Twin Peaks Saison 3 Episodes 17 et 18 : Retour vers le futur

Benjamin Malka | 5 septembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Benjamin Malka | 5 septembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Œuvre somme et radicale d'un cinéaste culte devenu discret mais manifestement toujours inspiré, cette troisième saison de Twin Peaks ne cessera de faire débat.

A n'en pas douter, certains se sentiront largués et en manque de repères face à tant d'épisodes déroutants et éloignés de l'esprit original. Tandis que d'autres se perdront corps et âme dans ce tourbillon lynchien ultime. En ce qui nous concerne, nous optons pour la deuxième option, et nous restons épatés par la minutie et le sens du storytelling de David Lynch et Mark Frost, qui ont su mener cette aventure de mains de maîtres jusqu'à ce final de deux épisodes tant attendu. Oui, Dale Cooper est bien là, et son retour à Twin Peaks est clairement le point culminant de cette saison. Ce qui promet d'être aussi mémorable que mouvementé.

ATTENTION SPOILERS

 


 

LE BLEU EST UNE COULEUR CHAUDE

Dans la parfaite continuité de cette saison, ce dix-septième épisode se veut plus déroutant que jamais. Nous avions quitté Cooper, enfin de retour, sur la route de Twin Peaks aux côtés des frères Mitchum. Bien que nous espérions suite à cela un épisode plus classique, où l’agent du FBI brillerait par sa bonhommie, force est de constater que nous en sommes bien loin.

Tout commence par une mise en lumière sur la trame ésotérique de la série, via Gordon Cole, qui annonce à Albert et Tammy que le Major Briggs, Cooper et lui leur ont caché la véritable nature de leur enquête. Briggs avait en effet découvert qu’une force très négative était apparue et qu’il fallait s’en débarrasser : Judy. Voilà qui éclaire donc bien des éléments de l’intrigue, ce personnage étant mentionné dans la fameuse scène du film Fire walk with me où Jeffries apparait dans le bureau du FBI. Il semble plutôt évident qu’il puisse désormais s’agir de Sarah Palmer. Nous pouvons en déduire que tout tourne autour d’une lutte entre le bien et le mal  pour la protection d’un feu sacré. Avec Judy, d’un côté, auquel sont rattachés la Black Lodge, Bob, les Woodsmen et donc le Doppleganger. Et de l’autre, le Fireman, avec la figure stellaire de Laura Palmer, possiblement Dale Cooper et plus récemment Freddie, ce jeune homme au gant vert. 

 

Photo Kyle MacLachlanKyle MacLachlan et Sheryl Lee

 

DOUBLE JE

Nous voyons ensuite Mister C, qui, après s’être froidement débarrassé de son fils Richard, atterri finalement sur ce fameux lieu indiqué par Briggs, non loin du Jack Rabbit’s Palace, où Andy, Hawk, Bobby et Truman ont trouvé Naido. Le temps se distord, et le Doppleganger se retrouve dans l’antre du Fireman, où flotte le visage du Major Briggs, avant d’être téléporté devant le commissariat de Twin Peaks. Une scène visuellement fascinante, entre collage grotesque et imagerie des années 1950.

Nous craignons ensuite le pire, voyant le Bad Coop rentrer dans ledit commissariat, sous les yeux ahuris de Lucy et Andy. Ce dernier finit par comprendre et se souvenir des flashs lors de sa rencontre avec le Fireman. Sous fond de musique ambiante parfaitement oppressante, Mister C se retrouve face au Sheriff Truman, et MacLachlan brille définitivement de par son jeu inquiétant et ses mimiques malsaines. Dans le même temps, le bon Cooper parvient à avoir Truman au téléphone, lui explique la situation, avant que le Bad Coop ne dégaine son arme. Premier coup de théâtre, Lucy tire dans le dos du Bad Coop et sauve Truman. Andy ramène Naido, Freddie (qui a assommé Chad dans les règles) et James dans le bureau du Sheriff, et les frères Mitchum débarquent également. Le corps du Doppleganger gît sur le sol, et les Woodsmen apparaissent ensuite pour le réanimer. C’est là qu’arrive Cooper et que l’une des scènes les plus ahurissantes de toute la filmographie de Lynch survient.

