Iron Fist, Inhumans, The Mist, Top of the Lake... les pires séries de 2017 selon la rédaction

La Rédaction | 27 décembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 27 décembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Aux portes de 2018, il est temps de faire un bilan de l'année 2017. Après les tops et les flops cinéma, on fait le bilan des séries.

Après de longs débats au sein de la rédaction, on a choisi les huit pires séries de l'année selon nous. Nombre de séries avaient également leurs places dans ce flop mais il a fallu faire des choix. Pour contenter chaque rédacteur, en plus des huits séries qui suivent, chacun a également pu donner son coup de gueule, de Stranger Things à Twin Peaks saison 3.

Le flop séries de l'année 2017 sans classement officiel, c'est parti !

Le top des séries 2017 et nos coups de coeur sont à retrouver ICI.

Pour le cinéma, voici les TOPS et les FLOPS.

 

Photo Clive StandenTaken aurait aussi pu faire partie de ce flop de l'année... 

 

THE DEFENDERS et IRON FIST

Que dire sinon que la recette Netflix, qui apporta momentanément un peu de fraîcheur et de rugosité au genre aseptisé du récit super-héroïque, semble ici totalement à bout de souffle. Absence de cohérence, rythme pesant, comédiens dans le coma, combats indignes d'un mauvais épisode des Power Rangers, tout semble précipité, exécuté sans passion, comme sous la contrainte.

Incapables d'établir solidement une mythologie, manifestement peu désireux d'offrir un terrain de jeu digne de ce nom à leurs comédiens, ces deux shows paraissent rétrospectivement annoncer le divorce inévitable entre Disney et Netflix. Et si The Punisher est venu sensiblement nuancer ce constat, il faudra que Jessica Jones ne démérite pas pour que nous voyions dans l'entreprise autre chose qu'un progressif pourrissement.

Notre bilan complet d'Iron Fist et celui des Defenders.

 

Photo Finn JonesIron Fist (Finn Jones) dans The Defenders 

 

THE MIST 

S’il y a bien un truc que l’on déteste, c’est d’être pris pour des crétins et malheureusement The Mist ne se gêne pas pour le faire. Pourtant l’idée de transformer la terrifiante nouvelle de Stephen King en série télé était un excellent projet, encore aurait-il fallu avoir ne serait-ce que l’ombre du talent de Frank Darabont pour y parvenir.

Et ne pas nous proposer des personnages aussi inintéressants. Et ne pas nous montrer un brouillard tout numérique. Et ne pas transformer (et trahir) le principe même de la brume. Manque de bol, c’est exactement ce qui s’est passé et on est très en colère. On se retrouve face à une de ses bondieuseries qui se camoufle sous un vernis pop craquelé avant même d’avoir séché. C’est nul, c’est chiant et ça a été annulé à la fin de sa première saison. Et c’est peut-être la plus grande qualité de cette série.

 

PhotoThe Mist n'était pas le Must de l'année

 

GYPSY 

Pourquoi cette série Netflix, qui marque la première tentative de Naomi Watts à la tête d’une série, est-elle passée inaperçue avant d’être annulée au terme d’une unique saison ? Parce qu’elle est passablement inintéressante. Il y avait pourtant un beau terreau dramatique, avec une thérapeute mariée à la vie rangée, qui a pris pour habitude de s’immiscer dans la vie des proches de ses patients, afin de les aider à avancer.

A l’arrivée, Gypsy, créée par Lisa Rubin, est d’un conformisme exaspérant, rejouant des motifs aussi limités que la femme hétérosexuelle mariée dont la libido se réveille au contact d’une jeune femme rock’n’roll. Enfilade de clichés écrits sans finesse ni passion, les aventures de Naomi Watts en psy new-yorkaise n’ont plus rien à raconter dès le troisième épisode. Un tel vide, c’est terrible.

 

Photo Naomi WattsNaomi Watts reclue dans l'alcool après l'échec de Gypsy

 

THE INHUMANS 

Inhumans appartient à un genre traditionnellement plus présent sur grand écran : le nanar pur sucre. On ne détaillera pas ici ce qui ne fonctionne pas dans la série (c'est simple : tout), pour remarquer qu'aussi nulle soit-elle, elle est paradoxalement sauvée par son spectaculaire ratage. Entre descente d'organes esthétique et scénario en pilotage automatique, les tronches patibulaires de sa Reine sans pouvoir, de son bouledogue géant et de son super-héros muet, Inhumans a quelque chose de si profondément surréaliste qu'elle en deviendrait presque attachante.

