste par le réalisateur de L’Exorciste, dans un polar réputé pour être le premier film classé R-Rated à remporter l’Oscar du meilleur film, on ne pense pas immédiatement à Disney. Et on ne pense tout simplement pas à la plateforme aux grandes oreilles pour héberger dans son catalogue un film de William Friedkin qui, connaissant le franc-parler du monsieur, ne doit pas penser de très bonnes choses sur la firme aux grandes oreilles.

 

car chaseUne scène de course-poursuite culte...

 

HIGH FIDELITY

C'est quoi déjà ? À quoi ressemblait la vie des hominidés en proie à de bouillonnantes hormones avant Tinder ? Le film y répond sous la forme d'une déclaration passionnée à la musique, à l'amitié, aux rencontres, aux élans du coeur comme de l'âme, aux mystères de la mémoire et de l'électricité. Une comédie romantique qui a le bon goût de célébrer autant les beaux échecs que les petites réussites, le tout dans une boutique de vinyls. 

C'est vraiment culte ? Sur le papier, ce récit pourrait n'être qu'une énième comédie romantique, consacrée aux atermoiements d'un énième trentenaire, se lamentant sur le temps qui passe et les femmes. Mais confié au réalisateur Stephen Frears (Les Liaisons dangereusesThe Queen), ce récit balisé devient une formidable étude de caractères, ainsi que le témoignage d'une époque bien particulière. L'époque, au tournant des années 2000, où il devient évident que nos rapports à l'art, la culture, la vie et tout simplement l'altérité allaient être bouleversés en profondeur, par une révolution, par un bond technologique sans équivalent.

 

Photo John Cusack, Jack BlackAvoir un bon copain

 

Et derrière le vernis de la carte du tendre doux-amer d'un vendeur de vinyl, se dessine une partition incroyablement précise, exécutée à la perfection par John CusackIben HjejleJack BlackLisa Bonet ou encore Tim Robbins. Avec humour et délicatesse, ils rendent compte d'un monde qui semble aujourd'hui un continent oublié, fait d'amour, de larmes, et d'une légèreté mélancolique qui ont progressivement transformé le film en rêverie culte. C'est sans doute ce statut qui a poussé récemment Hulu à en commander une adaptation en série, portée par Zoë Kravitz.

Pourquoi on ne pensait pas le trouver chez Disney ? Si la plateforme bleue ne craint pas la nostalgie, elle aurait plutôt tendance à en user comme un outil de promotion des marques en sa possession. Ici, il est plutôt question de plongée joyeuse dans un monde de rencontres interlopes, de sexualité festive, de drogues récréatives et d'émulation musicale. A priori, autant d'ingrédients indispensables à la survie en milieu urbain, très éloigné des recommandations de Mickey aux marmots.

  

Photo John CusackMusic is in the air

 

LA LIGNE ROUGE 

C'est quoi déjà ? Le récit choral et fragmentaire de la dernière phase de la Seconde Guerre mondiale, alors que les États-Unis se lancent dans la campagne du Pacifique. Une galerie d'hommes épuisés, révoltés ou innocents va faire l'expérience d'un conflit à la brutalité extrême, soulignée par la nature luxuriante qui les entoure.

C'est vraiment culte ? Sans doute un des films les plus adulés et respectés de Terrence Malick avant qu'il n'embrasse une veine plus ouvertement expérimentale et abstraite, La Ligne Rouge n'est pas tant le récit d'une bataille qu'une exploration du coeur des hommes la subissant. Comment préserver son âme, plongée au coeur d'un affrontement d'une terrible violence ? C'est cette question à laquelle tente de répondre le metteur en scène, secondé par la fascinante bande originale de Hans Zimmer.

 

photoQuand tu prépares le débarquement chez Mickey

 

S'attachant d'abord à deux soldats déserteurs rattrapés par leurs unités respectives, le scénario va questionner le sens du combat, mais surtout les notions de paix et d'amour, leur survivance au sein d'une expérience d'une terrible violence. Tranchant radicalement avec les représentations de ces évènements historiques comme autant de récits élégiaques du combat pour la liberté, La Ligne Rouge s'est imposé comme une bouleversante étude de l'humanité, de la fraternité et de sa mise à l'épreuve. Quant au casting, il demeure aujourd'hui encore un des plus pléthoriques et harmonieux jamais assemblés pour un récit de ce genre.

Pourquoi on ne pensait pas le trouver chez Disney ? Non seulement les grandes fresques guerrières ne sont pas tout à fait la tasse de thé de la première multinationale de divertissement, mais la remise en cause du récit américain de la victoire sur les forces de l'Axe et la réflexion panthéiste autour des valeurs chrétiennes, passées au tamis d'une mise en scène expérimentale sont très loin de son programme cinématographique. Création sensorielle, philosophique et poétique, le film de Terrence Malick s'inscrit dans des thématiques en apparence classiques, pour mieux les amener à un tout autre niveau d'incandescence et d'interprétation.

