Dune 2 : critique avec un supplément d'épique

Antoine Desrues | 28 février 2024 - MAJ : 10/03/2024 21:28
Antoine Desrues | 28 février 2024 - MAJ : 10/03/2024 21:28

Le premier opus de Dune avait été repoussé et chamboulé par la pandémie. Bis repetita pour Dune : Deuxième Partie qui s’est aussi fait attendre, non pas à cause du Covid-19 cette fois mais bien en raison des grèves historiques des scénaristes et acteurs à Hollywood. Cela dit, le report de sa sortie n'a fait qu'amplifier l'impatience des spectateurs de découvrir le nouveau film de Denis Villeneuve adapté du livre de Frank Herbert. Et ils peuvent se rassurer. Plus affirmé que jamais dans son style, le réalisateur signe un blockbuster dément, dont l’échelle est aussi massive que son casting cinq étoiles, composé de Timothée Chalamet, Zendaya, Josh Brolin, Rebecca Ferguson, Florence Pugh ou encore Austin Butler.

Les prisonniers du désert

C’est l’une des figures de style que Dune 2 impose dès ses premières minutes : des plans intra-utérins, où le liquide amniotique et ses particules deviennent une autre forme de cosmos. Nul doute que Denis Villeneuve relie par ce motif sa fresque de science-fiction au bébé flottant de 2001 : L’Odyssée de l’espace, mais c’est aussi là que se joue toute la note d’intention de ce deuxième chapitre.

 

 

Le premier Dune se voulait écrasant, jouait de ses perspectives, de ses lignes d’horizon et de ses plans larges pour emprisonner les corps dans l’immensité de son univers, et dans le piège à souris qui se refermait inexorablement sur la maison Atréides. Sa suite a beau débuter juste après les événements du film de 2021, Villeneuve opère moins une continuation qu’une bascule.

Au sein des complots et des empires dont la manufacture finit par dépasser ses divers acteurs, le film est autant à la recherche d'individus que la prophétie qu’il met en scène. À l'instar de cette image récurrente de fœtus, il est à la fois question de zoom et de dézoom, de microcosme et de macrocosme mêlés pour flouter les échelles.

 

Dune: Deuxième Partie : photo, Timothée Chalamet, ZendayaL'amour à la plage dans le sable

 

De ce point de vue, Arrakis est plus sublime et impitoyable que jamais, hostile à une vie humaine souvent réduite à sa petitesse. Dune 2 franchit un cap, prouvant par la même occasion que son auteur a bien fait de ne pas tourner les deux opus en même temps. Depuis Premier contact, il est plaisant de ressentir l’aisance acquise par Villeneuve dans la logique de son découpage. S’il a toujours été un formaliste soigné, la beauté de ses compositions l’emportait parfois sur la fluidité de leur agencement ou leur sens.

À ce titre, cette suite marque une forme d’apothéose, donnant à la fois la sensation d’un élan épique ininterrompu, mais aussi celui d’un contraste permanent, accentué par des raccords où les panoramas gigantesques et les visages se succèdent avec équité. La direction du film a le mérite d’être claire : Paul (Timothée Chalamet, brillant dans sa façon d’accompagner le parcours complexe de son personnage) devient un monde à lui seul, entre l’héritier avide de vengeance et le Messie dont la légende a été fabriquée depuis des siècles.

 

Dune: Deuxième Partie : photo, Timothée Chalamet, Josh BrolinUn Messie toujours bien coiffé

 

Prophètroll ?

Conscient de l’importance de ce revirement, Villeneuve se montre fin stratège. Là où le volet inaugural souffrait (parfois) de son exposition un brin mécanique, alternant entre les planètes et les multiples protagonistes pour traduire un compte à rebours tendu, Deuxième partie prend son temps et accompagne dans un premier tiers enivrant la vie des Fremen, ainsi que la découverte de leurs coutumes par Paul. Bien sûr, le scénario pose ses billes pour la suite, mais la caméra se veut plus charnelle, en accord avec les sensations exacerbées de personnages sujets à l’épice et autres psychotropes de l’espace. Par cette ouverture de l’esprit et l’ambiguïté de sa dimension spirituelle, le film se raccroche toujours aux corps, à leur vision et leur expérience du monde, quels que soient leurs biais.