 

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GREEN FIST

Les Woodsmen n’ont pas réussi à réanimer Mister C, après quoi l’esprit de Bob s’échappe du corps, sous la forme d’un orbe sombre et virevoltant dans lequel apparait le visage de feu Franck Silva. Bien que médusé, Cooper interpelle Freddie, qui semble prédestiné à combattre cette force maléfique. S’en suis un combat pour le moins étonnant. Clairement, notre cœur balance entre la stupéfaction et la fascination. Comme depuis le début de cette saison, nous avions souligné le côté (très) bricolé des effets visuels, qui laissent parfois perplexes. Ils atteignent ici un point culminant. Néanmoins, le tout s’avère bien filmé, dans un style un peu Hard SF façon Doctor Who assez surprenant de la part du cinéaste.

Quoiqu’il en soit, Freddie parvient finalement à détruire Bob. L’équipe du FBI arrive alors dans la pièce. Et Cooper place la bague au doigt du Doppleganger afin de le faire disparaitre pour de bon. C’est en voyant Naido que survient un autre coup de théâtre. En lui touchant la main, Cooper parvient à briser le masque du personnage, faisait apparaitre le vraie Diane, d’une folle beauté, aux cheveux rouges. Elle était donc bel et bien prisonnière de la Red Room et amoureuse de Cooper, ce qui apporte une touche de lumière dans ce chaos sans nom.

 

Photo Kyle MacLachlan

 

LOOKING FOR LAURA

Après les adieux touchants de Cooper à tous ses acolytes, et que sa voix lance en fond un oppressant : « We Live inside a Dream » (nous vivons dans un rêve, en français), la lumière s’éteint et lui, Diane et Cole se retrouvent dans le sous-sol du Great Northern Hotel. Ils se dirigent vers cette fameuse pièce d’où émane le bruit sourd entendu par James et Ben Horne. Cooper ouvre la porte grâce à la clé de la chambre 315, et s’engouffre seul dans le noir, indiquant à ses partenaires de ne pas le suivre. Il se retrouve face à Mike, qui l’emmène voir Jeffries. Ce dernier va l’envoyer en 1989. Suite à quoi nous nous retrouvons dans une des scènes finales de Fire Walk With Me, où Laura Palmer s’enfuit dans les bois pour rejoindre son destin, le soir de sa mort.

C’est alors que Lynch tente une sorte de relecture temporelle assez risquée, et Cooper se voit intégrer subtilement dans la scène du film, expliquant alors l’attitude si étrange de Laura à ce moment précis. Cooper parvient ainsi à rencontrer Laura avant qu’elle ne rejoigne Léo dans sa camionnette, et tente de l’emmener au passage temporel vers la White Lodge, afin de la sauver. Ce qui semble fonctionner un temps car nous avons ensuite les premières images du pilote de la saison 1, où Pete est censé découvrir le corps, qui n’est plus là.  Ce qui fait tout de même un drôle d’effet.

Ce qui aurait pu être un geste salvateur pour empêcher toute la violence de se propager dans le monde de Twin Peaks est hélas vain. Car Cooper perd Laura en route, qui disparait en laissant un cri dans la nuit. Ce qui semblait être le plan élaboré par Cooper pour empêcher le mal de nuire a donc échoué, et ne sera pas sans conséquence. Sarah Palmer, elle, pousse des cris glaçants chez elle, avant d’apparaitre à l’écran et de briser la photo de sa fille. Julee Cruise, hors du temps, interprète ensuite un titre en live, The World Spins (écrite par Lynch), bouleversant. Ainsi se termine l’épisode 17.

 

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PRISONNIER(S) DU TEMPS

La deuxième partie du finale, elle, est encore plus alambiquée et éloignée du reste de cette saison. Lynch et Frost prennent d’abord le soin de clore l’intrigue de la famille Jones. Mike crée bien un tulpa pour l’envoyer rejoindre Jeany E et Sunny Jim. C’est bien la seule note positive et clairement intelligible de cette histoire, car la suite fait froid dans le dos à bien des égards.

Cooper se retrouve dans la Red Room, dans ce qui semble être la scène phare du pilote de cette saison, à l’exception d’une phrase différente prononcée par The Arm : « C’est bien l’histoire de la jeune fille qui habite au bout du chemin ? N’est-ce pas ?». Par là, il faut comprendre que Twin Peaks tourne définitivement autour de Laura Palmer, le personnage qui intéresse le plus Lynch depuis le début. Et, dans une moindre mesure, de sa relation avec Dale Cooper.

