Rose McGowan est devenue une grande amazone en guerre contre Harvey Weinstein et Hollywood

Geoffrey Crété | 14 octobre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Geoffrey Crété | 14 octobre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Rose McGowan, l'actrice de The Doom Generation, Charmed et Planète terreur est devenue en quelques années le visage d'une révolte.

Rose McGowan, ce n'est pas la sorcière niaise de Charmed. C'est l'adolescente rebelle de The Doom Generation de Gregg Araki, la meilleure amie cynique de Scream, la peste tueuse de Jawbreaker, ou encore l'amazone de Planète terreur. C'est aussi l'un des visages d'une petite révolution qui secoue Hollywood depuis quelques années, avec un réveil sous forme de gigantesque gueule de bois depuis que le célèbre producteur Harvey Weinstein est traîné sur la place publique pour de graves accusations de harcèlement sexuel, agression et viol.

Alors que les stars hollywoodiennes en partie forgées par le patron de Miramax, qui a régné sur les Oscars et donc l'industrie durant des années, ont tenté de maîtriser le feu avec de beaux communiqués, Rose McGowan a sorti les armes de destruction massive. Prête à embrasser un combat auquel elle participe depuis maintenant quelques années, avec une énergie rafraîchissante et presque kamikaze.

 

Photo Rose McGowan Rose McGowan se prépare pour la guerre

 

DEAD MOGUL

Meryl Streep, Kate Winslet, Judi Dench, Leonardo DiCaprio, Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow, Asia Argento, Mira Sorvino, Rosanna Arquette, Ashley Judd, Léa Seydoux, Cara Delevingne, Emma de Caunes, Judith Godrèche, Florence Darel, Ludivine Sagnier, Jane Fonda, Eva Green, ou encore Kate Beckinsale... Depuis qu'un article du New York Times publié le 5 octobre a étalé au grand jour les témoignagnes d'actrices qui accusent Harvey Weinstein de harcèlement sexuel et plus encore, la planète Hollywood tremble.

Pourquoi ? Parce qu'au-delà de la gravité des accusations et faits, puisque le producteur a payé plusieurs femmes pour enterrer leurs témoignages, il y a un profond malaise. Co-fondateur en 1979 avec son frère Bob de Miramax, puis de The Weinstein Company en 2005, Harvey Weinstein est un demi-dieu dans l'industrie. C'est lui qui a offert des Oscars à la plupart des stars d'aujourd'hui, grâce à une maîtrise parfaite du business dans l'ombre des cérémonies et festivals. C'est lui que des stars comme Meryl Streep et Jennifer Lawrence remercient avec humour sur scène, un trophée en plaqué or entre les mains. C'est lui qui permet à The Artist et Jean Dujardin d'arriver jusqu'à la grande cérémonie pour remporter cinq Oscars.

 

Extrait interview (screenshot) Harvey Weinstein

 

Jusqu'au 5 octobre, Harvey Weinstein n'était personne aux yeux du public qui ne s'intéresse pas à ceux qui tirent les ficelles dans l'ombre. C'était un célèbre producteur controversé pour les cinéphiles, qui entendent depuis des années ses méfaits : Harvey aux mains d'argent est capable de remonter et détruire des œuvres pour des raisons plus ou moins cyniques. Il a brisé des films, des carrières, des artistes, et a affronté des cinéastes comme Martin Scorsese ou James Ivory. Il était au cœu du passionnant Sexe, mensonges et Hollywood, un livre de Peter Biskind sur l'avènement du cinéma indépendant dans les années 90.

Si le scandale Harvey Weinstein est enfin exposé, c'est parce que son influence a bien chuté depuis quelques années. Suite à des désaccords avec Disney, qui a racheté Miramax en 1993, les deux frères partent fonder The Weinstein Company en 2005. Depuis, et malgré quelques succès aux Oscars (Happiness Therapy) et gros noms (Quentin Tarantino) dans leur catalogue, c'est le déclin. Le 8 octobre 2017, Harvey est évincé de sa propre société. 