C’est peut-être dans cette autre bascule que Denis Villeneuve prouve la viabilité de sa démarche d’adaptation. Frank Herbert travaillait son livre et la mythologie du Lisan al-Gaib (le prophète Fremen) comme une forme de texte sacré, en dotant ses mots d’une mystique qui interrogeait le besoin de l’humain de se référer à des héros et des dieux, pour le meilleur et surtout pour le pire. En passant de l’écrit à l’écran, le cinéaste semble dans un premier temps rationaliser par l’image et le son le parcours de l’Élu.

 

Dune: Deuxième Partie : photo, Javier Bardem"Allez voir là-bas si j'y suis"

 

Tout est machinations, bruits de couloir et propagandes qui se retournent plus ou moins contre leurs instigateurs. Même si le diptyque esquive certains termes du roman devenus un peu touchy (“Jihad” pour ne citer que lui), Dune ne perd rien de sa dimension politique et matérialise une certaine idée du retour de bâton historique (l’émergence d’Al-Qaïda soutenue par les États-Unis entre autres exemples).

Sauf que cet aspect très concret, et encore une fois très corporel, est constamment mis à distance par l’ampleur de l’œuvre et la place que Paul est voué à y prendre. Villeneuve ne renie pas la religion telle que présentée par Herbert. Au contraire, il l’embrasse pour mieux questionner son bien-fondé, et ses dogmes qui dépendent toujours de ceux qui en profitent. C’est toute la dichotomie passionnante d’un space opera de la sorte : le scepticisme mythologique ne peut rien face à la puissance de certaines images, comme cette première chevauchée de ver des sables par Paul, sublimée par la musique pétaradante d'Hans Zimmer.

Le spectateur est ainsi confronté aux mêmes doutes que les personnages, et au même risque de fanatisme. Petit à petit, alors que Paul devient ce surhomme vénéré et craint, le film a la bonne idée d’accompagner le regard de Chani (Zendaya, merveilleuse). On soulignera d’ailleurs le choix pertinent de l’adaptation, qui fait de l’héroïne une non-croyante malgré son amour pour Paul. Le duo acquiert quelque chose de plus romantique et tragique, véritable cœur émotionnel d’un récit qui compense la froideur habituelle du cinéma de Villeneuve.

 

Dune: Deuxième Partie : Florence PughFlorence Pugh, qu'on aurait rêvé plus présente

 

Arrakiss Cool

Et c’est finalement le plus important. Dans ce tourbillon existentiel où chacun essaie de trouver sa place, Dune 2 appelle à une sensorialité des plus salvatrices. De l’esthétique Harkonnen (superbe séquence en noir et blanc, où la biomécanique se mêle au brutalisme de l’architecture) à la maîtrise plus affirmée des scènes d’action (cette attaque de moissonneur, d’une précision redoutable), tout est amené pour souligner un vertige des sens.

Là encore, on en revient à ce mélange de l’immensément petit et de l’immensément grand, du fœtus à l’espace. Denis Villeneuve impressionne le plus lorsque ses premiers plans et ses arrière-plans mixent dans une même image ces échelles contrastées, reflet d’un mouvement global qui dépasse les personnages, et qui se retrouve symbolisé dans la plus belle réplique du film : “Le monde a fait des choix pour nous”.

 

Dune 2 : photo, Austin ButlerLe Cri de Munch

 

De cette idée résulte la véritable prouesse du long-métrage, qui s’est offert pour le moindre rôle secondaire des acteurs majeurs de l’industrie (on retiendra particulièrement Austin Butler, qui s’amuse beaucoup avec le rôle psychotique de Feyd-Rautha). À l’heure où le star-system n’a plus la même force qu’auparavant, le casting d’ensemble de Dune 2 ne fait pas qu’enquiller les noms prestigieux, de Florence Pugh à Josh Brolin en passant par Christopher Walken.

