Star Trek : Discovery saison 3 - critique rétrogradée sur Netflix

Geoffrey Crété | 17 janvier 2021 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Geoffrey Crété | 17 janvier 2021 - MAJ : 09/03/2021 15:58

En parallèle de la saga au cinéma (qui semble bloquée sur un problématique épisode 4), Star Trek : Discovery a relancé la machine à trekkies côté série. Depuis, il y a eu Star Trek : Picard, la série animée Star Trek: Lower Decks prochainement, et bientôt le spin-off Star Trek : Strange New Worlds. Et Discovery trace toujours sa route, avec une saison 3 qui a ouvert les portes d'un futur encore jamais exploré par la franchise culte de Gene Roddenberry. Critique de cette troisième saison, disponible sur Netflix, et toujours menée par Sonequa Martin-Green.

ATTENTION SPOILERS

VERS L'INFIni et l'au-delà

Dès le départ, Star Trek : Discovery allait dans le mur. Parce qu'elle se déroule avant la série originale des années 60, mais s'adresse au public du 21e siècle, elle mettait en scène un futur bien plus moderne, quitte à soulever de grosses questions de cohérence. Et par sa position dans la mythologie, elle ne pouvait qu'avancer vers les figures incontournables de la saga, et donc le piège du fan service. La saison 2 l'avait confirmé, avec la présence de Spock, incarné par Ethan Peck, et l'apparition du capitaine Pike et son équipage de l'Enterprise.

Mais au lieu de se rapprocher inexorablement de cet horizon fermé, la série a opté pour une issue de secours magique. La deuxième saison se concluait ainsi sur un immense saut dans le temps pour les héros, contraints de fuir leur présent pour sauver l'avenir de toutes les formes de vie. Direction l'an 3188, soit le futur absolu de Star Trek, 900 ans après la série originale, et bien après Star Trek : Nemesis et Picard. Personne n'y avait mis les pieds ou les oreilles, et c'est dans cet espace vierge que Discovery se réapproprie son titre.

 

photoLe brasier du fan service

 

Grâce à cette pirouette, la série créée par Alex Kurtzman et Bryan Fuller (lequel a quitté le projet avant sa diffusion) pouvait dépasser ses limites, et s'envoler pour de bon. Aller si loin, c'était se rapprocher au plus près de l'ADN de la saga de Gene Roddenberry. C'était une manière de retrouver ce sens de l'aventure, du merveilleux, de la surprise, et prendre soin des trekkies en s'installant loin de leurs foudres.

C'était en tout cas l'espoir. Car à l'écran, la saison 3 de Star Trek : Discovery retombe vite dans les mêmes pièges. Cette nouvelle aventure ne retrouve pas l'élan de la saison passée, et emprunte les mêmes (tristes) sentiers battus.

 

photo, Sonequa Martin-GreenLibérée, délivrée

 

burn baby burn

The Burn : toute la saison 3 tourne autour de ce mystérieux événement chaotique, qui a quasiment détruit la Fédération, et replongé l'univers dans un âge de pierre cosmique. Car ce futur est paradoxalement un retour en arrière, à une époque où les voyages et les communications étaient plus compliqués qu'un banal saut supraluminique. The Burn est le nom donné à ce moment qui a enflammé tout le dilithium (le minerai magique qui permet de voyager) pour créer une réaction en chaîne, détruisant une tonne de vaisseaux des tonnes et emportant des milliers de vies. Un instant apocalyptique qui a isolé les planètes, et mis fin à l'ère de la Fédération des planètes unies.

Et c'est là un étonnant paradoxe : cette pénurie de dilithium renvoie Discovery vers la série originale, où ces précieux et rares cristaux alors impossibles à créer, étaient un enjeu pour la galaxie. La sixième série Star Trek a donc foncé vers le futur, pour mieux revenir vers les débuts.

Pour l'équipage du Discovery, la mission sera de comprendre The Burn, régler ce problème de dilithium, et aider la Fédération à reprendre le contrôle de la galaxie. Pour Michael la rebelle, ce sera d'assumer sa nature de leader et enfin devenir capitaine (comme tout protagoniste de Star Trek avant elle). En bref : destination statu quo.

 

photo, Sonequa Martin-Green, David AjalaBurnham enquête sur The Burn

 

L'autre menace de la saison 3 s'appelle Osyraa. Incarnée par Janet Kidder, cette impitoyable leader Orion, à la tête de l'organisation criminelle de la Chaîne d’Émeraude, arrive en cours de route pour devenir la grande méchante en fin de saison. Elle n'a que quatre épisodes pour exister, et c'est trop peu pour qu'elle s'installe autrement qu'en pantin désarticulé et grossier.