 

Photo Kurt Russell, Rose McGowanRose McGowan et Kurt Russell dans Boulevard de la mort : distribué par Dimensions Films, des Weinstein

 

HISTORY OF VIOLENCE

Au milieu de la parole attendue et un brin consensuelle sur le scandale, quelques voix résonnent plus. Il y a d'abord Jessica Chastain, qui n'a pas hésité à affirmer que tout le monde savait que Weinstein était cet homme, là où beaucoup de collègues parlent d'une surprise. L'actrice, parmi les plus courtisées actuellement, a répondu aux accusations d'hypocrisie en sous-entendant qu'elle ne travaillerait pas avec Woody Allen ou Roman Polanski pour des raisons similaires.

Mais Rose McGowan a un rôle unique. Investie dans la lutte contre le sexisme et tous les abus qui en découlent depuis quelques années (elle a notamment été quittée par son agent après avoir critiqué ouvertement un casting sexiste avec Adam Sandler en 2015), elle a transformé son Twitter en terrain de guerre contre tous les prédateurs et puissants. Au point de voir son compte temporairement fermé cette semaine, pour une violation pas très claire des conditions d'utilisation du réseau social - Twitter a depuis affirmé que le problème était la mention d'un numéro de téléphone, qui va à l'encontre de leurs règles... sauf quand il s'agit de Donald Trump, par exemple.

 

photo, Rose McGowan, Matthew LillardRose McGowan dans Scream

 

Rose McGowan a été violée par Harvey Weinstein. Elle n'a pas attendu cette semaine pour le dire puisqu'en octobre dernier, elle publiait un message terrible : "Parce que mon ex a vendu notre film à mon violeur pour qu'il le distribue #PourquoiLesFemmesNeParlentPas". Difficile alors de ne pas relier la chose à Robert Rodriguez, le réalisateur de Planète Terreur, et Harvey Weinstein, qui l'a distribué via Dimensions Films.

Elle était alors une jeune actrice forcément effrayée par le pouvoir de l'homme, et a donc accepté de signer un accord : 100 000 dollars contre son silence. Ceux qui seraient tentés d'utiliser ce fait contre elle n'ont certainement pas conscience de ce que signifie être la victime d'une telle agression doublée d'un abus de pouvoir, dans un système protégé par une sorte de camaraderie qui permet aux coupables de continuer, sous le regard des autres. Weinstein avait le pouvoir de lancer ou détruire une carrière et une réputation. Weinstein agissait en toute impunité sans que personne ne rende un regard à ses victimes pour que l'agression soit reconnue. Weinstein ne pouvait que gagner et sa victime, perdre.

 

photo, Rose McGowanRose McGowan dans The Doom Generation (1995)

 

"BEN AFFLECK FUCK OFF"

Depuis l'article du New York Time, Rose McGowan est encore plus active. Elle relaie une pétition pour que le comité de The Weinstein Company démissionne, afin d'être eux aussi punis pour avoir vraisemblablement fermé les yeux sur les actes du producteur. Elle leur certifie que changer de nom ne suffira pas pour les laver de leur responsabilité."Les hommes d’Hollywood doivent changer. Maintenant. Ils doivent apprendre que les femmes ne leur appartiennent pas. L'époque des comportements à la Entourage est révolue. Je demande aux membres de The Weinstein Company de démissionner. Et à ceux qui sont au courant de leur dire 'stop' quand ils sont témoins d'actes dégueulasses." 

Avec un certain humour, elle se place en grande prêtresse d'une guerre en sommeil depuis des décennies, avec une armée à ses côtés (#ROSEARMY) : "Cher Hollywood, c'est en train d'arriver. Vous ne pouvez pas cacher ça sous le tapis. Soutenez clairement ou vous aurez à jamais un * à côté de votre nom".

Rose McGowan salue toutes celles et ceux qui osent parler, et attaque les autres. Elle parle d'elle, et de toutes les femmes anonymes ou réduites au silence. Elle ne cache plus grand chose et distribue les baffes numériques. Lorsqu'un article utilise une photo d'elle entre Harvey Weinstein et Robert Rodriguez, son ex, elle répond : "Putain cette photo est traumatisante". Elle publie une photo d'elle, dans les années 90, avec un message terrible : "C'est la fille qui a été blessée par un monstre. C'est celle que vous humiliez avec votre silence".