Il manipule ce rapport presque désuet à la star pour raconter quelque chose : tout le monde se croit personnage principal de sa propre histoire, alors que tous sont des pions se démenant pour une part du gâteau. Malgré les conflits, les maisons et les familles, ce sont bien les mêmes puissants qui accaparent le pouvoir, en promettant un bouleversement qui ne l’est qu’en surface. Après plus d’une décennie à avoir soutenu des super-héros au pouvoir d’agissement quasi-total (et rarement remis en question), voir Hollywood approcher avec une telle noirceur une figure messianique donne l’impression que le vent est en train de tourner. À moins que, comme les soldats Fremen, on idéalise un peu trop le tour de force de Muad'Dib Villeneuve.

 

Dune: Deuxième Partie : affiche française

Résumé

Plus solide sur ses appuis et moins mécanique dans son exposition, Denis Villeneuve fait de Dune 2 un blockbuster élégant, où l'échelle épique se conjugue à l'intimité des corps et des personnages. Une approche faussement paradoxale, qui donne au film une ambiguïté politique des plus réjouissantes.

Autre avis Alexandre Janowiak
Dune 2 est une merveille visuelle où Denis Villeneuve entremêle avec élégance un grand spectacle épique et de précieux enjeux politiques, religieux et militaires. En résulte une épopée plus riche, plus ambitieuse, plus émouvante mais surtout plus ambiguë. Du pur Dune en somme.
Autre avis Geoffrey Crété
Dune 2 traîne certains problèmes du premier film (la gestion du temps et des ellipses, la caractérisation grossière de Paul Atréides), mais l'expérience sensorielle emporte tout sur son passage. Et cette fois, il y a une vraie émotion qui sert de phare au milieu de cette tempête de sable hurlante.
Autre avis Mathieu Jaborska
Cette deuxième partie contient ce qui manquait à la première : de vrais choix d'adaptation. Moins mécanique, plus politique, Dune 2 remplit à peu près le contrat, surtout en ce qui concerne le grand spectacle.
Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(4.1)

Votre note ?