La dernière ligne droite la place subitement au centre de l'action, et elle semble alors gagner une intéressante dimension, indispensable pour éviter le numéro de la grande vilaine de bas-étage. Et si ce tyran n'était qu'une leader égarée dans quelques impasses de violence, mais qui cherche désormais la paix à tout prix ? Et si la vraie bataille était intellectuelle, diplomatique, symbolique, vers un terrain d'entente qui forcera les deux camps à prendre un risque - celui de la confiance et la foi en l'Autre ?

Les négociations entre Osyraa et l'amiral Vance (solide Oded Fehr) invoquent la magie de Star Trek et tout bon space opera. Comment des civilisations différentes peuvent coexister ? Comment trouver et défendre une vision du monde, quand ce monde est immensément grand et étalé ? Quand Vance rappelle que le passé est la lumière avec laquelle on peut regarder le futur, c'est un frisson de trekkie qui arrive dans une scène pourtant visuellement très simple.

Mais l'action a ses raisons que la raison ignore. Les négociations n'étaient qu'une parenthèse, et très vite, l'aventure reprend le dessus. Ce n'est pas un hasard si la mort d'Osyraa est si vite expédiée : Discovery s'intéresse moins à l'altérité qu'à sa petite famille, qui occupe toute la scène.

 

photo, Janet KidderWicked Witch of Trek

 

DISCO-NNERIES

Dans un double épisode final qui lorgne un peu du côté de Piège de cristal (Michael qui s'infiltre dans le Discovery pris par les ennemis, et finit même pieds nus), Discovery rejoue le refrain de l'héroïsme classique pour l'équipage. Chacun aura un petit moment de gloire, car tout le monde est beau et important : Tilly devient capitaine par intérim, Stamets se transforme en tête brûlée, Owosekun révèle ses talents d'apnée, tandis que Saru, Culber et Adira essaient de sauver le monde dans la nébuleuse Verubin. Le grand final abuse de cette tension qui n'en est pas une, chaque membre de l'équipe passant à deux doigts de la fin, avec une écriture plus ou moins grossière (mention spéciale au "Je vous aime" d'Owosekun).

C'est d'autant plus dommage que cette saison 3 a mis en scène le départ (ou pas) de quelques personnages. L'indéboulonnable Phillipa Georgiou, interprétée par Michelle Yeoh, a droit à un double épisode dans la réalité miroir, qui l'amène à traverser une porte des étoiles pour de nouveaux horizons. Nhan (Rachael Ancheril) a presque une raison d'exister dans l'épisode Die Trying, et quitte le Discovery pour suivre sa voie.

L'heure est aux reconnexions et retours aux sources pour chacun, comme le confirme le retrait de Saru, qui se découvre une passion papa au contact de Su'Kal, sous les étoiles de Kaminar. Même si le personnage reviendra pour la saison 4, et que Nhan et Georgiou pourraient bien sûr réapparaître, il y avait là un désir de faire évoluer le groupe... mais pas trop, comme le prouve l'arc de Detmer (Emily Coutts), dont le trauma est réglé très vite.

 

photo, Mary Wiseman"Toi ! T'es capitaine !"

 

CAPITAINE FLEMME

Du côté de Michael Burnham, tout est téléguidé. Malgré le saut dans le futur, la séparation de son équipage pendant un an, un relooking et une soif de liberté étalée dans les dialogues, le personnage traîne les mêmes conflits intérieurs. Être ou ne pas être une super-héroïne, être ou ne pas être conventionnelle : la saison rejoue plusieurs fois sa désobéissance brillante pour insister sur sa personnalité extraordinaire, pourtant déjà bien établie à ce stade. Michael semble toujours plus indestructible, et ses failles programmées ne parviennent plus à l'humaniser. Seul espoir : que son rôle officiel de capitaine à la fin de la saison lui permette d'avancer, enfin, pour de bon.

Son histoire d'amour avec Book (David Ajala) n'arrange rien. Tout commence évidemment dans l'hostilité, comme dans une (bonne) comédie romantique, et ce personnage de baroudeur-écolo, fan de son chat et doté de pouvoirs inattendus, manque de saveur. La saison n'en tire pas grand-chose, et leur romance très plate (avec les passages obligatoires du premier baiser et déclarations en plein chaos) n'est jamais un levier émotionnel fort.

 

photo, Sonequa Martin-GreenMoi, capitaine ?

 

Engoncée dans ce costume de rebelle idéale depuis trois saisons, Sonequa Martin-Green n'offre plus rien de neuf dans son interprétation. Alternant les moments d'héroïsme froids aux instants de sur-émotion-larmes, l'actrice avance sur des rails. Lorsqu'elle en sort, comme dans le double épisode Terra Firma dans l'univers miroir, c'est une catastrophe de surjeu digne d'une parodie.