 

 

Quand Ben Affleck publie son joli communiqué pour partager son dégoût et sa surprise, elle contre-attaque : "Ben Affleck va te faire foutre". "'BORDEL ! JE LUI AI DIT D'ARRÊTER DE FAIRE ÇA' tu m'as dit en face. Avant la conférence de presse où j'ai dû aller après l'agression. Tu mens." Les deux acteurs ont partagé l'affiche du film d'horreur Phantoms en 1998. Produit par Dimensions Films, une filiale de Miramax, qui l'a distribué.

 Photo Ben Affleck, Rose McGowanBen Affleck et Rose McGowan dans Phantoms

 

L'APOCALYPSE SELON ROSE

Rose McGowan ne se contente pas de gonfler les rangs des stars "surprises" qui condamnent fermement le comportement de Harvey Weinstein et soutiennent par de belles paroles les victimes qui ont enfin osé parler. Elle a conscience que la petite parade actuelle ne menace pas directement et forcément le système qui a permis au producteur de perdurer sans que sa carrière n'en souffre. Elle a conscience que l'hypocrisie est le plus grand symptôme de la maladie qui ronge l'industrie.

Dès le 7 octobre, elle lance donc : "Agents, managers, réalisateurs, directeurs de casting, producteurs, distributeurs, SAG, DGA, PGA, patrons de studio, chaînes = 30 ans de couverture". Ou encore : "Mesdames à Hollywood, votre silence est assourdissant". Là, elle tape : "Les hommes d'Hollywood, voici Anita Hill (qui a accusé son ancien supérieur Clarence Thomas de harcèlement sexuel, NDLR). Voici ce qu'est le courage. Les communiqués conçus par vos attachés presse ne marchent pas. Soyez honnêtes. Soyez courageux".

Car si une actrice comme Gwyneth Paltrow, alors qu'elle était en couple avec Brad Pitt, alors que son parrain est Steven Spielberg, alors que ses parents sont établis à Hollywood, n'a pas échappé aux avances nauséabondes et abusives de Weinstein, qui peut décemment penser qu'il n'a pas fait de même pour beaucoup, beaucoup d'autres ?

 

Photo ChosenRose McGowan dans Chosen

 

Pour ces raisons, Rose McGowan répond aussi à un joli tweet de Julianne Moore qui soutient les victimes qui parlent : "Oui, maintenant appelle le comité de The Weinstein Company à être dissous ou ça n'a aucune valeur". Même chose pour Kevin Smith, qui affirme avoir honte de ses collaborations avec Miramax : "Appelle le comité à démissionner sinon tu crains toujours". Même chose pour Ryan Gosling qu'elle encourage à aller au-delà du petit communiqué impersonnel.

Elle retweete quelqu'un qui pointe du doigt une Kate Winslet qui condamne Weinstein, mais sera à l'affiche de Wonder Wheel de Woody Allen. Elle fécilite le producteur Michael Barnathan qui rejoint la lutte. Elle est d'accord pour dire que Quentin Tarantino, un fidèle de Weinstein avec lesquel elle a tourné le dyptique Grindhouse, devrait être moins faible. Elle retweete un message qui s'étonne de voir Alyssa Milano parler du soutien entre collègues, sans tendre la main à son ancienne camarade de Charmed. Elle interpelle Jeff Bezos, une tête d'Amazon, pour signaler qu'elle a été punie après avoir parlé de son viol et vu son projet chez eux enterré.

 

Photo Rose McGowanViens là petit salopard

 

Elle publie une féroce lettre ouverte à Lisa Bloom, avocate qui a accepté de défendre Harvey Weinstein avant de changer d'avis, pour dénoncer son éthique écœurante, ses tentatives d'intimidation et le million de dollars offert en échange de son silence, et même son soutien au producteur. Elle revient même sur les circonstances de son deal avec Weinstein à la fin des années 90, expliquant comment elle avait été là aussi intimidée et trompée par les gens autour d'elle, et comment elle avait alors décidé de se battre, à son niveau.

Elle salue toutes les femmes et personnes victimes dans le monde, et pas uniquement à Hollywood.

Quand quelqu'un salue Ashley Judd et Rose McGowan pour leur courage, celle-ci répond : "Mais si nous étions Jennifer Lawrence et Ben Affleck". Sous-entendu : que les plus puissants osent penser et parler, pour que quelque chose se passe. 