commentaires
CHFAB2
20/04/2024 à 10:35

Je ne comprends pas l'extase suscitée par ce film, qui m'a paru, par deux fois, terriblement long,v ennuyeux et prétentieux. Tout d'abord il prend des libertés natratives qui, au delà du symbolique, n'apportent rien au récit, tout juste des variations adressées peut être aux lecteurs assidus qui ont le parcours scénaristique en ligne de mire, ensuite car une fois de plus Villeneuve ne travaille pas, ne traite pas ses personnages ( toutes les avancées personnelles n'apparaissent que dans le cadre de la parole, jamais intérieure, un comble vue la nature introspective du roman, toujours adressées à autrui. Jamais le film ne nous fait éprouver le ressenti, le trouble, les revirements de pensées, les doutes de chacun des personnages, autrement que par le pur informationnel... Comment alors croire aux intentions de Paul, Shani, Jessica, le personnage de Javier Bardem, le baron Harkonnen, ses neveux, l'empereur et sa fille, enfin Gurney... Tout est expédié en deux phrases, et le casting pourtant si prestigieux n'y suffit pas, au contraire, cela rend leur présence contre productive. Leur présence ne brille... Que par son absence. Car le choix des deux comédiens principaux est aussi un mauvais choix. Leur mines de petits ados en quête de respectabilité ne fonctionne pas. Il ne suffit pas de froncer les sourcils pour incarner la contrariété ou le sentiment de trahison, ni de faire de la voix pour paraître puissant. Comme il ne suffit pas de s'éterniser (interminable!) chez les fremens pour nous faire partager leur culture, leur logique, leur état second et ses dérives sous l'effet de l'épice, car là aussi il suffira dde la couleur sentimentale univoque et insistante du personnage de Stilgar, jusqu'au ridicule, pour nous persuader nous, spectateur, de l'importance de Paul. Tout intervient comme par magie: les rêves prémonitoires, la survie à l'eau de vie, la relation adulte de Jessica avec son enfant, la révélation de sa lignée Harkonnen, l'engagement de Paul dans cette croisade, la méfiance de Shani, leur histoire d'amour(!), la mort honteusement anecdotique du baron etc etc ... Même l'épice est absent, ou quasiment, de l'histoire ! Et là aussi sa présence est révélée dans la forme du discours...Comment traiter tous ces sujets avec autant de désinvolture dans un film qui avoisine les trois heures?... Par un renouvellement sans cesse de paysage, de contextes, d'enjeux? Même pas! On ne quitte jamais ( ou presque) Arakis. On se croirait dans la première saison ou la deuxième, ou troisième, du Mandalorien... On attendait aussi, après un premier film très austère, très lent, très avare en action et mobilité ( mais plus réussi tout de même car, sans doute, moins long) un changement de rythme, une impression de tourbillon, de préparation de l'orage, des batailles sur terre, et dans l'espace (cette histoire prend racines dans tout l'univers, que l'on replie à l'envie, grâce à l'épice, pour le traverser! Qu'en reste-t-il ici?), mais une fois de plus la générosité visuelle n'est pas de mise. Pas un plan un tant soit peu contemplatif sur les échelles gigantesques travaillées, que l'on nous donne en pâture le temps de moins d'une seconde... Quoi sauver après tout ça? Quand avons 'ous eu peur? Quand nous sommes nous inquiété pour ces personnages, leur devenir, leur disparition? Pas un instant hélas. Il ne suffit pas d'une très (trop?) belle photographie, ni d'effets spéciaux irréprochables, pour dresser une grande oeuvre de cinéma. Et cette fascination généralisée du joli plan m'inquiète ( The Batman, Joker, Green Knight, The Northman, Tenet, Oppenheimer, Rebel Moon etc...) puisqu'elle semble excuser, et au final justifier la vacuité scénaristique et intellectuelle des oeuvres, et de leurs créateurs. J'attendais Dune 2 au tournant, et la douche fut... Froide! Une vraie certitude maintenant, pour ma part, et les deux personnes qui m'ont accompagné dans la salle de cinéma: nous n'auront pas voir Dune 3. Merci de m'avoir lu. Chfab

M.M
18/04/2024 à 08:53

Le film est beau à voir. Les bandes sons sont de tout aussi bonne facture.

Mais...
scénario taillé à la hache. Très loin de la complexité et de la stabilité de l'oeuvre originale. En cela il est très en dessous du film Dune de 1984 qui regroupait toute l'histoire en un seul film, et avec des moyens technique très très inférieur.

L'histoire tourne au ridicule : Paul finit par devenir le sadique dont il est censé être l'opposé en épousant une princesse qui lui est quasi inconnue, et abandonnant sa promise, qui n'a plus qu'a déposer les armes et partir en pleurant toutes les larmes de son corps après avoir risqué pour lui sa vie, des années durant... sacré morale.

L'empereur, avant la bataille finale, se rend avec toute son armée sur une planète hostile (de bien des manières) et pose toutes ses troupe au même endroit... Niveau stratégique : 0.

Chani, la Fremen éprise du héros est ici transformé en athée... Dans l'histoire originale, elle se bat tant pour l'homme qu'elle aime, que le Messie qu'il est, se donnant littéralement corps et âme. En contrepartie il ne la laissera jamais derrière... sauf dans le film, ou en quelque sorte, on la laisse sur le trottoir... comme un femme violée, dont on sert servie, et qui ne présenterait alors plus d'intérêt.

Dans l'histoire originale, la soeur de Paul est née durant la période de guérilla. Par accident, elle disposera d'une conscience et des dons des Bene Guesserit avant même sa naissance. Ceci créé un élément dramatique, et de tension surnaturelle qui n'existe pas dans le film. C'est ce genre de chose qui fait tout le "sel" de Dune. Cela avait l'avantage de montrer la dangerosité de l'épice, et la force que cela procure à ceux qui y sont sensibles.