Face à un Doug Jones toujours impeccable (et qui a en plus l'occasion de montrer son vrai visage grâce à une idée amusante), une Michelle Yeoh qui s'en donne à cœur joie en peste-warrior de l'espace, ou un Oded Fehr très solide, tout le casting donne régulièrement l'impression de se perdre. Notamment Janet Kidder en grande méchante, même si l'écriture ne l'aide pas.

 

photo, Doug JonesDerrière le Kelpien : quel homme

 

STAR TRAÎNE

Que retenir de cette saison alors ? Des morceaux, çà et là. À commencer par un traitement très touchant de premiers personnages transgenre et non-binaire dans la galaxie Star Trek. En conjuguant la magie SF de cet univers aux questions réelles de la représentation des minorités, Discovery renvoie aux origines de la franchise où les personnages de Nypta Uhura (Nichelle Nichols) et Hikaru Sulu George Takei) étaient des pionniers dans le genre.

En 2021, la question de l'identité, et de la richesse des êtres et des histoires, passe par Adira et Gray, incarné.e.s par Blu del Barrio et Ian Alexander. Le moment où Gray exprime la souffrance d'être invisible, et son besoin d'être vu, est certainement l'une des plus belles idées sur le sujet. Et en refermant la saison sur une citation de Gene Roddenberry, Discovery rappelle que l'histoire de Star Trek a toujours été celle des liens entre les êtres, qui cherchent à communiquer, en étant tous à leur manière des aliens sur une planète inconnue.

 

photo, Blu del BarrioLe bleu est une couleur chaude

 

Le plongeon dans le futur amène aussi quelques amusantes idées technologiques, remettant des étoiles dans les yeux de tous les personnages, notamment les scientifiques.

Côté action, rien à signaler hormis quelques scènes. Notamment une course-poursuite ludique dans le premier épisode, où Michael et Book sont poursuivis au fil de quelques jumps sur une planète déserte, et un écho à Star Wars : Episode II - L'Attaque des clones dans le grand final, où le duo affronte les méchants dans un ascenseur volant. Mais la série souffre globalement de gros défauts ordinaires, avec un découpage et des chorégraphies très vilaines, comme dans la baston du bar de l'épisode 2 avec Georgiou.

Difficile également de ne pas évoquer l'apparition de l'incontournable Spock sur un hologramme... et le rôle improbable de David Cronenberg, en agent de la Fédération qui interroge Georgiou.

 

photo, David CronenbergMaps to the Stars Trek

 

C'est finalement peu dans une ration de 13 épisodes, qui ressemblent à une petite promenade de santé dans la mythologie Star Trek. Après 55 ans d'existence, la galaxie créée par Gene Roddenberry est-elle condamnée à tourner en rond, même dans le plus lointain des futurs ? Que reste-t-il à raconter si les scénaristes en sont arrivés à ressortir Jean-Luc Picard du placard, et à préparer une série sur Pike, le tout premier capitaine de la saga dans le pilote original de Star Trek ?

Va-t-on devoir faire la paix avec l'idée que Star Trek, comme Star Wars, va simplement s'auto-recycler à l'avenir ? Est-ce que c'est ça, la frontière de l'infini ? Et surtout : est-il alors nécessaire de s'y aventurer, encore et encore ?

Star Trek : Discovery, saison 3, disponible en intégralité sur Netflix

 

photo, Affiche S3

Résumé

Star Trek : Discovery a fait un immense bond dans le futur et marqué un grand coup... pour finalement reprendre la même routine. Malgré quelques intéressantes idées (sous-exploitées), cette saison 3 ne prend aucun risque, et use jusqu'à la corde les personnages et les conflits attendus.

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Lecteurs

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commentaires
Olivier9992
21/01/2021 à 10:11

Chacun ses gouts,perso j'ai bien aimé.

Elrond24
20/01/2021 à 15:57

Star Tears plutôt que Star Trek.
Malheureusement, trop de pathos larmoyant : j'en étais à compter les épisodes où l'on ne pleurt pas.
Une saison désarticulée, sans réel enjeu, des épisodes qui se répondent très mal entre eux.
On sent une production sans show runner, avec beaucoup d'argent mais pas beaucoup d'idées.

Piwi
18/01/2021 à 16:33

@Startriste

"Trop de LGBTQI+ etc" : l'héroïne est hétéro et sa romance est quand même au premier plan, les LGBTQI+ c'est un couple de mecs qui est au second plan depuis le départ, et le personnage non-binaire c'est un ajout qui occupe quelques épisodes et via une prisme de pure SF pour son identité. Donc l'équivalent de "glisser" un message, dans la tradition Star Trek (le dialogue sur "They" par exemple). Nul doute que dans les années 60, les messages "glissés" par Star Trek provoquaient de vives réactions.