Ce dernier parvient à sortir de la Red Room, et retrouve la vraie Diane. Est-ce le passé ou bien le futur ? Là est la question, tant le jeu de MacLachlan et Dern est troublant. Les deux amoureux prennent ensuite l’autoroute, et à 430 miles au compteur, opère ce qui semble bien être un saut dans le temps. Ils se retrouvent la nuit, toujours sur la route, et s’arrête à un motel. Diane voit son double à l’entrée, avant que Cooper ne prenne les clés de la chambre.

 

Photo Kyle MacLachlan

 

Les deux se retrouvent enfin, pour une scène d’amour à la fois inquiétante et bouleversante. On ne sait plus qui est qui, Cooper est-il remplacé par son double maléfique ? Le visage apeuré et la gestuelle de l’exceptionnelle Laura Dern peuvent l’indiquer. Sommes nous ainsi dans le futur, ou dans le passé ? Dur à dire, une fois encore, mais il semble que cette scène ait pu se dérouler il y a 25 ans, lorsque le mauvais Cooper est sorti de la Red Room. Car rappelons également que Jeffries, qui était le premier sur la trace de Judy, voyage également dans le temps dans Twin Peaks : Fire walk with me et surtout Missing Pieces. Tel semble être le triste sort de ceux qui s’aventurent dans le monde parallèle de la Red Room.

 

WHERE ARE WE NOW ?!

Tout devient encore plus étrange au réveil. Cooper se retrouve seul dans la chambre. Une note de rupture écrite par Linda s’adressant à un certain Richard est posée sur la table de nuit. Deux noms qui ont résonné dès le premier épisode et prononcés par le Fireman. Seraient-ce en réalité Dale et Diane, dans une autre réalité ? Peut-être bien.

L’agent Cooper prends la route et s’arrête à un Dinner appelé Judy’s. Il ne semble toujours pas tout à fait lui-même, probablement altéré par le voyage temporel. Après avoir rossé sèchement trois cowboys aux manières incommodes, il demande à la serveuse le nom et l’adresse de celle qui y travaille d’ordinaire. Une fois à son domicile, la femme derrière la porte n’est autre que Laura Palmer, sans être réellement cette dernière car elle se nomme Carrie Page. Nous sommes sans doute dans une réalité parallèle, où Laura n’est pas morte, ou n’a pas existé en tant que telle. Elle accepte néanmoins de suivre Cooper à Twin Peaks, et, fait étrange un cadavre et une arme meublent son salon. Quelque soit son identité, son âme parait donc toujours tourmentée et sujet à divers troubles.

 

Photo Sheryl Lee, Kyle MacLachlan

 

Sur la route, ils restent tous deux silencieux, et une étrange sensation persiste, celle de voir les deux personnages les plus importants de cet univers sans qu’ils soient eux-mêmes et au bon endroit. Arrivé à la maison des Palmer, Dale sonne à la porte. Pas de trace de Sarah, ni de Leland Palmer. La maison appartient à Alice Tremond, qui l’a acheté à une certaine Mrs. Chalfont. Deux noms déjà entendus dans Fire Walk With Me sous les traits de personnages sortis de la Black Lodge.

Cooper semble perdu, il demande à Carrie en quelle année ils sont. Elle fixe un temps la maison, avant que le cri de Sarah Palmer ne retentisse, et qu’elle ne pousse elle même un grand cri d’effroi. La maison s’éteint brusquement, l’écran devient noir, l’écho de sa voix demeure au loin. Nous voyons ensuite Laura murmurer quelque chose à l’oreille de Dale dans la Red Room. Voilà les dernières images que nous offre Lynch, qui sont d’une noirceur abyssale.

 

Photo Kyle MacLachlan

 

AD INFINITUM

Il était bien naïf de croire que David Lynch et Mark Frost allaient nous offrir un final didactique et résoudre tous les mystères de leur si riche et complexe univers. Bien que cette saison se termine de manière encore plus violente et abrupte que la deuxième saison, elle laisse aux travers de ses 18 épisodes un nombre incalculable d’images marquantes, de scènes inoubliables, de trouvailles visuelles d’exception et d’indices précieux. Certaines questions restent cependant en suspens, comme le sort du personnage d’Audrey Horne, elle aussi surement prisonnière du temps. Le sort de Shelly et de sa fille, ou bien encore l’identité de Richard et Linda. Ce qui est frustrant, mais laisse tout de même une grande place aux interprétations et à l’imagination de chacun, comme toujours chez l’auteur de Mulholland Drive.