On oublie le fait que parmi les consommateurs d'épice, certains peuvent entrevoir l'épice, comme certaines maitresses Bene Gesserit, ou les guides de la Guilde Spatiale qui peuvent entrevoir des fragements du futur, ce qui explique leur position dans l'univers et leur faculté à s'imposer selon les circonstances. A la fin de Dune, c'est d'ailleurs ce qui permet aux héros d'imposer son dictat impérial : Bene Gesserit et Guilde Spatiale refuse de désobéir au héros,et contrecarre l'empereur car ils peuvent entrevoir, sinon, dans le futur, la destruction de l'épice.

On oublie totalement les Mentats. La comparaison homme-machine. Un élément phylosophique de Dune, et crucial pour la suite de l'histoire...

Dans le film les Atréides sont décrits comme des personnes faibles par leur sentimentalisme. Alors qu'ils sont censés être justement plus forts par leur solidarité, leur entraide, qui les amène à se renforcer les uns, les autres.

Dans le film le Bene Gesserit s'apprêteà sacrifier toute la lignée Atréides... Alors qu'il mène un plan génétique qui ne sera accomplit qu'avec minutie sur des centaines d'années au mieux. Certes il y a une option de secours en procréant avec les Harkonnen. Mais ca impliquerait un cheminement encore plus long et incertain. Donc à perte pour le Bene Gesserit. Dans l'oeuvre originale, elles se retrouvent par la force des choses alliées du héros. C'est bien plus logique. C'est ca, l'avantage d'une personnage qui voit l'avenir : il prend les chemins qui assure sa victoire en dépits des atouts de ses adversaires.

Stilgar le chef Fremen, allié de Paul passe pour un fanatique religieux, au lieu d'un chef aguerri aux stratégies politique, s'engageant avec discernement dans des choix risqués.

Finalement un film bien fade par son scénario à force d'omission ou de changement scénaristique. C'est comme si à table on m'avait servi un steak trop cuit, sans sel, ni poivre.

Totopoulet
28/03/2024 à 23:24

Alors là, je suis tombé de haut. Critiques dithyrambiques unanimes :"un chef d'oeuvre..." jAlors, je me suis assis sur mon siège de ciné, attendant fébrilement le film de l'année, et......30 minutes plus tard, je me suis dit :" merde, c'est pas terrible, c'est pas possible !'. Pas d'émotions ressentis, pas de tensions, le désert filmé comme le Sahara classique (putain, c'est Dune, quand même !!) sans aucune sensation de chaleur extrême/fournaise.. Zendaya (je n'ai absolument rien contre elle) joue terriblement mal, comme une ado boudeuse. La relation amoureuse n'a aucune délicatesse. Le jeune arkhonnen psychopathe, n'a aucune once de subtilité. Une impression de flou persistante sur bcp de plans, CGI affreux (le feu, c'est atrocement pas possible comme effet). Des dialogues absolument redondants sur le messie. J'avais vraiment bcp aimé le premier (surtout en le renvoyant chez moi, sur mon projo, en blu-ray,). Même la musique, je l'ai trouvé chiante et redondante. C'est la claque, mais dans le mauvais sens !! Et pour reprendre l'expression consacrée :"je n'étais pas préparé à ça". Incroyable de déception, j'avoue que je n'en revient pas encore !!
Ce n'est évidemment que mon avis subjectif, on est d'accord !!!