C'est tout de même étonnant de passer de quasi jamais de personnages importants LGBTQI+ dans le divertissement mainstream... directement à "y'en a trop et trop gentils" car iels sont trois dans le camp des héros.
De la même manière qu'on a ici une femme en antagoniste car il y a désormais pas mal de personnages féminins dans les histoires et la SF, on peut comprendre que le 3ème personnage LGBTQI+ qui arrive soit pas le vilain. D'autant que ces antagonistes ont souvent peu de temps pour exister (confirmé cette saison...), donc caser l'orientation sexuelle ou l'identité en 3 épisodes, c'est plus que périlleux. Ce serait vite du forcing grotesque, et peu pertinent pour raconter quelque chose.
La saison 3 parle d'ailleurs de trucs très classiques, tout ça reste en marge, et sert dans quelques épisodes avant tout. Au même titre que les autres intrigues secondaires des personnages (l'univers miroir, Nahn etc)

Et si par "propagande bien-pensante" on entend "présenter des perso divers et variés comme la normalité que c'est, et ne pas en faire un drame car c'est normal", alors c'est la plus belle des propagandes. Dans la continuation naturelle de la question du racisme de Star Trek. Amusant cela dit de voir comme elle fait plus réagir que la propagande militariste, capitaliste etc, assénée depuis des décennies et victorieuses puisque considérée comme "la norme".

Moijedis
18/01/2021 à 16:24

Saison 3 extraordinaire .
D’une qualité cinématographique . Personnages fascinants . Actrice principale charismatique et expressive . Personnage secondaires non moins fascinants .

Startriste
18/01/2021 à 16:17

1. Trop de violons : ce n’est plus de la SF, c’est de la romance dégoulinante et dès questionnement psycho-existentiels permanents

2. Trop de coming out tue le coming out. Oui à la normalisation de toutes les sensibilités, mais gare au proselytisme. Les héros LGBTQI+ tous si sensibles, si humains, si fantastiques, ça devient contre productif. A quand les tyrans gays, les lesbiennes impitoyables ou les dictateurs (de l’espace) non binaires ? Il doit bien y en avoir dans la galaxie ?

3. Le changement de Burnham : relooking, toujours en train de se demander où elle en est, a chuchoter son texte pour paraître plus cérébrale... ou est la tête brûlée des saisons 1 & 2 ? Les scénaristes ont massacré le personnage pour en faire un remake de Suits. Fallait embaucher Meghan Markle pour faire du gnan-gnan...

4. Le rythme : C’est mou... on s’ennuie... à force de vouloir en permanence faire passer des messages, l’histoire disparaît . Alors que il y avait matière à faire une très belle saison 3 avec cette histoire de dilithium disparu.

A un moment, soit on fait de la SF, soit de la politique. Mais la force de Star Trek qui était de « glisser » quelques messages de tolérance (bienvenus) dans de solides histoires de science fiction est devenue de glisser de la SF dans de la propagande « bien pensante » et dans l’air du temps des studios US.

Et c’est dommage. Ou il faut prévenir avant

Plutonash
18/01/2021 à 08:21

J'ai trouvé la saison 3 trop larmoyante et la raison du brasier en est la conclusion. J'espérai découvrir le futur en même temps que l'équipe du discovery mais effectivement, ce fut plus la préhistoire. Aucun enjeu, c'était triste et ennuyant. Passer derrière la saison 2 n'était pas facile.

Paul
17/01/2021 à 23:25

Trekiste depuis les débuts, cette série est d'une mièvrerie sans nom. On perd son temps,
personnages inexistants et énervants, aucun problème sociétal posé, pas d'aventure,ni d'originalité (comme "Le Dilemme" série originale). Bref à oublier

HighTechMaster
17/01/2021 à 21:36

Moi j'aime bien. D'accord tout n'est pas parfait, mais le Space Opéra étant rare, je ne boude pas mon plaisir de me divertir sans trop réfléchir. ( info pour les pseudo-intellos mon QI est de 143)
Vivement d'autres saisons ;-)

Trekien
17/01/2021 à 19:08

Je vous trouve trop durs avec cette série. Certes, il y a des ratés, des approximations et... Je pense à Saru qui avait prit un tel charisme et ils vont le discréditer de cette manière. L'empire d'émeraude qui était prometteur et l'on détruit en un clin d'œil.
Mais au-delà, il y a une perspective très intéressante quant aux devenir de la fédération. Et surtout, comment ils vont gérer le retour du discovery dans son espace-temps.

alulu
17/01/2021 à 18:08

Du Feelgood Bisounours Project, on tombe dans les travers mythologiques des séries SF de base estampillées Netflix. Ça dégouline de bons sentiments et pourtant j'avais bien kiffé les deux premières saisons mais là rien à sauver, le jeu des acteurs, les épisodes ou il n'y a aucun enjeu....

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