 

Photo ConanRose McGowan dans Conan

 

Rose McGowan en a marre du bullshit sponsorisé par Hollywood, qui s'émeut parfois plus par obligation de relation presse que par conviction sincère et profonde. Une colère d'autant plus compréhensible que la réputation de Harvey Weinstein résonne depuis longtemps : les personnages de la série 30 Rock plaisantaient de manière folle sur ses vices, et lors des Oscars en 2013, Seth MacFarlane interpelle les nommées pour leur dire, "Félicitations, mesdames ! Vous n'avez plus besoin de faire semblant d'être attirées par Harvey Weinstein !". 

La carrière de Rose McGowan est plus que discrète. Son dernier rôle majeur au cinéma remonte à 2011 dans Conan. Elle est aussi apparue à la télévision dans les séries Chosen et Once Upon a Time. Elle ne cache pas que depuis qu'elle parle si ouvertement et violemment, beaucoup de portes lui ont été fermées. Peu importe : sa colère n'est est que plus puissante, et sa liberté plus grande. Elle tourne de petits films, se lance dans la réalisation. Elle trace sa route.

Elle retrouve aussi, au passage, l'audace et la folie de ses débuts, lorsqu'elle fumait une cigarette sur du Nine Inch Nails en disant "FUCK" dès le premier plan de The Doom Generation. En février, elle publiera un livre, Brave, où elle reviendra sur son parcours. Difficile de ne pas imaginer qu'elle n'y tranchera pas quelques têtes, et qu'elle affrontera ses nombreux ennemis avec un grand sourire et un doigt d'honneur bienvenu.

 

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commentaires
Nepenthes
14/02/2020 à 21:43

Merci @ Totempkof de relever le niveau.

minounet
16/10/2017 à 12:01

@Kolby
tu dois être un mec pour sortir une ânerie pareil, une femme ne sortira jamais ce genre de connerie car elles savent que cela peut leur arriver.
Avoue, elles l'ont bien cherchés hein, elles ne méritent que de ce faire violer ces putes.
Pathétique, répugnant comme analyse.
tu penses franchement qu'elle fait ce livre pour le fric, ou tu penses que ce livre est fait pour qu'il soit lu par d'autre femme dans le but qu'elles se révoltent un peu plus
Je dois pousser le raisonnement un peu loin pour toi surement.
Incroyable de lire ça !!!

CptAdama
16/10/2017 à 08:23

Très bon dossier.

Kolby
16/10/2017 à 03:07

@totempkof
Je te remercie énormément de l'analyse, à tout point de critique, c'est exacte

Kolby
16/10/2017 à 03:03

@totempkof
Je te remercie pour énormément de ton analyse

Totempkof
15/10/2017 à 19:10

@Kolby

Une victime de braquage et une victime de viol, au cas où c'était nécessaire de le préciser, sont deux choses très différentes. Présenté comme ça, permets moi de douter du fait que ça te permettre de te mettre à sa place. Notamment vu ce que tu écris.

"Ainsi le fait qu'elle ne se soucis de sa situation passé et qy'ell s'épanouisse comme si de rien n'était...."
Et tu te bases sur quoi pour ce postulat à la base de ta réflexion ? Sur ta connaissance de sa vie via les sites d'infos ? Sur son compte Twitter où elle parle de son agression depuis quelques temps ? Sur ses déclarations où elle raconte avoir parlé de son viol à ses proches, à ses collègues, pour tenter d'avertir autour d'elle ?

Elle n'a pas suffisamment souffert de manière à la fois claire, et décente, et publique, et polie, pour rentrer dans des critères officiels de victime convenable ?

Donc pour récapituler : une victime ne devrait pas avoir fréquenté certaines personnes comme Manson, ne pas avoir porté certaines tenues, devrait parler suffisamment tôt malgré sa peur/honte/culpabilité/souffrance intime, car si elle attend on le lui reprochera. On parle de la victime, qui a subi une agression, et se retrouve donc jugée selon la police de "comment être une vraie victime convenable".

Le "problème", je persiste, c'est de pointer du doigt une victime et lui expliquer comment elle aurait dû faire mieux, agir autrement, parler autrement, s'habiller autrement, gérer autrement sa souffrance et sa colère ; tout ça depuis un point de vue extérieur et froid sur une situation hautement atroce et traumatisante, avec la tendance à simplifier les mécanismes de la psychologie, de l'environnement social, etc.