Pas évident néanmoins de survivre à l'ennui qui vous happera rapidement, mais si vous pouvez surmonter cet écueil, c'est un trésor de coupes de cheveux improbables, de costumes immondes et de super pouvoir craignos qui vous attendent. Et quelque part, si nous allons souffrir pour supporter cette chose, l'heure est au sacrifice, et il convient déjà de penser à nos enfants, qui pourront dans un hypothétique futur regarder cette chose avec un mélange de fascination brute et d'angoisse sourde adressée aux déviances parentales.

 

Photo The Inhumans"Tu vois ce qu'on a fait ? Ben c'était nul !" 

 

TOP OF THE LAKE Saison 2

La saison 2 de Top of the Lake est à ce point ratée qu’on regrette que Jane Campion ait donné une suite à la merveilleuse saison 1. C’est bien simple, rien ne va dans ce nouveau segment de ce qui aurait dû rester une mini-série, tant il est vérolé par ses problèmes d’écriture. Pour faire simple, le scénario a recours dès le premier épisode à un nombre tout bonnement incroyable de hasards fortuits et de coïncidences ahurissantes pour lier les personnages entre eux dans la grande ville de Sydney.

Une pilule d’autant plus difficile à avaler qu’on ne croit pas deux secondes aux différentes dynamiques très clichées (rookie/flic baroudeur, gamer dépressif basculant dans la violence blablabla) qui unissent et animent les personnages, ce qui les rend d’autant plus bancals. Le propos brouillon et très discutable sur la maternité, le travail d’ambiance fainéant et la photographie urbaine sans ambition digne d’un épisode des Experts achèvent le tout. Seule surnage Elisabeth Moss, toujours parfaite.

Notre bilan complet de la saison 2.

 

Photo Elisabeth MossElisabeth Moss est là mais ça ne suffit pas...

 

24 : LEGACY

Quand même Jack Bauer lui-même échoue, à quoi bon tenter le diable ? Après une mauvaise saison 9 de 12 épisodes, intitulée Live Another Day, dont la principale valeur est d’avoir brisé la conclusion parfaite de la saison 8, 24 heures chrono a tenté un retour sous forme de quasi-reboot : adieu Jack Bauer, place à Eric Carter, copie carbone du super-héros interprété par Kiefer Sutherland. Cet ex-ranger se retrouve ainsi à poursuivre de méchants terroristes et déjouer un complot avec une grosse montre à l’écran et l’aide de l’incontournable CTU.

Difficile de poser un regard bienveillant sur cette renaissance poussive et profondément dispensable, qui n’arrive à aucun moment à renouveler ou même égaler la série originale, encore à ce jour un modèle d’efficacité. Que Legacy ait été annulée dans l’indifférence générale après 12 épisodes était donc la seule issue attendue.

 

trailerMission échouée...

 

ROOM 104

Sur le papier la série des frères Duplass était très intrigante : l'histoire d'une chambre d'hôtel, à travers les époques, et celles des différents voyageurs qui y séjournent quelques heures. Une série d'anthologie qui pouvait offrir un bon nombre d'épisodes dingues, mystérieux, fun ou originaux.

Dans Room 104, l'originalité est présente et la dose de folie attendue parfois au rendez-vous. Malheureusement comme une bonne partie des anthologies, la série subit son concept. Si quelques épisodes sont réussis, la grande majorité de cette saison 1 est tout simplement ennuyeuse. L'irrégularité de la série finit par plomber le show, le confinement dans cette seule chambre comprime toute idée de mise en scène, le changement inévitable des personnages empêche tout attachement... et ainsi, malgré son format court, certains épisodes semblent durer une éternité.

 

TournageSi vous entrez dans la Room 104, vous le regretterez 

 

COUP DE GUEULE

Christophe Foltzer : STRANGER THINGS Saison 2

Oh mais, on vous voit venir hein, ça sert à rien de gueuler, Stranger Things n’est pas une bonne série. Du moins sa saison 2. Si la précédente avait pour elle l’avantage de la surprise et de la découverte, on ne peut pas en dire de même de ce que nous avons vu il y a quelques mois tant c’est décevant et opportuniste. Alors oui, les images sont jolies, les comédiens plutôt bons et la musique super, mais il ne s’agit là que de décorum pop qui masque le néant absolu de ce que la série nous raconte.