Dratchel
21/03/2024 à 16:19

J'avais pris sur moi de faire abstraction de cette fin aberrante annoncée et je me préparais donc à voir Dune tel qu'il était, à savoir un bel objet cinématographique capable de me faire passer une bonne soirée, qui plus est, projeté dans une salle équipée de la manière adéquate au niveau visuel et sonore pour ce genre de film. Et là, ce fût une grande déception, pour ne pas dire la consternation. Le premier opus, revu d'ailleurs dimanche soir, avec une réalisation et une photographie assez bluffante laissait augurer une suite alléchante. Mais le souffle épique qui traversait le premier film s'est vite transformé en courant d'air pour retomber, c'est le cas de le dire, comme un soufflé ! L'abomination n'est pas Alia, mais bien le réalisateur, qui, en plus de déformer l'œuvre originelle, enchaîne les séquences et les plans avec le souci d'avoir l'esthétique et la photographie la plus parfaite, tombant ainsi dans un cinéma pompeux voire prétentieux. Certes, certaines séquences et plans sont magnifiques mais au final, le mélange m'a semblé bien indigeste. Tout ça pour faire oublier que les personnages présentés dans le premier film et qui auraient dûs être étoffés dans ce second volet ne sont, pour la plupart, devenus que des caricatures de ce qu'ils sont vraiment ( pauvre Stilgar, qui se retrouve métamorphosé en Morpheus de Matrix sous acide et qui crie a qui veut l'entendre : C'est l'élu! C'est l'élu! ). Le pauvre Chalamet n'a pas les épaules pour porter le manteau du prophète, tout juste fait-il office de joli cintre. Dame Jessica est certes beaucoup mieux écrite mais présentée sous un jour plutôt malfaisant, ce qui m'a quelque peu interpellé. Ne parlons pas des personnages disparus entre les deux films ( Thufir Hawat, où est tu ? ), ceux manquants ( le fils mort de Paul et Chani, passe encore ), et bien évidemment le personnage d'Alia, dont la non présence et la scène manquante iconique où elle met à mort son grand-père sont une aberration. La surprise vient de Zendaya, que j'aurais plus vu dans le sable pour la pub de Terre d'Hermes que sur les dunes d'Harrakis et qui tire plutôt bien son épingle du jeu dans le rôle de Chani.
Certes, le jeu des comparaisons est toujours hasardeux et le film de 1984 de David Lynch n'était pas exempt de défauts et de petites inventions mais au moins, il respectait la trame narrative de l'œuvre et ne se permettait pas de faire des changements radicaux comme c'est le cas dans le dernier film de Denis Villeuneve. Le débat sur le respect d'une œuvre ,comme le monument qu'est Dune , est relancé...
Bien sûr, tout ceci n'est qu'une critique personnelle et subjective, et beaucoup trouveront satisfaction devant ce film à grand spectacle. Pour ma part, le Kwisatz Haderach n'est pas encore arrivé.

Marc en Rage
19/03/2024 à 16:32

@ CHFAB2

Dune de Franck Herbert ( 1965 ) Avant les adaptation de David Lynch ( 1984 ) et de Denis Villeneuve DUNE c'est avant tout les Romans Franck Herbert un visionnaire il a créé un univers où la matière la plus convoité l'épice. De DUNE ( 2001 ) à DUNE 2 le parcours de PAUL fils du Duc LETO sa vengeance de la moert de son père le conduira à allié les FREMEN pour sa cause et à defier L'EMPEREUR pour de venir PAUL Muad'Dib Usul le Messi qui conduit les FREMEN à une guerre Sainte de 12 ans. PAUL devient en épousant Princess Irulan le nouveau Empereur de ARRAKIS.