Encore une fois : je t'invite à lire et écouter attentivement des témoignages de personnes victimes de telles horreurs. Tu verras à quel point l'être humain est complexe, et ne saurait se résumer à un système de souffrance/dénonciation/quête de justice/reconstruction qu'on aurait tendance à appliquer. Tu verras que tous ces arguments participent à créer un espace violent impropre au dialogue, où la victime doit se justifier pour rentrer dans des cases, pour ne pas être encore une fois violentée et insultée et diminuée, à nouveau. Tu verras que c'est en disant que telle victime aurait dû parler avant et de cette manière et faire comme ci ou comme ça, que la prochaine victime hésitera à parler, et nourrira ainsi l'argument de "Tu aurais dû parler avant, je te juge". Cercle vicieux et inhumain.

Cette colère devrait être dirigée contre les coupables. Pas pour disséquer une victime et la juger. Pas pour poser sur elle un regard d'investigateur pour reprendre son passé et déterminer si elle l'a cherché, si elle a suffisamment souffert, si elle l'a bien montré comme il faut etc.

Et bordel si quelqu'un doit être jugé et accusé d'avoir maintenu ce système en place qui a permis à Weinstein et compagnie de continuer, c'est quand même pas à une victime (qui est déjà bien assez occupée à gérer sa santé mentale, à se reconstruire, à gérer la douleur et reprendre sa vie), mais à tous ceux qui étaient témoins et conscients de tout cela, autour des prédateurs ! C'est absurde de s'en prendre de cette manière aux victimes. Et ça ne fait que nous expliquer pourquoi c'est si difficile d'en parler, comme on voit les limites de l'empathie de certains...

Kolby
15/10/2017 à 18:45

@totempkof
Merci encore plus de m'eclairer sur la situation. Mon braquage et la peur est lié du fait que je me mette dans la peau d'une victime et directement je sais comment cette dernière voit la chose. De ce fait je me méfie des autre sur un certain plan déjà évoqué dans mes precedents écrits.
Ainsi le fait qu'elle ne se soucis de sa situation passé et qy'ell s'épanouisse comme si de rien n'était.... Que penserons alors celle qui on subit la même chose qu'elle ?
D'une certaine manière attendre tout ce temps pour crier c'est ce qui est le problème... Car le coupable a sévi plus d'une... C'est cela le contexte de notre mecontement. Plus de dix ans après. ...

Totempkof
15/10/2017 à 16:18

@Kolby

J'ai dit que quelqu'un cautionnait le viol peut-être ?
Non. Je dis simplement que ces arguments que je lis ici (libre à toi de te sentir visé) nourrissent le système de la peur, et incitent encore plus les victimes à se taire. Puisqu'on leur dit qu'il fallait parler plus tôt, ou qu'il fallait pas porter ce genre de vêtement, sortir avec ce type, aller dans tel endroit... Ou comment renverser les rôles sur la base de "tu l'as un peu cherché non" (sachant que vu le nombre de témoignages, encore une fois : c'est stupide, les profils sont parfaitement différents, preuve qu'un prédateur n'a besoin de rien d'autre que d'une proie). C'est exactement le type d'arguments classiques qu'on entend dans ces situations : culpabiliser et charger la victime (qui culpabilise déjà, se sent déjà honteuse, va probablement tenter d'oublier et enfouir la chose pour sa propre santé mentale... bref, tous ces détails de l'esprit humain que certains aiment bien écarter pour une lecture froide et purement carthésienne des événements) en lui disant qu'elle a une responsabilité puisqu'elle a fait/pas fait ceci ou cela.

La décence est sa priorité ? Etonnant comme "évidence". La décence serait de répondre à tes critères de silence, de look, de forme dans le discours ? J'imagine que sa priorité est peut-être plus la soif de justice, et la volonté de protéger de futures victimes en stoppant les coupables. Le concept décence ayant certainement été brisé lorsqu'on t'agresse, te nie en tant qu'individu, te détruit à vie.

Plutôt que de charger encore une fois une victime qui ose, depuis des années (McGowan n'a pas ouvert la bouche cette semaine mais y'a un long moment en public, malgré les risques légaux puisqu'elle a signé cet accord), on ferait mieux de regarder les coupables. Les coupables directement et tout ce qui les as protégés, consciemment ou pas. Ca me semble être une énergie dépensée de manière bien plus fine, noble et logique.