Extrêmement maladroite dans sa narration et ses enjeux, cette seconde saison ne dépasse jamais son statut de best-of des années 80, empilant les références ad nauseam pour se prouver qu’elle a une identité. Las, on en ressort très déçu et en colère face à un potentiel énorme gâché sur l’autel du clin d’œil geek à la limite du cynisme. Stranger Things 2 n’est pas une série, c’est une entreprise marketing rondement menée et tout le monde est tombé dans le panneau.

Notre bilan complet (et positif cette fois) de la saison 2.

 

Photo Finn Wolfhard, Gaten Matarazzo, Sadie Sink, Caleb McLaughlinTrop de références tue la référence ?

 

Geoffrey Crété : AMERICAN HORROR STORY CULT Saison 7

Fût un temps où l’anthologie de Ryan Murphy et Brad Falchuk était un espoir alléchant pour tout amateur d’horreur et d’anthologie type Les Contres de la crypte et La Quatrième Dimension. Chacun aura sa petite préférence, mais la saison 2 (Asylum) aura été à mes yeux le point d’orgue, en terme d’imagination, de mythologie, de style et de solidité dramatique. Depuis, c’est une dégringolade spectaculaire, grotesque et vaine. Roanoke reste sans nul doute le sommet du nul faussement malin et vraiment ringard, mais la saison 7 Cult marche dans ses pas.

L’idée d’explorer le double visage monstrueux de l’Amérique de Trump offre un bon décor, mais American Horror Story n’y trouve qu’un prétexte à une suite de situations éculées, de commentaires plats sur la société, et de maigres parenthèses sanglantes. Les personnages sont devenus au fil des saisons des entités fonctionnelles vides, manipulées par des scénaristes qui n’ont visiblement plus aucune envie de raconter une vraie bonne histoire d’horreur. L’ennui est désormais le principal moteur, tandis que l’imagination (élément essentiel d’une anthologie de ce type) est de l’ordre du bonus.

 

Photo Evan PetersEvan Peters dans cette saison 7

 

Simon Riaux : TWIN PEAKS Saison 3

Présenté à Cannes, annoncé depuis des mois, le retour de David Lynch aux affaires via le monument culte qui a marqué plusieurs générations de cinéphiles était logiquement attendu et vénéré avant même sa découverte. Et à sa découverte, deux conclusions s'imposent : le cinéaste est toujours aussi puissamment maître de ses moyens derrière la caméra, mais il n'en a strictement rien à carrer. Entre un récit conçu pour faire lourdement du pied au fan, tout en le frustrant suffisamment pour qu'il se persuade qu'on le traite avec exigence, l'ensemble décide d'oblitérer voire de piétiner, le formidable équilibre qui fit des années plus tôt la richesse de  Twin Peaks.

D'un exercice de funambule passionnant entre soap déviant et expérimentation ténébreuse, l'oeuvre a muté en un trip arty qui ne se soucie jamais de rien tant que de sa posture, incroyablement stérile. Film ou série ? Si la question a quelque importance, on notera que l'artiste, lui, s'en moque, ne tranche jamais, ne tente ni d'exploiter un format étiré, ni de proposer une interprétation particulière du rythme sériel. Au final, un des plus beaux diamants noirs de la télévision s'est transformé en nature morte, tout juste bonne à faire tourner les moteurs à gif, machines à meme et classements annuels fumeux.

Notre bilan complet de la saison 3 et nos critiques des épisodes ICI.

 

PhotoUne saison sans queue ni tête

 

Alexandre Janowiak : HOUSE OF CARDS Saison 5

Il y a quelques années, House of Cards était probablement une de mes séries préférées. Des personnages convaincants, des intrigues passionnantes, des rebondissements inattendues, des meurtres, des magouilles, de la politique, des acteurs excellents, une mise en scène efficace basée sur le style de Dieu David Fincher... bref, House of Cards avait de nombreux atouts. Avec une saison 4 qui réhaussait le niveau, on pouvait espérer de grande chose pour cette saison 5.

Malheureusement, House of Cards subit les affres du temps. Quatre saisons auraient amplement suffi et donné une ligne directrice forte à la série. Mais fort de son succès, Netflix a préféré continuer la série au lieu de l'arrêter au bon moment malgré le départ de son showrunner Beau Willimon. Son sublime scénario est donc tombé dans quelque chose de profondément grossier. Les rares bonnes idées sont mal exploitées et sans ligne directrice, on a l'impression que la production ne sait pas où se terminera le show, House of Cards avance les yeux bandés.