CHFAB2
19/03/2024 à 15:22

Je ne comprends pas cet enthousiasme général... Dune 2 est un film très long et pauvre ... Pauvre en personnages, tous très peu fouillés, pauvre en scénario ( rien n'évolue vraiment, ou lorsque quelque chose avance, c'est sans aucun accompagnement, plaqué sans réelle justification), des dialogues sentencieux mais vides, c'est une histoire ratée d'amour entre deux enfants ( qui croit en leur attirance, leurs sentiments, quand et où les voit-on?), c'est une plongée très superficielle dans la culture d'un peuple ( des costumes, une langue, une grotte, est-ce à ça qu'on résume un peuple, non occidental?), ce sont des plans innombrables dédiés à l'esthétisme ( on reste encore et toujours dans une pub pour Dior), ce sont des destins de personnages secondaires, pourtant présents dès le 1, expédiés ( Rabann, baron Harkonnen, Duncan Idaho, la mère benegeserit), de nouveaux personnages sans passé, sans épaisseur ( l'empereur, sa fille, léa Seydou), c'est une illustration très médiocre de l'arrivée du totalitarisme, ce sont des parties pris ineptes ( Jessica dialoguant avec don bébé pour qu'elle motivation, et ça crée quoi?), des méchants sans la moindre épaisseur ( nazi mais juste nazi, donc affreux et aux activités horribles), enfin, mais j'ai du en oublier, une action, pourtant attendue fébrilement, en regard du premier si peu servi, très parcimonieuse, expéditive (seule compte la séquence du sabotage, vraiment réussie, elle). Et encore et toujours des plans d'immensité splendides, mais offerts avec très peu de générosité... De très très grosses longueurs, et le sentiment de diluer ce qui méritair un montage éliptique,cet précipiter tout ce qui devait faire le sel de ce récit: mystique, amour, enjeux politiques et économiques... Rien de la guilde spaciale, rien sur l'épice, rien sur les motivations benegeserit, ou si peu, rien sur l'empereur et les arcanes du pouvoir (on ne décolle jamais du sable!), quand à l'amour... Qui l'a aperçu?... Seule la musique tente d'apporter du drame à tout cela, mais en y parvenant très rarement. Il ne suffit pas de faire du grand et beaucoup de bruit pour être transporté. Syndrome post Marvel et Star Wars. C'est lent, c'est posé, et c'est soigné. Ok. Est-ce que ça devient automatiquement de l'art? Et de l'intelligence?... Pas ici.

affichenul
18/03/2024 à 21:44

nul

Berlingo
11/03/2024 à 00:52

Film à voir plusieurs fois pour bien le digérer, comme le premier volet... qui s'avère meilleur à la 4ème vision qu'à la première, à mon avis. Plus on le voit, plus on l'apprécie!

Ceci dit, Dune 2 a les mêmes défauts que le premier : trop de stars, des personnages sous-exploités, trop nombreux, une intrigue trop fidèle au livre et qui ne sait pas s'en démarquer pour en faire un objet filmique original .

Mais le 1 trouvait un certain équilibre efficace, entre la progression du récit très clair, la mystique captivante de l'univers de Dune (les Révérendes Mères du Bene Gesserit, le fanatisme des Fremen...), la beauté de Arrakis et du désert, le mystère fascinant du peuple du désert (en écho aux Touareg) et l'aventure elle-même, avec juste ce qu'il faut de péripéties et d'action. Pour moi, le premier Dune est très bon, ses qualités effacent ses défauts.

La première moitié du 2 reprend tout ça en y ajoutant une tension crescendo, avec en point d'orgue la formidable chevauchée du ver par Paul-Usul. Après, c'est là que ça se gâte... le récit ça va trop vite, trop de scènes d'action, un duel en noir et blanc façon Gladiator qui ne sert à rien, des personnages complètement bâclés... et on tombe de haut. Javier Bardem, génial Stilgar dans le 1, frôle le ridicule en fanatique aux yeux exhorbités qui ne sait plus dire que "Lisan al-gaîb!!"

Je pense que Dune aurait dû se diviser en trilogie, il y avait largement matière pour trois films avec le roman-monde de Frank Herbert. Le récit y aurait gagné en fluidité, quitte à prendre quelques libertés avec le roman comme Peter Jackson l'a fait avec sa géniale adaptation du Seigneur des Anneaux.

Au final on a donc un Dune en 2 volets qui en jette, qui en met plein la vue... mais qui n'est toujours pas une vraie bonne adaptation du roman. Il est plus solide scénaristiquement que le Dune de Lynch mais ce dernier avait de bien meilleures idées créatives, notamment pour les Harkonnen.

On rêve toujours au monde fabuleux vers lequel Jodorowski aurait pu nous emmener si son Dune avait vu le jour...

Gizmoket
06/03/2024 à 00:08

@Kyle Reese : non, pas toi! Pas maintenant ! Pas après tout ce que tu as fais?!?

J'ai du mal à y croire que... "Même toi"! Lol

Les problèmes de montage, les ellipses, ne t'ont pas sorti du film? Franchement ?

Bo28
05/03/2024 à 19:38

Magnifique film. J'ai adoré. J'attends le 3 avec impatience

Plus
votre commentaire