 

photoIl a beau être matinal...

 

Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin

C'est quoi déjà ? Jack Burton, camionneur ordinaire, accompagne son ami Wang Chi à l'aéroport de San Francisco afin d'accueillir Miao Yin, la fiancée de ce dernier. Mais ce loser magnifique va se transformer en héros malgré lui lorsqu'un sorcier tout droit sorti d'une série Z hong-kongaise va les lancer dans une réjouissante aventure au coeur de Chinatown.

C'est vraiment culte ? Hommage ultime au cinéma hong-kongais et ses effets hallucinogènes, Jack Burton a été pensé par John Carpenter comme une reprise brillamment détournée de l'incroyable (et improbable) Zu, les guerriers de la montagne magique de Tsui Hark. Pour autant, le cinéaste a eu la malice de jouer avec un folklore asiatique dénaturé par les Américains.

 

photo, Kurt RussellMême ridiculisé, Kurt Russell a la méga-classe !

 

En racontant son film dans ce simulacre qu'est Chinatown, Big John a développé un pur sens de la théâtralité et du spectacle, avec des décors de carton-pâte assumés dans lesquels le génial Kurt Russell évolue en étant persuadé d'être le héros de l'histoire (spoiler, il ne l'est pas !).

Plutôt que de tomber dans la simple parodie, Carpenter a embrassé le too much de ses modèles, pour un divertissement absolument mythique, et qui a eu une forte influence sur la pop culture moderne (notamment en ayant inspiré certains personnages de Mortal Kombat). En bref, du culte en barre !

Pourquoi on ne pensait pas le trouver chez Disney ? John Carpenter est non seulement un cinéaste majeur, mais il a toujours joué avec sa nature de rebelle, qui a infusé ses films d'une dimension politique anti-capitaliste et d'une fuck you attitude jouissive. Forcément, il serait sans doute le premier à regretter d'avoir fini sur Disney+.

 

photoFinish him !

 

MARY À TOUT PRIX

C'est quoi déjà ? Cette comédie plus ou moins romantique, avec Ben Stiller qui se coince le scrotum dans la fermeture éclair, Matt Dillon en gros dégueulasse, Lee Evans en (faux) estropié, ou encore Lin Shaye en vieille fripée bronzée. Et bien sûr Cameron Diaz, qui excite tout le monde, et qui arrive à se coiffer avec une touche de sperme.

C'est vraiment culte ? C'était la comédie incontournable de la fin des années 90, qui a imposé avec succès la formule du politiquement-incorrect-mais-ça-passe, et qui a largement contribué à booster la carrière et le capital sympathie de toute l'équipe. Ben Stiller, Cameron Diaz et Matt Dillon étaient lancés à divers niveaux avant Mary à tout prix, mais ce succès phénoménal a tout changé - le film a engrangé près de 370 millions au box-office, soit le quatrième plus gros succès de l'année, juste derrière le blockbuster Godzilla.

L'énergie et le charme des acteurs jouent pour beaucoup. Notamment Ben Stiller, qui a rarement été aussi à l'aise dans ce rôle de mignon loser qui lui a collé à la peau (au hasard : Polly et moiMon beau-père et moi), et Cameron Diaz, qui prouvait pour de bon qu'elle était un moteur à réaction nucléaire comique.

 

photo, Cameron DiazSpermanente

 

C'est aussi et surtout l'un des meilleurs films des frères Farrelly, propulsés par Dumb & Dumber en 1995. Le duo de réalisateurs et scénaristes prend un malin plaisir à dynamiter la recette de la gentillette comédie romantique, pour écorner tous les archétypes : le gentil héros loser, la femme-objet de désir, les seconds rôles attendus... Personne n'en sort indemne, pas même le chien - et probablement pas la carrière des Farrelly, qui n'ont jamais vraiment retrouvé cette énergie avec Fous d'Irène, L'Amour extra large ou encore Les Femmes de ses rêves.

Avec en plus des interludes musicaux de Jonathan Richman, qui participe à la narration, il y a de quoi se redire avec joie que Mary à tout prix ne ressemble à rien d'autre.

Pourquoi on ne pensait pas le trouver chez Disney ? Parce que rayon romantique, on associe plus Mickey aux boules des téléfilms de Noël qu'à celles de Ben Stiller. Mary à tout prix est un film du studio Fox, récupéré via le rachat du studio.