Via les personnages de Laura Palmer et dans une moindre mesure Dale Cooper, Lynch et Frost nous montrent surtout que le bien passe mais que le mal demeure immuable, quoi qu’il advienne. Ils jettent ainsi au feu tout espoir de happy end, laissant leurs personnages perdus dans les limbes du temps, à l’infini, comme semble l’indiquer le fameux signe en turquoise de la Red Room. Traitant tout de même au passage des thèmes profonds comme la quête de soi, l’amour, la paternité ou la transmission. Chaque épisode nous a ainsi provoqué des sensations très intenses, voire viscérales, par le biais de mystères insondables. Tel est bien le but des œuvres de Lynch, secouer son public sans tout lui expliquer, pour aller bien au-delà du simple récit, qui est finalement accessoire. Le voyage étant pour lui plus important que la destination.

 

Photo

 

Bien plus qu’une simple série TV, cette ultime aventure de Twin Peaks explose le carcan de la narration traditionnelle et nous transporte dans un renversant et effrayant puzzle, qui prendra à n’en pas douter bien du temps à s'assembler. Et dont bon nombre d’auteurs devraient s’inspirer. Certains crieront sans doute à l’imposture et au saccage de l’œuvre originale. D’autres, comme votre serviteur, auront adoré jouer avec le feu, et continueront de s'amuser avec. 

 

Affiche

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commentaires
Analise
07/04/2018 à 10:31

Alors je suis d'accord avec Comprendpas, mais où est passée Annie ? Aussi bien dans la série que dans le cœur de Cooper ? Elle m'a tellement manquée que c'est le premier élément qui me ferait croire à une quatrième saison possible.
Je me suis laissée envoûter par cette série que j'appellerais "intuitive" car même lorsque je ne comprenais pas, il me semblait adhérer… Etrange, mais c'est Lynch. Au-delà du cinéma, de l'art brut, de la poésie, ce qui fait que finalement, le scénario devenait de plus en plus secondaire pour moi.

Perception
29/01/2018 à 10:57

Quand Cooper traverse l'espace-temps on a vraiment la sensation que Lynch décrit narrativement un trou noir avec son entrée l'horizon du temps, l'intérieur du trou noir où le temps n'existe pas, puis la sortie avec l'arrivée dans un autre univers ou dimension (trou de ver ou pont d'Einstein-Rosen). Cooper a changez-le passé en sauvant Laura, donc enfreint une loi fondamentale, il a réussi jusqu'à un certain point d'où la perte de laura dans la forêt quand elle disparaît de la main de Cooper elle disparaît de cet univers elle n'y a jamais existé, Laura et Cooper n'ont donc jamais existé dans leur univers à partir de l'instant où Laura est sauvée, ils existent maintenant dans un autre univers ou dimension. Il a sauvé Laura mais n'a pas réussi à la ramener dans la white loge donc elle n'est pas morte puisqu'il l'a sauvé et par la suite n'a jamais existé du fait d'avoir essayé de la ressusciter, Cooper tente toute même de la retrouver (alors qu'elle n'a jamais existé hormis pour lui à présent qu'il a voulu changer le passé) il se rend donc dans une autre dimension où Laura n'est plus vraiment celle qui connaissait mais Une autre version d'elle (malgré tout il l'a retrouvée d'où l'essaie de la ramener chez elle comme s'il était en jet-lag spatio-temporel) il s'en aperçoit quand il demande quelles années sommes-nous à Laura ! puisqu'on ne peut pas changer le passé, le voyage dans le temps ne peut se faire que vers le futur ou s'il se fait dans le passé il ne faut pas laisser de traces pour ne pas altérer l'avenir.