Et l'extrémisme était un exemple que je présentais aussitôt comme extrême dans un point précis de mon message, sur le champ lexical et le système de pensée qui ressort parfois dans ces questions. Inutile de bloquer là dessus. Quant au braquage et ta peur, je ne vois vraiment pas en quoi c'est lié à ce que je disais.

Kolby
15/10/2017 à 16:05

@totempkof
Je vois que soit tu n'as pas compris, soit tu te force a donné ton point de vue tout en critiquant le point de vue des autres.
On ne cautionne pas le viol ni l'agression ni autre chose...
On dit juste après avoir subit un tel affront dans ta vie, la décence est au moins ta priorité. Et tout ce qui sortira de ta bouche sera au moins de la valeur aux yeux des personnes sans le vouloir ont subit cette affreuse chose.
Et je te le dis ce n'est pas un extrémisme religieux mais plutot une logique de la vie.
Par exemple nous qui avons subit un braquage, malgré toute ces années passées, en tout cas moi j'ai toujours la trouille quand je vois rentrer un groupe de personne ensemble sur ces lieux lorsque je suis assis. Juste pour te dire l'extrémiste religieux n'y pour rien du fait de ce changement mais plutôt une mise en garde

Totempkof
15/10/2017 à 14:18

Misère, ce qu'il faut pas lire...

Si tu portes une tenue sexy et dénudée pour une soirée, si tu as été en couple avec Manson... Le rapport ? D'autant que si on remet les choses en place, elle a été violée avant d'être avec Manson il me semble. Bref, argument de bas étage qu'on entend dans la rue tous les jours quand une fille est insultée/draguée/harcelée car elle porte des talons. Ou, pour aller dans l'extrême, dans une forme d'extrémisme religieux où c'est la femme qui doit contrôler son look pour se protéger des hommes et leurs pulsions.

Sinon, pour l'attaque classique de l'opportunisme, carrière en berne, publicité gratuite, elle a été prise en photo avec Weinstein... Vous avez vu que Jessica Chastain et un paquet d'autres actrices bankables ont parlé et parlent encore ?
Et sinon : un des plus puissants hommes à Hollywood a pu agir comme ça pendant des années sans que personne ne réagisse car il était quasi intouchable. Personne ne s'est attaqué à lui, personne, pas même des politiques, des superstars comme Brad Pitt ou Gwyneth Paltrow.

Et après on va reprocher à une actrice bien plus discrète comme Rose McGowan de ne pas avoir parlé plus tôt pour mener un combat face à ce producteur qui a fait et détruit des carrières et donc, des gens ?
Et maintenant, on lui reproche de parler ?
Vraiment ?
Je ne vais même pas rentrer dans la facette humaine de ces agressions et horreurs, qui fait que contrairement à la théorie que pourrait en avoir celui qui n'a jamais connu ça, la victime ne parle pas, a honte, culpabilise, etc dans la plupart des cas. Lisez des témoignages, parlez autour de vous, c'est une constante. Pas besoin d'aller à Hollywood, ça arrive dans votre monde de tous les jours.

Et si vous vous étonnez encore de voir une victime ne pas parler et accuser publiquement le coupable, essayez peut-être de mettre ça en rapport avec ce qu'elle se prennent niveau culpabilisation - pourquoi porter ces vêtements, pourquoi ne pas avoir dit non plus fort, pourquoi être allé dans tel endroit...

Enfin, je vous laisse réfléchir sur la définition de la liberté et du féminisme. Le féminisme, ce n'est pas dire aux femmes comment s'habiller selon ses critères de décence, de politiquement correct ou autre. Si untelle veut se promener à une soirée hollywoodienne où tout le monde est over looké avec un string à paillettes, on peut trouver ça con, laid, stupide, etc. Mais je ne vois pas dans quel monde on peut s'en servir pour dire qu'elle a du coup mérité ou cherché ou vu venir un viol. Et si vraiment y'a des gens hautement intelligents et humains qui pensent ça, prière de lire tous les autres témoignages de femmes agressés ou violées par Weinstein : la tenue sexy sur tapis rouge aux bras d'une rock star décalée n'est en rien une donnée constante dont le monsieur avait besoin.

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