 

photo, Mary à tout prix, Ben StillerTrois hommes pour un coup pas très fin

 

SNAKE EYES

C'est quoi déjà ? L'histoire de Rick Santoro, un flic corrompu qui se retrouve, malgré lui, mêlé au meurtre du Secrétaire d'État à la Défense lors d'un match de boxe retransmis en direct (et truqué). Il va tout faire pour trouver la vérité et sauver son image.

C'est vraiment culte ? Probablement pas autant que ScarfacePhantom of the ParadiseBlow OutCarrie au bal du diableLes incorruptibles ou Mission : Impossiblemais c'est bel et bien un des meilleurs films de Brian De Palma. On peut en tout cas affirmer qu'il s'agit d'un des derniers grands films du monsieur avec Mission to Mars, avant que la plupart des films qu'il réalisera post-2000 soit accablé pour la critique ou de simples échecs commerciaux. Et pourquoi ? Parce que Brian de Palma s'amuse durant le film avec les spectateurs quitte à les tromper, les décontenancer, les manipuler sans pour autant (jamais) cacher la vérité à ceux qui regardent vraiment.

 

Photo Gary Sinise, Nicolas CageQui regarde vraiment ?

 

Snake Eyes est un immense jeu de dupes et surtout de point de vue. S'ouvrant sur un long plan-séquence de quatorze minutes, le long-métrage se base quasiment exclusivement sur son ouverture. Et si les spectateurs l'ont vécu à travers le regard du personnage principal (fougueux Nicolas Cage), c'est en reliant les différents témoignages et points de vue donc (avec une multitude de flashbacks) que les enjeux vont être bouleversés, décuplés et donc surprendre et captiver.

Pourquoi on ne pensait pas le trouver chez Disney ? Parce que Disney offre rarement des longs-métrages au langage vulgaire ni même des histoires lorgnant les plates-bandes d'Alfred Hitchcock. Uppercut violent autant que long puzzle énigmatique où Rick s'engouffre dans un dangereux labyrinthe, Snake Eyes est plus qu'une simple enquête, c'est une puissante diatribe contre les démons de l'Amérique. Et ça, ce n’est pas souvent chez Disney qu'on le voit.

 

Photo, Nicolas CageNicolas Cage surdynamisé

 

UN CRI DANS L'OCÉAN

C'est quoi déjà ? Le croisement dégénéré entre 20 000 lieues sous les mers et L'Aventure du Poséidon, avec un paquebot de luxe attaqué par une créature horrible venue des abysses.

C'est vraiment culte ? Si vous osez dire le contraire, c'est que vous avez besoin de le revoir. Concocté par Stephen Sommers avant La Momie, Un cri dans l'océan est un total plaisir régressif, et un fantasme de série B old school avec un budget insensé (environ 45 millions).

C'est une aventure avec des personnages bêtes et méchants, centrée sur Treat Williams en vieux baroudeur qui prend la pose, et Famke Janssen en fausse femme fatale et vraie paumée. C'est un cauchemar avec un paquet de scènes de mise à mort mi-amusantes (cette pauvre dame aspirée par les chiottes) mi-terribles (ce pauvre monsieur recraché et rongé par les sucs gastriques de la bête).

C'est aussi un film à la croisée des époques, entre les effets visuels du futur (beaucoup de CGI pas bien heureuses, mais Stephen Sommers était heureux de sauter à pieds joints dans la mare numérique) et le savoir-faire d'antan (le magique Rob Bottin a conçu la créature, avec à l'origine plus de maquillages et animatroniques prévus).

 

PhotoPré-mâché

 

Sans surprise, Un cri dans l'océan a été un bide parmi d'autres, dans la longue et triste liste des échecs de monstres marins - M.A.L : Mutant aquatique en liberté, Leviathan, Underwater. C'est pourtant bel et bien un petit classique du genre, devenu une référence de vidéoclub. Et les vrais savent que c'est un prequel officieux à Lost.

Pourquoi on ne pensait pas le trouver chez Disney ? Parce que Disney, les monstres ont plutôt l'habitude de chanter, danser, et rentrer dans les rangs ou être puni avant la fin. Là, le monstre a le temps de bouffer à peu près tout le monde (c'est-à-dire beaucoup, beaucoup de monde), dévoiler les coulisses de son système digestif, et provoquer autant de frissons de plaisir que de peur.

Pourtant, Un cri dans l'océan est bien un film sorti des usines Disney, puisque distribué aux États-Unis par sa filiale Buena Vista Pictures Distribution (désormais intégrée à la filiale distribution du studio).