Abel
27/11/2017 à 15:13

Adepte de Lynch et de Twin peaks dont le film est simplement LE film qui m'a fait aimé le cinéma, il est évident que j'attendais énormément de cette saison même si j'avais peur que Lynch ait perdu de sa superbe après le très décevant INLAND EMPIRE.
Comme il ne faut jamais juger d'une oeuvre Lynchienne après une seule vision, mon avis n'est qu'un ressenti qui pourrait tout à fait s'inverser à la deuxième vision.
Je ne me lançerais pas dans une explication, certaines lues par çi par là sur la théorie des multivers me paraissent bien et j'aime aussi penser que Judy est Sarah Palmer. Le bien (Laura) perverti par le mal (Sarah) au sein d'une même famille. Comme quoi, les relations familiales ressemblent à une route semée d'embûches.
Pour ma part, la lenteur des scènes est tout sauf un supplice. Au contraire, Lynch a le don à mes yeux de sortir des sentiers battus et de trouver des idées scénaristiques ou visuelles folles grâce au temps qu'il accorde à chaque scène. Si seulement le cinéma d'aujourd'hui ressemblait à ce qu'il fait, on aurait que des artistes aux commandes. Pour preuve, cette géniale scène avec quasi aucun dialogue entre Gordon Cole et Albert où comme à son habitude Gordon interprète mal les paroles d'Albert et sous le regard ahuri de ce dernier fini par lui dire que sa santé mentale commence à l'inquiéter. Le temps disproportionné qu'à pris Lynch pour cette scène m'a tout d'abord embêté puis déstabilisé et enfin libéré grâce à la remarque de Gordon Cole. Aucun autre réalisateur n'aurait réussi ça avec aussi peu de dialogue. Pour ça, Lynch est un pur génie.
Cette scène à elle seule, illustre à merveille ce que je pense de cette saison. Elle est absolument magistrale et en même temps englué dans une histoire plus ou moins intéressantes.
Là où les deux premières saisons (surtout la première) avait réussi à distiller un mystère nous prenant en haleine goutte après goutte, cette troisième saison nous bourrine de mystères sans pour autant nous captiver.
La ligne narratrice de Cooper est truffé de scènes d'anthologie (Hellooooooooo......) et énervante à souhait. Purée 16 épisodes à se réveiller. A croire qu'il a oublié avoir déjà entendu en 1984, sur une autre planète, "Le dormeur doit se réveiller". Et au vu des deux derniers épisodes, on ne peut que regretter ce choix de l'avoir mis en mode légume.
Qu'elle fut belle cette scène de fire walk with me avec Cooper revenu du futur pour sauver la sublime Laura (qui, au passage, jouait là, la scène de sa vie). Et que le final fut éblouissant de noirceur, de torpeur même.
L'enquête du FBI est inintéressante au possible et est juste prétexte à donner quelques scènes d'anthologie comme celle précité plus haut. D'autres sont tout autant ennuyeuses d'ailleurs.
Bref, je vais me refaire les trois saisons un peu plus tard et je posterais peut être si j'ai du courage, mon avis du moment.

Perception jamais trois sans quatre j'au réussi mon analyse !
04/11/2017 à 02:49

Quand Cooper traverse l'espace Temps on a vraiment la sensation que Lynch décrit narrativement un trou noir avec son entrée l'horizon du temps, l'intérieur du trou noir où le temps n'existe pas, puis la sorti avec l'arrivé dans un autre univers ou dimension (trou de ver ou pont d'Einstein-Rosen). Cooper à changer le passer en sauvant Laura, donc enfreint une loi fondamental, il a réussi jusqu'à un certain point d'où la perte de laura dans la foret quand elle disparait de la main de Cooper elle disparait de cette univers elle n'y a jamais existé, Laura et Cooper n'ont donc jamais existé dans leur univers à partir de l'instant ou Laura est sauvée, ils existent maintenant dans un autre univers ou dimension. Il a sauvé Laura mais n'a pas réussi à la ramener dans la white loge donc elle n'est pas morte puisqu'il l'a sauvé et part la suite n'a jamais existé du fait d'avoir essayé de la ressuscitée, Cooper tente toute même de la retrouvé (alors quelle n'a jamais existé hormis pour lui à présent qu'il a voulu changer le passé) il se rend donc dans une autre dimension où Laura n'est plus vraiment celle qui connaissait mais Une autre version d'elle (malgré tout il l'a retrouvée d'où l'essaie de la la ramener chez elle comme si il était en jet-lag spatio-temporel) il s'en aperçoit quand il demande quelle années sommes nous à Laura ! puisqu'on ne peut pas changer le passé, le voyage dans le temps ne peux se faire que vers le futur ou si il se fait dans le passé il ne faut pas laisser de traces pour ne pas altérer l'avenir.