Avec une sixième et dernière saison sans Frank Underwood (à cause de l'éviction de celui dont on ne peut plus prononcer le nom) qui portait le show depuis le début, on peut d'ores-et-déjà s'attendre à nombre de ficelles scénaristiques épaisses et approximatives pour rejoindre les deux bouts. De quoi plomber la série définitivement, bien tristement.

Notre bilan complet de la saison 5.

 

Photo Robin Wright, House of Cards"Allo oui ? Ceci est un appel au secours !"

Tout savoir sur Iron Fist

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commentaires
Simon Riaux
29/06/2018 à 17:07

@Guigui

Il vaut mieux m'éviter.
C'est beaucoup plus prudent.

Guigui
29/06/2018 à 16:14

Simon Riaux, un critique à ne pas suivre donc :)

LOL
29/12/2017 à 23:37

@Gollem

Pas trop dur de vivre dans un monde où on a plein d'avis différents ?

Dire que celui qui n'aime pas la saison 2 de Stranger Things ne le fait que pour être "original" est aussi intelligent que d'affirmer que celui qui aime, ne le fait que parce qu'il est un mouton. Et on parle pas de The Wire ou Les Sopranos... plein de monde n'aime pas cette série, faut se calmer.

Sinon, toujours aussi intrigant de croiser un membre de la police de la bonne pensée cinéphile.

Gollem13
29/12/2017 à 23:21

@Christophe, Stranger Things 2 dans les flops ça a juste une seule raison d'être: celle de te démarquer de l'avis général. Sans cette hypothèse tes arguments ne tiennent pas une seconde. Les meilleurs cliffhanger que j'ai vu dans une série depuis Breaking bad sont dans ces deux saisons.
Quand à toi @Simon Riaux, depuis ta critique sur Jupiter ascending, je vais régulièment allumer un cierge pour que tous tes claviers perdent leurs touches espace jusqu'au décès des Wachowski.

Christophe Foltzer - Rédaction
29/12/2017 à 13:04

@Simon :

Ah mince, c'était pas un compliment ?

Simon Riaux
29/12/2017 à 12:59

Attention Christophe.
Gollem13 est sur ton dos.

C'est chaud mec.
Je pense qu'on va te virer.
C'est plus sûr.
#WohPutain

Gollem13
29/12/2017 à 11:59

Christophe Foltzer, ok c'est noté. L'homme qui a dit que Stranger Things 2 est une bouse. Je vais mater toutes ses critiques rétrospectivement parce que je pense que là il doit y'avoir des pépites.

Christophe Foltzer - Rédaction
29/12/2017 à 10:10

@Rorov94 :

En fait, ce commentaire bien haineux, c'est pour attirer mon attention vers vous, c'est ça ? Comme pour me faire part de sentiments troubles qui doivent rester inavoués ? Vous allez être contents alors, ça a marché. Coeur avec les pieds.

fedor85
28/12/2017 à 19:49

+1 la rédaction

Geoffrey Crété - Rédaction
28/12/2017 à 11:49

@snoopinette

Va falloir respirer et ranger au placard les complots. Parce que le refrain du "vous êtes payés par Disney" commence à être poussiéreux, surtout quand il ressort juste quand ça arrange (et pas quand on critique une production Disney, par ex)

S'il fallait encore démontrer (...) qu'on a aucun problème avec Netflix, nos coups de coeur séries de 2017 avaient du Mindhunter, Godless, Sense8 et Master of None. Et on a plusieurs fois pris position sur les attaques contre Netflix par Almodovar et Cie.
Sans compter qu'on remet en lien notre dossier positif sur Stranger Things.

https://www.ecranlarge.com/series/dossier/1008304-the-leftovers-legion-rick-et-morty-mindhunter-quelles-sont-les-meilleures-series-de-l-annee

Pour GoT : faudra nous dire où on aurait pas arrêté de dire que c'était un navet.

Quant à nous dire que TWD est protégé : LOL cosmique de la rédaction, insultée chaque semaine pour nos critiques très négatives des épisodes. Si elle était protégée, on serait bien mauvais dans notre tâche. En revanche, la série a eu suffisamment d'espace sur le site, et notre avis a suffisamment été tartiné. Le rédacteur qui a vu la saison préférait se couper un doigt et le bouffer avec de la sauce samouraï plutôt que d'en reparler, encore.

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