Notre dossier sur Un cri dans l'océan

 

photo, Famke JanssenCette classe des 90s

 

VOLTE FACE

C'est quoi déjà ? Accrochez-vous. Castor Troy et Sean Archer ne s'aiment pas trop, et pour cause : l'un est terroriste, l'autre agent de la CIA. Alors que Troy est dans le coma, son ennemi passe sur le billard pour se faire apposer son visage. Lorsque le méchant pas beau se réveille, il cherche à se venger, et pour ça, il emprunte à son tour le visage de son adversaire. Bon, ça fait trop mal à la tête, envoyez les colombes au ralenti.

C'est vraiment culte ? C'est peu de dire que le style hong-kongais ne s'est pas toujours bien adapté à Hollywood. John Woo en est la preuve vivante : entre ses virées avec Jean-Claude Van Damme, un Mission : Impossible 2 pas très apprécié, et le catastrophique Paycheck, il a eu du mal à briller de la même lueur sur les terres américaines. Pourtant, le chef-d'oeuvre de la collaboration de ces deux pays de cinéma est de son fait, et c'est indéniablement Volte/Face.

 

photo Volte/FaceGuess Woo's back ?

 

L'artiste trouve peut-être pour la seule fois de cette partie de sa carrière les prérequis à l'épanouissement de son maniérisme sublime, à savoir un scénario à la hauteur de sa folie (signé Mike Werb et Michael Colleary) et un duo d'acteur aussi taré que lui, qu'il a d'ailleurs lui-même choisi au détriment de Arnold Schwarzenegger et de Sylvester Stallone. Dans ses conditions, le duel entre Nicolas Cage (oui, encore !) et John Travolta peut laisser transparaître le délire chorégraphique et technique de l'auteur, qui signe ainsi un des films d'action les plus rentre-dedans de l'histoire américaine. On en sort fatigué, mais satisfait.

Pourquoi on ne pensait pas le trouver chez Disney ? John Woo chez Disney : on en rêvait, ils l'ont fait. Mais contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce n'est pas grâce à la Fox, mais bien grâce à sa filiale Touchstone que Mickey s'est emparé de cette anomalie. La firme n'a jamais su trop quoi en faire, jusqu'à son arrivée sur Star. Malheureusement, cela n'a pas empêché Paramount de songer à une suite, menée par Adam Wingard.

Tout savoir sur Alien : Covenant

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commentaires
:/
24/02/2021 à 17:41

Mince, j'ai cru que c'était le catalogue Starz... du coup, c'est pas nouveau, nouveau...

Alyon
24/02/2021 à 14:14

Un film avec Nicolas cage est il un film d'horreur en soi ...?

neuneu
24/02/2021 à 11:35

Aucune nouveauté c'est sûr, mais quel catalogue de blockbusters quand même... pour deux euros de plus il faudrait vraiment être difficile pour formuler des critiques... mais il faudrait être également naïf pour croire qu'il n'y en ait pas, au vu de l'insatisfaction perpétuelle de notre société actuelle. Merci donc a Disney de nous proposer cet énorme fond de catalogue.

Birdy la glande
23/02/2021 à 23:30

En gros tu t'abonnes à Disney pour pas te casser la tête à chercher ton film dans tes dvd/bluray quoi...

De Passage
23/02/2021 à 22:07

@ Mx

Je viens de le terminer à l'instant et je suis surpris par sa qualité! L'acteur principal est top (dans mes mauvais souvenirs, je pensais que c'était Thomas Jane...), certains seconds aussi, les décors, la réalisation, l'humour,... chapeau. Les vfx, voilà quoi, mais il y a vraiment pire pour un film qui date.

@ Ecranlarge

"Préquel officieux à Lost"

J'ai ris.

Bob nims
23/02/2021 à 21:46

Beaucoup de cage ça fait plaisir mais faut il payer un supplément pour cette section adulte de Disney si on a déjà l'appli ??

Deep Rising
23/02/2021 à 21:04

Deep Rising aka Un cri dans l'océan on est à la pointe de ce qui pouvait se faire de mieux à l'époque en terme de plaisir régressif et 100% coupable à voir au cinéma, et en plus fichtrement bien réalisé et calibré (Sommers est tout sauf un manchot avec une caméra).

1998... Déjà si loin. Mais on l'a connu, et il nous reste les rediffusions. Quand à imaginer revivre une telle époque en terme de création artistique.. Personne n'y songe

Pef
23/02/2021 à 18:43

C'est cool mais rien de nouveau .... dommage ...

Rayan
23/02/2021 à 18:32

Disney + Star ça va être la section qui va permettre à Disney de nous faire un Moon Knight un Punisher ou encore un Ghost Rider en mode venere, vraiment très bien trouvé cette section

Ronan
23/02/2021 à 17:10

Par contre une journée en enfer avec les doublages non français ça pique !!!

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