Gordon
27/09/2017 à 12:41

Magnifique, grandiose, hallucinant, dérangeant, intriguant, malsain...
Merci pour ce voyage, je me suis envoyé les 3 saisons à la file.
Et lâché là je saisis toute l’ampleur de la frustration de ceux qui ont attendu 25 ans une suite.

Guigui le mythocoptère
18/09/2017 à 11:13

Coucou les amis, moi j'ai adoré :)
Salut :)

Benjamin M.
11/09/2017 à 01:10

Je ne trouve pas que ça soit un mauvais choix. C'est plutôt à l'image du monde dans lequel nous vivons. De plus, Lynch et Frost ont eu le chic pour nous offrir ce que nous attendions le moins. Ce qui a le mérite de nous d'interpeller de mille façons. En çà, je trouve l'entreprise très réussie.
Évidemment, j'aurais adoré voir plus Cooper en forme et avoir une note plus positive à la fin. Mais en même temps, les ténèbres sont dans l'ADN même de Twin Peaks. Alors, au final, c'est plutôt logique.
Ceci dit j'adore ta théorie selon laquelle Judy aurait le contrôle. Ça me paraît très pertinent.

The Man from Quantic World
10/09/2017 à 18:04

Pour ma part, je reste persuadé que ce n'est pas Dale, en sauvant Laura, qui bouleverse le continuum espace/temps. Il s'agirait plutôt d'une intervention divine, celle de Judy/Sarah, qui enlève brutalement Laura des mains de Cooper. Sa disparition soudaine de notre plan de réalité entraine également celle de son double dans la Red Room (Voir épisodes 2 & 18) !
L'enseigne "Judy's" nous indique bien que celle-ci a repris la main en bouleversant la réalité et en la transformant à sa guise pour empêcher Dale de sauver Laura de son funeste destin.
Je trouve simplement dommage de terminer sur une note aussi sombre. Car Cooper méritait, après avoir été emprisonné 25 années dans la Red Room et emprisonné dans le corps d'un esprit demeuré de trouver enfin un peu de réconfort et de paix dans sa vie. Cette fin négative ne rend pas du tout justice au personnage. Lui et Laura méritaient enfin une conclusion positive au regard de toutes les mauvaises choses qu'ils ont du endurer. Même si dans l'absolu, le Mal -que ce soit sous la forme de Bob ou de Judy- ne peut être vaincu et sera toujours présent dans la nature et l'être humain... Après tout, Lynch s'est bien fendu d'une fin positive pour "Sailor & Lula" alors même que le roman de Barry Gifford les voyait se séparer à la toute fin ! Mauvais choix artistique, donc de la part de Lynch & Frost... Le Mal a aussi eu raison d'eux...

OllyMovics
09/09/2017 à 14:52

Comme je le prédisais depuis de nombreuses semaines, ce dénouement aura apporté plus de questions que de réponses.

Si l’épisode 17 a proposé un contenu somme toute assez prévisible, à savoir la réunion des 2 Cooper à Twin Peaks suivi d’une confrontation entre le bien et le mal, l’épisode 18 a eu au moins le mérite de me surprendre à défaut de m’émouvoir comme l’avait fait l’épisode 16.

Comme tout le monde, la réapparition de Laura dans le monde réel, ainsi que le retour 25 ans en arrière m’ont pris de court.
J’ai trouvé que c’étaient de bonnes idées, et le fait que ça se termine sur une interrogation ne me dérange pas encore tant que ça dans le sens où finalement, j’aime avoir la possibilité d’interpréter les choses.

Cela étant, j’en viens à conclure que cette saison 3 n’a pas servi à grand-chose, et que le dénouement lié à Laura aurait très bien pu prendre place dans la dernière partie de l’épisode final de la saison 2.

Dans cet épisode, je reste convaincu que Lynch et Frost ont créé un Doppelgagner (seul véritable dénomination de celui qu’on appelle aujourd’hui Bad Copper ou plus récemment Mister C) dans le seul but de faire un pied de nez à la production qui leur avait coupé les ailes en imposant la résolution du meurtre de Laura.
Aujourd’hui, les deux créateurs (oui, j’insiste sur « LES » créateurs, on ne parle à tort que de Lynch, même quand on évoque le scénario) ont décidé de poursuivre leur histoire en offrant une réponse sur la destinée de Cooper.
Le problème, est qu’ils l’ont fait sur 18 et non 3 épisodes, car cette saison 3 est truffée de remplissages honteux et agaçants.

Au final, si l’épisode 22 de la saison 2 avait fait fi du Doppelganger et que Coop avait sauvé Laura tel qu’il le fait dans l’épisode que nous venons de décovurir, la boucle était bouclée.
Pas besoin de combat contre Bob, puisque de toute façon le mal triomphera toujours.

Quant à cette éventualité de rêve que tout le monde prend pour acquis au regard d’une seule phrase, je dis pourquoi pas, mais pas forcément non plus.
Cooper peut très bien évoquer l’idée de vivre dans un rêve tellement l’idée d’être enfermé dans la Balck Lodge lui est inconcevable.
Rien ne prouve que ce message n’est pas un flashback posé par Lynch et Frost afin de faire un pied de nez au spectateur en lui indiquant qu’il ne pourra démeller l’intrigue comme il l’espérait et croyait pouvoir le faire.

Tout le final avec Laura maintient tout à fait possible cette théorie, mais celle qui voudrait qu’un monde parallèle existe tient tout autant la route.
Pour ma part, en créant une faille temporelle et en sauvant Laura, un monde parallèle se crée, monde dans lequel les mêmes personnes existent, mais avec une autre identité.
Monde dans lequel nous avons possiblement aperçu Audrey l’espace d’un instant sur le dernier plan de l’épisode 16.
Il semblerait par ailleurs que les personnages de l’autre monde gardent malgré tout une conscience enfuie d’une sorte d’autre vie qu’ils mènent dans l’autre monde.
Cela expliquerait le cri d’effroi de Laura qui clôt la série, ainsi que ce dernier plan de l’épisode 16 où l’autre Audrey semble réagir à ce qui se passe au Roadhouse.

Une autre possibilité serait que Carrie Page et « l’autre Audrey » seraient bien issues de notre monde, mais consisteraient en des doubles créés par la Lodge !
Bref, il me parait évident qu’il n’y aura cette fois plus de suite à cette série, pas de saison 4.
Je pense que Lynch et Frost ne sont pas vraiment parvenus à s’en sortir au sein d’un scénario qui a fini par les dépasser, et qu’en rajouter ne ferait qu’embrouiller davantage ce qui ne finirait par ne plus ressembler à rien.

Cette saison 3 aura apporter son lot de mystères, tous plus ou moins intéressants, quelques rebondissement qui auront valu le détour.
La fascination a exercé, certes, mais trop de surplus en terme de scènes et personnages inutiles ont parasité mon plaisir.

Benjamin M
09/09/2017 à 11:38

Pour les plus curieux, sachez que Mark Frost sortira fin Octobre le livre "The Final Dossier", qui fera le lien sur les 25 ans passés et sur les événements étranges de cette saison. Vue la qualité du précédent ouvrage, nul doute que les fans en quête de réponses sur le sort des personnages y trouveront leur compte.
Pour le reste, je pense que Lynch, globalement et sur les bases d'un scénario solide et minutieux de Frost, se base avant tout sur la création de mystères et sur les sensations que cela provoque chez le spectateur. Trop rares sont les auteurs aujourd'hui à laisser l'imagination et la déduction du spectateur faire leur travail. Il faut savoir lire entre les lignes dans bon nombre de scènes.
Les deux compères sont aussi passés maîtres dans l'Art de faire ce que nous n'attendons pas d'eux, et de prendre le spectateur totalement à revers. C'était déjà le cas pour le film Fire Walk With Me.
Ce que je veux dire, c'est que chacun peut avoir son avis, mais bon nombres de gens déçus ou consternés par cette saison ne l'ont probablement pas regardé pour les bonnes raisons. Moi le premier, j'en attendais autre chose, mais je me suis laissé prendre et je ne suis pas déçu. C'est même l’œuvre visuelle la plus intéressante et renversante que j'ai vue depuis très longtemps.Et nul qu'un nouveau visionnage sera non seulement nécessaire mais salvateur à bien des égards, tant le sens du détail est ici maximal. Rien n'est pour moi hasardeux dans cette histoire.
Quand à la conclusion de l'autre article du site, qui dit que cette saison est un trip nostalgique, pour moi c'est tout le contraire. Ces 18 épisodes sont tout le contraire, et sont même l'anti-nostalgie par excellence.

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